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BELGIQUE


par Ed. Poullat et G. Piot, 12 in-4°, Bruxelles, 18771896 ; Léon X1I1, par Mar de T’serclæs, 2 in-8°, Paris, 1894.

Liturgie.

La Belgique possède deux grands établissements

typographiques qui rivalisent de zèle pour donner des éditions belles et à bon marché de tous les livres liturgiques. Ce sont l’imprimerie de Dessain à Malines et la Société de Saint-Jean l’évangéliste à Tournai. Leurs éditions liturgiques sont répandues dans le monde entier. Plusieurs ecclésiastiques ont exposé avec une connaissance exacte de la matière et avec talent les rubriques des offices et de l’administration des sacrements selon le rite romain. Nommons Ghislain Bouvry, vicaire général de Tournai, Expositio rubricarum breviarii, missalis et ritualis romani, 2 8 édit., 2 in-8°, Tournai, 1864 ; J.-B. Falise, Cérémonial romain et cours abrégé de liturgie pratique, in-8°, 8e édit., Paris, 1887, et plusieurs autres ouvrages sur le même sujet ; P.-J.-B. de llerdt, chanoine de Malines, Sacræ lilurgiee praxis, 8e édit., 3 in-8°, Louvain, 1889 ; Ma’Van der Stappen, évêque auxiliaire de Malines, Tractatus de divino of/icio ; de rubricis missalis romani, de administratione sacramentorum ; de celebratione SS. Missse sacrificii, 4 in-8°, Malines, 1899-1902. Le capucin Vict.-Al. Appeltern, Libellus manualis sacerdotum pro missa, in-32, Malines, 1901.

Droit canonique.

Les publications canoniques

furent rares dans les trente premières années de l’émancipation belge : elles se bornent presque aux dissertations doctorales mentionnées plus haut. Marien Verhoeven, professeur à l’université catholique, publia en 1846 un court traité, qui fit alors beaucoup de bruit, De regularium et ssecularium clericorum juribus et of/iciis. Les bollandistes V. de Buck et Timebroeck lui reprochèrent de méconnaître les droits des religieux et le combattirent dans VExamen historicum libri Mar. Verlioeven, Gand, 1847. Verhoeven tomba malade et mourut peu après. La controverse s’éteignit. Le successeur de Verhoeven, H. Feile, qui fut secrétaire de la commission de la discipline au concile du Vatican, a publié un traité fort savant, De impedimentis et dispensationibus matrimonialibus, dont la 4e édition a paru à Louvain en 1893 ; un de ses élèves actuellement professeur, Mo r Moulart, a donné au public ses importantes leçons : L’Église ou l’Etat ou les deux puissances, leur origine, leurs rapports, leurs droits et leurs limites, 4e édit., Louvain, 1895. Un autre de ses élèves, mort évêque de Bruges, a publié un manuel complet de droit canonique sous le titre : Juris canonici et juris cano711co-civilis compendium, 3e édit., 2 in-8°, Bruges, 1881 ; 6e édit. par C. Van Coillie. Le chanoine Daris a beaucoup écrit sur le droit canon, notamment ses Prælectiones canonicee, 5 in-8°, Liège, 1863-1874. Plus récemment Jules de Becker, docteur en droit civil et en droit canon, recteur du séminaire américain et professeur à l’université, a écrit spécialement pour l’Amérique : De sponsalibttsetmatrimoniis, r-8°, Bruxelles, 1896. A. Vermeersch a traité savamment De religiosis institutis et personis, 2 in-8°, Bruges, 1903. Beaucoup d’articles sur les fabriques d’église ont paru dans le Mémorial belge des conseils de fabrique et dans la Revue catholique de Louvain.

Philosophie.

