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CÉSAIRE D’ARLES


aliis non det, découvert par dom Morin et publié en 1896. Revue bénédictine, t. xiii, p. 433.

Actes canoniques.

Il faut ranger dans cette catégorie d’abord les décisions des conciles auxquels Césaire a pris part : Agde, Arles, Carpentras, Orange, Vaison, Marseille. Cf. Sirmond, Concilia Gallise, t. I, p. 161 sq. ; Bruns, Canones apostolorum et concilioram, t. H, p. 145sq. ; Maassen, Concilia sévi merovingici, p. 35 sq., dans les Mon. Germanise hislorica, Legum, sect. iii, Concilia, t. I : édition critique fondamentale qui n’a malheureusement pas le concile d’Agde ; le concile d’Orange se trouve aussi, P. L., t. lvii, col. 1141.

On doit aussi attribuer à Césaire les Statuta Ecclesiæ antiqua, vulgairement IVe concile de Carthage. Les Ballerini en ont restitué le texte intégral dans le t. iii, de leur édition de saint Léon, P. L., t. lvi, col. 879 ; Maassen a démontré que ce recueil était gaulois et spécialement arlésien, et M. Malnory l’a attribué avec certitude à Césaire, p. 50 sq. Voir col. 1806-1807.

Aux conciles, il faut rattacher la documentation qui les concerne, lettres et préliminaires : une lettre à Ruricius, relative au concile d’Agde, P. L., t. lvi, col. 866 ; nouvelle édition dans le Fausle d’Engelbrecht, p. 448, 14 ; les Capiltila sancti Augustini in urbeRoma transmissa (première rédaction dans Labbe, Concilia, t. iv, p. 1676 ; deuxième augmentée, dans PUra, Analecta sacra, t. v, p. 161 sq.) ; enfin, les Capitula sanctorum Palrum, publiés pour la première fois par dom Morin, Revue bénédictine, t. xxi (1904), p. 2-26.

Une dernière catégorie de documents est relative aux deux monastères fondés par Césaire. Ce sont d’abord les deux règles, aux moines et aux religieuses ; puis diverses pièces, exhortations et lettres qui s’y rattachent enfin le testament de Césaire, complément des dispositions prises à l’égard des religieuses. Tous ces textes sont réunis, P. L., t. lxvii, col. 1099 sq., qu’il faut cependant compléter par les bollandistes, Acta sanctorum, t. i januarii (ancienne édit.), ou t. n (nouv. édit.). Le testament a été défendu contre les attaques inconsidérées de M. B. Krusch et publié à nouveau par dom Morin, Revue bénédictine, t. xvi (1899), p’. 97.

III. Doctrine.

La doctrine de Césaire n’offre pas d’originalité, si l’on en considère seulement le contenu. Elle reflète les idées et les systèmes des devanciers et des contemporains, Origène (connu par la traduction latine de Rulin), saint Ambroise, saint Augustin, Fauste, (surtout le De Spirilu Sancto), Fulgence de Ruspe et quelques autres, Mais le choix des sujets’et leur mise en œuvre ne sont pas sans olfrir quelque intérêt.

Trinité.

C’est le sujet du traité mentionné plus haut. Les arguments fournis ne sont pas nouveaux, raisonnements ou combinaisons de textes de l’Écriture. Césaire s’attache à prouver l’exactitude de la formule : El Deus et Dominas, pour les trois personnes. Il développe un argument dont il est très satisfait, puisqu’il le reprend « ’iicore dans un sermon en le recommandant

coe irrésistible : Deus Pater, si potuit filium sibi

timilem gignere et noluit, non est bonus ; si volait ri non poluit, non est omnipolens. Certi estote, fratret met, quia Imic sententise nullus unquam uni poterit respondere. Serni., xxxix, 1, P. I… t. ix, col. 1822. Il explique que le Christ est or Patri par l’incarnation. Serm., ccliv, col. 2194, qu’il n’y i en Dieu, homélie publiée par Cas pari, 19, que les formules Pater « ’/ » o omnia et Filius per quem oninia sont équivale)

Incarnation. — Les Statuta Ecclesix antiqua et homélie publiée par Caspari, Kirchenhistorische dota, t. i (Christiania, 1X83), p. 213, insistent particulièrement sur la dualité’de nature et l’unité de personne dans hChrist, sur la réalité de la chair du Christ, de on humanité, de ses souffranci s. En même temps que le nestoriani : me, ces assertions visaient l’eutychia nisme, souvent réduit à une sorte de docétisme, et aussi le priscillianisme, qui supprimait l’âme humaine du Christ.

