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CIEL — CIENFUEGOS ALVARO


tatio anar/cgica, theologica. parrrnetica de paradiso, Palerme, 171)2 ; fSarcellona, La félicita de’sauti, Palerme, 1801 ; Kutsclithaler, De regni divini consummatione seu eschatologie, Ratisbonne, 1888 ; Th. -Henri Martin, La vie future suivant la foi et la raison, 3e édit., Paris, 1870, p. 57-188, 523-526 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 4’édit., Paris, 1884, t. iii, p. Hll-180 ; Chambers, Our Ufe after death, or the teaching of the Bible concerning the unseen world, Londres, 1894 ; Moody, Heaven ; its hope ; its inhabitants ; its riches ; its liap}>iness, 2e édit., Londres, 1894 ; Abraham (Seind’), dans le Dictionnaire, t. I, col. 111-116 ; dom Cabrol, La prière antique, Paris, 1900, p. 175-187, 40’i-47l) ; Turmel, Histoire de la théologie catholique depuis l’origine jusqu’au concile de Trente, Paris, 1904, p. 185 sq.

P. Bernard.


CIENFUEGOS ALVARO, théologien dogmatique,

né le 27 février "1657, à Oveto, dans le territoire de Aguerra (Asturies), entra dans la Compagnie de Jésus à Salamanque en 1676, enseigna la philosophie à Cornpostelle etla théologie à Salainanqueavecungrandsuccès. Lors de la guerre de la succession d’Espagne, il accepta du prétendant Charles, archiduc d’Autriche, une mission à la cour de Lisbonne et, au triomphe du duc d’Anjou, Philippe V, il ne put rentrer en Espagne. L’archiduc Charles, devenu l’empereur Charles VI, l’appela à Vienne et lui confia encore des missions d’Etat en Angleterre et en Hollande ; puis, il demanda pour lui au pape Clément XI le chapeau de cardinal. Sa création eut lieu en 1720, après avoir été retardée quelque temps par un ouvrage qu’il avait publié à Vienne, en 1717, et où certains docteurs romains avaient relevé des propositions téméraires concernant la trinité et la liberté divine. Cienfuegos avait en effet prétendu traiter les difficultés inhérentes à ces grands mystères nova quadam via et singulari cogitatione, comme il le dit lui-même. Voici, d’ailleurs, presque en entier le litre de cet ouvrage, qui révèle à lui seul le dessein de l’auteur, sa méthode trop exclusivement rationnelle en pareil sujet et, par suile, trop peu respectueuse du mystère, comme aussi le caractère de déchéance organique où, tout en raffinant, se desséchait de plus en plus la scolastique d’alors. C’est tout un document : /Enigma theologicum, seu potius œnigmalum, et obscurissimarum quæstionum compendium, nunquam hactenus prorsus solulum, nec solis viribus ingenii plane solvendum, expedilissimeenodatur modo, nova quadam via et singulari cogitatione. <Jua solide et profunde slabilita, veluti ex radiée feracissima lucis, oritur clarissima et universalis explicatio plurium implexissimarum difficultatum, in m m ira fines arcani Trinitatis et libertatis divinæ quam extra, scholasticorum mentes torpenliinn, et m factiones oppositas vehementer torquentium, et in factiones oppositas vehementer concilantium : Un ut ea doctrina semel firmata admissaque, vel imiiiiiiii dispareant ri exulent a theologia nostra, vel apertissime dissolvantur, in unumque deinceps inprsefalis tracialibus conspirent omneu : perinde ac sialma pa.r magna exporte illuxisset orbi litterario… L’idée fondamentale étail pourtant fort simple et rien moins qu’une nouveauté ; clic tendait à prouver que la pluralité hyposlatique dana l’unité essentielle a’est point en contradiction avec ce principe premier : deux choses à une troisiè sont égales entre elles. Mais parles hardiesses il* 1 l expression pouvaient donner le change sur la juste valeur de la pensée.

Ministre plénipotentiaire de l’empereur à Rome, depuis 171 2.1c cardinal Cienfuegos fut encore pourvu de l’évéché de Catane, en Sicile, puis en 1721, de l’archevêchi de Monreale (aussi en Sicile !, auquel il dul renoncer, lorsque Charles de Bourbon se fui emparé « lu royaume des Deux-Siciles, enfin de l’évéché de Fûnf. Humble, modeste, affable pour ions, malgré ses hautes dignités, il menait à Rome la vie d’un religieux. Il y mourul le P.) août [739.

