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BADE — BAGOT


en vain que les députés des cantons déclarèrent Zwingle et ses partisans exclus de la communion du l’Eglise et prohibèrent sous des peines sévères toute innovation en matière de religion : la scission religieuse de la Suisse était consommée.

Causa helvetica orthodoxæ fldei. Disputatio Helvetiorum in Badcii superiori coram xii cantonum uratoribus et nuntiis pro s. fldei cath. veritate et divinarum literarum defensione habita contra M. Lutheri, Ulr. Zwinglii et Œcolampadii perversa et famosa dogmata, in-4°, Lucerne, 1528 (édit. Murner) ; Die Disputation vor den xii Orten einer loblichen Eidtgenosschaft, namlich Bern, Luzern, Ury, Schwytz, etc., Lucerne, 1527. Cf. aussi Raynaldi, Annales ecclesiastici, a. 1526, n.98sq. ; Abraham Ruchat, Histoire de la Réforination de la Suisse, Genève, 1740, t. I ; Jean de Muller continué par Hottinger, Histoire de la Confédération suisse, trad. Monnard et Vulliemin, Paris et Genève, 1840, t. x ; une dissertation de Jleuser, dans Zeitschrift fur Wissenschaft und Kunst, 3* année, 1846 ; Wiedemann, Johann Eek, Ratisbonne, 1865 ; Id., D’Johann von Eck auf der Disputation zu Daden, dans Œsterreichische Vierteljahrssclirift fur katholische Théologie, Vienne, 1862 ; Hefele, continué par Hergenruther, Couciliengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. IX, p. 659-674.

L. Jérôme.

    1. BADIA Thomas##


BADIA Thomas, dominicain, né à Modène. Après avoir enseigné à Ferrare, Venise et Bologne, devint maître du sacré-palais (1523 ?-1542) et cardinal quin 1542). Mort à Rome, le 6 septembre 1547. Les quelques écrits théologiques de Badia n’ont pas été publiés. Il a joué néanmoins un rôle théologique important dans les discussions doctrinales de son temps. Il tut le principal conseil du cardinal G. Contarini dans la diète de Ratisbonne (1541), célèbre par les discussions sur la justification. Badia a ausssi porté, comme maître du sacrépalais, des censures théologiques, dont quelques-unes ont été publiées : sur les propositions du prédicateur Augustin Mainardi (1535) ; sur le commentaire de l’épître aux Romains de Jacques Sadolet (1535) ; sur les doctrines de François Giorgi (1537) et d’Augustin de Trévise (1538). Il est un des signataires du célèbre Consilium de emendanda Ecclesia (nov.-déc. 1536), et du Consilium super reformatione Ecclesise romanse quillet 1537). Il a examiné et approuvé les constitutions primitives de la Compagnie de Jésus (1")40). Nommé d’abord légat au concile de Trente (16 octobre 1542) par Paul III, il fut retenu à Rome pour traiter des affaires du concile. Un des six cardinaux nommés inquisiteurs généraux par Paul III (21 juillet 1542).

Quétif-Echard, Script, ord. prxd., t. ii, p. 132 ; Fontana, Thealrum dominicanum, Rome, 1656, p. 34, 366, 444, 519, 539 ; Raynaldi, Annales ecclesiastici, ann. 1538, n. 43 ; Hefele-Hergenrother, Conciliengeschichte, t. ix, p. 944 ; card. Quirini, Reg. Poli Epistolse, Brescia, 1744-1752, passim ; L. Pastor, Die Correspondenz des Cardinals Contarini, dans Historisches Jahrbuch, 1. 1 (1880), p. 321-392, 473-500, passim ; Fr. Dittrich, Regesten und Briefe des Cardinals Gasparo Contarini, Braunsberg, 1881 ; Id., Gasparo Contarini, Braunsberg, 1885.

P. Mandonnet.

    1. BAGNOLAIS##


BAGNOLAIS. Parmi les nombreuses sectes qui pullulèrent au XIIe et au xiii c siècle, connues sous le nom général de vaudois, de cathares, et, à partir de 1208, d’albigeois, il est parfois difficile de donner la caractéristique de chacune d’elles et d’indiquer l’origine de leur nom. On doit cependant des renseignements précis sur les bagnolais à Reinerus, auteur du xiiie siècle, particulièrement informé sur les erreurs de son temps ; car il les avait partagées pendant dix-sept ans avant d’entrer dans l’ordre de saint Dominique. Or, dans son ouvrage Contra valdenses, c. vi, composé vers 1254, il divise les cathares de Lombardie en trois sectes principales, celles des albanais, des concorozenses et des bagnolais. Biblioth. max. Patr., Lyon, 1677, t. xxv, p. 267. Ces derniers tiraient leur nom de la ville de Bagnolo, p. 269. Ils habitaient Mantoue, Brescia, Bergarne et les environs de Milan, à peine au nombre de

