Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.djvu/363

Cette page n’a pas encore été corrigée
717
718
BENOIT DE NURSIE — BENOIT DE CANFELD


dictins ont continué dans les temps modernes à servir l’Église. Il faut citer dans la congrégation de France son fondateur dom Guéranger († 1845), l’intrépide défenseur des droits de la vérité contre le gallicanisme et le naturalisme ; le cardinal Pitra († 1889), connu par ses publications de textes inédits et ses travaux sur le droit des Églises grecques ; dom Piolin († 1892), dom Plaine († 1900), dom Bérengier (f’1899), dom Lévêque († 1901), dom Chamard, dom Guépin, abbé de Silos, dom Potbier, abbé de Saint-Wandrille, restaurateur du cbant grégorien, et dom Mocquereau, son disciple et son émule ; dom Cabrol et dom Cagin, liturgistes l’un et l’autre ; dom Férotin. Les bénédictins de Solesmes publient la Paléographie musicale, recueil trimestriel. Dans la congrégation de Beuron : dom Maur Wolter, son fondateur, dom Bâumer († 1894), dom Kienle, dom Sauter, dom Janssens ; dom Morin et dom Berliére, qui continuent à Maredsous les traditions des bénédictins du xviie siècle. L’abbaye de Maredsous publie la Revue bénédictine. Dans les congrégations de langue allemande : dom Gall Morel (fl872), domWeber († 1858), dom Brandés, dom Jung (fl883), dom Dudick (fl890), dom Jayer († 1891), dom Gams († 1892), dom Bottmanner, etc. En Italie : dom Tosti, dom Palmieri, dom Caplet, dom Amelli et surtout les cardinaux San Felice, Dusmet et Celesia. En Angleterre : lIo r Ullathorne, dom Gasquet et dom Butler.

Mabillon, Annales ord. S. Bened., 9 in-fol., Paris, 1688 ; 6 in-fol., Lucques, 1739-1745 ; Yepes, Oronica gênerai de la orden de San Benito, Valladolid, 1607-1621 ; Montalembert, Les moines d’Occident, 7 in-8° Paris, 1660 ; Sandoval, Munasterios de S. Bctiilo en Espana, Madrid, 1601 ; Bulteau, Abrégé de l’histoire de l’ordre de Saint-Benoît, 2 in-12, Paris, 1684 ; Leao a S. Thoma, Benedictina Lusitana, 2 vol., Coïmbre, 1644 ; Dugdale, Monasticon anglicanum, Londres, 1846 ; Fuahoffer, Benedictini Pannonii, Pest, 1858 ; Duchesne, Bibliotheca Cluniacensis, Paris, 1614 ; Bruel, Becueil des chartes de l’abbaye de Cluny, Paris, 1876-1888 ; Pignot, Histoire de l’ordre de Cluny, Paris, 1868 ; Berliére, Les chapitres généraux de l’ordre de S. Benoit, dans la Revue bénédictine (1891-1902) ; Gasquet, Henri VIII and english ynonasteries, Londres, 1888 ; Leuckfeld, Antiquitates Bursfeldenses, Leipzig, 1713 ; Tosti, Storia délie Badta di Monte Cassino, 8 vol., Naples, 1841-1843 ; Armellini, Bibliotheca benedictino-cassinensis, Assise, 1731 ; Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Bruxelles, 1770 ; Scriptores 0. S. B., qui ab an. H50 usque ad an. iSOO fuerunt in imperio Auslriaco-Hungarico, Vienne, 1881 ; Bibliographie des bénédictins de la congrégation de France, Solesmes, 1889 ; Ziegelbauer, Historia rei litterarias 0. S. B., 4 in-fol. Les Studien und Mitteilungen aus dem Benediktiner-und dem Cistercienserorden (Raigern), la Revue bénédictine (Maredsous), la Downside Beview, et le Bulletin de S. Martin et de S. Benoît (Ligugé) fournissent sur l’histoire de l’ordre et son état actuel des renseignements abondants. Une bibliographie plus complète est donnée par le ?. de Smedt, lntroductio generalis ad hist. eccles. critice tractandam, Gand, 1876, p. 354-357.

Ordres et congrégations qui se rattachent à l’ordre de Saint-Benoît. Les camaldules, vallombrosiens, fontevristes, cisterciens, célestins, olivétains auront un article spécial. Sur les autres congrégations, cf. Hélyot, Histoire des ordres religieux et militaires, Paris, 1792, t. v, vi ; Heimhucher, Die Orden und Kongregationen der kalholische Kirche, Paderborn, 1806, t. I.

.1. Besse.

