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CARBONNELLE — CARDINALES VERTUS)


de la foi. En 1877, il fonda la Société identiflque de Bruxelles, dont il fut jusqu’à sa mort, le I dut le secrétaire général, et qui a pour divise cette proposition du concile du Vatican : Nulla unquam tnter (idem et rationem vera dissentio eue potrst. Conttvtutio de fi.de catfiolica, c. iv. Le principal ouvrage théologico-scientifique du P. Carbonnelle parut, d’abord dans la Revue drs question » scientifiques, et ensuite sous le titre : Les confina de la seienceet de la philosophie, i in-12, Paris, 1881. Citons encore, dans le même ordre d’idées : Les documents ecclésiastique » relatifs (i l’unité substantielle de lu nature humaine, in S » , Louvain, 1877 ; L’encyclique du 4 aoiit 1 81 9 et la science, in-8°, Bruxelles, 1879 ; Une accusation d’hérésie, dans la Revue des questions scientifiques, t. xix, p. 108-188.

C. Sommervogel, Bibliothèque de la € de Jésus, t. n. col. 725-728 ; Georges Lemoine, Le U. 1’. Carbonnelle, dans la Ilevue des questions scientifiques, t. xxv, avril 1889.

J. V, N liIN GHEYN.

    1. CARDENAS (Jean de)##


CARDENAS (Jean de), jésuite espagnol. né à Séville en 1613, entra dès l’âge de quatorze ans dans la Compagnie de Jésus où il eut à remplir durant de longues années les charges de recteur et de provincial. Mais sa merveilleuse facilité pour l’étude et son extrême souplesse d’esprit lui permirent de se consacrer, sans négliger en rien ses devoirs administratifs, à des travaux intellectuels d’ordre varié, qui tous lui font grand honneur et lui assurent, en particulier, un rang (minent parmi les moralistes de son époque : il a été inscritpar saint Alphonse au nombredesauteursci classiques in re morali » . Son principal ouvrage est un examen critique des opinions morales dont le cistercien Jean Caramuel s’était fait l’avocat souvent trop indulgent : Crisis theologica biparlita, sive disputaliones selectx ex morali theologia, in quibus)>ro votis illustrissitni DD. Joannis Caramuelis, utque operi ejus interrogatorïo respondeatur, quamplurimæ ejus opiniones et argumentaliones ad prmfatam crisim vocantur, in-fol., Lyon, 1670. Pris à partie, de ce chef, par le dominicain français Jacques de Saint-Dominique, Cardenas publia, dans une troisième partie de l’ouvrage réédité à Séville en 1680, une défense du probabilisme modéré, ainsi qu’une méthode précise pour distinguer les opinions probables des improbables. Après la mort de l’auteur survenue à Séville le 6 juin 1681, une quatrième partie contenant des notes et éclaircissements sur les 65 propositions condamnées par Innocent XI en 1679, fut ajoutée comme Opus postumum aux trois premières dans les éditions de Venise de 1691, 1700 et 1710. Cette dernière partie a été souvent réimprimée à part sous ce titre délinitif : Crisis theologica in qua plures seleclx dif/icultates ex morali l/ieologia ad Lxjdium veritatis lapident rcvocantur ex régula morum posila a SS. D. N. Innocentio XI 1’. M. in diplomate damnante sexaginla quinque propositiones, in-fol., Séville, 1687 ; Cologne, 1690 ; in-4°, Venise, 1693, 1696, etc. L’œuvre de Cardenas se distingue surtout par la clarté de l’exposition et la solidité îles raisonnements ; mais il donne trop d’ampleur à sa pensée et les digressions incessantes qui le ramènent aux prises à chaque instant avec ses adversaires rigoristes, Tagnan, Mercuur, Baron et Gonet, rendent souvent la lecture pénible et embarrassée. On lui reproche aussi, mais c’était le défout de son époque, un contrôle trop peu sévère dans le choix des citations qu’il apporte à l’appui de ses principes. Cf. part. IV, diss. VI, p. 17. Ses autres productions sont

un traité dogmatique sur « l’infinie dignité de la mère de Lieu » : Geminum soins Mariani diadematis, sue duplex dispulaiio de inftnita dignitate Matris Dei, att/ue de ejus graiia habituait inftnita simpliciter, in-l°, Séville, 1660 ; des opuscules ascétiques devenus fort rares, comme les Sept niéditatitms sur Jésus crucifié, Séville, 1678 ; des biographies pieuses ; Rittoria

tic la via : / i irtude » de la vénérable Virgen Damiana

de las Uaga » , in-4°, Séville, 1675 ; Brève relaco m la muerte, vida, j virtude » del vénérable Cavallero D.Miguel Mahara Vieentelo de Leca, .Me,

