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CARÊME


Binent pi i|h’.i la Phénicie, observent iepl temaini jeûne. II. / :.. i. Vil. « -. xix. P. <.., i lxvii, col. l ITT. Pour Antioche on peut consulter la prél ice à I Homil., xx, ad populum Antioehenum de saint Jean Chry-Bostome, P. G., i. xi. i.. col. 9-10. S ; iint Basile, d’après Métaphraste, sérail un témoin du même usage pour la Cappadoce et Bans doute pour toute l’Asie Mineure. De doctrina et admonitione, c. i. P.’<'., t. x.x.xii. col. 1133. Dans l’hypothèse d’une interpolation de Métaphraste, Basile serait encore un témoin de l’usage oriental par ce qu’il ilit du jeûne hebdomadaire réduit à cinq jours pendant le carême. />< jejunio, homil. i, c. x ; cf. homil. ii, r. iv. P. (’, ., t. xxxi. roi. 181, 189.

Mais les K^liscs qui suivaient cet usage n’observaient le jeune que pendant cinq jours de la semaine ; le dimanche et le samedi (sauf le samedi saint) étaient affranchis de l’abstinence quadragésimale : névre r.ixepôiv vi)<rTefa, dit expressément saint Basile. De jejunio, homil. i, loc. cit. ; cf. Const. aposl., t. V, c. xiii, lue. cit. De la sorte la somme totale des jours consacrés au jeûne ne s’élevait qu’à trente-six.

Jérusalem adopta de bonne heure une combinaison qui lui permit d’atteindre le nombre sacramentel « quarante » . Vers la fin du IVe siècle, la pèlerine que Gamurrini a identifiée à Sylvie d’Aquitaine, mais en qui d’autres critiques voient aujourd’hui une Espagnole du nom de Etheria, cf. doin Férotin. Revue des questions historiques, octobre 1903, signale dans la ville sainte un carême de huit semaines. Suivant ce système le jeûne s’étendait à quarante jours ; les dimanches et les samedis en étaient exemptés. Peregrinatio Sijlviæ, édit. Gamurrini, p. 81-85 ; cf. Duchesne, Origines du culte chrétien, 2 S édit., p. 481. Le samedi s ; iint, pris à part, constituait le jeune pascal proprement dit. Si l’on en croit Sozomène, l’Eglise de Jérusalem réduisit un peu plus tard son carême à six semaines, B. E., vii, 19, loc. cit., comme Alexandrie et Rome. Le même usage est mentionné dans un écrit du patriarche de Jérusalem, Pierre (524-544), P. G., t. xcxv, col. 71-78 ; mais il resta sans doute un peu ilottant, et en tout cas ne paraît pas s’être étendu à toute la Palestine, car un abbé palestinien du viie siècle, Dorothée, atteste que, de son temps, le carême comprenait encore huit semaines de jeûne, et cela, dit-il, pour mieux atteindre le chiffre de quarante consacré par le jeûne de Notre-Seigneur. Doctrina XV de sancto jejunio, P. G., t. lxxxviii, col. 1788. Cf. Funk, op. cit., p. 263, 271.

Avec Alexandrie le régime change. Les évêques de cette ville conservent aussi la distinction entre le carême et le jeûne pascal. Mais ils réduisent les deux périodes réunies à six semaines. On peut suivre dans les lettres festales de saint Athanase la marche progressivede l’observance quadragésimale en Egypte ; celles de 329, 330, 311, 317, sont à cet égard très instructives. P. G., t. XXVI, col. 1360. Mb » Duchesne les résume ainsi : « Dans la première (329) il n’est question que de la préparation à la fête de Pâques d’une manière générale et sans que la quarantaine soit même mentionnée ; le jeune est indiqué dans le dispositif comme commençant au lundi saint. En 330, il est parlé du temps quadragésimal dont la durée est (le six semaines, mais le jeûne par excellence est toujours celui (le la semaine saillie. Il est bien entendu (lue, dans la sainte quarantaine, le jeûne figure au nombre des exercices par lesquels on doit se préparera la fêle :

c< pendant il n’est indiqué ni comme de stricte obligation, ni comme d’usage accepté par tout le monde. Les r.gypiiens, pour la plupart, persistaient a ne jeûner que la semaine sainte. Pendant son séjour à Rome, en 340

el les années suivantes, on lit. à ce sujet, des reproches à saint Athanase. H s’en plaint dans un billet annexe a sa lettre festale de 311. datée de Rome ; ce billet es !

adressé à son ami Sérapion, évéque de Thmuis, chargé, en son absence, de la direction supérieure des É-lives

pte. Il l’y exhorte vivement à faire observer le jeûne par les Egyptiens, disant que ceux-ci - font moquer de tout bmonde. Depuis lors, bdispositil lionne régulièrement le jeûne de la quarantaine et la sainte semaine de Pâques : auparavant saint Athanase disait le temps du. me » .

