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BARUCI-I


col. 468 ; De eccles. theoh, ii, 19, P. G., t. xxiv, col. 948 ; S. Athanase, De décret, nie. syn., 12, P. G., t. xxv, col. 444 ; Epist., xxxix, P. G., t. xxvi, col. 1437 ; S. Basile, Adv. Eunom., iv, P. G., t. xxix, col. 705 ; S. Cyrille de Jérusalem, Catech., iv, 35, P. G., t. xxxiii, col. 500 ; S. Grégoire de Nazianze, Orat., xvi, 12, P. G., t. xxxv, col. 949 ; Orat., xxx, 13, P. G., t. xxxvi, col. 121 ; S. Épiphane, Hær., lxix, 31, 53, P. G., t. xlii, col. 252, 285 ; Théodoret de Cyr, In Ps. LXVI, 7, P. G., t. lxxx, col. 1373. — 2. Le concile de Laodicée, can. 59, 60, et le concile de Trente, sess. IV, ont tranché la question en plaçant Baruch, avec la Lettre de Jérémie, au nombre des livres canoniques. Cf. Vieusse, La Bible mutilée par les protestants, 2e édit., p. 86-106.

IV. Texte et versions.

Nous ne possédons plus aujourd’hui que le texte grec du livre de Baruch et les versions qui en dérivent : italique, copte, etc. On ne connaît pas l’auteur de la traduction grecque, car il est presque certain que le texte original était l’hébreu. Le texte hébreu s’est perdu. Certains critiques, adversaires de l’authenticité, prétendent que le livre de Baruch avait été primitivement écrit en grec ; c’est même là une des principales raisons pour lesquelles ils nient l’authenticité du livre, car Baruch ne pouvait pas écrire en grec. — Les raisons qui prouvent que le texte original était l’hébreu, sont les suivantes : 1° Baruch, I, 14, recommande de lire le livre dans le Temple, aux jours de solennité ; or aucune langue étrangère n’était admise dans le service du Temple. 2° La tradition conduit à la même conclusion. Les Constitutions apostoliques, v, 10, P. G., t. i, col. 896, nous apprennent qu’on lisait Baruch dans les synagogues de la Palestine, le jour de l’expiation ; or dans ces sygnagogues on n’employait que la langue hébraïque ; saint Épiphane, Hser., viii, 6, P. G., t. xli, col.213, énumérant les livres que les Juifs avaient dès le retour de la captivité, mentionne les lettres de Jérémie et de Baruch ; Origène collationna dans ses Hexaples le livre de Baruch, et la version syro-hexaplaire note parfois que le texte n’a pas telle ou telle leçon ; Théodotion traduisit en grec le livre de Baruch. 3° On le constate également par les nombreux hébraïsmes que contient le texte grec actuel. Cf. F. H. Beusch, Erklàrung des Bûches Baruch, Fribourg-en-Brisgau, 1853, p. 73 ; Kneucker, DasBuch Baruch, Leipzig, 1879, p. 25 ; Ceriani, Monumenta sacra et profana, Milan, 1861, t. I a, p. 15, 138 ; Cornely, Introductio specialis, Paris, 1887, t. il b, p. 421 ; Knabenbauer, In Dan., p. 438 ; Kaulen, Einleilung, 3° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1892, p. 373, 374 ; G. Hoberg, Die atteste lateinisclie Uberselzung des Bûches Baruch, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1902 ; Amelli, De libri Baruch vetustissima lalina versione usque adhuc inedita in celeberrimo codice Cavensi, Mont-Cassin, l l JU2.

V. Doctrine.

On peut grouper sous deux chefs les principaux enseignements du livre de Baruch. — I. doctrine sur la sagesse, iii, 9-35. — L’auteur parle en termes admirables de la sagesse ; cette doctrine n’est pas d’importation étrangère, comme le soutiennent les rationalistes ; elle est propre à l’Ancien Testament. Relevons seulement quelques idées, car il serait trop long de commenter tout ce fragment : Dieu est la source de la sagesse, et le peuple juif, en se détournant de Dieu, a abandonné la source de la sagesse, tt)v tcïjyyjv ttj ; <70 ? : ’a< ;, ꝟ. 12 ; et. Jer., il, 13 (Dieu, source de l’eau de vie, îrv)YT) uôato ; Çtoî} ;) ; £ccli., i, 1 (niaot. <ro<p : a itapà Kupt’ou) ; on ne peut trouver le lieu de la sagesse (tôvtôitov aOir, ;), ni acquérir ses trésors (vous O^iraupoùç aùrr, ?), en dehors de Dieu ; cf. Job, xxviii, 20 ; xxxvi, 36 ; Matth., xiii, 52 ; Col., il, 3 ; Jac, i, 5 ; la sagesse doit être préférée à tout, ꝟ. 30 ; cf. Job, xxviii, 13, 15 ; Prov., iii, 14 ; Sap., vu, 9 ; Dieu seul connaît la sagesse et ses voies, ꝟ. 31, 32.

