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CHARITÉ

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dnisrnt le même enseignement S B entnre, In l Sent., I. IV. diat. II, p. I, a, I, m n. a. 2, q. iv, dul.. 1, 1888, t. iv, p. 121 132 ; Durand, InlV Sent., I. IV, diat. XVII, q. u ; Gabriel Biel, In IV Sent., I. IV. dut. XVII, q.i ; Dominique Soto, In 1 l’Sent., l IV, diat. XIV, q, [, a. 5. Pendant toute cette période, aucune distinction n’avait été formulée entre la volonté explicite et la volonté Implicite de recevoir li sacrement On devait en conclure qu.m* nin restriction n’était (aile. Cependantau xw siècle Cano, B’appuyant but les mêmes raisons que pour le baptême, soutint la nécessité du désir explicite du sacrement, Binon pour la justification, du moins pour le salut. Relet tiodepænitentia, part. V. Opet a, Venise, 1758, p. 130 sq. Cette opinion fut communément rejetée par les théologiens subséquents, connue celle qui concernait le baptême et pour Les mêmes raisons. Dominique Solo, lue. cit. ; Suarez, De psenitentia, disp. XVII. m, n. 9 sq. ; Sylvius, In 111"", q. lxxxv, a. 5 ; Salmanticenses, Cursus theologicus, De peenitentia, disp. IV, n. 13 sq. ; Billuart, De psenilentia, disp. I. a. 1 ; Billot, De EcclesUe sacramentis, Rome. 1885, t. iii, p. 31 sq. Cet enseignement est solidement appuyé sur le concile de Trente, sess. XIV, c. iv, exigi pour l’efficacité de la contrition parfaite, ce seul désir du sacrement qui est renfermé dans la contrition : Ipsam nihilominus reconciliationem ipsi contrilionx Sunsacramenti voto quod in illa includitur non ad&cribendam. Expression qui ne peut signifier que la volonté explicite de recevoir le sacrement est toujours nécessairement et absolument requise. D’ailleurs le principe théologique cité précédemment pour le baptême s’applique également à la pénitence. A qui ignore invinciblement sa divine institution ou est invinciblement inattentif à sa stricte obligation, Dieu ne peut imposer une explicite volonté actuellement impossible. La volonté implicite seule réalisable suffit.

2. Nature de cette infaillible connexion entre l’acte de charité parfaite et la réception de la grâce sanctifiante. — a) L’acte de contrition ou de ebarité parfaite ne peut être cause formelle de la justification. Ce rôle est assigné par le concile de Trente, sess. VI, c. vii, à la seule grâce sanctifiante. L’acte de ebarité ne peut être par lui-même qu’une disposition très prochaine à la grâce sanctifiante, par le renoncement effectif à tout ce qui s’oppose à l’amitié divine et par une positive union avec Dieu aimé pour lui-même et par-dessus tout. — b) Est-ce en vertu d’une simple loi providentielle que ce rôle de disposition immédiate à la grâce sanctifiante appartient à l’acte de ebarité ? ou y a-t-il une corrélation et dépendance intime entre l’un et l’autre’.' Si l’on admet que, d’après l’ordre providentiel actuel, la grâce sanctifiante, comme toute forme naturelle, doit être dans les adultes précédée de dispositions qui l’exigent en quelque sorte physiquement, et que ces dispositions doivent rigoureusement correspondre à crt état d’amitié divine qu’est la grâce sanctifiante, l’on devra conclure que la dernière disposition immédiate â toute grâce sanctifiante doit être la parfaite disposition à l’amitié divine, c’est-à-dire l’acte de ebarité parfaite. Voir Grâce.

2 » Valeur satisfactoire de l’acte de charité parfaite après la réception de la grâce sanctifiante. — En dehors de toute action sacramentelle, l’acte de ebarité, qu’il soit élicité ou commandé, a toutes les conditions objectives requises dans un acte satisfactoire. pourvu qu’il soit produit par une âme possédant l’état de -rue. Il a évidemment la bonté’ou l’honnêteté morale et la liberté exigées pour tout acte satisfactoire. Quant au caractère afllictif ou pénitenliel. c’est une conséquence de noire nature déchue, â laquelle coûte toujours considérablement un tel acte exigeant le parfait renoncement aux affections terrestres et contenant en Boi les actes de toutes les vertus. Suarex, De pa-mteit tia, disp. XXXVII, sect. vi, n. < 11, 01

