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BAPTÊME D’APRÈS LE CONCILE DE TRENTE


des riches qui ne seraient pas malades. S. C. des Rites, 27 avril 1877, n. 3418, Décréta authentica, t. iii, p. 7879. A plusieurs reprises, la S. C. du Concile a recommandé aux évêques d’abolir peu à peu l’abus des ondoiements à domicile. Dans les pays de mission, lorsque des familles catholiques sont éloignées de toute église ou oratoire public et qu’il y aurait danger de transporter si loin les enfants, on permet au missionnaire, pour des causes graves laissées à sa prudente détermination, de les baptiser solennellement à la maison de leurs parents. S. C. des Rites, 10 février 1871, n. 3234, ad 3 ura, Décréta authentica, t. iii, p. 2. Cf. décision du Saint-Office, 28 février 1663. Collectanea S. C. de Propaganda fide, n. 598. La Propagande a pris la même décision, le 21 janvier 1789. Ibid., n. 611, ad 3um ; n. 614.

Suppléance des cérémonies.

Quand le baptême

est conféré, en cas de nécessité, par un ministre extraordinaire, il n’y a pas lieu d’accomplir les cérémonies prescrites par le rituel ; mais si le baptisé survit, il doit être porté à l'église pour que les cérémonies du baptême solennel soient accomplies. C’est la rubrique du rituel. Dans les pays de mission, lorsqu’on prévoit que le néophyte ne pourra pas être porté à l'église, on doit suppléer les cérémonies, même à la maison. SaintOffice, 10 avril 1861, Collectanea S. C. de Propaganda fide, n. 629, ad 4um. Si un prêtre, en cas de nécessité, administre lui-même le baptême en dehors de l'église, il doit commencer par le rite essentiel du sacrement, en omettant les cérémonies qui précèdent, puis continuer les cérémonies du rituel. Les cérémonies omises doivent ensuite, si on le peut, être suppléées à l'église. S. C. des Rites, 23 septembre 1820, n. 2607, Décréta, t. ii, p. 193, avec le votum, t. iv, p. 198-199. Lorsque les cérémonies du baptême sont suppléées pour un adulte catholique, qui a été validement baptisé après sa naissance, on suit Yordo pro baptismo infantium. Mais si l’adulte est un hérétique converti et s’il y a des doutes que son baptême n’a pas été valide, il faut suppléer les cérémonies usitées pour le baptême des adultes. S. C. des Rites, 27 août 1836, n. 2743, ad 3um et 4 « ">, Décréta, t. ii, p. 264, avec le votum, t. iv, p. 352-355.

Outre les auteurs cités dans l’article, voir Juenin, Commentarius historicus et dogmaticus de sacramentis in génère et in spccie, Lyon, 1705, p. 37-92 : Chardon, Histoire des sacrements, dans le Cursus theologix de Migne, t. xx, p. 1-150 ; Corblet, Histoire dogmatique, liturgique et arcliéologique du sacrement de baptême, 2 in-8° Paris 1881, t. i, passim ; le t. I contient une bibliographie très développée de l’histoire du baptême, p. 579-592 ; Schwane, Dogmengeschichte der mittleren Zeit, S 125, Fribourg-en-Brisgau, 1882, p. 605-622 ; V. Casajoana, Disquisitiones scliolastico-dogmaticx, Barcelone, 1890, t. iii, p. 92-146 ; H. Schell, Katholische Dogmatik, Paderborn, 1893, t. m b, p. 447-481 ; Schanz, Die Lehre von den heiligen Sacramentel) der katholischen Kirche, Fribourg-en-Brisgau, 1893, p. 203-281 ; Mignon, Les origines de la scolastique et Hugues de Saint-Victor, Paris, 1895, t. II, p. 128-144 ; Sasse, Institutiones theologicse de sacramentis Ecclesix, Fribourg-en-Brisgau, 1897, t. I, p. 196-259 ; Billot, De Ecclesix sacramentis, Borne, 1896, t. I, p. 201-260 ; Lahousse, Tractatus de sacramentis in génère, de baptismo, etc., Bruges, 1900, p. 318-364 ; Chr. Pesch, Prxlecliones dogmaticx, Fribourg-en-Brisgau, 1900, t. vi, p. 144-205 ; P. Einig, Tractatus de sacramentis, Trêves, 1900, t. i, p. 51-88 ; Acamus, Epistola de pxdobaptismo solemni in Ecclesia latina et grxca, Rome, 1755 ; Cyprian, Historia pxdobaptismi, Gotha, 1705 ; Furhmann, Historia sacra de baptismo, Constance, 1742 ; Hardouin, De baptismo quxstio triplex, de baptismo in nomine Christi, Paris, 1687 ; Joachim, Dissertatio de donis baptismalibus, Halle, 1736 ; Matthies, Baptismatis expositio biblica, historica, dogmatica, Berlin, 1731 ; Nicolai, De baptismi antiquo usu ab Ecclesia comprobato, scilicet de judxis aut quibuscumque infidelibus ad baptismurn suscipiendum non cogendis, Paris, 1668 ; Orsi, Z)e baptismo in solius Jesu nomine nunquain consecrato, Milan, 1733 ; Vindicix dissertationis de baptismo, Florence, 1735 ; Pontanus, Dissertatio de ritu mersionis in sacro baptismo, Trêves, 1705 ; Troil, Historia de baptismo observationibus criticis, exe geticis et dogmaticis illustratn, Upsal, 1802 : Trombelli, Tractatus de sacramentis, de baptismo, etc.Bologne, 1769 ; Wall, Historia baptismi infantium, trad. latine de l’anglais par Schlosser, Brème, 1748 ; l’ouvrage anglais, History of infant baptism, a été réédité, Londres, 1900 ; Crétin, Recherches sur le baptême ; le pédobaptisme catholique et le pédobaptisme protestant, Compiègne, 1849 ; Lenoir, Essai biblique, historique et dogmatique sur le baptême des en/ants, Paris, 1856 ; Barber, Treatise of baptism or dipping, Londres, 1641 : Baxter, More proofs for infants right to baptism, Londres, 1675 ; Owen, The law/ulness of infant baptism, Londres, 1732 ; Pirie, Dissertation on baptism, intended to illustrate the origin, liistory, design, mode and subjects ofthat sacred institution, Londres, 1790 ; Hofling, Das Sacrament der Taufe, 2 vol., Erlangen, 1846, 1848.

