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CALIXTE II — CALIXTE III


, l, . Sl, u avec hoiiacar, mais placé dani l’im possibilité de remplir effectivement sa charge. Dans l’interminable rivalité des sièges de Cantorbérj d’York, il soutint Thurston, élu archevêque d’York, dan M, n refus de reconnaître la primauté du siège de orbéry. Il canonisa saint Conrad, évêque de Constance. Jaffé, Regesta pontiflcum, t. I, p. "80 ; Duchesne, Liberpont11892, t. ii, p. 822, 376 ; I Robert, Bullaire du pape Calixte II, 2 in-8°, 1891 ; les lettres et les opuscula supposita dans 1 /.., t.. : i xiii, col. 1098 ; Watterich, Rotnanorum pontiflcum vitx, iS62, t. ii, p. U5 ; Hefele, ConciliengeschiclUe, 2- édit par Knbpfler 1886, t. v, p. 344 ; Gregorovius, Geschichte der sta.it Rom un MittelaUer, V édit., 1890, t. iv, p. 869 ; Giesebrecbt, Geschichte der deutschen Kaiserzeit, 3e édit., 1869, t. iii, p. 907 ; i. Robert, Histoire du pape Calixte II, 1891 ; Maurer, Papst Calixt II. 1886 ; Y. Rocquain, La cour de Rome et Vespnl de réforme avant Luther, Paris, 1893, t. i, p. 138-149 ; Hauck. Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 18%, t. iii, p. 909-916 ; Stepliens, The English Church from the Norman conquest to the accession o{ Edward I, iOC6-1211l, Londres, 1901, p. 136140 ; Bernheim, Zur Geschichte des Wormser Konkorda GôtUngue, 1898 ; le texte du concordat de Worms dans Monumenta Germanise, Leges, sect. iv, Constitutionea imperatorum, t. I, p. 159-161, et dans Mirbt, Quellen zur Geschichte des Papsttums, 2- édit., 1901, p. 115 ; les Epistolx Viennenses, dans Monumenta Germanise, Epistote, 1892, t. iii, p. 84. Cf. Gundlach, Der Streit der Bislhumer Arles und Vienne, Hanovre, 1890 (tirage à part avec quelques compléments d’articles parus dans le Xeues Arcluv, t. xiv, xv) ; Duchesne, Fastes é>iscopaux de l’ancienne Gaule, Paris, 1894, t. i,

p. L62-166. „ _

H. Hemmer.


3. CALIXTE III, pape (1455-1458). A la suite de sa biographie, nous commenterons le décret qu’il a porté sur le cens.

I. CALIXTE III. Biographie. — Le 8 avril 1455, le cardinal Alphonse Borgia succédait à Nicolas V sous le nom de Calixte III. Le conclave n’avait duré que quatre jours. Les deux factions des Orsini et des Colonna étant à peu près d'égale force avaient fait un compromis et élu par accession un vieillard de 77 ans ; peu s’en était fallu que l’accord ne se fit sur le nom du cardinal Bessarion ; son origine grecque détourna de lui les suffrages des cardinaux italiens. Voir col. 802. — 1. Avant son pontificat. IL Pendant son pontificat.

I. Avant son PONTIFICAT.

Le nouveau pape était un savant légiste. Né à Xativa, près de Valence, le 31 décembre 1378, de l’antique famille des Borgia originaire de Catalogne, il fut d’abord étudiant à l’université de Lérida, puis, son doctorat conquis en l’un et l’autre droit, obtint une chaire à la même université. Pierre de Lune lui conféra un canonicat dans l'église de Lérida ; surtout Alphonse V, roi d’Aragon et de Nâples, devinant ses grandes qualités diplomatiques, se l’attacha comme secrétaire particulier et conseiller intime. En cette qualité il parvint à obtenir la renonciation de l’antipape Clément VIII (Cilles Munoz). Martin V reconnaissant le nomma en 1439 au siège épiscopal de Valence. Raynaldi, an. I '.-il), n. 3, 5.