A la notion de la conception virginale, Césaire ajoute, après saint Ambroise et saint Augustin, celle de l’absence de péché dans Marie : Natuni ex Maria virgine, quæ virejo ante partum et virgo post partum semper fuit et absque contagione vel macula peccati perduravit. Serm., ccxliv, 1, P. L., t. xxxix, col. 2195. Les derniers mots pourraient faire penser à l’exemption du péché originel ; cependant il serait un peu hasardeux de les presser, a défaut d’énoncés plus explicites. Les manichéens rejetaient la conception virginale. Voir par exemple le sermon suivant, ccxlv, 4, col. 2197, qui n’est pas de Césaire. Il est possible que l’évêque d’Arles n’ait pas eu d’autre but que de répondre à ces hérétiques.

Outre la réalité de la passion, Césaire affirme que le Christ a bien souffert pour nous : pro nostris peccatis jmssum, Serm., ccxliv, 2, col. 2195, pro sainte nostra… per se ipse descendit et pro nobis flagella et opprobria et reliquas quas legimus iniurias patienter excepit. Serm., xi.iv, 6, col. 1834, etc. Il décrit longuement les humiliations du Christ, reprenant dans saint Augustin cette idée du Dieu de pitié qui deviendra au moyen âge une des sources les plus abondantes de la dévotion. Serm., ccxliv, 2, col. 2195 ; ccxlix, 4, col. 2207.

La descente aux enfers était entrée à peine depuis un siècle dans certaines rédactions latines du symbole apostolique. Elle a un relief spécial dans Césaire. Voir la description dans un sermon publié par M. Engelbrecht dans son édition de Fauste, p. 312, 1. 12 sq. ; cf. Serm., ccxliv, 1, col. 2195. Ce mystère ne s’est pas seulement accompli au bénéfice des âmes des justes morts avant le Christ, mais pour nous arracher à la gueule du plus cruel dragon : Ad inj’erna descemlil ut nos de faucibus crudelissimi draconis eriperet. Serm., XLIV, 6, col. 183 L

Césaire a trouvé dans saint Ambroise ou dans Origène la tradition que la croix a été plantée dans le lieu ou fut enterré Adam et il reproduit l’étymologie qui parait avoir été le point de départ de cette légende. Serm., vi, 5, col. 1751.

Parmi les œuvres attribuées au Fils, il faut mentionner la création de l’homme. C’est à lui que se rapporte illi qui vos creavit. Serm., ccxliv, 3, col. 2195. Le Christ dit, Serm., ccxlix, 4, col. 2207 : Ego te, o homo, de limo manibus mets feci. Les Statuta appliquent au Christ la qualification creatorem cæli et terras. Celle attribution pourrait bien viser les manichéens, qui opposaient au dieu bon le dieu mauvais de la création. La participation du Père et du Fils à la même œuvre supprimait la possibilité de les opposer l’un à l’autre.

Le Saint-Esprit.

La doctrine du Saint-Esprit est, vers le temps de Césaire, une des occupations des théologiens gaulois : le traité De Spirilu Sancto, restitué à Fauste par M. Engelbrecht, est peu antérieur. Césaire lui fait de notables emprunts dans trois sermons publiés par M. Engelbrecht (dans son édition de Fauste, p. 337, I. 15 sq.). Il est assez curieux de voir l’un de ces serinons consacré tout entierauxdons extraordinaires (charismes, rirtutes). Le prédicateur pratique, qui ici doil peu de

chose à Fauste, dissuade les fidèles de la demande et de la pensée de ces merveilles et les tourne vers les vertus morales, dont un chrétien a l’obligation et la constante occasion. Les charismes dont il parle ne sont qu’au nombre de deux : l’expulsion des (binons et la guérison des maladies.

i n Anges et démons. — Les anges tiennent peu de place dans la prédication de Césaire. H ne distingue que des anges et des archanges. C’est un archange qui sonnera de la trompette au dernier jugement. Le diable était aussi un archange. Les Statuta définissent qu’il n’était pas mauais par nature, condicione, mais quil a