DICT. DE TIIÉOL. CATIIOL.

deux cents, p. 269 ; ils se rapprochaient des concorozenses, sans partager toutes leurs erreurs ; car ils croyaient, en particulier, que les âmes ont été créées avant la constitution du monde et qu’elles ont péché aussitôt ; que la sainte Vierge était un ange ; que Jésus-Christ avait un corps céleste et n’avait pas reçu de Marie la nature humaine, p. 271. Saint Antonin écrit : Fuerunt très sectse lisereticorum, scilicet albanensium, bagnolensium et concordenlium, qui in multis erroribus conveniunt, licet in paucis discordent. Sum. theol., Venise, 1581, t. iv, p. 184. Hergenruther range les bagnolais parmi les cathares qui ne professaient pas un dualisme rigide. Hist. de l’Église, trad. Belet, Paris, 1888, t. iv, p. 245.

Moreri, le Dictionnaire de Trévoux, Y Encyclopédie catholique et U. Chevalier, Répertoire des sources hist., topo-bibliog., p. 292, signalent des hérétiques de ce nom au viiie siècle. L’auteur responsable d’une telle indication ne peut être, vraisemblablement, que Prateolus (Du Préau, 1511-1588), qui prétend, mais sans la moindre preuve et sans aucune référence, que des bagnolais vivaient vers 796 sous l’empereur Constantin VI et le pape Léon III. De vitis, sectis, … elenchus, Cologne, 1581, p. 80. Déjà Gretzer avait relevé cette erreur de date. Biblioth. max. Pair., Lyon, 1677, t. xxv, p. 255. Pluquet, dans le Dict. des hérésies do Migne, t. i, col. 475, faisait dériver le nom de bagnolais de la ville de Bagnols-sur-Cèze, au diocèse d’Uzès en Languedoc, actuellement dans le département du Gard et le diocèse de Nîmes ; c’est une autre méprise, car ni dom Vie et dom Vaissette, dans leur Histoire du Languedoc, ni Percin, dans ses Monnmenta conventits tolosani, Toulouse, 1693, De hoeresi, part. I, p. 14-15, ne signalent une secte de ce nom en Languedoc. Il n’y a donc, en fait d’hérétiques bagnolais, que ceux du commencement du xiiie siècle, cantonnés dans quelques villes de Lombardie autour de Milan.

Reinerus, Contra valdenses, c. vi, dans Bibliolheca maxima Palrum, Lyon, 1U77, t. xxv, p. 267 sq., et dans Martène, Thesaurus nov. anecd., Paris, 1717, t. v, col. 1761 sq. ; S. Antonin, Sum. theol., part. IV, tit. xi, c. vii, Venise, 1531, t. iv, p. 1K4. Voir Muratori, Antiq. Ittil. med. xvi. Milan, 1738-1742, t. v, col. 93, où sont indiquées les erreurs des bagnolais, d’après les manuscrits de Peregrini Prisciani.

G. Bareille.

    1. BAGOT Jean##


BAGOT Jean, jésuite français, né à Rennes, le 9 juillet 1591, admis le 1 er juillet 161 1, professa les bellestettres, la philosophie, treize ans la théologie, fut à Rome censeur des livres publiés par ses confrères et théologien du P. général. De retour en France, il donna tous ses soins aux congrégations de la sainte Vierge et mourut à la maison professe de Paris, le 23 août 1664. 1° Apologeticus fidei. Pars prior. Institutio theologica de vera religione, in-fol., Paris, 1644 ; Pars posterior. Demonstratio dogmattxiii christianorum, 1645 ; 2° De ptp.nilentia disserlationes theologicse in qitiln’s ex SS. Patribus antiqaus circa pœnilenliam Ecclesise ritus explicatur et liodiernus vindicatur. Contra novas hujusce sévi opiniones, in-8°, Paris, 1646. Le P. Bagot attaqua les nouvelles doctrines dans : 3° Advis aux catholiques pour juger de la bonne doctrine sur la matière de la grâce, et servir de réponse à la première partie de la Lettre d’un abbé à un évesque, in-4°, Paris. Cet ouvrage est dirigé contre la Lettre (de Sainte-Marthe ) sur la conformité de S. Augustin avec le concile de Trente dans la doctrine de la grâce, in-4°, 1649 ; 4° Liberlatis et gratise christianse defensio adversus Calvinum et Pelagium in Cornelio Jansenio Bain ru redivivos, vindice Thoma Auguslino, in-4°, Paris, 1653. En 1655, Rousse, curé de Saint-Roch à Paris (ou Masure, curé de Saint-Paul), publia un opuscule de quelques pages : De l’obligation des fidèles de se confesser à leur curé, suivant le chapitre 21 du concile général de

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