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CANONS DES APOTRES


apôtres » , il rapproche dans ses notes huit canons de passages correspondants des Constitutions apostoliques. Ce sont les canons 1, 2, 3, 5, 7, 8, 10, 22, qu’il rapproche de C. A., ii, 57 et vii, 44 ; II, 59 ; v, 13-15 ; II, 25 ; v, 13 ; H, 57 ; il, 45.

Éditions et versions.

La version syriaque en usage chez les nestoriens a été publiée avec traduction latine par Mai, Script, vet. nova coll., Rome, 1838, t. X, p. 3-7, 169-173, sous le titre de Canones apostolici, ou de « Premier concile des apôtres » . La même version à l’usage des jacobites a été publiée par de Lagarde, Reliqtdse. .. syriace, p. 32-44, et traduite en grec, Reliquise… grxce, p. 89-95, sous le titre : èx tt]ç fMëXou x ?, ç Scôayî, ; ’ASSaiou toû’AirotrrôXou, Leipzig, 1856 ; puis avec traduction anglaise par Cureton, Ancient syriac documents, Londres, 1864, p. 24-35, 24-36, sous le titre de « l’enseignement des apôtres » . Mo r Rahmani a édité et traduit d’après un nouveau ms. la partie qui énumère les pays évangélisés par les apôtres. Studia syriaca, Scharfé (Liban), 1904, p. 5-6, 55, 6-7.

Ces canons se trouvent en arabe chez les melchites et les jacobites au nombre de 30 ou 31. Vansleb a donné leur analyse sous le titre : « Trente et un canons des apôtres fai-ts au cénacle de Sion, » Histoire de l’Eglise d’Alexandrie, Paris, 1677, p. 239-241, et Bickell l’a reproduite, Gesch. des Kirchenrechts, Giessen, 1843, p. 179-180. Ils se trouvent en particulier dans les mss. arabes jacobites de Paris, 213, fol. 2-17, sous le titre : « Les trente canons des saints apôtres ; » cf. ms. 252, p. 1-10, et dans les mss. melchites arabes de Paris 234 et 235 sous le titre : « Histoire des actes des saints apôtres et indications des canons et des règlements qu’ils ont établis, le tout extrait des livres de Clément. » Catalogue, p. 58. Ils furent utilisés au xiip siècle par ll>n et Assal en Egypte, qui les attribuait à un concile tenu par les apôtres à Jérusalem. Catalogue des mss. arabes de Paris, p. 65, ms. 245.

On les trouve en éthiopien sous le titre : Décréta alia apostoloritm pcr Clemenlem tradita, au nombre de 30. Funk, Die apostolischen Konstitutionen, p. 246, n. 5 ; cf. p. 248, n. 5 ; ms. éthiopien de Paris, n. 121, fol. 41-45 ; Catalogue, p. 141. Il en existe aussi une traduction arménienne, dont le texte, d’après le catalogue manuscrit rédigé par l’abbé Martin, serait « considérablement plus long » que le texte syriaque et aurait donc chance de provenir de l’arabe, bien que la plupart des traductions arméniennes aient été faites sur le syriaque, ms. 118 de Paris, fol. 12-28. C’est sans doute cette pièce qui a été publiée sans traduction par Dachian, Vienne, 1890. Cf. Le canonisle contemporain, 1901, p. 80, note 2.

IV. Petites ordonnances apostoliques.

1° Il existe neuf canons qui auraient été portés par les apôtres réunis à Antioche et qui auraient été trouvés par Pamphile dans la bibliothèque d’Origène à Césarée.

1. Contenu.

Le titre, qui prêtera plus loin à discussion, porte : toû âyiov i£pou.dtpT, jpo ; Ila^çiÀou âx rîjç Iv’AvTto/e : a tmv’Aitott67(j>v « tuvoSou, tout’ëcttiv ix tùjv ffuvofiix&v a’jTô)V y.avdvtov uipo ? tcov Ù7c’aûto’j E’jptOcVtiov et ; Tr, v’Qpi-févov ; (316Xio01r ( xrjV.

Après la résurrection et l’ascension du Dieu grand : de notre Sauveur Jésus-Christ, les hommes d’alors appelèrent Galilécns ceux qui croyaient en lui ; les apôtres réunis en synode à Antioche de Syrie décidèrent : 1. Que les Galiléens seraient nommés d’abord chrétiens, Act, xi, 26 ; et nation sainte, sacerdoce royal, I Pet., Il, 0, d’après la grâce et l’appellation ( « a ! ékwv, ms. de Coislin, n. JI1) du saint baptême ; — 2. De ne pas circoncire les baptisés suivant la législation des juifs, le’-.nui baptême étant une circoncision non fuite à la main, chins le dépouillement du vieil homme, Col., ii, 11 ; iii, 9, rejetant l’antique péché, Rom., vii, (i ; — 3. De recevoir de toute nation et race, dans la f’.i orthodoxe, ceux qui « n sauvent, cf. Art., xi, 1s, et île prêcher < toute- ; les Dations

