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245 BAPTÊME CHEZ LES COPTES

BAPTEME CHEZ LES SYBIENS 240

coptes répètent trois fois les mots : Ego te baptizo, dans l’ordre suivant : Ego te baptizo in nomme Patris. Amen. — Ego te baptizo in nomme Filii. Amen. — Ego te baptizo in nomine Spiritus Sancti. Amen. Mais on pense que ces mots, qui sont incontestablement les plus importants, ne constituent pas intégralement toute la forme. Denzinger, Rilus orientaitnm, t. I, p. 20. Renaudot a prouvé de son coté, Perpétuité de la foi, t. ii, p. 5, qu’il n’y a aucune trace de trithéisme dans cette triple répétition.

Effets.

La réception du baptême est une vraie régénération. Dans les rituels le baptême est dit tantôt « le baptême de régénération » , ôms nte pi-oûahemmisi ; tantôt « le bain de régénération » , pi-gôkem nte pi-oûahemmisi. C’est là comme l’idée centrale. Par le baptême on dépouille donc le vieil bomme : Exue illos veteri twmine, gênera illos ad vitam œternam. — De là dérivent les autres effets : 1. la rémission des péchés : da eis remissionem peccatorum suorum ; 2. l’âme devient le temple du Saint-Esprit : ut sint templum Spiritus lui Sancti per gratiam et miserationes, etc. ; 3. la grâce et les dons du Saint-Esprit sont conférés : instrue eos per gratiam Spiritus tui Sancti, ut sint in donum incorrujitibile Spiritus lui Sancti ; 4. l’héritage du royaume céleste : adimple eum gratia Spiritus lui Sancti… ne sil filius carnis, sed filius thalami tui nuplialis, et hseres regni tui inamissibilis atque perennis. Une prière demande à Dieu de faire que l’eau devienne une eau vivifiante (aqua vivifica), une eau sanctifiatite (aqua sanctificans), une eau expiatrice des péchés (aqua expians peccata), une eau de filiation adoptive (aqua adoptionis filiorum).

Ministre.

C’est toujours le prêtre, même en cas de nécessité. Tous les auteurs qui se sont occupés des sacrements des coptes en conviennent. Thomas de Jésus, De conversione omnium gentium, 1. VI, c. v, Cologne, 1684 ; Bernât, dans Le Grand, Voyage historique d’Abyssinie, diss. XI, p. 315 ; du Sollier, op. cit., n. 194, p. 141 ; J.-A. Assémani, Cod. liturg., t. ii, p. 183. Renaudot pourtant, Peipétuité de la foi, 1. II, c. iii, v, tout en reconnaissant que les canons coptes, même ceux du moyen âge, déclarent invalide le baptême conféré par un laïque, croit qu’il existe des exceptions à cette règle. Cf. du même auteur, Historia patriarcharum Alexandrinornm Jacobilariim, Paris, 1713, p. 56-57.

Sujet.

D’après le rituel, les coptes peuvent, absolument parlant, baptiser des adultes (catéchumènes), ou des enfants. Aujourd’hui pourtant ils ne baptisent guère des adultes. Le patriarche Gabriel II (1131-1145) défendit de baptiser l’enfant dans le sein de sa mère. Vansleb, Histoire de l’Église d’Alexandrie, p. 299. Vers 750, le patriarche Michel II insista sur l’obligation de baptiser les enfants. Hormis le cas de nécessité, l’enfant, s’il est du sexe masculin, est baptisé le quarantième jour après la naissance ; s’il est du sexe féminin, le quatre-vingtième jour ; on exige ce délai pour se conformer à la prescription du Lev., xii, 2-6, relative à la purification de la mère, qui est tenue d’être présente à la cérémonie du baptême. La circoncision, le huitième jour, est généralement pratiquée ; mais elle n’est ni obligatoire, ni regardée comme une cérémonie religieuse. Macaire II (1102-1131) et Gabriel II défendirent expressément la circoncision après le baptême. Cependant il n’est pas rare que les parents violent cette prescription. Pour recevoir le baptême, l’entant doit être à jeun, même du lait de sa mère. Une constitution du patriarche Christodule (1017-1078) rappelle cette ancienne coutume. La raison c’est que l’enfant communie immédiatement après le baptême ; dans ce cas les éléments de la communion sont le lait et le miel.

II. Rites.

Le rite complet de l’administration du baptême embrasse comme quatre phases :
1° absolution de la mère ;
2° admission au nombre des catéchumènes ;


3° collation du baptême ;
4° administration de la confirmation parle prêtre.
Pour ce dernier point, voir Confirmation. Nous analyserons les trois premiers.

