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BACON

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plutôt pédagogique, multa in alio Statu cçuscripseram propter juvenum rudimenta. English hist. rev., loc. cit., p. 500. A cette période il convient de faire remonter ses commentaires sur divers ouvrages d’Aristote. notamment sur la physique et la métaphysique, V. Cousin, op. cit., août 1818, et peut-être aussi le court traite De mirabili potestate artis et naturæ, Paris, 1542 ; Oxford, 1604 ; Hambourg, 1613 ; Londres, 1859. Depuis 12561257, époque où’il cesse d’enseigner, il ne composa rien, sauf quelques petits chapitres écrits çà et là pour des amis : a decem annis… nihtt eomposui nisi quod aligna capitula nunc de una scienlia, nunc de alia ad instanciam amicorum aliquandomore transitorio compilait. English hist. rev., ibid. ; Op. tert., c. il, p. 13. E. Charles, op. cit., p. 78, croit pouvoir attribuer à l’année 1263 l’opuscule inédit intitulé Computus naturalium ; dans ce livre, Bacon cite un autre opuscule De termina pascali où il a cherché précédemment à fixer la célébration de la Pâque. Mais tout cela est peu ou rien à ses yeux. Lui-même, en 1267, avoue qu’il n’a pas encore publié d’ouvrage complet sur l’une ou l’autre partie de la philosophie : nec in primo statu nec in secundo alicujus partis philosophie scripturam edidi complétant. English hist.rev., ibid.

Opus majus.

Bacon mit six mois à la composition

de cet ouvrage. Il l’adressa au pape en 1267, après la fête de l’Epiphanie, English hist. rev., ibid., p. 501, par l’entremise de son disciple de prédilection, Jean de Paris. — L’ouvrage est divisé en sept parties : la première traite des causes de nos erreurs et des obstacles contraires à la découverte et à la propagation de la vérité’; la seconde établit les rapports de dépendance et d’intime union de la philosophie et de toute science en général vis-à-vis de la théologie et de la vérité révélée ; la troisième est consacrée aux langues ; la quatrième aux mathématiques ; la cinquième à la perspective ; la sixième à la science expérimentale, et la septième à la philosophie morale. — L’Opus majus a été édité à Londres en 1733 parles soins de SamuelJebb, à Venise en 1750 par les franciscains, à Oxford en 1897-1900 par J. II. Bridges. Toutes ces éditions sont très défectueuses. Celles de 1733 et de 1750 ont des lacunes considérables : ainsi la partie relative à la philosophie morale y est complètement omise. Cf. Op. tert., c. xxiv, xxvii, xxxi, xxxv, lxxii sq. Celle de 1897-1900 est plus complète ; elle marquerait un vrai progrès, si elle n’était pas criblée de fautes. — En juillet 1897, dom Gasquet publiait dans YEnglish liislorical review, p. 494-517, une lettre de Bacon à Clément IV, extraite du manuscrit 4086 de la Vaticane, et reproduite parles Aclaordinis tninorum, Quaracchi, janvier-août 1898. Au jugement du docte bénédictin, cette magnifique lettre accompagnait l’envoi de YOpus majus, dont elle est la préface naturelle et réelle. Cf..1. 11. Bridges, The « Opus majus » , t. iii, p. 1, 4, 10, 12, 25, 26, 39.

3° 0]tus minus. — Cet ouvrage est perdu en grande partie. On n’en connaît que des fragments édités par J. S. Brewer : Fr. It. limon opéra quædam hactenusinedila, Londres, 1859, p. 313-389. Dans la pensée (h’son auteur, c’est YOpus majus repris en seconde main, abrégé, retouché, développé. <>p. tert., c. i, xxi, xxii. Il y comble certaines lacunes dues à l’oubli, à la presse, aux difficultés. L’alchimie spéculative et pratique forme une des parties neuves, ibid., c.xii ; les sept péchés commis dans l’étude de la théologie, dont Humphred Hod) lit connaître quelques passages importants dans son livre De Bibliorv/m textibus originalibus, Oxford, 1705, j). 419 sq., eu contiennent une autre. Il y avait aussi un traité Decœlestibus, qui devait ressembler beaucoup, si cen’estpas lui, au morceau posi locorum descriptionem inséré dans VOpus majus à la fin des mathématiques. Cf. Op. tert., c. xxvi, p. 5, (i, 25, 31, 33, 3°. il, 12, 52, 67, 08, 93, 91, 100, 101, 135, 199, 265, 304, 309.