Dans la lettre festale de 317. il est formellement if que « celui qui méprisera l’observance du i i célébrera pas la Pâque » , autrement dit. ;. mu nie pour un temps, > Origine » du culte dira 2’édit., p. 238, note.

Que le jeûne quadragésimal d’Alexandrie, y compris les jours de la semaine sainte, n’ait pas d< semaines, c’est ce qu’attestent d’un commun accord Socrate. II. E., v, 22, lue cit., et Sozomène, P. A"., vii, 19, loe. rit. On peut l’induire également des’. taies de saint Athanase. notamment de celle de 330, où le commencement du carême est fixé au 13 du ma Phanemoth, le jeûne de la semaine de Piques du 18 au 23 de Pharmuti. et Pâques au 24 du même mois, P. G., t. xxvi, col. 1374 ; voir pareillement pour le ve siècle les homélies pascales de saint Cyrille d’Alexandrie, notamment la seconde. P. G., t. lxxvii, col. 450.

Les reproches que saint Athanase recevait pendant son séjour à Rome en 340, indiquent assez clairement que l’usage romain comportait alors un jeûne quadr, mal. Il ne faudrait pourtant pas, en ce qui concerne spécialement le jeûne, attacher un sens trop précis à ce terme de « quadragi’sime » . Socrate s’étonne que certaines Eglises qui ne jeûnent que trois semaines ou même quinze jours parlent de quarantaine, aussi bien que celles qui étendent leur abstinence à six ou sept semaines. H. E., v, 22, loc. cit. Saint Jean Chrysostome fait la même remarque. Homil., xvi, ad populum Anti mon, 6, P. G., t. xi.ix, col. 169. Us ne soupçonnaient pas que la période de quarante jours a été primitivement introduite pour un ensemble d’exercices distinct du jeûne proprement dit.

Nous sommes assez mal renseignés sur le jeûne quadragésimal romain au iv siècle. A en croire Socrate, l’Église de Rome ne jeûnait que les trois dernières semaines avant Pâques, et encore les dimanches et les samedis étaient-ils exceptés de cette abstinence. II. I 22, loc. cil. Il y a là vraisemblablement une erreur. Le tout est de la démêler. Nombre de critiques contestent que le jeûne romain n’ait duré que trois semaines, même à l’origine. Et au témoignage de Socrate ils opposent celui de saint Léon le Grand, qui le contredit, comme nous le verrons tout à l’heure. A supposer que Il romaine n’ait pas étendu d’abord le jeûne à tout le ii nie, il serait encore douteux que ce jeûne ait et aux trois dernières semaines. Mo’Duchesne est « ; à croire que ces trois semaines étaient espacées, que l’on jeûnait la première, la quatrième et la sixième. La niiere est actuellement consacrée aux Quatre-Temps du printemps ; la quatrième, appelée autrefois mediana, » conservé des spécialités liturgiques ; la sixième est la semaine sainte. Ces trois semaines son’. ines

d’ordination » . Origines du culte chrétien, p. 232, n

Quoi qu’il en soit de la durée du jeûne quadragésimal romain au iv siècle, il est sûr qu’au v il s’étendait à six semaines. Saint Léon (440-461) lui assigne expr ment g quarante jours » et va jusqu’à prétendre qu régime est d’institution apostolique : Quadrngmta rfi**rum jejunium, quod fesii paschalis est previum, H mil. , vii, de Quad^gesima, I. P. !.. t. i.iv, col Ut apostolica institutia quadraginta dierum je/ impieatur. Homil., iii, (/c Quadragesima, 1. ibid., col. 286 ; cf. Homil., iv, 1. ibid.. col. 275. Si son témoignage est erroné en ce qui regarde la discipline de l’antiquité chrétienne, il n’est pas dépourvu de valeur pour les environs de l’an 100.

I s a quarante jours » dont parle saint Léon ne doi-