la parole de vérité, Matth., xxviii, 1 !) ; — 4. Que ceux qui se sauvent ne s’égareraient plus vers les id « les, mais représente raient la stèle (VrvO théandrique, pure, faite à la main (le ms. de Munich seul porte prima scriptura, dit Pitra, ijrttçoroiir.Tov, « non faite à la main » ) du Dieu véritable : de notre Sauveur Jésus-Christ et de ses serviteurs, en face des idoles et des juifs et ne s’égareraient pas vers les idoles et ne s’assimileraient pas aux juifs ; — 5. Que les chrétiens n’imiteraient pas les juifs au sujet de l’abstinence de (certaines) nourritures, mais mangeraient même du porc, le Seigneur ayant prononcé que ce qui entre dans la bouche ne souille pas l’homme, mais (bien) ce qui sort de la bouche, comme venant du cœur, Matth., xv, 11, 17, 18 ; qu’ils ne s’attacheraient pas (ixoXoutSvtv, Coislin, n. 211) à la lettre (de la loi) mais se dirigeraient (icoXiTtuuvrai, Coislin) d’après (son) esprit et (son) sens élevé, cf. II Cor., iii, 6, car la charnelle (littéralement : bestiale) synagogue des juifs exècre le porc, mais est possédée par la méchanceté, suivant la parole prophétique : Ils se sont rassasiés de porc et ils ont laissé les restes à leurs petits. Ps. xvi (héb., xvii), 14. Semblablement encore il n’est pas défendu aux chrétiens de manger le poisson à coquille et sans écailles, cf. Lev., xi, 10 ; Deut., xiv, 10 (tous les manuscrits portent le singulier tov oorpaxoSï ?^’/ » " iltitîSuTov i/.OJv, Bickell et de Lagarde l’ont remplacé par un génitif pluriel, sans doute par raison grammaticale) ; cela signifie encore, au sens spirituel, que (les chrétiens) doivent rejeter (tous les mss. portent ànoSaXXoquvouf ; Torrès a imprimé ài : oSàXXï » Jai ; enfin & « o6 « XXo|ilvuv est une mauvaise lecture de Bickell) leur cœur intelligent comme (ils rejettent) la coquille (du poisson), lequel figure les enseignements de la vérité ; — 6. Que les chrétiens ne s’attacheraient pas à l’argent, I Tim., VI, 10, le Seigneur ayant dit : Ne vous thésaurisez pas des trésors sur la terre, où le ver et la rouille (les) anéantissent, Matth., VI, 19, et surtout (ne thésaurisez pas) par les moyens injustes, car il est écrit : Personne ne peut servir deux maîtres et vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon, Matth., vi, 24 ; — 7. Que le chrétien ne serait pas incliné à la gourmandise, fuirait les théâtres licencieux et ne jurerait pas avec précipitation, le Seigneur ayant dit de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, parce qu’il est le trône de Dieu, ni par la terre, parce qu’elle est l’escabeau de ses pieds, ni par Jérusalem, parce qu’elle est la ville du grand roi ; et, ne jure pas par ta tête, parce que tu ne peux (aire un seul cheveu blanc ou noir ; que votre discours soit : oui, oui ; non, non ; le surplus vient du Malin, Matth., v, 34-37 ; — 8. Que tout chrétien fuirait la boullonnerie, Eph., v, 4, les discours honteux et le blasphème, Col., iii, 8, et toutes les habitudes païennes qu’ils se garderont d’imiter, pour que les faibles ne soient pas trompés ; -- 9. Que le chrétien ne mangerait pas le sang, mais s abstiendrait du sang et des bètes étouffées et de la fornication, Act., xv, 29 ; ils portèrent aussi 85 canons par l’entremise de Clément sur divers sujets. (Tous les mss. portent en effet, sans aucune séparation,

OtTlïtCTŒVTEÇ XGti XavÔvOÇ Kl Sttt KX Y, [AEVT’iÇ SlOtçôfWV XE^CtÂOUblV, Coiblill,

n.211 ; le texte des autres mss. est équivalent.)

Les canons 1 et 9 dérivent directement des Actes, xi, 26 ; xv, 29. Entre ces deux règlements nous trouvons intercalés des préceptes dirigés surtout contre les judaïsants : ne pas circoncire les fidèles (2) ; recevoir les gentils (3) ; ne pas imiter les pratiques juives (4) ; ne pas distinguer les nourritures en pures et impures (5) ; avec deux canons contre les idoles (I) et les pratiques des païens (8) et quelques préceptes moraux contre l’avarice (6), la gourmandise, lis spectacles et les serments (7). Les idées fondamentales de cette pièce contre les judaïsants et les païens sont des plus anciennes. On trouve dans les Actes, vi ; ix, 29 ; xi, xiv-xv, xvii, des traces des polémiques entre les chrétiens d’une part, les juifs, les* judaïsants et les païens de l’autre, polémiques continuées durant le IIe siècle par Justin, Talien, Athénagore, durant le ni’par l’auteur de la Didascalie, etc. Il est donc facile de trouver des textes anciens, parallèles à ces canons, par exemple : Can. 2, Barnabe, IX, /’. G., t. ii, col. 749-753 ; S. Justin, Dial. CUtn Tryplume, 16 ; cꝟ. 47, P. G., t. vi. col. 509, 576 ; Comt. aposl., vi, 12, P. G., t. i, col. 940 ; can. 2, 3, 5, Didascalie, Paris, 1902, c. xxiv, p. 135, 136 ; c. XXIII, p. 1.0131. 133 ; c. xxvi, passim ; can. 3, S. Justin, Dial. cum Tryph., 119-124, 130-131, /’. (.’., t. vi, ml. 752-765, 777-781 ; can. I, Didascalie, c. XIV, p. 80 ; c. xxi, p. 112113 ; Comt, aposl., n. Cri ; v, 11, /’. ( ;., I. I, col. 7.V2,

863-856 ; can. 5. Barnabe, x. /’. G., I. iii, col. 752-760 ; S. Justin, Dial. onn Tryph., 21 » . /’. (.’., t. vi, col 537 ; Const. apost., VI, 27, 30, /’. G., I. i, col. 980-981,