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BAPTEME D’APRES LES PERES GRECS ET LATINS

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col. 059-000, célèbre, lui aussi, les louanges de l’eau et du baptême : Solus Spiritus Dei in aurigae modum super atjiias ferebatur et nascentem mundum in figura baptismi parturiebat… Primum deaquis, quod vivit, egreditur et pennatos fidèles de terra ad ceelum levât. Le fleuve du paradis amaras aquas mortuasque vivi/icat. l’eccal m uni lus, et sine aquarum diluvio non pur gai m… J’/iarao cum eocercilu suo nolens populum Dei exire de Aùgijpto, in lypo baptismatis suffocatur… Saint Augustin, In Joa., tr. XI, 4, P. L., t. xxxv, col. 1476-1477, explique la signification figurative du passage de la mer 11. mue et en conclut qu’il est nécessaire d’avoir reçu le baptême afin de pouvoir participer à la manne du Seigneur. Il dit ailleurs, Serm., CCCLIII, c. iv, 2, P.L., t. xxxix, col. 1562, jam mare rubrum, baplisma scilicet Christi sanguine consecratuni, veruni dejecit Pharaoneni. Les cendres du veau d’or, jetées dans l’eau et données en boisson aux Israélites coupables, étaient aussi une figure du baptême. Enar. in Ps., lxi, 9, P. L., t. xxxvi, col. 736. L’aveugle-né, qui lave ses yeux dans la piscine de Siloé et voit la lumière, a été baptisé dans le Cbrist et préfigure mystérieusement l’illumination des catéebumènes dans le baptême. In Joa., tr. XLIV, 2, P. L., t. xxxv, col. 1714. L’évêque d’IIippone, Cont. Faust., xii, 17, P. L., t. xlii, col. 203, compare, lui aussi, le baptême au déluge, qui commence sept jours après l’entrée de Noé dans l’arche, quia in spe futurs : quielis, quse seplimo die significata est, baplizamur. De la durée du déluge, il il’duit, au moyen du symbolisme des nombres, que tous les péchés sont lavés par le sacrement du baptême céleste. De l’unité de l’arche, il conclut aussi que prseter Ecclesise societalem, aqua baptismi quamvis eadem sit, non solum non valet ad salulem, sed valet potius ad perniciem. Cette dernière conclusion est tirée encore, De baptismo cont. donat., v, 28, n. 39, P. L., t. xliii, col. 196. Cf. S. Fulgence de Ruspe, De 7’emiss. peccat.j i, 20, /’. L., t. lxv, col. 513.

Symbolisme du mode de collation.

L’immersion, d’après les Pères, fournit un symbole des effets du baptême. Saint Paul avait dit que par le baptême le chrétien est enseveli avec le Christ. Le baptême rappelait donc d’une manière mystérieuse la mort, la sépulture et le séjour de Notre-Seigneur dans la tombe. Un tel symbolisme fut soigneusement remarqué par les Pères, en particulier par saint Cyrille de Jérusalem. Cal., III, 12 ; xx, 6, 7, P. G., t. xxxiii, col. 444, 1081, 1082. Pour se relever de la chute et rentrer dans la grâce de Dieu, dit saint Basile, il faut imiter la croix, la sépulture, la résurrection de Jésus-Christ par le baptême, qui est une mort, un ensevelissement et une résurrection mystique. De Spir. Sanct., xv, 35, P. G., t. xxxii, col. 129 ; voir également Epist., ccxxxv, 5 ; De bapt., I, ii, 26, P. G., t. xxxi, col. 423 sq., 1569. D’après Grégoire de Nysse, l’homme descendu dans l’eau et plongé trois fois représente ; la mort, la sépulture et la résurrection de Jésus-Christ, Cat., 35, P. G., t. xi.v, col. 85 ; la triple immersion se fait en souvenir des trois jours passés par Nôtre-Seigneur dans le sépulcre et pour honorer les trois personnes divines. Indtem lumin., P. G., t. xlvi, col. 585. D’après saint Chrysostome, l’action de descendre dans l’eau et d « n [cmonter symbolise la descente aux enfers et la sortie du tombeau. Voilà pourquoi l’Apôtre appelle le baptême un sépulcre. In I Gor., liomil. XL, 1, P. G., t. LXI, col. 317. Le baptême, dit saint Augustin, est une mort mystique, Cont..Iulian. pelag., ii, 5, 14, /’. /.., I. xi.iv, col. 683, qui rappelle la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Enclin-., 13, n. 12 ; I î, n. 52, /’. L., t. xi., roi. 253, 256. Le catéchumène, préalablement dépouillé de ses vêtements, nu comme Adam au paradis ou Comme le Christ sur la croix, (’tait introduit dans la piscine, comme le Christ déposé de la croix avait été mis dans le Sépulcre ; puis il était plongé trois l’ois dans I eau baptismale, en souvenir des trois jours passés par le

Christ dans la mort ; ce n’est là, observe saint Cyrille de Jérusalem, ni une mort, ni une sépulture réelles, mais une simple ressemblance avec la passion et la mort de Jésus-Christ, qui assurent, non un semblant de salut, mais sa réalité vraie ; awr^pix ; Zïq-V/ ô(xoi’o)|jLa, aù.a à).r, 9Fia. Cat., xx, 2-7, P. G., t. xxxiii, col. 1077-1084. Ci. Chrysostome, In Joa., homil. xxv, 2, P. G., t. lix, col. 151 ; Jérôme, Epist., lxix, 7, P. L., t. xxii, col. 601 ; Pseudo-Denys, Eccles. hier., il, 3, 7, P. G., t il, col. 401.