Évéque, Alphonse Borgia continua d’assister son prince dans les affaires les plus épineuses : réconciliation -'"s rois de Castille et d’Aragon, réorganisation du royaume de Naples, création du tribunal de Santa Chiara. Il savait résister aux désirs illégitimes de son maître, ctreft sa noblement de le représenter en qualité d ambassadeur auprès du concile de Baie ; il mit au contraire toute son industrie à rapprocher le roi Alphonse du pape Eugène IV. Celui-ci le récompensa par le Sire de cardinal des Quatre-Saints couronnés, le 12 juiilal 1444. Raynaldi, an. 1444, n. 21. Devenu, en cette qualité, membre de la curie romaine, il s’y lit vite apprécier pour l’austérité de Bes mœurs, son énergie au t, , :, ; i. sa « bonté, Bagesse, droiture et impartialité » . .s. Antonin de Florence, cité par Pastor, Hitt. des papes,

p. 306. Son élévation sur la chaire pontificale ne le surprit pas ; bien des années auparavant saint Viai l. m. r lui avait prédit cet honneur a Valence, et lun de ses premiers actes fut la canonisation du célèbre dominicain 29 juin I I

II. PENDAN1 son PONTIFICAT. — Ie Altitude à l'égard dm humaniste. — Dès les premiers jours, le pontificat de Calixte 1Il offrit on contraste frappant avec celui de son prédéces » ur. Nicolas V s'était montré le protecteur magnifique des humanistes "t des artistes dont la reconnaissance a immortalisé sa mémoire. Son successeur mollira une indifférence presque complète pour b-s choses de l’esprit. Simple dans ses goûts, détestant la pompe et la représentation, « ce calme et froid jurisconsulte suivait le mouvement de la Renaissance non pas d’un œil hostile, mais d’un a-il indifférent Son pontificat marque une pause dans la marche triomphante des idées nouvelles. Pastor, op. ciL, p. 308. Il est faux cependant qu’il ait dispersé, par des ventes et des cadeaux inconsidérés, la magnifique bibliothèque amassée par Nicolas V. comme plusieurs humanistes mécontents le lui ont reproché ; il augmenta peu les trésors laissés par son prédécesseur, mais il sut les conserver. Ibid., p. 310 sq. On peut voir dans les deux ouvrages de MuniI. Les arts à la cour des papes, p. 320 ; Nouvelles recherches, p. 73, la liste des quelques œuvres d’art qui enrichirent sous son pontificat les collections du Vatican.

La croisade contre les Turcs.

Ce qui rendait Calixte III si froid à l'égard de l’humanisme, c'était avant tout sa conviction profonde des dangers que I invasion toujours grandissante des Turcs de Mahomet II faisait courir à la chrétienté ; les soins et les ressources de l'Église lui semblaient exclusivement réclamés par l'œuvre de défense à laquelle ce débile vieillard se consacra pendant les trois années de son pontificat avec une admirable énergie. Ln véritable Espagnol du XV siècle il avait voué aux musulmans une haine ardente, et s’il avait été secondé par les princes chrétiens, la redoutable puissance de Mahomet Il eût été brisée par la croisade.

Réunir toutes les forces de l’Occident chrétien contre le Croissant, secourir la Hongrie contre laquelle se portaient les principaux efforts de l’envahisseur, créer une ilotte de guerre pontificale, telle fut la triple lâche oui l’occupa jusqu’au boni. Hes Us premiers jours de son pontificat, une bulle de croisade était lancée en partie dans Raynaldi, an. 1455, n. 18). De nombreuses grâces spirituelles et indulgences étaient accordées aux chrétiens qui prendraient la croix ; et le pape fixait leur départ au 1° mars de l’année suivante, lies légats loliques. chargés de presser et de surveiller la perception des dîmes imposées pour la guerre sainte, el de lui recruter des soldais, furent envoyés dans tous les chrétiens. Les plus grandes précautions furent par le pape pour empêcher le retour des abus qui axaient autrefois compromis de semblables prédications ; en particulier des instructions détaillées réglaient la manière de lever et de conserver les dîmes ; elles ne suffirent pas a réprimer toujours l’avidité des collecteurs qui s’appropriaient l’argent de la croisade, et plus d’une fois Calixte III dut sévir contre eux.

le pape donnait l’exemple de tous les sacrifices ; on le vit mettre en vente son argenterie et ses joyaux, aliéner maintes fins des biens d’Eglise, pour subvenir à la construction et a l'équipement de la Hotte qui se pi , ., j t. eux ; tous les autres travaux étaient

délaissés i Rome, même ceux qui avaient pour but l'édification ou l’ornement.les églises ; seuls les oui de fortification commencés par Nicolas V trouvèrent

grâce.

Le malheureux pape s’aperçut vite que le temps des croisades était passe. Les premières troupes réunies par