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pins répété. Habituellement, et cbi cette adhésion entraîne h certains acte* réprébensible* c|in sont ainsi comme objectivement connexe* < cette lin. en ce sens qu’ils procèdent communément du coupable attachement que l on a pour i Ile.

3. L’im lination | >u^i tîivers telle fin déterminée est susceptible de divers di grés. I ortiflée par des actes répétés constituant une habitude mauvaise, elle prend le nom il.’vice. s. Thomas, Sum. theol., l a II 5 -, q- lxxi, a. I, 2. Ainsi considérée, elle possède tous les caractères communs du vice. Ce qui la dislingue comme vice capital, c’est l’affection â une fin spéciale, affection qui est la cause île tout un groupe de péchés habituellement

Connexes.

4. La classification de ces fins est établie par saint Thomas, Sum. theol., I* II*, q. i.xxxiv. a. i, d’après l’analyse du double mouvement de la volonté, mouveinent de recherche du Lien apparent coupablement aimé, et mouvement d’aversion d’un mal apparent, opposé ; ’i ce que l’on considère comme son bien.

5. L’affection coupable à ces fins spéciales, agissant à l’inverse de l’inclination vertueuse, porte à commettre facilement, fréqw mment ou même dans la plupart des cas, certains acte répréhensibles, qui sont comme son prolongement ou son application pratique. Tels sont pour les péchés de vaine gloire ces actes de jactance. de désobéissance et autres que saint Thomas range sous le titre générique de filiae mains gloria. Quxst. ilis/iulalæ, De malo, q. ix, a. 3 ; Sum. theol., I a 11 3 ", q. cxxxii, a. 5. Saint Thomas donne des indications analogues pour les péchés résultant habituellement de l’envie, De malo, q. x, a. ; î ; Sum. theol., ll a II » , q. xxxvi, a. 4, ail.’! " ; de la paresse spirituelle, De malo, q. xi, a. i ; Sum. theol., Il a II » , q. xxxv, a. 4 ; de la colère, De malo, q. xii, a. 5 ; Sum. theol., II a 11*, q. CLVin, a. 7 ; de l’avarice, Le malo, q. xiii, a. 3 ; Sum. Ilieol., Il 1 II » , q. cxviii, a. 8 ; de la gourmandise. De malo, q. XIV, a. 4 ; Sum. theol., Il a II » , q. ci.xviii, a. 5 ; de la luxure. De malo, q. xv, a. 4 ; Sum. theol., Il a 11*, q. CLUI, a. 5.

II. Distinction et classification.

I. BXPOSÉ historique. — l » Dans l’Écriture. — Bien que chacun des sept péchés capitaux soit spécialement stigmatisé dans quelques textes de l’Ancien ou du Nouveau Testament, comme on le démontrera dans l’étude spéciale de chacun d’eux, le texte sacré ne nous fournit aucune systématisation complète. L’on ne peut citer en ce sens : 1. Kccli., x, 15, qui peut s’entendre ou de l’orgueil considéré comme source générale de tout péché, car tout péché est une révolte contre Dieu, S. Thomas, Quæst. disputât iii, De malo, q. mu, a. 1, ad 1 uro ; Sum. theol., Il » II » , q. clxii, a. 7 ; ou de l’orgueil comme vice spécial, en ce sens que tout ce que l’on désire, recherche ou poursuit par les autres péchés, a toujours pour terme final la jouissance de sa propre excellence en honneur, gloire ou renommée. S. Thomas, De malo, q. viii, a. 1, ad 1’"". — 2. On ne peut non plus citer I Tim., vi, 10, dont le sens principal est que l’amour des richesseest une source universelle de tous les péchés, puisqu’il incline facilement à se procurer ce à quoi tous les autres vices sollicitent. S. Thomas, De malo. q. vin. a. l, ad l""> ; Sum. theol., I a II", q. i.xxxiv. a. 1. — Quant à I Joa., II, H), il ne contient qu’une simple indication générale des premières sources communes de tous les péchés, concupiscentia carnis, concupiscentia oculorum, superbia oites. S. Augustin, Enarralio in Pi. vui, ! ’L., t. xxxv, col. 115 ; s. Thomas, De malo, q. vin. a. I, ad 23 » ".

