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BENOIT III

BENOIT VIII

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chassé des évoques de leurs sièges, Jaffé, 2671, et mande au patriarche Ignace de Constantinople de lui adresser les actes du procès qu’il avait intenté à l’archevêque de Syracuse. Grégoire Absestas, Jaffé, 2667 ; défenseur enfin de la sainteté’du mariage, il invite instamment les souverains à contraindre Ingeltrude, femme du comte Boson, à quitter son séducteur et à réintégrer le domicile conjugal. Jaffé, 2673.

On loue la bienfaisance de ce pape envers les veuves, les pauvres, les orphelins, son zèle à réparer et orner les églises.

Jaffé, Begesta pontificum, 2e édit., t. I, p. 339 ; Duchesne, Liber pontificalis, Paris, 1892, t. ii, p. -140 ; Annales Bertin., édit. par Waitz, Hanovre, 1883. Outre les histoires générales àe l’Eglise, cf. Duchesne, Les premiers temps de l’État pontifical, dans la Bévue d’hist. et de litt. relig., 1896, p. 321324, et les ouvrages cités pour Benoit I", Langen, p. 844, Gregorovius, 2’édit., t. iii, p. 124 ; Diimmler, Gesch. des ostfrânkischen Beichs, 2’édit., 3 vol., 1887, 1888 ; Hergenrother, Plwtius, Ratisbonne, 18(17. t. I, p. 358 ; t. il, p. 230 ; Schroers, Hinkmar von Bheims, Fribourg, 1884, p. 70.

H. Hemmer.

4. BENOIT IV, pape, successeur de Jean IX, élu vers le mois de mai de l’an DUO, mort vers les mois de juillet-août de l’an 903.

Imitant son prédécesseur, Benoît reconnut comme évêque légitime de Borne, le pape Formose qui l’avait ordonné prêtre, et il sacra empereur en février 901 Louis l’Aveugle à qui le roi d’Italie, Bérenger, enleva bientôt sa couronne. Au milieu des disputes entre les dynasties transalpines et les éphémères rois d’Italie, l’État pontifical tend alors à se constituer en principauté indépendante par la prédominance d’une famille de l’aristocratie, celle du sénateur ïhéophylacte et de ses filles Marozie et Théodora. Sous Benoît IV, Théophylacte est consul et séziateur, duc et magister mililum.

Jaffé, Begesta pontificum, t. i, p. 443 ; Duchesne, Liber pontiflcalis, Paris, 1892, t. ii, p. 233 ; Watterich, Pontificum romanorum vitseA. I, p. 659. Outre les histoires générales de l’Église et du Saint-Empire germanique, voir Langen, p. 311, Gregorovius, 2e édit., t. iii, p. 254 (mentionnés pour Benoit I") ; Diimmler, Gesch. des ostfrànkischen Beichs, 2’édit., Leipzig, 1888, t. III, p. 536 ; Hefele, Conciliengeschichte, 2’édit., t. iv, p. 570.

II. Hemmer.

5. BENOIT V, pape en 964, déchu la même année, murt en 966.

Ce pape n’a point de numéro d’ordre dans la liste communément reçue des souverains pontîtes, où il figure en même temps et peut-être à meilleur titre que Léon VIII. L’empereur Otton I er avait déposé Jean XII en synode, le 4 décembre 963, et les Bomains, avec son assentiment, l’avaient remplacé par Léon VIII. Us avaient juré précédemment de ne plus élire ni ordonner aucun pape sans l’aveu de l’empereur ou de son lils. Une première fois renversé par l’émeute et rétabli par Otton, Léon venait d’être chassé pour la seconde fois de Borne et condamné par un synode en février 964, lorsque Jean XII mourut le 14 mai. Sans attendre l’intervention de l’empereur et sans se rallier à Léon VIII, les Romains élurent aussitôt le diacre Benoît, homme de bon renom, qui fut consacré probablement le 22 mai. L’empereur mécontent mit le siège devant Borne, qui lui livra bientôt le malheureux pape, le 23 juin 964. Benoit fut déposé, privé des fonctions sacerdotales et envoyé’en Germanie sous la garde de l’archevêque de Hambourg, Adalgag, qui le traita avec considération. Benoit mourut à Hambourg en 966.

Jaffé, Begesta pontificum, t. i, p. 469 ; Duchesne, Liber pontificalis, t. ii, p. 251 ; Watterich, Pontificum romanorum vittr, t. i, p. 45 ; Langen, p. :  ; 51, et Gregurovius, 2e édit., t. iii, p. 3f, ’i, mentionnés pour Benoit I" ; Duchesne, Les premiers tempe de l’Élut pontifical, dans la.Revue d’hist. et de Utt.relig., 1896, p. 513 ; Lorenz, l’apstwahl u>td Kaisertum, Berlin, 1874, p. 60.

