Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée
301
302
BAPTÊME D’APRÈS LE CONCILE DE TRENTE


des pochés, afin que ce qu’ils ont contracté par la génération soit lavé en eux par une régénération. Car quiconque ne renaît de l’eau et de l’Esprit-Saint, ne peut entrer dans te royaume de Dieu.

5. Si quelqu’un nie que, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ conférée dans le baptême, l’offense de la faute originelle soit remise, ou encore s’il soutient que ce qui a proprement et véritablement le caractère de péché n’est pas enlevé tout entier, mais seulement est rasé ou cesse d’être imputé, qu’il soit anathème. Car, dans ceux qui ont été régénérés, Dieu ne hait rien, il n’y a en effet aucun motif de condamnation chez ceux qui par le baptême ont été ensevelis avec le Christ dans la mort, qui ne marchent pas selon la chair, mais qui, dépouillant le vieil homme, revêtant l’homme nouveau créé à l’image de Dieu, sont devenus innocents, immaculés, purs, irréprochables, agréables à Dieu, ses héritiers, les cohéritiers du Christ, si bien que rien ne peut retarder leur entrée au ciel. Néanmoins cette sainte assemblée reconnaît et constate que la concupiscence ou le foyer du péché demeure chez les baptisés. Mais laissée en eux pour qu’ils la combattent, elle ne peut nuire à ceux qui refusent leur consentement et lui résistent courageusement par la grâce du Christ Jésus : bien plus, quiconque aura lutté convenablement sera couronné. Et la sainte assemblée le déclare : cette concupiscence que parfois l’Apôtre appelle péché, l’Église catholique n’a jamais admis que ce nom lui a été donné parce qu’elle est vraiment et à proprement parler un péché dans les baptisés, mais parce qu’elle vient du péché et porte au péché. Si quelqu’un pense le contraire, qu’il soit anathème.

2° Le baptême et la justification (VIe session). — A la VIe session du concile de Trente on définit les dogmes de la justification. Lorsque l’assemblée indique ce qui précède la collation de la grâce, elle énumère les dispositions requises de la part de celui qui reçoit le baptême ; lorsqu’elle décrit la justification, elle fait connaître les effets de ce sacrement ; lorsqu’elle expose les droits et les devoirs du juste, elle dit en même temps les droits et les devoirs du baptisé. Ainsi toute la session nous instruit sur le baptême. La justification doit être étudiée pour elle-même et dans un article spécial. Néanmoins, il semble nécessaire de citer ici plusieurs passages de la session VI » : 1° les textes qui présentent le baptême comme la cause instrumentale de la justification ; 2° les phrases dans lesquelles il est nommément parlé du baptême et qui complètent ou confirment la notion du sacrement donnée dans la VIIe session.

Il est impossible de faire ici l’histoire de la rédaction de ces textes. Ce récit devra forcément se trouver à l’article Justification d’après le concile dl Trente.

Sanclo, non potest introire in regnum Dei.

5. Si quis per Jesu Christ ! Domini nostri gratiam quæ in baptismate confertur, reatum originalis peccati remitti negat ; aut etiam asserit non tolli totum id quod veram et propriam peccati rationem habet ; sed illud dicit tantum radi aut non imputari, anathema sit : in renatisenim nihil odit Deus quia nihil est damnationis iis qui vere consepulti sunt cum Christo per baptisma in mortem, qui non secundum carnem ambulant, sed veterem hominem exuentes et novum qui secundum Deum creatus est, induentes, innocentes, immacu-Iati, puri, innoxiiac Deo dilecti effecti sunt, hæredes quidem Dei, cohæredes autem Christi, ita ut nihil prorsus eos ab ingressu cæli remoretur. Manere autem in baptizatis concupiscentiam, vel fomitem, hæc sancta synodus fatetur et sentit ; quae cum ad agonem relicta sit, nocere non consentientibus, sed viriliter per Christi Jesu gratiam repugnantibus non valet ; quinimo, qui légitime certaverit, coronabitur. Hanc coneupiscentiam, quam aliquando apostolus peccatum appellat, sancta synodus déclarât Ecclesiam catholicam nunquam intellexisse peccatum appelljii, quod vere et proprie in renatis peccatum sit, sed quia ex peccato est et ad peccatum inclinât. Si quis autem contrariuiu senserit, anathema sit.

C. m…. Ita nisi in Christo renascerentur, nunquam justificarentur, cum ea renascentia per meritum passionisejus gratia qua justi fiunt, illis tribuatur. ..

