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devenu premier minière provoqua de la part dn lint-siège l’envoi d’un délégué apostolique. Léon XUl confia cette délicate mis-ion de pacification et d’enquête à un jeune et distingué prélal de 31 ans, M » ’Merrj del Val, élevé en 1908 par Pie & la double dignité di cardinal et de secrétaire « l État. Les esprits s’apaisèrent ; un compromis intervint qui laisse la loi subsister, mais en amoindrit les désastreu » effets. Depuis, la délégation apostolique au Canada est devenu.- permanente. A Mo » Merrj de ! Val (1897) a suce. le Mur Diomède Falconio (1898-1903), aujourd’hui délégué

iux États-Unis. Il lixa sa résidence à Ottawa et l’épiscopat

canadien lui offrit une habitation qui est devenue le palais de la délégation apostolique. Le délégué actuel est M9’Donato Sbaretti, ex-archevêque de la Havane. Cf. Castell llopkins, Life and Work of the R. Bon. John Thompson, in-12, Toronto, 1895, c. Xiv, p. 255 ; Revue canadienne, septembre 1892 ; Demers, Les écoles séparées du Mauitoba, dans la Semaine religieuse de Montréal, 1892.

30 fondation de l’université Laval à Montréal. — Depuis plusieurs années Montréal, dont l’importance allait croissant, éprouvait le besoin d’avoir une université catholique à elle. Mo’Bourget adressa une demande en ce sens à la Propagande. Après examen, la S. C. répondit que pour obvier à toutes les difficultés elle ne voyait pas d’autre expédient que d’établir à Montréal une succursale de l’université Laval. Elle invitait les évêques à travailler, en union avec le conseil de l’université Laval à Québec, à l’exécution de ce projet. Elle prenait même la peine d’en indiquer les bases : toutes les dépenses de la succursale seraient à la charge du diocèse de Montréal ; les cours seraient uniformes dans les deux villes ; le recteur serait représenté par un vice-recteur choisi par le conseil universitaire et approuvé par l’ordinaire. Deux mois après cette décision, Pie IX, par la bulle Jnter tarins sollicitudines, accordait l’érection canonique à l’université Laval (10 mai 1876). La succursale fut reconnue au civil par une loi de la législature de Québec en 1881. Les facultés s’organisèrent lentement et au milieu de nombreuses difficultés au cours des années qui suivirent (1878-1887). La faculté de théologie fut formée, des le principe, par le grand séminaire dirigé par les prêtres de Saint-Sulpice. Les facultés de droit, de médecine et des arts se constituèrent successivement. Dans cette organisation, comme dans les développements qui suivirent, prit une part importante M. Colin, supérieur de Saint-Sulpice à Montréal. Esprit clairvoyant et aux larges conceptions, souple et persévérant dans ses desseins, assuré d’ailleurs de l’appui de sa communauté. il mena à bon terme de grandes œuvres profitables et à l’Eglise et au pays, « mais, je ne crois pas me tromper, s’écriait Mo r Archambauld, vice-recteur actuel de la succursale, dans un éloge funèbre de M. Colin, en disant que son œuvre par excellence, l’œuvre qui domine toutes les autres au double point de vue religieux et social, c’est l’université catholique à Montréal. Il travailla de concert avec Ma’labre, archevêque de Montréal, à obtenir pour la fondation nom elle une indépendance qu’il estimait nécessaire à sa prospérité. Le décret Jamdudum (1889), par lequel Léon XIII déclarait la succursale de Montréal un second siège, ultera sedes, de l’université Laval, vint couronner ses efforts. Restait le côté matériel et financier. M. Colin, agissant au nom de sa Compagnie, mit à la disposition des administrateurs un terrain de 200 CH » 0 francs, et sur les 900000 que coûta la nouvelle bâtisse universitaire, souscrivit pour 400000 francs. De plus, il contribua pour une 1res large part à son installation intérieure ; et se chargea lui-même d’une portion considérable des frais qu’entraînait la création de certaines chaires, notamment celle de littérature française, pour

laquelle il fit venir, sur les indications de M. Crunelière, an agrégé de I université di I rance. i Cf. / de Montréal au ux’tiècle, Montréal, 1900 ; Semaine religieu ede Montréal, décembre 1908.