Ojius tertium.

Ce précieux écrit, dont la publication

en 75 chapitres a été faite de même par.1. S. Brewer, op. cit., p. 3-310, nous est parvenu incomplet et fruste comme le précédent. Il est clair qu’au moins une bonne moitié de l’ouvrage manque. Ici encore Bacon revient sur les questions étudiées déjà. Plus il les approfondit, plus elles prennent de l’étendue et de la clarté dans son esprit. Il résume les unes, élargit les autres, donne à toutes une plus grande précision. Il aborde parfois les sujets les plus ardus de la métaphysique, auxquels il s’efforce de donner le fini de la rédaction après les avoir longuement médités. Pour tout dire, YOpus tertium est l’abrégé, le commentaire, le complément de l’0/)ns majus et de YOpus minus. Dans les 21 premiers chapitres, on trouve d’amples renseignements sur la situation et les travaux de l’écrivain. Avec les indications multiples contenues dans ce livre et dans la lettre publiée par dom Gasquet, il serait relativement facile de donner une édition critique et définitive de VOpus majus.

Scriptum principale.

Cependant ces trois ouvrages,

quelque importants qu’ils soient, n’étaient dans l’intention de l’infatigable docteur que le canevas, l’esquisse, le programme, la persuasio præambula d’un autre ouvrage bien plus vaste, où il étudierait en autant de traités spéciaux chacune des parties de la science. 11 est assez malaisé de savoir s’il put mener à bonne fin cette encyclopédie. D’après les bribes qui en ont été publiées, voici quelle devait en être la physionomie générale. Bacon divisait l’ouvrage en quatre volumes : le premier embrassait la grammaire suivant les diverses langues nécessaires aux Latins et la logique ; le second joignait aux communia matliemalicæ des traités sur l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie et la musique ; le troisième comprenait avec les communia naturalium d’autres traités sur la perspective, l’astrologie, la science des corps graves et légers, l’alchimie, l’agriculture, la médecine, la science expérimentale ; enfin, le quatrième était consacré à la métaphysique et à la philosophie morale. Cf. Opus majus, Venise, 1750, p. xvi ; Brewer, op. cit., p. l-li, c ; E.Charles, op. cit., p. 370-374. Il semble que le traité d’ailleurs assez mal intitulé De multiplicatione specierum, ajouté aux trois éditions de YOpus majus, faisait primitivement partie de cette œuvre monumentale. Cf. J. H. Bridges, The « Opus majus » , t. ii, p. 408, 421, 465, 509 ; t. iii, p. 183-185.

Compendium sludii philosophiez.

Publié par

Brewer, op. cit., p. 393-519, le Compendium fut composé sous le pontificat de Grégoire X (1271-1276). Cf. ibid., c. ut, p. 414. De nouveau Bacon y étudie les causes de l’ignorance humaine, les motifs d’acquérir la connaissance des langues ; on y trouve également des notions de grammaire grecque. L’ouvrage est, comme les autres, malheureusement incomplet.

On attribue enfin à Bacon un Spéculum alchimim, souvent réimprimé dans les répertoires d’alchimie de 1541 à 1702, et un opuscule De retardandis senectutis accidentibus, imprimé à Oxford en 1590. L’Epistolade lande Scripturse sacra ; a été publiée dans Usher, Ilisioria dogmatica de Scripturis, édit. Wharton, Londres, 1699. La grammaire grecque de Bacon a été découverte dans un manuscrit de Cambridge parle P. Nolau, directeur du collège di’Prior Pari ;, et éditée par lui en 1902. Un fragment de sa grammaire hébraïque a été publié à la suite par le rabbin Ilirsch. Les bibliothèques et les archives publiques d’Italie, de France et surtout d’Angleterre, contiennent une foule de manuscrits relatifs aux œuvres île H. Bacon. Une étude comparée de ces manuscrits, suivie d’une édition faite avec soin et intelligence, pourra seule donner une idée de ses travaux et de son savoir.

III. Bacon et i i : s sciences. — 1° Philosophie. — Bien que peu nombreuses, les pages purement spéculatives de Bacon, publiées jusqu’à ce jour, suffisent cepen-