18. BENOIT Antoine Vernier. né à Dùle en 1 769, mort

à Paris en 1832. Il remplit diverses fonctions administratives sous le gouvernement de Napoléon I er et tomba en disgrâce après le rétablissement de Louis XVIII. On a de lui : 1° Du lu liberté (1rs faites et îles concordats, in-8°, Paris, 1818 ; 2° De la liberté religieuse, in-8°, Paris, 1819. Il y réclame l’abolition de tous les concordats cl une entière liberté ; pour tous les cultes.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1865.

V. Ol’.I.IT.

10. BENOIT AMBARACH. Voir Amiuiiaui, t. i, col. 910.

20. BENOIT de Canfeld, capucin, écrivain mystique fort estimé du commencement du xvii c siècle. Guillaume Fitche (ou Fileb) était né à Canfeld, au comté d’Essex en Angleterre, dans les premiers mois de 15C2. Il appartenait à une famille puritaine, de bonne noblesse, et fut élevé dans l’hérésie ; il avait commencé l’étude du droit quand il se convertit au catholicisme, en 1585. Un an et demi après sa conversion, il entrait chez les capucins de Paris, qui, son noviciat terminé, l’envoyèrent en Italie pour y faire ses études de théologie. Le P. Benoit rentra en France vers 1592, portant avec lui la première ébauche de sa Règle de perfection, dont il communiquait le manuscrit à diverses personnes qui le copiaient et faisaient à leur tour circuler les copies, le tout à l’insu de l’auteur. Comme on le pressait de publier ce traité, il le soumit à la censure en 1596, cependant il en remit encore l’impression. Obligé de quitter Paris en 1599 à la suite de quelques démêlés avec le parlement, le P. Benoit passa en Angleterre pour y travailler à la conversion de ses compatriotes ; il fut bientôt arrêté et demeura trois ans en prison. Il prolita de ce -temps pour traduire son livre en anglais et par deux fois il essaya de le faire imprimer, mais le manuscrit fut saisi. Bendu à la liberté, il revint en France et ne tarda pas à être établi maître des novices, à Bouen. C’est là qu’il mit la dernière main à son travail, dont une édition fautive et incomplète venait d’être faite par un « des plus grands et des plus pieux prélats de la France » . Le livre du P. Benoît parut d’abord en français et en anglais, puis en latin. Cette dernière traduction, faite sur la demande du général de son ordre, venait de paraître quand l’auteur mourut au couvent de Paris, le 21 novembre 1610. Voici le titre et les éditions de ce livre : Reigle de perfection contenant un bref et lucide abrégé de toute la vie spirituelle réduite à ce seul point de la volonté de Dieu, divisé en trois parties, in-32. Paris, 1609. Bien que le titre annonçât trois parties, cette première édition ne renfermait pas la troisième ; elle parut seulement dans les éditions postérieures qui se suivaient rapidement, car on trouve la « cinquiesme reveue et corrigée » dès 1610, in-16, Paris ; 6e édit., ibid., 1614 ; 7e édit., ibid., 1622. On peut encore citer : Lyon, 1652 ; Paris, 1618, 1682, 1696. Traductions : en anglais par l’auteur, The rule of perfection, Bouen, 1609 ; The holi/ Will of God : a short rule of perfection… translatée by F. Collins, Londres, 1878 ; — en latin par l’auteur, Régula perfectionis, Paris, 1610 ; Cologne, morne année ; Borne, 1625, 1666 ; Douai, 1630 ; Wurzbourg, 1711 ; on publia aussi dans la même langue une édition abrégée, Régula perfectionis abbreviata, Lucerne, 1019 ; Munich, 1687, 1701 ; — en italien, Regola di perfettione, Venise, 1616 ; Borne, 1619 ; cette traduction, faite sur un texte incomplet et fautif, donna au P. Modeste de Borne, capucin, l’occasion d’en publier une nouvelle, Viterbe, 1667 ; —en flamand, Den Reghel der Vohnæcktheyt, Anvers, 1621, 1623, 1631 ; — en espagnol, par le chanoine de Argen/.ola, Régla de perfeccion, Saragosse, 1629, 1618 ; — en allemand, Regel der Vollkommenheit, Constance, 1692 ; elle parut aussi dans l’ouvrage de von Besnard, Beitrâge zur mystischen Théologie, Augsbourg, 1817, p. 289-139. Malgré toutes ces éditions et son succès considérable, la Règle de perfection fut comprise dans les condamnations portées par l’Inquisition romaine contre les ouvrages entachés de quiétisme ou suspects comme pouvant favoriser l’oraison de quiétude. La sentence du Saint-Office en date du 26 avril 1689 fut publiée par l’Index le 29 novembre suivant. Le P. Benoit semblerait avoir prévu celle condamnation ; il avail longtemps hésité à publier son livre, surtout la troisième partie, et en la livrant à l’impression, il déclarait qu’on ne la devait lire qu’avec le consentement de son directeur. Saini François de Sales, en permettant à ses filles de la Visitation la lecture des di un premiers livres, excep-