admettant qu elle suit requ

théologiens, comme le cardinal il

Us psenitenlim, disp. XXIV. u

samment d

nir île Dieu tout ce s quoi cet acte peut donner dioit. Salmantii

di^p. X, n. 55, volonté habituellement

qui agit par charité. Cette valeur satisfactoii laite de charité augmente avec ton intensité, pu. le sacrifice de la olonté est plus grand, bien que l’amertume en soit diminuée par la plus grande r rosité de la volonté qui peut trou- 1 les plus grandes spirituelles, s. Thomas, s, theol., SuppL, q. xv, a. 1. ad 2° » j a. 3. ad l ui ". Cette même valeui encore proportionnée à la difficulté inhérente à l’acte lui-même, puisque c’est précisément ce qui constitue son caractère pénitenliel.

3° Valeur strictement méritoire de l’acte de charité parfaite après la réception de la g, ifiante. —

C’e>t un point unanimement admis par les tl que tout acte de charité parfaite, produit par une âme juste, est Strictement méritoire. Le même accord n’existe point sur cette question subsidiaire : l’acte de ebarité parfaite est-il le seul titre qu’ait l’âme jt. l’acquisition du vrai mérite surnaturel, ou ce droit appartient-il aussi à tout acte moralement bon. ou du moins à tout acte surnaturel accompli tri état de grâce ?

/ opinion attribuant ce droit au seul acte de charité parfaite. — a) Bases scripturaires. — Ce sont les textes affirmant dune manière générale que, sans la charité, les meilleures œuvres ne sont d’aucune utilité, I Cor., XIII, 3 : qu’à la ebarité seule est attribuée la récompense, Jac, 1, 12, ou à ceux qui agissent pour Dieu, propter nomen meum, Matlh., xix, 29, propter me el propter Evangelium, Marc..x. "21 ». propter re<j’Dei, Luc. xviii, 29, mihi fecislis. Matth., xxv, 10,

b) Les bases patriotiques ne sont guère que la reproduction des affirmations scripturaires. Sans la charité, tout le reste n’est d’aucune utilité pour le ciel. S. Jean Chrysostome, De incompreltensibili contra anoiiixos. boinil. 1. n. 1, P. G., t. xlviii, col. 701 ; S. Léon le Grand, Serai., xi.ix, P. L., t. liv. col. 299 ; lxxiv, col. 400 ; lxxix, col. 419 ; S. Grégoire le Grand, Moral., I. XX. c. vii, n. 17, P. L., t. lxxvi. col. 15’Honiil. in Etech., t. II, homil. 1. n. 13 sq., col. 993sq. De la seule charité procède ce qui est fructueux dans l’ordre surnaturel : Non enim fructus est bonus qui de caritatis radiée non surgit, S. Augustin. De tpiritu et littera. c. xiv. n. 26, P. L., t. xi.iv, col.’217, ou par la ebarité seule s’acquiert la véritable vie. l’union à Dieu en cette vie et en l’autre. S. Augustin, De moribus Eeclesix catholices, t. I, c. xiii sq., P. L., t. xxxii,

col. 1321 sq.

Déductions théologiques. — a. De ces assortions scripturaires et patrisliques la théologie soolastique devait déduire des conclusions théologiques précisant la nature île la charité’nécessaire pour le mérite surnaturel, l’n certain nombre de théologiens ne lont cependant qu’affirmer ce principe général que le mérite de l’éternelle récompense provient toujours de quelque influence de la ebarité. sans détermination plus précis* démonstration théologique. Hugues de Saint-Victor. Pc sacramentis, 1. II. part. XIII, C. XI, P. L-, t. c 1 xwi, col. Ô39 ; Alexandre de Haies. Summa theologiw l part. III. q. i.xi, m. v. a. 2, p. 1, ad 3°", Cologne, 1622, p. 177 : DonsScot, Jn IV Sent., L II, diat XU, Venise, 1680, t u.p.433 ; Durand, In IPSevtf., l.II, dist XL, q. ii, Venise, 1586, fol. 198 ; Thomas de Strasbourg, ii, l Y Seul.. I. U, dist XL, XLI, ad 2°, Strasbourg, 1480, 8 nation. Saint Thomas, s’a ppu vaut surtout su rb s raisonnements théologiques, précise le sens dans lequel lâchai ité est dans Us actes surnaturels l’unique cause nuuié-