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517 BÉATITUDES ÉVANGÉLIQUES — BEAUCAIRE DE PEGUILLON 518

vie présente, car les saints les réalisent déjà de telle sorte que l’on peut avoir un espoir fondé de leur béatitude finale. C’est l’interprétation de saint Chrysostome, In Matth., homil. xv, n. 3, P. G., t. lvii, col. 226, qu’adopte ainsi saint Thomas, lb’tà., a. 2.

3. Les béatitudes peuvent être coordonnées non seulement par rapport aux dons, mais aussi par rapport aux différents biens dans lesquels les hommes mettent la béatitude. Cette seconde coordination s’opérera tantôt en avant égard aux mérites, tantôt en ayant égard aux récompenses.

4. On obtient ainsi le tableau suivant. Ibid., a. 3.

réimprimé. On le trouve dans Galland, Maxima bibliotlieca Patrum, Lyon, 1077, t. xiii, p. 353-403, et P. L., t. xevi, col. 893-1030. Il avait composé l’année précédente et dédié à Etherius un commentaire sur l’Apocalypse ou plutôt une sorte déchaîne, composée d’extrails, soudésensembled’une façon continue, des commentaires antérieurs d’Apringius, de Ticlionius et de Victorinus (retouché par saint Jérôme), avec des citations intercalées d’autres écrivains ecclésiastiques. Publié par Flores, Madrid, 1770, cet écrit a été négligé par Migne. M. Rainsay en prépare une édition. Beatus mourut le 19 février 798. L’église de Val Gabado conserve le corps

BEATITUDES HUMAINES

Consistant dans les richesses et les tu nni urs.

Consistant dans la pratique des passions de l’irascible.

Consistant dans les passions du concupiscible.

Consistant à rendre à chacun son dû.

Consistant dans la bienfaisance spontanée.

Vie des plaisirs

(obstacle à la vraie béatitude).

DONS

Don de crainte. Don de force. Don de science.

Vie active

(peut disposer à la vraie béatitude).

Don de piété.

Don de conseil.

ACTES CORRESPONDANTS

1 1 téatitudes évangéliques.)

Bc’Ui pauperrs spiniu.

Beati mîtes.

Dculi qui lugent.

Bt’ati qui csuriunt et sitiunt justifiant.

Beati miséricordes.

Consistant dans la purification qui dispose l’intérieur de l’homme à la contemplation. Beati mundo corde.

Consistant dans la paix qui met l’homme à l’abri des perturbations venant du prochain. Beati pacifici.

Vie contemplative (elle n’est autre, si elle est parfaite, que la vraie béatitude elle-même).

Don d’intelligence.

Don de sagesse.

Beati… quoniam ipsi Deutn videbuitl.

Beati… quoniam fllii Dei vocabuntur.

La coordination des deux dernières béatitudes avec la vie contemplative s’effectue en axant égard à la récompense ; les autres coordinations en ayant égard au mérite. Ibid., a. 3, ad l 1 "".

Saint Thomas note une correspondance analogue entre les récompenses des béatitudes et les trois vies voluptueuse, active, contemplative (a. 4).

5. Les accommodations des béatitudes aux dons faites par saint Thomas peuvent subir des critiques de détail. II n’en est pas moins certain que leur ensemble se recommande : a) au point de vue de la pénétration du sens profond de l’Évangile ; b) au point de vue du complément qu’il apporte à la psychologie systématisée du surnaturel ; c) au point de vue des ressources qu’offre cette doctrine pour l’enseignement et la pratique des plus liants sommets de la vie spirituelle.

Gridel, De l’ordre surnaturel et divin, Nancy, 1847, p. Isils 7 ; li. Fi’.'gct, De l’Uni, il, it mu du s, mit-Esprit dans les âmes justes, Paris, 1900 ; Gardeil, Les dons du Saint-Esprit dans les sainte dominicains, Paris, 1903.

A. Gardeil. BEATUS DE L1BANA (Liébana, canton montagneux des Asturies), prêtre et abbé’d’un monastère bénédictin à Va ! liai. ado au diocèse de Léon, sur la fin du vine siècle, se distingua parmi les plus vigoureux adversaires de i’adoptianisme. Voir Adoptianisme, t. i, col, 404. Avec Min disciple et confrère Etherius, devenu évéque d’Osma, il écrivit, dans les derniers mois de 785, contre le système d’Élipand de Tolède, un ouvrage (n deux livres, Ad Elipandum epislola, qui a paru pour la première fois dans la collection de Stevart, Voter, teriptor., in-i-, Ingolstadt, 1616. Il a. été souvent

du pieux abbé, qui y est honoré sous le nom de San Diego, altération manifeste de Beatus.

Mabillon, Acta sanctocum ord. S. Benedicti, sæc. iv, part. I, Venise, 1725, t. v, p. 690-694 ;.1er. ; sanctorum, februarii t. m ; P. L., t. xevi, col. 847-858, 887-894 ; Ceillier, Hist. des auteurs ecclés., t. xviii, p. 360-365 ; 2e édit., Paris, 1862, t. xii, p. 214-217. Sur le commentaire de l’Apocalypse, voir Haussleiter, Die Kornmentare des Victorinus, Tichonius und Hieronymus zur Apokalypse, dans Zcitsclirift fùrkirchl. Wissenschaft und kirchl. Leben, 1886, p. 239-257 ; W. Bousset, Die Offenbarung Johannis, Goettingue, 1890, p. C0 sq. ; dem Férotin, Apringius de Bêju. Son commentaire de V Apocalypse. Paris, 1900. p. ix.xxiii ; Ramsay, dans la Bévue des bibliothèques, 1902, t. xii, p. 74-103, et dans la Bévue d’hist. et de litt. relig., 1002, t. vii, p. 419 447 ; C. Weyman, dans Biblische Zeitschrift, 1003, t. i, p. 176-181.

C. Ykhscii.utel.

    1. BEAUCAIRE DE PEGUILLON (François de)##


BEAUCAIRE DE PEGUILLON (François de), évoque de Metz, naquit le 15 avril 1514, au château de Creste (Bourbonnais). Il accompagna à Rome le célèbre cardinal Charles de Lorraine, dont on a prétendu à tort qu’il avait été le précepteur, et y fut nommé, en novembre 1555, par le pape Paul IV, à l’évêché de Metz, dont le cardinal de Lorrain, se réserva toutefois l’administration temporelle. Il le suivit aussi au concile de Trente, où il arriva avec plusieurs autres évéques français le 13 novembre 1562. Cf. Le Plat, Monument, ail hist. coin’. Triil., Louvain, I787, I. vu b, p. 344. Beaucaire, qui était très instruit et fort éloquent, prononça un grand discours à la messe solennelle d’action de grâces chantée, le 10 janvier 1563, pour célébrer la victoire remportée par le duc de Guise sur les protestants, à la bataille de Dreux. Apres avoir fail le récit de la bataille, l’éloge des vainqueurs et l’oraison funèbre de