II. Hemmer.

6. BENOIT VI, pape, successeur de Jean XIII, élu dans le dernier quart de l’année 972, consacré le 19 janvier 973, mort étranglé en juillet 974.

Le cardinal-diacre Benoit fut l’élu à Borne du parti impérial et le délai prolongé de son ordination vient sans doute de ce que l’on attendit, pour le consacrer, l’assentiment d’Otton I er. Après la mort de ce grand prince, tandis qu’Otton II était occupé en Allemagne, une révolution éclata à Rome sous la conduite de Crescentius, fils de Théodora et frère du défunt Jean XIII. Le siège pontifical fut donné par le parti « national » à un intrus, le diacre Franco, qui devint Boniface VII. Les protestations du missus impérial ne furent point écoutées. Benoit fut étranglé dans sa prison quillet 974).

La principale décision donnée par Benoit a trait à la rivalité de l’archevêque de Salzbourg et de l’évêque de Passau, qui se disputaient la juridiction sur la Pannonie. L’évêque Piligrim de Passau prétendait faire restaurer à son profit l’archevêché légendaire de Lorsch (Laureacum des Bomains) et les diocèses de Pannonio et de Mésie. Les pièces fausses de son dossier, Jaffé, 767, 2566, 3602, 3614, 3644, ne sont peut-être point toutes de son invention ; il est possible qu’il s’en trouve d’une fabrication plus ancienne. D’après une pièce fausse, Jaffé, 3771, Benoît VI aurait fait un partage et donné à l’archevêché de Salzbourg les diocèses de Pannonie supérieure, à l’archevêché de Lorsch les diocèses de Pannonie inférieure et de Mésie. Il semble, au contraire, que Benoit établit Frédéric, archevêque de Salzbourg, comme son vicaire dans la Norique et dans les deux provinces de Pannonie. Jalfé, 3767.

Jaffé, Begesta pontificum, t. i, p. 477 ; Duchesne, Liber pontificalis, t. ii, p. 255 ; Watterich, Pontificum romanorum vitse, t. i, p. 65 ; Langen, p. 364 ; Gregorovius, 2e édit., t. iii, p. 3n7, mentionnés pour Benoit I** ; Diimmler, Piligrim von Passau, Leipzig, 1854 ; Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1896, t. iii, p. 161, 181.

H. Hemmer.

7. BENOIT VII, pape, successeur de Benoît VI, élu en octobre 974, mort en 983.

Le comte Sicco, missus impérial, qui n’avait pu protéger Benoit VI contre le prétendu Boniface VII, réussit à l’approche d’Otton II, à faire élire le fils d’un Romain, évéque de Sutri, qui fut le pape Benoit VII. Franco gagna Constantinople et y attendit une heure plus favorable. Les circonstances de cette élévation expliquent l’hostilité que rencontra Benoit VII, et dont quelques chroniques parlent en termes vagues et l’extrême complaisance du pape pour l’épiscopat allemand ; il accorda divers privilèges à des monastères d’Allemagne et des faveurs personnelles à l’archevêque Dietrich, de Trêves, et à Willigis, archevêque de Mayence.

Benoît était un pontife estimable ; il condamna la simonie dans un synode de 981. Jaffé, 3804. Il précéda de quelques mois dans la tombe son protecteur Otton II, dont l’appui lui permit d’achever paisiblement son pontificat.

JafTé, Begesta pontificum, t. I, p. 479 ; Duchesne, Liber pontificalis, t. ii, p. 258 ; Watterich, Pontificum romanorum vit.v. t. I, p. 66, 686 ; Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1896, t. iii, p. 146, 199 ; Giesebrecht, Jahrbucher îles deulschen Beichs tinter Otto H, Berlin, 1840, p. 141 ; ld., Geschichte der deulschen Kaiserzeit, 4’édit., Brunswick, 1873, t. i, p. 580.

H. Hemmer.

8. BENOIT VIII, pape, successeur de Serge IV, élu en 1012, mort le 9 avril 102L

ïhéophylacte, qui prit le nom de Benoil VIII. était le troisième fils de (irégoire, chef de la maison de Tusculum qui se rattachait, comme celle des Crescentius, à l’ancienne famille du prince Albéric, et qui cherchait à supplanter les Crescentius dans le gouvernement de l’État romain en se niellant à la télé du parti ger-