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BAPTÊME DANS L’ÉGLISE ANGLICANE


teur, mais sans assistance de témoins, sont présentés plus tard à l’église pour la sanction du baptême. — A. 25. La présence d’au moins deux témoins chrétiens est indispensable. Les témoins doivent être confirmés.

— A. 26. Les éléments essentiels de l’acte sont les suivants : 1° volum et prière ; 2° paroles de l’institution ; 3° le symbole des apôtres ; 4° les questions d’usage (relatives à leurs croyances, à leurs résolutions et au désir du baptême) adressées aux témoins et leurs réponses ; 5° le baptême lui-même, administré au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, avec la formule de bénédiction de l’entant ; G" prière finale, oraison dominicale et bénédiction. — A. 27. Acte est dressé du baptême. Cet acte est inscrit dans un registre spécial et signé par le pasteur, le père et les témoins. — Le Règlement sur les baptêmes et ondoiements, voté en 1884 au synode général de Montbéliard, rappelle que l’enfant baptisé par un laïque doit être apporté à l’église et ajoute : A. 2. La personne qui a administré le baptême y est interrogée sur les points suivants : 1° L’enfant était-il tellement faible qu’il eût fallu hâter le baptême et qu’il n’eut pas été temps d’appeler le pasteur ? 2° La personne qui a baptisé l’enfant a-t-elle invoqué la grâce divine ? 3° Avec quoi a-t-elle baptisé ? 4° De quelles paroles s’est-elle servie pour l’acte du baptême ? — A. 3. S’il n’est pas répondu à ces questions d’une manière satisfaisante, l’acte est déclaré nul et le baptême administré. Recueil officiel des Actes du synode général et des synodes particuliers de l’Eglise évang. de la Confession d’Augsbourg, Paris, 1882 sq., t. il. — Les formulaires contenus dans la Liturgie de la Confession d’Augsbourg commencent par une déclaration d’après laquelle l’enfant est présenté pour être baptisé « conformément à l’institution et au commandement de Jésus-Christ » ; L’acte même du baptême est indiqué ainsi dans le premier formulaire : « Le ministre, en baptisant l’enfant, prononcera à haute voix les paroles suivantes : N. N., je te baptise, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, » et dans le second : « Le ministre en baptisant l’enfant : N. N., conformément à l’ordre et à l’institution de Notre-Seigneur Jésus-Christ, je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » — Les choses se cassent d’une manière analogue d’après la Liturgie des Églises réformées de France. On y recommande que le baptême soit célébré à l’un des services du dimanche ou de la semaine, ou que du moins il s’y trouve un nombre de fidèles suffisant pour représenter l’Église. Après avoir récité certaines prières ou exhortations, « le pasteur, descendant de chaire, verse de l’eau sur le front de l’enfant et en prononçant son nom, il dit : N. N., je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. » L’usage est que le pasteur prenne l’eau dans le creux de la main. Chez les réformés, le baptême conféré par un laïque, même en cas de nécessité, est non avenu.

Les formulaires indiqués par YAgende de l’Église évangélique de Prusse commencent par une exhortation que le ministre peut remplacer à son gré par une allocution, à condition toutefois qu’il ne néglige pas de rappeler les « paroles de l’institution » du baptême. Matth., xxviii ; Marc, xvi. Le ministre est libre aussi de marquer l’enfant du signe de la croix, soit avant le baptême soit après. La rubrique du baptême lui-même est que « l’ecclésiastique verse, trois fois avec la main, d’une manière visible pour les témoins, de l’eau (souligné dans le texte) sur la tête de l’enfant, et dit : N. N., je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » .

La validité du baptême conféré selon ces formulaires n’est pas contestable. Mais les formulaires sont-ils toujours bien observés, même par les ministres qui n’attachent aucune importance au baptême et ne l’administrent que par complaisance pour les familles ? Nous ne pouvons l’affirmer d’une manière absolue, bien que nous ne connaissions aucun fait précis qui donne lieu d’en

douter. En France et en Allemagne, les évêques ordonnent souvent de baptiser sous condition les protestants convertis. Dans les pays Scandinaves, les catholiques reconnaissent la validité des baptêmes administrés par les ministres luthériens de ces pays.

