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BASILE D’ANGYRE — BASILE DE SOISSONS
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Accusations portées par des ennemis, et qu’il est impossible de contrôler ; mais Acace a été soupçonné de s’être abandonné à des ressentiments personnels. Philostorge, v, I, P. G., t. lxv, col. 528. D’autres historiens parlent du chef des semi-ariens comme d’un homme qui devait à la dignité de sa vie l’influence dont il jouit longtemps auprès de Constance. Théodoret, ii, 20, P. G., t. LXXXII, col. 1062.

Basile fut banni en Illyrie. Comme les évêques semiariens déposés avec lui par les acaciens, il nous apparaît ensuite dans les rangs des macédoniens. Sozomène, iv. 27, P. G., t. lxvh.coI. 1200 ; S. Jérôme, De virisillust., 89, P. L., t. xxiii, col. 695. Son nom se trouve au premier rang dans une requête, présentée en 363 à l’empereur Jovien par les évêques de ce parti ; ils demandaient qu’on chassât lesanoméensdes églises qu’ils possédaient, et qu’on les mit eux-mêmes à leur place ; ils parlaient aussi d’un concile général, et se déclaraient prêts à se rendre à la cour, s’ils en recevaient l’ordre. Socrate, m, 25 ; Sozomène, vi, 4, P. G., t. lxvii, col. 451, 1302. Il semble donc que, grâce à l’amnistie accordée par Julien l’Apostat, Basile était revenu d’exil, comme les autres évêques, mais qu’il n’avait pas recouvré son église occupée par cet Athanase que les acaciens lui avaient donné pour successeur. Socrate, ïbid., col. 456. La requête des évêques macédoniens resta sans effet, et il n’est plus question dans l’histoire de Basile d’Ancyre. Il se peut qu’au début du règne de Valens, il ait pris part au synode de Lampsaque, qu’il ait été de nouveau envoyé en exil, et qu’il y soit mort. En dehors de la lettre synodale et de la dissertation dogmatique dont il a été parlé, Basile avait, comme nous l’apprend saint Jérôme, composé plusieurs ouvrages : un écrit contre Marcel son prédécesseur, un traité de la virginité, et diverses autres choses, dont rien ne nous est parvenu.

Le chef des homéousiens a été très diversement apprécié. Les uns ont vu en lui, comme en tous ceux de son parti, un véritable arien, dissimulant le venin de son erreur, pour mieux tromper les simples ; tel, en particulier, saint Épiphane. Hsev., lxxiii, n. 1, P. G., t. xlii, col. 400 sq. Saint Hilaire et saint Athanase ont été moins sévères, comme on peut le voir par l’article Arianisme, t. i, col. 1831 sq. Mais on n’a pas le droit de dire que ces deux grands docteurs ont parlé de Basile d’Ancyre comme d’un homme pleinement orthodoxe ; il s’en faut surtout de beaucoup qu’on puisse, avec certains protestants de nos jours, voir en lui « le père de la doctrine officielle de la Trinité » . Le chef des homéousiens en est resté à la similitude d’essence, et n’a pas admis ou n’a pas compris l’identité de substance entre le Père et le Fils ; par là s’explique qu’on le trouve, à la fin de sa carrière, dans le camp des macédoniens.

Voir surtout les Histoires ecclésiastiques et les écrits patristiques, cités au cours de cet article. Pour la synthèse historique de ces documents : Tillemont, Mémoires, Paris, 1704, t. VI, p. 290 sq. ; dom Ceillier, Hist. gén. des auteurs sacrés, Paris, 1865, t. IV, p. 320 sq. ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. i et ii, passim.

X. Le Bachelet.

    1. BASILE DE CILICIE##


8. BASILE DE CILICIE, prêtre à Antioche du temps de l’évêque Flavien II (498-512) et de l’empereur Anastase (491-518), était homme de talent et nestorien zélé. Il devint, si l’on en croit Suidas, au mot ApyéXaoç, évêque d’Irénopolis en Cilicie.