II. CHRISTOLOG1E OU PROPHÉTIES MESSIANIQUES. — 11

y a dans le livre de Baruch trois passages qu’on regarde

communément comme des prophéties messianiques : 1° Bar., ii, 34-35. D’une manière générale, ce passage décrit le retour d’Israël dans sa patrie et sa prospérité future. Leꝟ. 34 est parallèle à Jer., xxix, 6, 14 ; xxx, 19. Leꝟ. 35 contient la promesse d’une nouvelle alliance. Quelques auteurs n’ont vu dans ce passage que l’alliance de Dieu avec le peuple juif. En réalité il s’agit de l’alliance du Messie avec les hommes, car : 1. Cette alliance est la même que celle dont il est question dans Jer., xxxi, 31-33 ; xxxii, 40 ; Ezech., xxxvii, 26 ; Ose., il, 18 ; or dans tous ces passages il s’agit de l’alliance messianique. 2. L’alliance, que Dieu promet, sera éternelle ; or seule l’union de Jésus-Christ avec son Église est éternelle. 3. La plupart des exégèles ont entendu ainsi ce passage. Cf. Trochon, Jérémie, Paris, 1878, p. 410 ; Knabenbauer, In Dan., p. 473. — 2° Bar., iii, 36-38. L idée centrale se trouve dans leꝟ. 38. Dans le texte grec, au point de vue littéral, ces paroles sont susceptibles d’être appliquées à la sagesse, knia-^n, duꝟ. 38 ; de plus, si l’on envisage le contexte, iii, 9-35, et surtout iv, 1, qui nous parle de la sagesse comme d’une loi éternelle, ô v<$no : à -juâp/wv etç t’ov oûdSva, il semble qu’il faille les entendre de la sagesse. Cf. Knabenbauer, In Dan., p. 488. Néanmoins cette sagesse n’est autre que la sagesse éternelle, celle dont il est question dans Prov., vin, 12 ; Sap., vii, 22 ; Eccli., xxiv, 1 sq., c’est-à-dire le Verbe incarné, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par conséquent ce passage est rigoureusement messianique, et la Vulgate a pu justement traduire par le masculin : Post hsec in terris visus est et cum hominibus conversâtes est : « Après cela, il a été vu sur la terre, et il a conversé avec les hommes. » Quoiqu’on ne puisse pas exclure la manifestation de Dieu sur le mont Sinaï, c’est surtout la manifestation de Notre-Seigneur que le prophète a en vue. Cf. Joa., i, 14. C’est ainsi que la plupart des Pères ont entendu ce passage. Cf. parmi les Pères grecs : Origène, In Joa., tom. vi, n. 15, P. G., t. xiv, col. 253 ; S. Athanase, De incar. et cont. arian., n. 22, P. G., t. xxvi, col. 1024 ; S.Cyrille de Jérusalem, Catech., xi, n. 15, P. G., t. xxxiii, col. 709 ; S. Grégoire de Nazianze, Orat., xxx, n. 13, P. G., t. xxxvi, col. 121 ; Amphiloque d’Icône, Orat., I, n. 2, P. G., t. xxxix, col. 37 ; Didyine, De Trinit., i, 27, P. G., t. xxxix, col. 397 ; S. Épiphane, Hær., lxix, n. 31 ; lxxi, n. 3, P. G., t. xlii, col. 252, 377 ; S. Jean Chrysostome, De incomp. Dei nat., v, n. 2 ; Cont. Jud. et Gent., n. 2, P. G., t. xlviii, col. 738, 739, 815 ; In Ps. xlvii, n. 6 ; xlix, n. 3, P. G., t. lv, col. 216, 246 ; Proclus, Epist., Il, n. 7 ; iii, n. 2, P. G., t. lxv, col. 864, 875, S. Cyrille d’Alexandrie, Glaph. in Exod., il, P. G., t. lxix, col. 468 ; De Trinit., 7, P. G., t. lxxv, col. 1156 ; Cont. Jul., Vin, x, P. G., t. lxxxvi, col. 933, 1016 ; parmi les Latins, S. Cyprien, Testim. adv. Jud., il, 6, P. L., t. iv, col. 701 ; Lactance, Div. instit., iv, 13 ; Epit. div. instit., xliv, P. L., t. vi, col. 483, 1051 ; S. Hilaire, In Ps. lxviii, 19 ; De Trinit., v, 39, P. L., t. ix, col. 482 ; t. x, col. 156 ; Zenon de Vérone, Tract., 1. II, tr. VII, n. 3, P. L., t. xi, col. 410, 411 ; Fauste, De Trinit., iii, n. 2, P. L., t. xiii, col. 64 ; S. Ambroise, De pde, i, 3, n. 28, 29 ; ii, 9, n. 80, P. L., t. xvi. col. 534, 577 : S. Phébade d’Agen, De Filii divin, et consubst., 7, P. t., t. xx, col. 44 ; Rufin, In symbol., n. 5, P. L., t. xxi, col. 344, 345 ; S. Augustin, Cont. Faustum, xii, 43 ; Cont. Maxim., il, 24, n. 13, P. L., t. xlii, col. 277, 813 ; Cassien, De incarnat., iv, 9 P.L., t. L, col. 86 ; S. Pierre Chrysologue, Serai., lxxxviii, P. L., t. lii, col. 449 ; Maxime de Turin, Tract., V, P. L., t. lvii, col. 796 ; Fauste de Riez, Epist., iii, P.L., t. Lvm, col.839 ; S. Avit de Vienne, Epist., xxviii, P. L., t. lix, col. 245 ; Vigile de Tapse, De Trinit., ni, P. L., t. lxii, col. 255. — 3° Bar., iv, 37-v, 9. Littéralement ce passage s’applique au retour de la captivité et à la restauration des Juifs dans leur patrie ; mais les termes par lesquels le prophète célèbre cette restaura-