III. Dans des sectes diverses.

Les sociniens prétendent que le baptême n’a été institué que pour’les premiers temps du christianisme. Par ce rite, les convertis déclaraient reconnaître le Christ pour leur Sauveur. Le baptême n’était pas administré aux enfants, puisque les enfants ne peuvent faire de profession de foi. C’est du reste une cérémonie tout à fait superflue, car le royaume de Dieu ne consiste pas dans les choses extérieures. Rom., xiv, 17. La régénération, qui est une transformation de la raison et de la volonté, ne peut avoir lieu chez les enfants ; et chez les adultes, elle ne peut être produite par de l’eau. Ceux qui veulent pratiquer le baptême peuvent faire comme ils l’entendent, à condition toutefois de ne pas persécuter ceux qui jugent le baptême inutile. Catéchisme de Rakow, q. 346-348.

Les arminiens ou remontrants de Hollande déclaraient que les sacrements représentent la grâce et la communiquent d’une certaine manière ; ils n’expliquaient pas comment devait s’entendre cette communication de la grâce. Persuadés que tous les enfants des fidèles étaient sanctifiés, et qu’aucun de ces enfants qui mouraient avant l’usage de la raison n’était damné, ils ne tardèrent pas à abandonner le baptême des enfants. Voir t. i, col. 1971.

Les puritains anglais, dans la Confession de foi, dite de Westminster, rédigée en 1647, s’inspirent des doctrines de Calvin. « Le baptême, y est-il dit, c. XXVIII, est un sacrement du Nouveau Testament, établi par Jésus-Christ, non seulement pour admettre solennellement le baptisé dans l’Église visible, mais aussi pour lui être un signe et un sceau de l’alliance de grâce, ainsi que de son insertion dans le Christ, de la régénération, de la rémission des péchés, du don de lui-même à Dieu par Jésus-Christ pour marcher dans une vie nouvelle. Par le bon usage de cette institution, la grâce promise n’est pas seulement offerte, elle est réellement accordée et confirmée par le Saint-Esprit, à ceux, adultes ou enfants, auxquels revient cette grâce selon le conseil de la volonté propre de Dieu, dans le temps choisi par lui. » La Confession de foi de Westminster est restée la confession de foi officielle de l’Église presbytérienne d’Ecosse. Les principales sectes dissidentes d’Angleterre et de Galles (baptistes, eongrégationalistes, presbytériens anglais, chrétiens de la Bible, méthodistes westeyens, méthodistes primitifs, méthodistes de la nouvelle connexion, Eglise libre méthodiste unie) ont récemment publié un catéchisme commun, Evangelical Free Church Calechism, Londres, 1898, où l’on enseigne que les sacrements « sont des rites sacrés institués par Notre-Seigneur Jésus pour rendre plus évidents par des signes visibles les bienfaits intérieurs de l’Évangile, pour nous assurer de la grâce qu’il a promise, et, quand on en use bien, pour devenir un moyen de la conduire à nos cœurs » . Le signe visible du baptême est « l’eau, dans laquelle la personne est baptisée au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » . Les bienfaits qu’il signifie sont « l’ablution des péchés et la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit dans tous ceux qui se repentent et croient » . Les théologiens qui ont rédigé ce catéchisme " représentent directement ou indirectement, dit la préface, les croyances d’au moins soixante millions, probablement même de beaucoup plus, de chrétiens de toutes les parties du monde » . — Les dissidents anglais ont toujours exigé pour la validité du baptême qu’il fut conféré par un ministre. Aujourd’hui, il est vrai, beaucoup d’entre eux considèrent le baptême comme un rite sans importance ; ils ne se préoccupent pas toujours