Basile avait écrit contre Jean de Scythopolis, un tenant du monophysisme, des dialogues en seize livres, dédiés respectueusement à un certain Léontius, et dans lesquels figuraient trois interlocuteurs, Lampadius, le représentant de Basile, Marinus, l’avocat de Jean, et Tarasius, l’arbitre des débats. De ces dialogues il ne nous reste rien, pas plus que du liv#B écrit, au dire de Suidas, ibid., et au mot BaaO.Eto^, contre un prêtre de

Colonie en Arménie, du nom d’Archélaus. L’Histoire ecclésiastique de Basile est également perdue. Perte d’autant plus regrettable que l’auteur avait inséré dans son ouvrage nombre de pièces justificatives et de lettres épiscopales. Photius, Biblioth., cod. 42, P. G., t. ciii, col. 302-318, nous apprend que cette Histoire se composait de trois livres : le premier embrassait, de 450 à 483, les règnes de Marcien et de Léon I er avec une partie du règne de Zenon ; le second, qui est le seul que Photius ait eu entre les mains, allait de la mort du pape saint Simplicius, en 483, à celle de l’empereur Anastase, en 518 ; le troisième était consacré au règne de Justin I er, 518-527. Nul doute que l’Histoire ecclésiastique de Basile n’ait été l’une des sources de Nicéphore Calliste.

Fabricius, Bibliotheca grxca, édit. Harless, Hambourg, 179018’}8, t. vii, p. 419-420 ; t. x, p. 692, 710 ; Ceillier, Histoire gêné’rale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, 2e édit., Paris, 1862, t. xi, p. 110 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, trad. franc., Paris, 1899, t. iii, p. 33.

P. Godet.

    1. BASILE DE SOISSONS##


9. BASILE DE SOISSONS, capucin, appartenait à une famille Dubois, sur laquelle manque tout autre détail. Il revêtit l’habit religieux au couvent du faubourg Saint-Jacques, le 20 avril 1635. Pendant plusieurs années il fit partie de la mission que son ordre entretenait en Angleterre auprès de la reine Henriette-Marie, sœur de Louis XIII. Il y remplit les fonctions d’aumônier et de prédicateur ordinaire. Bevenu en France, il donna à l’impression de nombreux ouvrages de controverse, dont quelques-uns avaient été conçus pendant sa mission, comme il le dit lui-même. Le Père Basile mourut à Paris au couvent de la rue Saint-Honoré le 3 mars 1698. Voici la liste de ses ouvrages, d’après un Mémoire ajouté par un de ses éditeurs à la fin d’un de ses livres : Défence invincible de la vérité orthodoxe de la présence réelle de Jésus-Christ en l’eucharistie, in-8°, Paris, 1676 ; 1677 ; 5e édit., 1679 ; 7’édit., 1680 ; 8e édit., 1682 ; le même ouvrage reparut augmenté sous le titre : Défense invincible de l’eucharistie et du saint sacrifice de la messe, in-8°, Paris, 1682 ; Seconde partie du livre de la Défence invincible de l’eucharistie : où la vraye religion est clairement démonstrée et la fausseté des nouvelles sectes entièrement détruite, avec la condamnation des novateurs par leur propre bouche, in-8°, Paris, 1677 ; 1680 ; 12e édit., 1693 ; ce livre fut ensuite divisé en deux par l’auteur ; Abrégé très-clair de la doctrine chrétienne, avec les preuves de VÉcriture sainte, utile et nécessaire à tous ceux qui désirent d’être instruits parfaitement des mystères de notre religion, Paris, 1678 ; 3e édit., 1680 ; 20e édit., 1693. Ce livre est un abrégé du suivant : Fondement inébranlable de la doctrine chrétienne où les pricipaux points de la foy sont clairement expliquez et prouvez par la parole de Dieu écrite. Dans cet ouvrage, divisé en quatre parties, l’auteur traite successivement du dogme en prenant le Credo pour base, des sacrements, des commandements et de la prière, 4 in-8°, Paris, 1680-1683 ; les exemplaires de 1693 portent : treizième édition ; Traité de l’existence de Dieu, où il est prouvé qu’il y a un Dieu ou qu’il n’y a rien du tout ; ce traité est extrait de la première partie du Fondement ; La véritable décision de toutes les controverses, par la résolution d’une seule question : Quel doit être le juge des controverses" ? Paris, 1685 ; La conduite du chrétien pour aller au ciel, 2 in-8°, Paris, 1686 ; La science de bien mourir, Paris, 1686, 1688 ; Les rapports admirables de l’institution de l’eucharistie avec les six jours de la création du monde, in-8°, Paris, 1686 ; Réflexions morales sur ce passage de l’Écriture sainte : Utinam sapèrent et intelligerent, Paris, 1686 ; Explication du saint sacrifice de la messe ; ce livre est une partie détachée d’une édition augmentée de la Défense invincible, parue en 1682 ; Explications morales et édifiantes de divers textes de l’Écriture