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CANONS DES AI-OT1

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(/).Vous noterons encore que lea matières du I. VI arabe de Clément te trouvent dam la compilation syriaque d’Ebedjésus, Mai, Script, vet. nova colleclio, t. x. p. 1722, roui le litre : Canonei gui ttatuli fuerunt distincte ab unoquqque sanctorum apostolorum, et se trouvent encore en arabe en dehors de l’Octatenque de Clément sous le titre : i Canons di transmis par Simon

le Cananéen sur l’organisation du Bacerdoce, » ms. de Pari--, 243, fol. 205-220, ou » Premiers préceptes des apôtres » , ms. 252, p. 38 VJ. D’après M. Funk, Die apott. Konstitutionen, p. 245-246, a. 4, 8, le texte conservé en syriaque par Ébedjésus et p u 1 « l î’par Mai, p. 17-22, existe en éthiopien dans deux reci usions de 25 canons chacune. Enfin les livres syriaques V et VI de Clément correspondent à peu prés à la pièce grecque : ôix : i ::. : tûv ôyi’iov GMtoordXcov iitp liUfftixîjç /ocrpsia ;. Pitra, Juris eccl. Grsec. hist. et mon., t. i, p. 49-72.

2. Epoque et source.

La version syriaque a été traduite directement sur le grec, sans doute à Kdesse, en C87, d’après une note que nous avons traduite plus haut. De plus, le texte grec du Testament de N.-S.J.-C. (I er livre de l’Oclateuque) est cité par Sévère d’Antioche peu après l’an 520, cf. Drooks, Select letlers of Severtu palriarch of Antioch in tlte syriac version of Athanasius of Nisibis, Londres, 1901, 1. 1 b. p. 482 : « Il est écrit dans les oia-riUi ;. c’est-à-dire dans les commandements des apôtres, qu’ilsappelèrent le Testament du Seigneur… : le diacre en cas de nécessité, si l’on ne trouve pas de prêtre, baptisera. » Cf. Rahmani, p. 132. Sévère, ibid., p. (63-464, cite encore les canons 21-23 des apôtres sous le titre : « Le canon 21 des Sta/tâÇet ; qui ont été envoyées par les apôtres, par le moyen de Clément, aux nations, porte… » Or c’est précisément là le titre des canons dans le VIIIe livre de Clément. Cf. Lagarde, Reliquise… grsece, p. xxvin. Nous trouvons ailleurs dans les lettres de Sévère, t. n a, p. 213, que l’on citait à Émèse de 518 à 519 un canon de Simon le Cliananéen qui est le 1° canon du VIe livre de l’Octateuque (=C. A. VIII, c. xxvii). Cf. Lagarde, Reliquise… syriace, p. 23-24. Il est donc certain que les matériaux de l’Octateuque étaient allégués comme écrits apostoliques en Syrie et en Egypte vers l’an 520. Il est possible aussi que l’Octateuque ait été constitué’dès cette époque. Pour aller plus loin et éta-Llir la dépendance des diverses versions, il est indispensable qu’elles soient d’abord publiées et traduites. Il semble nécessaire d’admettre qu’il y a eu des traductions croisées : par exemple un écrit traduit de l’arabe en copte aura été traduit de nouveau du copte en arabe et ces trois versions traduites en éthiopien auront pu fournir trois recensions en cette langue, on arrivera peut-être ainsi à expliquer le pullulement des écrits apostoliques en arabe, copte et éthiopien, qui se ramènent à un petit nombre de types différents bien que tous soient distincts. Dans cet ordre d’idées signalons la classification, tentée par le l » r Iiaumstark, des textes parallèles au I. VIII des Constitutions apostoliques, en dehors des textes grecs, Oriens christianus, 1901, p. 98-137 ; résumée par M. Funk dans Theolog. Quartalschrift, 1902, p. 223-236.

