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    1. CENSURES DOCTI’##


CENSURES DOCTI’.INAF.I. 2110

ou à maudire, à limuli i ment » : Idclolai

mijiin, derogatu pietati dix

æ, profana, mi

profanii, bûuplienia, niagica, tortilega, tup tentativa Dei, maledica, timulativa tacranientortan. Enfin, quand la charité et la justice sont en cause, c’est que la proposition est acerbe ou arrogante, âpre, outrageante, injurieuse, exprimant la détraction, irrévérencieuse, satirique, contenant des restriction ! mentales : acerba, arrogant, aspera, contumeliosa, injurio$a, detractiva, irreverent, tatirica, restricliva mentaliter.

Expliquons seulement les plus générales de ces qualifications et les plus en us.

1. Scandalosa.

Scandaleuse est l’assertion qui, par elle-même, constitue pour les ftmes un danger de ruine spirituelle, soit qu’elle les porte au mal, soit qu’elle les éloigne de la pratique des vertus chrétiennes. C’est d’elle-même, directe ni et pour ainsi dire naturellement, que la proposition doit produire ce résultat déplorable, ou bien par son ol>jit même, ou bien par la manière et les conditions flans lesquelles il est présenté. S’il arrive que l’effet scandaleux se trouve déterminé, non point directement par la proposition elle-même, mais seulement à son occasion et en raison, par exemple, de l’esprit étroit ou de la faiblesse du lecteur ou de l’auditeur, il n’y a pas lieu à censure. Mais il est évident qu’une assertion de soi scandaleuse, et par l’objet direct’de son affirmation, est entachée en même temps d’erreur ou de fausseté à tout le moins, sinon d’hérésie ; car, de soi, la vérité ne saurait engendrer le scandale proprement dit. Il est cependant des propositions simplement ou spécifiquement scandaleuses : celles dont le mauvais effet a pour cause la manière ou les conditions dans lesquelles sont présentées les choses.

A la proposition scandaleuse comme à leur genre commun peuvent se ramener la plupart des censures de cette troisième catégorie : telles les assertions captieuses et séductrices des simples, lesquelles, sous une apparence de piété ou sous prétexte d’un bien plus que problématique, troublent et écartent du droit chemin les âmes simples et d’ailleurs bonnes. Telles encore les propositions pernicieuses en pratique, ou celles qui portent au relâchement ou au renversement de la discipline chrétienne : christianx disciplina : relcurativæ aut eversivæ etc.

2. Contumeliosa.

C’est encore ici une censure plutôt générale. Toute proposition est outrageante qui s’oppose à l’honneur dû à autrui. Si la contumélie ou l’outrage s’adresse à Dieu ou à ses saints, nous avons alors l’assertion blasphématoire, blasphéma ; et suivant que l’outrage imprimé contredit ou non la foi, elle pourra être hérétique en même temps, hæreticalis, ou demeurer simplement blasphématoire. Nous aurons encore la proposition taxée d’impiété, impia, qui s’attaque au culte et à la vénération dus à Dieu et à ses saints. Si l’outrage blesse injustement la réputation ou entache l’honneur des hommes, individus ou sociétés, les assertions sont déclarées injurieuses, calomnieuses ou produisant la détraction, satiriques : injuriosa, detractoria, satirica, etc.

3. Schismatica.

La proposition schismatique s’oppose & l’unité de l’Eglise. Cette unité nait et se maintient par la communion ou communauté des fidèles bous l’autorité de leurs pasteurs respectifs et finalement du souverain pontife. Par où l’on voit que toute assertion est schismalique, qui attaque soit l’autorité du pape et des évêques, soit l’obéissance qui leur est due, soit la communion et la réunion des Qdèles entre eux et sous

les diverses juridictions. Il cs| aisé de Conclure que les

propositions de ce genre, suivant le contenu de leurs affirmations, pourront être schismatiques et hérétiques tout à la l’ois, on se trouveront simplement schismatiques. Soutenir avec les vieux catholiques que le pontife roui. un n’est pas le chef de l’Église universelle, c’est pro duireune assertion ndre

quibpapeætai l n est pas légitimement élu, serait une affirmation simplement schismatique.