Casimir Ubaghs, né à Berg dans le

Limbourg en 1800 et nommé, dès 1834, professeur de philosophie à l’université que les évêques venaient de fonder à Louvain, publia successivement en latin et en français des manuels de logique, de psychologie, de théodicée et de métaphysique, qui eurent en peu d’années beaucoup d’éditions et valurent à leur auteur une grande renommée et en même temps des adversaires ardents. On reprocha au philosophe de Louvain de tomber dans le traditionalisme et l’ontologisme. Ubaghs se défendit. Ses 2 heodiceseelemenla, Louvain, 1841, et ses

DÏCT. DE TUÉOL. CaTHOL.

autres écrits furent déférés à la S. C. de l’Index, qui, le

3 juin 1843, nota cinq points qui lui paraissaient devoir être corrigés, entre autres l’assertion : « Que nous ne pouvons parvenir à la connaissance des vérités métaphysiques extérieures sans le secours de l’enseignement et en dernière analyse sans le secours de la révélation divine, » et encore : « L’existence de Dieu ne peut être démontrée. » Le 8 août de l’année suivante la S. C. ajoutait de nouvelles observations, confirmant les premières. Elle disait entre autres : « L’auteur éviterait toute ambiguïté s’il mettait : « L’existence de Dieu ne peut pas « être démontrée a priori, mais bien a posteriori. » Ces observations restèrent secrètes et ne furent publiées et envoyées à l’auteur qu’en 1864 ; Ubaghs se soumit humblement et corrigea ses ouvrages. Avant de lus éditer il soumit ses corrections au SainL-Office ; mais le cardinal Patrizi ne jugea pas les corrections suffisantes, la nouvelle édition ne parut pas, et Ubaghs, devenu souffrant et âgé, renonça à sa chaire.

De son côté, le recteur de l’université, N.-J. Laforêt, publiait un important travail sur VHistoire de la philosophie ancienne, 2 in-8°, Bruxelles, 1866-1872. Le successeur d’Ubaghs, Antoine Dupont, a composé une Théodicée et une Ontologie, 2 in-8°, Louvain, 1874-1875. Peu après, Léon XIII, voulant restaurer la philosophie scolastique, proposa aux philosophes saint Thomas d’Aquin comme modèle et comme guide (Encyclique du

4 août 1879) et trois ans plus tard il créait à l’université de Louvain une chaire de philosophie thomiste. Cette chaire fut confiée à Ma r D. Mercier. Elle est devenue l’Institut supérieur de philosophie, qui délivre les grades " non légaux de bachelier, de licencié et de docteur en philosophie, a son imprimerie, publie des dissertations et des travaux philosophiques et édite la Revue néoscolastique et deux autres périodiques. Plus récemment on a annexé à l’Institut le séminaire Léon-XIII pour les ecclésiastiques à qui leurs évêques font faire trois années de philosophie. Le président de l’Institut, M9 r Mercier, a publié de savants travaux philosophiques, principalement sur la psychologie. Nous avons de lui : Critériologie, 4e édit., 1900 ; Psychologie, 5e édit., 1899 ; Ontologie ou métaphysique générale, 2e édit., 1894 ; et de nombreux articles dans Ja Revue néo r scolastique dont il est le directeur. Un des élèves de Ma r Mercier, M. de Wulf, a déjà publié de son côté deux ouvrages importants : Histoire de la pliilosop/iie médiévale, Louvain, 1900 ; Gilles de Lessines et son traité De singularitate formarum, Louvain, 1901.

En dehors de l’université catholique nous trouvons aussi de nombreuses publications philosophiques. Les jésuites de Decker († 1870), Van der Aa, Lahousse et Castelein nous ont donné des cours complets de philosophie. Le P. Castelein, actuellement professeur de philosophie au collège de la Paix, retravaille et développe son cours de philosophie. Il a déjà édité ses Institutions de philosojihie morale et sociale, , et sa Logique, 2 vol., Bruxelles, 1899. Nous devons une mention spéciale aux remarquables travaux philosophiques de Ma r Van Weddingen, aumônier de la cour († 1890) : Essai critique sur la philosophie de S. Anselme, dans les Mémoires couronnésdel’Académieroyale de Belgique, l815 ; Essai d’introduction à l’étude de la philosophie critique (Mémoires, t. xlii, 1889) ; L’esprit de la psychologie d’Aristote (ibid., t. xliv, 1890) et une foule d’opuscules. Le P. Lepidi, aujourd’hui maître du sacré palais, a publié pendant les dix-sept années qu’il a enseigné la philosophie à Louvain chez les dominicains, un manuel de philosophie selon saint Thomas, qui se distingue par la clarté et la méthode : Elementa philosop/iise christianse, 3 in-12, Louvain, 1875-1879, et une dissertation, De onlologismo, 1874. Indiquons pour finir les Mémoires couronnés de Ma’Monchamp, sur le Cartésianisme en Belgique (1884), de M. A. Auger sur les Mystiques des

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