1679.

s.itwc], Bibliotheca sertptorum

Bibliotheca Hispana nova, art. Je as, de hac ker ci - 1 1. Bibliotlu que cL- la i

7 : j7 ; Burter, Komenclalor, t. ii, < : i. 596 ; l> Geeehiehte ier JforalatreitigkeUen, 1. 1, ,

P. Berkard.

    1. CARDINALES (Vertus)##


CARDINALES (Vertus). - I. Êtymologie. II. Historique. III. Définitions.

I. ETYMOLOGIE.

i Les vertus cardinales sont ainsi nommées par analogie avec les gonds, cardines, sur lesquels s’appuie le mouvement des portes. S. Thomas, lnlV Sent., 1. Ill.dist. XXXIII, q. ii, a. 1, bo1.2 » , < oninia, Parme, 1857, t. vii, p. 358. Cf. S. Lonaventure, ibid., Quaracchi. t. m. p. 721. Pour justifier cette mologie le docteur angélique analyse subtilement les trois termes qui définissent la fonction des gonds : servir d’appui, servir d’appui à une porte, servir d’appui au mouvement d’une porte, et s’ingénie, non sans vraisemblance, à leur faire correspondre les aspect> ou propriétés des vertus cardii.

1° « Par la porte on pénètre dans l’intérieur d’une maison : toute porte est en vue de ce mouvement ultérieur. Les vertus théologiques, ayant pour objet la fin ultime, qu’elles atteignent efficacement, n’ollrent rien de commun avec l’idée d’entrée, de porte, et c’est pourquoi on ne les nomme point cardinales. Il en est de même des vertus intellectuelles qui ont trait à la vie contemplative-, laquelle n’est pas ordonnée à une ie ultérieure, mais bien plutôt ordonne à soi la vie active. Les vertus morales, au contraire, sont des perfections de la vie active, leurs actes ne visent pas directement la lin ultime, mais certains objets qui y conduisent. C’est pourquoi les vertus cardinales ne se rencontrent que parmi les vertus morales. » S. Thomas, loc. cit. ; cf. Ile virtutibus in communi, a. 12, ad 24" iii, Opéra, Parme, 1856, t. viii, p. 576 ; S. Bonaventure, toc.

2° Si l’on objecte que les vertuthéologiques sont elles aussi un point d’appui pour la vie inorale, saint Thomas répond en insistant sur une autre propriété des gonds : « Les vertus théologiques sont appelées fondement, ancre, racine, toutes expressions qui désignent le point d’appui d’une chose à l’état statique ; aussi conviennent-elles aux vertus théologiques qui ont pour objet la liii, dans laquelle on se repose ; le gond au contraire désigne le point d’appui d’une chos cment : c’est pour quoi on lui compare justement les i rtus qui ont rapport aux moyens par lesquels on va à la lin. » lbid., ad 2 alD.

3° Si l’on objecte enfin que le véritable point d’appui de la vie morale est la raison, saint Thomas développe en l’expliquant le troisième aspect des gonds, u Les gonds sont le point d’appui immédiat du mouvement de la porte. Ainsi faut-il que la vertu cardinale concerne ce qu’il y a de principal dans chacune des matières dit de la moralité’, et non pas seulement en gi ni rai, ce qui est l’office de la raison, i lbid., sol. 3°. ad l uni.

II. Historique.

L’origine de cette appellation des vertus morales remonte, croyons-nous, à saint Ambroise. Comparant les quatre béatitudes de saint Luc, VI, 21-22, aux huit béatitudes de saint Matthieu, v. 3-10. le saint docteur dit : « Saint Luc a eu en vue les quatre vertus cardinales ; saint Matthieu nous donne à entendre un nombre mystique, i Expos. Evat… 1. Y, n. » 9, P. L., t. xv, col. 1689. El un peu plus loin :

Noua savons qu’il y a quatre vertus cardinales, la’pérance, la justice, la prudence et la force. I n. 62, col. 1653. Le texte du De sacramentis, 1. 111. c. ii, ]’. /… t. xvi. col. 434, qui applique l’épithète cardinal aux dons du Saint-Esprit, n’est donc pas la source de