Cienfuegos doit surtoul i célébrité à un traité

dogmatique sur la vie eucharistique du Christ, paru à Rome en 1738 et dont le long titre résume également le contenu : Vila abscondita, seu speciebus eucharisticis velala, per polissimas sensuwn operaliones de facto a Christo Domino ibidem indesincnter exercita circa objecta allari, et amori vieina : ejus mira utilitas, décor et clarilas ; et ad tuendam veram rationem tum sacrificii incruenti, tum sacerdolii nécessitas : fructuumque ex ea fœcunda radice prodeuntium ubertas, rarilas et velusta novilas : Accedit conjunclio intima (eucliarislia : peculiaris gloria) samie communicantis cum Servaloris nostri anima, tanquam cum motore assumente, postquam desinit sacràmentalis prsesenlia, nondum ilieoiogis salis nota ; quæque incipit, et proficit in via, el exundat in patria. Les deux questions agitées dans cet ouvrage, aussi bien le mode de présence sacramentelle sous les espèces que le mode de présence unitive dans le communiant, n’étaient point nouvelles dans l’Ecole, et les solutions proposées par l’auteur ne l’étaient pas non plus à tout égard. Que le Christ, à l’état sacramentel, puisse exercer miraculeusement certains actes de la vie sensitive, aucun théologien n’a jamais fait difficulté de le reconnaître ; qu’il les exerce réellement, ces actes, qu’il nous entende et qu’il nous voie par l’usage de ses sens, c’est une opinion que Cornélius à Lapide, Lessius, Gonel axaient acceptée. Mais Cienfuegos va plus loin que la possibilité et que le fait lui-même : cette action des sens devient pour lui une nécessité, à ce point que, sans elle, le sacrilice mystique de l’autel ne se concevrait plus. Car le sacrilice, suivant ce système, consiste précisément dans la suppression momentanée des actes de la vie sensible, que Notre-Seigneur commence par exercer au moment de la consécration pour y renoncer aussitôt, et qu’il reprend au moment de la commixtion des espèces, symbole de la résurrection. '>/ ». cit., disp. ii, lect. l, n. 1 sq. Quant à l’union qui s’opère, en vertu du sacrement, entre le Christ et le communiant, ce serait, d’après Cienfuegos, du moins pour les âmes parfaitement disposées, une union d’ordre physique, survivant à la corruption des espèces, et consistant en ce que l’âme de Notre-Seigneur demeurerai ! associée effectivement au

corps du communiant, à peu pies coi s’associaient

les esprits angéliques aux corps de forme humaine sous lesquels ils apparaissaient (mai In assumplionis proprio). L’âme du Christ deviendrait ainsi un principe de mouvement organique, parlant par notre bouche, pensant par notre cerveau, agissant parlons nos membres. Elle n’esi d’ailleurs qu’un intermédiaire cuire le Verbe et

nous ; car c’est à proprement parler le Verbe, a l’exclusion des autres personnes, prascisive ni’aliis personis, qui s’unit à nous. Op. cil., disp. VIII. Ces théories, que nous nous bornons à exposer historiquement, sans les apprécier, furent accueillies en Espagne avec la plus grande faveur. Cf. J.-B. Gêner, Theologia dogmalicoscholastica, Rome. 1767, t. i, prodr., n. 61. Seul le dominicain espagnol Thomas Madalena, dans Lmin* mstivalis circa fervorem igneum, 1730, aiguisa contre elles quelques épigrammes ; mais elles furent défendues par divers théologiens de la Compagnie de Jésus, entre au 1res par François Rabago, sous le pseudony.Ici

VOSCa, dans Clirislus hospeS, sluhile lienefem eiiclul rislise apud selectissimas animas ponei ium, N.qiles, I7IÎ2, el Paschase Agramunt, sous le pseudonyme ili’Pereæl Hontemâr, dans Allegatio physico-polemica pro unione eucharislica, Valence, 17112. Le capucin Ludovic de Murcie s’en fit égal’iiile défenseur. Cf. Fran zelin, / ractatus de ss. eucharisties sacramento, thés, si, coroll. 2, p. 166 ; Dalgairns, I. « sainte communion, Taris, 1868, t. i. p. 182 ; Bougaud, L< christianisme et les temps présents, Paris, Issu, t. y, p. 221 sq. L’ouilu cardinal.i été réduit en abrégé parle I’. Ir.in Lavier Ad