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BELGIQUE

le titre de docteur pour enseigner les humanités dans les collèges épiscopaux ; quelques-uns prennent le doctorat en sciences physiques et mathématiques ou en sciences naturelles pour l’enseignement de ces sciences dans les cours professionnels et dans les petits séminaires. Voir les Annuaires publiés depuis 1837 ; L’université de Louvain, Bruxelles, 1900 ; Université catholique de Louvain. Bibliographie, 1834-1899, Louvain, 1900 ; supplément, 1901.

Enseignement moyen.

La loi du 1 er juin 1850

a organisé l’enseignement moyen et de nombreux arrêtés royaux ont réglé les détails. Cet enseignement comprend deux degrés : 1° les athénées royaux et les collèges ; 2° les écoles moyennes. Les athénées sont actuellement au nombre de 19 : ils ne peuvent pas dépasser le nombre de 20. Le programme des études comprend sept années ; à partir de la classe de cinquième commencent les humanités latines qui se poursuivent jusqu’en rhétorique. Ces études humanitaires sont exigées pour l’entrée à l’université des jeunes gens qui veulent obtenir le grade de docteur en philosophie et lettres, en droit et en médecine. Les petits séminaires, les collèges épiscopaux et les collèges des jésuites suivent le même programme et sont admis aux universités aux mêmes conditions. A côté des humanités latines, il y a les études professionnelles pour les jeunes gens qui se destinent au commerce et à l’industrie ou qui ne cherchent pas une formation littéraire aussi parlaite. Ces mêmes cours se donnent dans les collèges du clergé, mais non dans les petits séminaires, qui sont, avant tout, les pépinières du sacerdoce. Le grade de docteur en philosophie et lettres, ou en sciences pour les mathématiques, est requis pour obtenir le professorat dans les athénées. Un cours de religion, donné par un prêtre désigné par l’évêque, fait partie du programme. Il en est de même pour les écoles moyennes du degré inférieur. Le gouvernement nomme les professeurs de ses établissements : il a des inspecteurs pour les surveiller et un conseil de perfectionnement présidé par le ministre et composé de huit à dix membres pour examiner les méthodes, les programmes, les livres destinés à l’enseignement ou aux distributions de prix, en un mot tout ce qui concerne le progrès des études. Les écoles moyennes du degré inférieur comprennent un cours d’études de trois ans et sont comme le couronnement des études primaires pour les jeunes gens qui ne veulent pas faire les études professionnelles. La religion fait partie du programme. Depuis 1881 il y a aussi des écoles moyennes pour filles ; l’État peut établir cent écoles moyennes pour garçons et cinquante pour filles. Le cours de religion est obligatoire. Le clergé a aussi quelques écoles du même genre pour les garçons et de très nombreuses pour les filles.

Enseignement primaire.

La loi du 23 septembre

1842 a organisé l’enseignement primaire, huit ans avant l’organisation de l’enseignement moyen. D’après cette excellente loi transactionnelle, qui a régi l’enseignement primaire jusqu’en 1879, la religion de la majorité des élèves fait nécessairement partie du programme ; les enfants qui appartiennent à un autre culte sont dispensés d’assister aux leçons de religion. Le parti libéral, arrivé au pouvoir en 1879, supprima cette loi et établit l’école neutre par la loi du 1 er juillet 1879. Cette loi fut combattue avec une énergie indomptable par le clergé, qui s’imposa les plus lourds sacrifices pour créer, avec le concours des fidèles, dans toutes les paroisses, des écoles catholiques. L’opposition porta ses fruits ; le ministère libre-penseur fut renversé. La loi de 1842, rétablie avec quelques changements par le nouveau cabinet, est devenue la loi du 20 septembre 1884, qui régit aujourd’hui l’enseignement primaire. "Voici les principales dispositions de cette loi.

Il y a dans chaque commune au moins une école

communale, établie dans un local convenable. La commune peut adopter une ou plusieurs écoles privées et être dispensée de fonder une école communale, à moins que vingt chefs de famille ayant des enfants en âge d’école n’en réclament une pour l’instruction de leurs enfants. Les écoles primaires communales sont dirigées par les communes, qui nomment les instituteurs munis du diplôme requis. Les enfants pauvres reçoivent l’instruction gratuitement. Les communes peuvent inscrire l’enseignement de la religion et de la morale en tête du programme de toutes ou de quelques-unes de leurs écoles primaires. Cet enseignement se donne au commencement ou à la fin des classes ; les enfants dont les parents en font la demande, sont dispensés d’y assister. Si, malgré la demande de vingt chefs de famille ayant des enfants en âge d’école, la commune refuse d’inscrire l’enseignement de leur religion dans le programme ou met obstacle à ce que cet enseignement soit donné, le gouvernement peut, à la demande des parents, adopter une ou plusieurs écoles privées à leur convenance. L’instituteur doit ne négliger aucune occasion d’inculquer à ses élèves les préceptes de la morale. Les catholiques ont établi des écoles normales pour la formation des instituteurs et des institutrices ; l’État a aussi ses écoles normales. Un prêtre y donne les leçons de religion. Un jury délivre les diplômes. Dans les grandes villes, comme bon nombre d’instituteurs n’offrent pas les garanties voulues au point de vue religieux, les catholiques maintiennent leurs écoles privées. A la campagne le plus grand nombre des écoles de filles est tenu par des religieuses. Les catholiques ont fondé en beaucoup d’endroits des écoles de laiterie, des écoles ménagères, des écoles de couture, généralement annexées à des pensionnats. Voir les Rapports triennaux sur l’enseignement supérieur, moyen et primaire.

VI. Congrès et œuvres sociales et charitables. — 1° Congrès catholiques.

A l’exemple des grandes réunions

catholiques de l’Allemagne et de la Suisse, un certain nombre d’hommes d’œuvre, encouragés par le cardinal archevêque de Malines et par plusieurs évêques, invitèrent les catholiques belges et étrangers, dévoués aux œuvres, à se réunir à Malines en congrès « à l’effet de se rendre compte de la situation des œuvres, d’aviser aux moyens de les protéger, de les développer et d’étendre leurs bienfaits, et d’unir tous leurs efforts pour la défense et le triomphe des intérêts et des libertés catholiques » . Statuts, a. 1 er. Les discussions politiques et théologiques étaient formellement exclues. Le congrès se réunit à Malines et siégea du 18 au 22 août 1863. Il eut un très grand succès. Les rapports qu’on lut sur les œuvres existantes, les discussions auxquelles elles furent soumises et les vœux qu’on émit ranimèrent les œuvres anciennes et en firent surgir de nouvelles. Il donna l’élan au séminaire américain de Louvain et aux missions de Mongolie qui venaient d’être créés. C’est au congrès de 1863 que furent décidées la création des écoles spéciales pour la formation des ingénieurs à l’université de Louvain, l’association des anciens étudiants de l’université catholique, qui a donné naissance à toutes les associations du même genre pour les collèges et séminaires, la création des cercles catholiques et d’autres œuvres de moindre importance. Ce congrès eut un grand retentissement. L’éloquent discours du comte de Montalembert sur L’Église libre dans l’Etat libre, qui remua profondément ses 4 000 auditeurs, suscita une vive et longue polémique dans les journaux catholiques à raison de quelques idées du grand orateur sur les libertés modernes. La polémique sur ces libertés devint plus vive encore lorsque l’année suivante parut l’encyclique Quanta cura, à laquelle était annexé un Syllabus des erreurs condamnées par Pie IX. Elle s’est éteinte après la publication de l’encyclique de Léon XIII sur