Absolution de là mère.

1. Si l’enfant est du sexe masculin, l’absolution de la mère a lieu 40 jours après l’enfantement. Le prêtre dit les actions de grâces et offre l’encens. Il lit ensuite l’Épitreaux Philippiens, m. Puis il récite le psaume i, comme prière préparatoire à la lecture de l’Évangile. Il lit alors l’Evangile de saint Luc, ii, 21-39. Ensuite il récite les prières de la consolation et trois demandes : la première pour la paix, la deuxième pour le patriarche (d’Alexandrie), la troisième pour l’assemblée (des fidèles). Après cela il récite une prière pour la mère elle-même, puis il oint le visage et les mains de la mère et de l’enfant. —

2. Si la mère a engendré un enfant du sexe féminin, le prêtre commence par dire les actions de grâces et offrir l’encens ; il lit ensuite l’Epître aux Romains, viii, 14-17, puis il récite le psaume lxxxvii, comme prière préparatoire à la lecture de l’Évangile ; enfin, lecture de l’Évangile de saint Luc, x, 38-42. Le reste comme dans le premier cas.

Admission au nombre des catéchumènes.

Le prêtre récite de longues prières pour les catéchumènes, suivies de la prière pour l’huile. Après cela il oint avec l’huile [de l’exorcisme] le catéchumène ou l’enfant sur la poitrine, les bras, le dos et au milieu des mains, en faisant le’signe de la croix. Ensuite il récite de nouvelles prières, puis il lit Tit., ii, 11-m, 7, I Joa., v, 5-13 ; Act., viii, 26-39 ; Ps. xxxii, 1, 2 ; Joa., iii, 1-21. Après cela il récite les sept grandes demandes : pour les malades, pour les voyageurs, pour les eaux, pour le roi, pour les défunts, pour les oblations, pour les catéchumènes. — Ayant fini, il se prosterne devant les fonts baptismaux et récite secrètement une prière pour lui-même ; puis il dit les trois grandes demandes : pour la paix, pour le patriarche, pour l’assemblée, et le Credo. Il verse alors trois fois de l’huile dans le Jourdain (= fonts baptismaux) en forme de croix et signe l’eau ; ensuite il récite une prière, puis il souffle trois fois sur les eaux en forme de croix. Nouvelles prières, après quoi il verse trois fois du saint chrême dans les fonts en forme de croix et agite l’eau avec la main en récitant Ps. xxviii, 3, 4. D’après le plus grand nombre des rituels il récite aussi Ps. xxxii, 6, 12 ; lxv, 12 b ; l, 9-11, 12 ; cxxxi, 13 ; cl.

Collation du baptême.

Le diacre conduit alors le sujet près des fonts baptismaux à la gauche du prêtre. Celui-ci demande son nom, puis il le plonge trois fois dans l’eau en récitant la formule que nous avons déjà citée. U termine par la prière de l’absolution de l’eau.

R. Tuki, Missale copto-arabicum, Rome, 1736 ; Id., Pontificale et eulogium alexandrinurti copto-arabicum, Rome, 1761 ; Id., Rituale copto-arabicum, Rome, 1763 ; Renaudot, Liturgiarum orientalium collectio, Paris, 1716 ; Francfort, 1847 ; Denzinger, Ritus orientalium, 2 in-8°, Wurzbourg, 1863, t. i, p. 14-24, 191-235 ; A. J. Butler, The ancient coptic Churches, 2 in-8°, Oxford, 1884, t. ii, p. 262-274 ; B. T. A. Ewetts, The Rites of the coptic Church, in-16, Londres, 1888, p. 17-38 ; A. de Vlieger, The Origin and early History of the coptic Church, in- 12, Lausanne, 1900, p. 51-55 ; V. Ermoni, Rituel copte du baptême et du mariage, dans la Revue de l’Orient chrétien, 19C0, p. 445 sq.

V. Ermoni.

VII. BAPTÊME CHEZ LES SYRIENS. — Le baptême s’appelle en syrien : Ma’mûdito’, ou par abréviation : ’Modo’(= immersion, ablution). On trouve aussi, mais plus rarement : Masbû’îto’(= action de tremper ; tinctio de Tertullien). —
I. Doctrine.
II. Rites.

I. Doctrine.

Matière employée pour le baptême ou matière éloignée.

C’est l’eau naturelle ; tous les documents s’accordent sur ce point. Cette eau doit être consacrée. Une rubrique du rituel des nestoriens le déclare expressément : Et notum sit, quod absque comecra-