C. iv. Quibus verbis justificationis impii descriptio insinuatur, ut si translatio… Quae quidem translatio post Evangelium promulgatum, sine lavacro regenerationis aut ejus voto, fieri non potest, sicut scriptum est : Nisi quis renatus fuerit exaqua et Spiritu Sancto, non potest introire in regnum Dei.

C. vi. Disponuntur autem (adulti) ad ipsam justitiam, dum excitati divina gratia et adjuti, fidem ex auditu concipientes, libère moventur in Deum, credentes vera esse, quae divinitus revelata et promissa sunt atque illud in primis a Deo justificari impium per gratiam ejus, per redemptionem quae est in Christo Jesu, et dum peccatores se esse intelligentes a divinae justitiae timoré, quo utiliter concutiuntur, ad considerandam Dei misericordiam se convertendo, in spem eriguntur, fidentes Deum sibi propter Christum propitium fore, illumque tanquam omnis justitiae fontem diligere incipiunt, ac propterea moventur adversus peccata per odium aliquod et detestationem, hoc est per eam pænitentiam quam ante baptismum agi oportet ; denique dum proponunt suscipere baptismum, inchoare novam vitam et servare divina mandata. De hac dispositione scriptum est : Accedentem ad Deum oportet credere quia est et quod inquirentibus se remunerator sit. Et : Conflde, ftli, remittuntur tibi peccata tua. Et : Timor Domini expellit peccatum. Et : Pienitentiam agite et baptizetur unusquisque vestrum in nomine Jesu Christi, in remissionem peccatorum vestrorum ; et accipietis donum Spiritus Sancti. Et : Euntes ergo docete omnes gentes, bnptizanteseosinnornine Patris et Filii et Spiritus Sancti, docentes eos servare qusecumque mandavi vobis. Denique : Prœparate corda vestra Domino.

C. vu. Hanc disposilionom son præparationem justificatio ipsa consequitur quai non est sola peccatorum remissio sed et sanctificatio et renovatio Interioris hominfs per voluntariam susceptionem gratiac et donorum… Hujus justiûcationis

C. m….Do même, si les hommes ne renaissaient pasdans le Christ, ils ne seraient jamais justifiés, puisque la grâce qui les rend justes leur est donnée par cette nouvelle naissance, en vertu des mérites de la passion de Jésus…

C. iv. Ces paroles laissent voir que la justification de l’impie consiste dans le passage. .. Et ce passage, depuis la promulgation de l’Evangile, ne peut se faire que si on recourt à l’eau qui régénère ou si on a le désir de le faire. Il est écrit en effet :.Si quelqu’un ne renaît de l’eau et de l’Esprit" Saint, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

C. vi. Or, ils (les adultes) se disposent ainsi à la justification : excités et soutenus par la grâce divine, amenés par la parole à avoir la foi, ils se tournent librement vers Dieu, croyant à la vérité des révélations et des promesses divines, croyant surtout que Dieu justifie l’impie par sa grâce, en vertu de la rédemption opérée par le Christ Jésus ; puis, comme ils se reconnaissent pécheurs, de la crainte de la justice divine qui les ébranle utilement, ils passent à la considération de la miséricorde de Dieu, s’élèvent jusqu’à l’espérance, persuadés que, à cause du Christ, Dieu leur sera propice ; ils commencent alors à l’aimer comme la source de toute justice, et ainsi, ils sont portés à l’aversion contre le péché par un sentiment de haine et de détestation, c’est-à-dire par cette pénitence qu’il faut accomplir avant de s’approcher du baptême ; enfin, ils prennent la résolution de recevoir le baptême, de commencer une vie nouvelle et de garder les commandements de Dieu. C’est de cette disposition qu’il est écrit : Celui qui s’approche de Dieu, doit croire qu’il existe et qu’il récompensera ceux qui le cherchent. Et encore : Aie confiance, mon fils, tes péchés te sont remis. Et aussi : La crainte du Seigneur chasse le péché. Et : Faites pénitence et que chacun de vous soit baptisé pour obtenir la rémission de ses péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Et : Allez donc, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignezleur à observer tout ce que je vous ai ordonné. Enfin : Préparez vos cœurs pour le Seigneur.

C. vu. Cette disposition ou préparation est suivie de la justification elle-même, juslilication qui n’est pas seulement le pardon des péchés, mais une sanctification, un renouvcllemenl de L’homme Intérleui, par la réception volontaire de