J. Bellamy.

IX. BAPTÊME D’APRÈS LE CONCILE DE TRENTE. — I. Texte et histoire de sa rédaction. II. Doctrine du concile.

I. Texte et histoire de sa rédaction.

Dans la IIIe session, le concile adhéra au symbole nicéno-constantinopolitain et confirma les mots : Je crois… en un seul baptême pour la rémission des péchés, 4 février 1516. Dans la suite, l’assemblée s’occupa, à six reprises différentes, du sacrement de baptême.

1° Le baptême, remède contre le péché originel (Ve session). — Le 21 mai 1546, à la demande du cardinal légat del Monte, le concile décida qu’il mettrait à l'étude la question du péché originel. Le lendemain, les théologiens furent invités à donner leur avis sur l’existence, la nature, les effets de cette faute et le remède institué contre elle. Vingtneut docteurs prirent la parole ; les plus connus étaient le dominicain Ambroise Catharin, les franciscains Alphonse de Castro et André Véga, le conventuel François Vita de Pattis, les jésuites Claude le Jay, Salmeron, Laynès. Cette consultation terminée, les décisions antérieurement rendues sur le péché originel par des papes et des conciles furent recueillies. Ces documents furent lus en congrégation générale et communiqués aux Pères. Le 31 mai, les évêques furent appelés à donner leur avis sur l’existence et la nature du péché originel ; mais déjà plusieurs furent amenés au cours de leurs explications à traiter du remède institué contre cette laute. Ainsi quelques Pères parlèrent du sort des entants morts sans baptême. Ils s’accordaient à dire que ces enfants n'étaient pas admis au ciel ; mais à l’exception de Michel Saraceni, archevêque de Matera, tous déclaraient que ces enfants étaient soumis seulement à la peine du dam.

Ce fut dans les congrégations suivantes (4 et 5 juin) que fut discutée spécialement la question du remède institué contre le péché originel. Quelques membres posèrent la question préalable : déjà l’assemblée a déclaré croire en un seul baptême pour la rémission des péchés, d’autre part les conciles antérieurs et les papes ont assez clairement fait connaître la pensée de l'Église sur la valeur et la nécessité du baptême, de nouveaux décrets paraissent donc inutiles. Tel ne fut pas l’avis de la majorité. Les thèses protestantes furent vivement combattues par l’archevêque de Torres, Alepio, par Beccatelli, évêque de Syracuse, par Benoit de Nobili, évêque d’Accia, par Pierre Bertani, évêque de Fano, par le procureur de l’archevêque de Trêves, Ambroise Storck. Us discutèrent les textes de saint Paul et de saint Augustin sur lesquels s’appuyaient les novateurs ; ils firent valoir les témoignages de l'Écriture et de la tradition qui condamnaient les opinions protestantes. Le général des servîtes, Bonucci, dont quelques Pères suspectaient la parluite orthodoxie, s’efforça de rassurer l’assemblée, mais, il demanda qu’on veillât à ne pas atteindre dans une même condamnation les propositions hérétiques et les affirmations des Pères que les novateurs s’appropriaient abusivement. Un des discours les plus remarqués lut celui de Pierre Bertani, évêque de Fano ; beaucoup de Pères se rallièrent à ses déclarations.