Autres figures. —

Indépendamment des figures du baptême, qui résultent de la matière ou du mode de collation du sacrement, les Pères ont signalé le caractère typique de faits ou d’institutions de l’ancienne loi, qui n’ont de rapport qu’avec quelques effets du baptême. Le plus fréquemment mentionné est la circoncision. Déjà saint Justin, Dial. cum Tryph., 43, P. G., t. VI, col. 568, comparait la circoncision charnelle des Juils à la circoncision spirituelle, qu’Hénoch et ses pareils ont gardée.’Hjxeïç Se, 8tà to0 paTTrÎTixorro ; aÙTTjv, èitet&i àjj.5cpTi).oc è"/SY6veiu.ev, 6cà xb b’Xeo ; xb Trapà xo0 Qsoû, è)âêoæv, xa’c ttïiiv èçstôv ôu.o : o>ç XaiiêâvEcv. L’auteur des Quæst. ad orthod., q. en, ibid., col. 1318, enseigne la même doctrine : HeptT£|j.vôiieOa Se xoù tjluïi ; xvj TiepiToij. ?) xoû XpKTTOÛ Sià ToC paim’<7u.axo ;, ÈxSutStlSVOC xbv’ASâjJl, 8c’8v àuapxu>Ao yEyo’/oxti xsOvr/.au.ev, xaév8’JÔu.Evocxbv Xpi(jx6v, 8c’bv 81xa « o9é.T£ ; àvtTxàp.EÔa èxxu>v vexpàSv. Saint Optât, De scliism. donat., v, 1, P. L., t. xi, col. 1015, pour réfuter Parménien, part du principe, admis par son adversaire, quod baptisma christianorum in Hebrazorum circumeisione fueral adumbratum, et il en conclut qu’il n’y a qu’un seul baptême : Circumcisio autem ante adventum baptismatis in figura prsemissa est, et a te tractation est apud christianos duas esse aquas : ergo et apud Judxos duas circumeisiones ostende, altérant meliorem, pejorem alteram. Hoc si quseras, non poteris invenire : Abrahse prosapia, cjua Judœi censentur, hoc sigillo se insigniri gloriantur : ergo talis débet Veritas sequi, qualis ejus imago prsemissa est. Saint Augustin fait le même raisonnement. Cont. Crescon., I, 31, n. 36, P. L., t. xliii, col. 464-465. De ce que la circoncision, qui incorpore dans le peuple juif ceux qui la reçoivent, ne pouvait être renouvelée, il conclut que le baptême ne doit pas être réitéré : Ac per hoc quemadmodum si quis eorum (Nazarenorum) ad Judœos venerit, non potest ilerum circumeidi ; sic cum ad nos venerit, non débet ilerum baptizari. Qu’on n’oppose pas la nature dilférente de la circoncision et du baptême : Sed cum iila umbra fuerit hujus verilatis, cur illa circumcisio et apud hserelicos Judœorum esse potuit, iste autem baptismus apud hsereticos clirislianorum non potest esse" ? Enfin, saint Chrysostome, In Gen., homil. XL, n. 4, P. G., t. lui, col. 373-371, compare la circoncision au baptême. La circoncision est douloureuse, dit-il, et ne fait que distinguer les Juifs des païens ; notre circoncision à nous, à savoir la grâce du baptême, guérit sans blesser et nous procure des biens innombrables, en nous remplissant de la grâce du Saint-Esprit. De plus, on peut la recevoir en tout temps. Le saint docteur décrit ensuite les effets du baptême. Saint Cyrille d’Alexandrie, Glaph. in Levit., P. G., t. LXIX, col. 553, 500, 561, a comparé le baptême à la guérison de la lèpre. Le Christ nous a purifiés par le saint baptême et nous a introduits dans l’Eglise en nous sanctifiant.

VIII. Effets.

Les termes dont se sont servis les Pères pour désigner le baptême marquent pour la plupart les effets nombreux qu’ils lui attribuent : c’est celui de purifier l’homme, d’effacer tous ses péchés ainsi que la peine duc à ces péchés, de le renouveler, de le régénérer, de lui assurer par celle seconde naissance d’ordre spirituel et mystique sa perfection première, de lui infuser le Saint-Esprit, la grâce sanctifiante, la vie surnaturelle, de le taire en l’a ni de Dieu par adoption, de l’initier a la vie chrétienne, de l’agréger à l’Eglise, de lui