4. Seditiosa.

L’assertion séditieuse a, au n-eard de ciété civile, le même caractère que la proposition schismatique vis-à-vis de l Église. Elli tend a éloi les sujets rbl’obéissance due a l’autoriti ou à

provoquer des troubles, des désordres ou des séditions parmi les peuples.

vi. Modalités diversi - doctrikaj

— Les censures théologiques ne sont pas toutcila même manière, ni danle ne m< sens A

1° La censure peut être catégorique et individuelle, ou cumulative et globale.

I. Parfois, en effet, à chacune des propositioncause est infligée sa qualification propre, individu nient déterminée, (-est la censure catégorique, S] fiée, précise. Ainsi procèdent les conciles dans h-s canons suivis d’anathéme ; les pontifes romains et les facultés de théologie ont souvent suivi cette méthode. Nous avons eu l’occasion de le constater : une mérne thèse peut être diversement opposée à la vérité et à la foi ; elle peut aussi produire de mauvais effets dans Les voies les plus différentes. D’où il suit qu’elle mérite juste -ment de multiples qualifications. L’Eglise prend soin quelquefois de h-s relever et de les énoncer même en gradation d’importance ascendante ou descendante. Telle est, par exemple, la 1° proposition de Jansénius. j téméraire, impie, blasphématoire, digne d’anathéme, hérétique. Denzinger, n. 96C.

2. D’autres fois, c’est tout un ensemble de propositions qui se trouvent frappées par toute une série de sures. L’Eglise ne détermine pas en particulier à quelle assertion s’applique chacune des censures. Mais si nous sommes assurés qu’il n’est dans l’ensemble aucune proposition qui ne mérite d’être censurée, il n’est de même aucune censure reprise dans la série qui ne convienne à l’une ou à l’autre proposition. L’on sait ainsi, indépendamment de la qualification individuelle méritée par chaque thèse particulière, que toutes les thèses rapportées sont condamnables et condamnées et qu’elles doivent par conséquent être évitées. C’est de cette fæon que furent proscrites les erreurs de Wiclef, de Jean Huss, de Luther, de Baius.de Molinos, des jansénistes, de Fénelon. de Quesnel et d’autres encore.

2° Une seconde modalité surfit, à un point de vue différent, de la manière dont les censures sont appliquées aux propositions.

1. Les unes sont censurées telles quelles, prout jacent, c’est-à-dire selon les propres termes qui les formulent et sans qu’il soit besoin de rechercher ou d’éclaircir autrement la pensée de l’auteur. C’est li des 65 propositions condamnées par Innocent XI. Denzinger, n. 1082.

2. Les autres sont censurées dans le sens de l’auteur, in sensu ab auertoribus, ab illarum auctoribtu intenta, c’est-à-dire selon le sens littéral et obvie qui expressions employées présentent dans l’auteur même à qui elles sont empruntées. Que l’auteur l’ait voulu ou non, peu importe. L’Eglise n’a point souci de vérifier et de proscrire la pensée intime, subjective et fugac l’homme. Mais l’écrivain a produit une opinion ; cette opinion, d’après les termes mêmes où elle est formulée dans le livre ou les assertions de cet écrivain, a un objectif, littéral et obvie que confirme le contexte. Celte opinion étant condamnable, l’Église la condamne dans le sens de l’auteur comme tel. Avec raison l’on a fait observer qu’il y a là un fait évidemment dogmatique où l’Église est compétente jusqu’à l’infaillibilité inclusivement. C’est ainsi qu’Alexandre Vil a condamné les propositions il, . Jansénius ex libro prsememorati Comelii Jamenii episcopi Yprensis cui titulus < m s

ptat, tic m sensu ab eodem Cornelio Janscmu in-