La colonisation.

Nous avons déjà signalé- la fondation de sociétés pour la colonisation et nous avons vu les évêques dans leurs mandements et lettres pastorales encourager leurs prêtres à cette œuvre. Pour en comprendre le motif, il faut savoir que les preno colons s’étaient établis le long A - cours d’eaux,

du Saint-Laurent. Là, ils défrichèrent une bande de terre très étroite comparée à l’étendue du pay-par de la la forêt impénétrable. Vint un temps, où la population croissant, toutes les terres défrichées furent occupées et l’excédent de la population dut prendre le chemin des villes ou des Ètats-l’nis pour y trouver une vie plus facile. Le mouvement tendait à se généraliser et inquiétait les patriotes. Le clergé comprit qu’il y avait là une œuvre à accomplir. Une véritable croisade s’organisa pour retenir le peuple sur ses propres terres et pour lui faire trouver chez lui ce qu’il courait chercher à létranger. Le prêtre colonisateur est un type que l’on ne trouve aujourd’hui qu’au Canada. A ce titre, le curé Labelle s’est acquis une réputation qui a franchi les mers. Cet excellent prêtre a voué sa vie à retenir les Canadiens dans leur propre pays. A lui seul, il a fondé plus de quarante paroisses dans la province de Québec. Partout où la colonisation a porté ses efforts, au ïémiscamingue, sur les bords du lac Saint-Jean ou de la rivière Saguenay, nous trouvons, dirigeant et soutenant les co’ons, des prêtres ou des religieux. Dans chaque diocèse un ou plusieurs prêtres sont chargés de promouvoir le mouvement de la colonisation et de lui imprimer une direction. Grâce à ces sociétés la forêt a reculé, de nouvelles paroisses ont surgi. Comme elles sont en général fort pauvres. Ms 1 Bruchési, archevêque de Montréal, a eu l’idée pour son diocèse de faire adopter chacune d’elles par une paroisse déjà constituée et riche qui devient la marraine de la nouvelle et fournit à sa filleule les objets nécessaires au culte. Aujourd’hui l’on regrette qu’un mouvement de colonisation plu* puissant n’ait pas été dirigé vers les riches plaines du Manitoba. Des colons de race française et catholique s’y fussent établis au lieu des protestants qui n’ont < d’y aflluer et y sont un péril pour l’avenir du catholicisme.

Cf. Gailly de Taurines, La nation canadienne, Paris, , -nré Labelle, La colunisatwn dans la vallée d’Ottawa, au nord de Montréal, etc., Montréal, -1880 ; MémOi’tion

des terres incultes du Bas-Canada, in-4° Québec, 18t>7 ; A. Duies. Le Saguenay et la vallée du lac Saint-Jt an. in-8’, Québec. 1880 ; Id., La région du lac Saint-Jeai, la provinee de

Québec, Québec, 1890 ; Id., Aux portiques drs Laurenti, curé Labelle, in-8-, Québec, 1891 ; M.. LOutaouais supérieur, in-12, Québec, 1889 ; Testard de Montigny, La colonisation, ia-8% Montréal, 18’J5.

III. État ACTUEL.

1° Province* ecclésiastiques. — Les provinces ecclésiastiques sont au nombre de huit it ont pour métropoles respectives : Québec. Montréal. Ottawa. Toronto, Kingston. Halifax. Saint-Roniface (t Vancouver. Elles comprennent vingt et un évéchés, quatre vicariats et une préfecture apostolique. L’Eglise du Canada relève directement de la S. C. de la Propagande. La province ecclésiastique de Terre-Neuve. janvier 1804, comprend l’archevêché de Saint-Jean i deui évéchés de Havre-de-Grice et de Saii

A la mort d’un évéque, les autres évêques de la province envoient à Rome une liste de trois noms rang* s parordre de mérite : dàgniatimus, dignior, dignus, jointe à une liste semblable’laissée par l’évoque défunt ; et c’est au saint-siège, après informations prises, de choisir entre les candidats. Les évêques des provinces ecclésiastiques de Québec. Montréal, Ottawa, Saint-Doml’ace et Vancou-