2° Iknis lu tradition de » supremiers siècles. — En dehors des nombreux textes des Pères qui ne lent que

reproduire les affirmations de l’Écriture, s.ms ess ; m<r aucune classification systématique, l’on rencontre dans les six premiers siècles trois classifications principales : i. Celle de Cassien, De camobiorwn inslilutii, I- V,

c. i, P. L., I. xi. ix. col.. llatinnes, collât, v,

qui énnmère huit vices prin cipaux dans l’ordre suivant ou gulx

ntia, L, , , i, . philargyi iii, iia,

ira, tritlitia, acedia

vana gloria, superbia. Deux particularité cette classification : " hdédoublement de la gloire et de l’orgueil, ’le telle sorte cependant que l’augmentation de l’une lionne nai Collationes, collât, v. c. x. col. (522 ; >i les deux vues de tristitia et à’acedia mentionnés connue distincts, /< nobiorum msiiiuiis, 1. IX. X, P. L., t. xiix. col. 954 si|.. 359 sq.. bien « pion leur reconnaisse une grande affinité, ibid., i. x, c. i, coi. : >< ;  : ’..

2. La classification de saint Jean Climaque, Srala paradisi, gradua xxii. 1’. G., t. i.xxxviii. col.

qui. s’appinant sur l’autorité de saint Grégoire de Naxianze et d’autres qu’il ne nomme point, ne compte que sept vices capitaux ou principaux. A son jugement. Inc. cit., col. 949, 951, la vaine gloire et l’orgueil ne qu’un seul et même vice, dont la vaine gloire est le commencement et l’orgueil la complète consommation. En dehors de cette modification, la classification de saint Jean Climaque reproduit celle’le Cassien. Toutes deux omettent la jalousie Connue vice spécial. Elles la rattachent vraisemblablement à la tristesse, d’après la remarque de saint Jean Damascéne. 1’. G., t. lxxxviii, col. 1171t.

3. La classification de saint Grégoire le Grand, Moral. , 1. XXXI. c. xiv. P. L., t. lxxvi, col. 020 sq.. qui énnmère sept ices principaux ou capitaux, inaniê gloria, in ri/lia, ira, tristitia, avaril’a, ventris iugluvies, luxuria. L’orgueil, superbia, est mentionnécornme conduisant tous ces vices et méritant l’appellation de radix cuuclt mali et de vitiorum regina. Sous la tyrannique royauté de l’orgueil, les sept vices capitaux sont comme autant de tribuns commandant eux-mêmes toute une armée de péchés qui leur sont habituellement c nexes. On remarquera dans la classification de saint Grégoire : a) la mention particulière de la jalousie omise dans les deu* classifications précédentes, où elle est vraisemblablement comprise, partiellement du moins, dans la tristesse : 61 la notion de la tristesse à laquelle est rattachée la paresse spirituelle, torpor circa pritcepta, loc. cit., col. 621 ; c) la connexion établie par saint Grégoire en’.re les sept vices capitaux, dans l’ordre même qui leur est assigné.

3° Depuis le vit’siècle jusqu’à l’époque de saint Thomas, l’on ne fait guère que reproduire l’une ou l’autre classification. Saint Isidore de Sévi ! I Differen tiarum, 1. II. n. 161 si).. P. L.. t. lxxxiii, col. 96 sq., énnmère les mêmes vices que saint Grégoire, quoique dans un ordre dill’érent. Il se sépare de lui en ce qu’il compte l’orgueil comme huitième vice, tout en répétant les expressions de saint Grégoire : dux ipsa et hamm radix superbia. Alcuin (-J- 804), Liber de rirtutibus et viiiis, c. xxvii sq., P. L., t. ci. col. 632 sq.. suit la classification et l’ordre de Cassien. Pierre Lombard 7 1164 se sert de la classification de saint (. I II.

dist. XI. 11. n. 8 sq.. P. /… t. cxcil, col. 758

4° Saint Thomas suit l’énumération de saint C.régoire en la modifiant légèrement et en y ajoutant l’analysa scolastique des fins spéciales auxquelles on adhère par ces péchés. Voici les modifications principales : I. L union de la vaine gloire et de l’orgueil sons la même appellation spécifique. Cependant saint Thomas distingue soigneusement l’orgueil au sens fil d’éloignement de la loi de Dieu, et l’orgueil.iu spécifique d’amour déréglé de -.1 propn exceUeno son jugement, les expressions de saint Grégoire visent principalement le premier sens. Sum. IheoL, I* II*. q. 1 xxxiv. a. i. ad i. De 1 alo, q. vin. a. 1. ad I"".

— 2. Une autre modification est la substitution de I jp-