Notre étude sur les canons coptes-arabes trouvera sa conclusion naturelle dans l’opinion de Vansleb sur tous les canons apostoliques orientaux. Ce savant, après s’être fait transcrire au Caire le ms. arabe de Paris n. 252 (in-fol. de. Il pages écrit au Caireen 1664), l’avait comparé aux textes greCS et éthiopiens correspondants,

tomme de nombreuses notes marginales et dans le texte en font foi, puis, après avoir analysé toute cette littérature, il concluait : « Tous ces canons, si on en voulait ôter les redites et les ranger en meilleur ordre, se réduiraient à un très petit nombre. Les ordonnances

qu’ils contiennent, excepte quelque petite badinerie qui

s’y est mêlée, sont en elles-méiies très bonnes et el.iien tus nécessaires pour le gouvernement de l’Eglise de ce

temps-là, et on peu’que si elles ne

sont pas venues des apôtres mêmes, elles sont du m des saints Pèrei de I Église des premier ! mais

ayant depuis ce temps passé par les mains de tant de

malhabiles écrivains et par celles de tant dl liflif rentes langues et sectes et dont chacun a voulu se vir pour ses intérêt-, l’un y changeant et 1 autre ajoutant quelque chose, cela leur a fait perdre le crédit et l’estime qu’autrement on serait obligé d’avoir pour elli Histoire <lr l’Église d"A lexandrie, écrite au Caire nv en 1072 et 1673, Paris, 1677. p. 260.

Funk, Die apost. Konstitutionen, Rottenboorg, 1X91. les canins apostoliques des Orientaux, i. Hiedei. Dif KirchenrechtsqueUen d> Irutn, Leipzig, 1900 ; Guidi, // canons biblico delta Chiesa copia, dans la Bévue biblique, 1901, p. 161-174 ; G. I ; Muiue » u/ the Aposlles or canones ecclesiaslici, Londres, 1904.

III. Les 27 (ou 30) CÂBOSBS APOSTOUCI, tirés, suivant une version, du livre de la Doctrine de l’apôtre Addaï. — 1° Contenu. — Ces 27 (ou 30) canons, qui existent en syriaque, en arabe et en éthiopien, sont précédés et suivis de quelques notes historiques. L’auteur raconte dans l’introduction que l’an 342 des Grecs (34 -1 309=33), les apôtres allèrent de la Galilée au mont des Oliviers, où ils assistèrent à l’ascension du Christ et curent la prêtrise. Ils se rendirent dans la salle ou ils avaient célébré la Pàque, y reçurent le Saint-Ksprit et, avant d’aller évangéliser les nations, portèrent un certain nombre de lois : I. de prier vers l’Orient ; 2-4. de faire l’office le dimanche, le mercredi, le vendredi ; 5. d’ordonner des prêtres, des diacres et des sous-dia (5-9. de fêter l’Epiphanie et l’Ascension et de jeûner le carême ; 8. de lire l’Ancien Testament, les Évangili les Actes ; 16. de ne pas recevoir à nouveau un juif ou un païen qui sont parjures ; 18. de faire mémoire des martyrs ; 19. de lire les Psaumes chaque jour ; 25. de laisser les rois fidèles monter près de l’autel ; 27. de porter le pain à l’autel le jour ou il a été cuit. Enfin, les canons 11-15, 17. 20-24 et 20 traitent du choix et des devoirs des clercs.

La version arabe (ainsi que la version syriaque d’Ebedjésus ) ajoute un canon sur la Nativité et ordonne qu’il y ait sept ministres dans chaque Église ; elle paraphrase d’ailleurs chacun des canons syriaques. Enfin, l’auteur raconte les premières prédications des apôtres et énumère les pays évangélisés. Cette liste est fort différente de celle qui est attribuée à Hippolyte. P. G., t. x, col. 951-958. Chez les Coptes (ms. 252 de Paris 1, ces canons sont appelés titres Aillasat) des apôtres.

Époque et sources.

Le texte original est sans doute grec, car Ibn et Assal écrivait vers 1240, dans le prologue de son Droit canon, que ces 30 canons < taient en grec et avaient été traduits en arabe par les melchites et les nestoriens, Bachmann, (roi-pus juris Abessinorum, jus connubii, Berlin, IS90. p. xxxiii ; d’ailleurs ils remontent au moins au v siècle, car un ms. syriaque utilise par Cure ton : lems. add. 1461 i.est du vie siècle. Ancient sijr. documents, Londn s. 1864, p. I i’.'. M. !.. nul datait même ce ms. de la fin du v siècle. Anec dota syriaca, Leyde, 1862, t. i. p. 65-66, ’.'i. De plus, comme ils ont été traduits et adoptés par des | _ rivales (melchites, nestoriens, jacobites. on est conduit à placer leur rédaction avant la séparation de i i c’est-à-dire au IV ou au commencement du v siècle. D’après M. Achelis, ils sont donc aussi anciens, n’est plus anciens que les Constitutions apostoliqu les canons des apôtres, i Realencyclopâdie, 3 r édil.. p, 740. M. Harnack les place au rv siècle. AUchr. Lin. Die Ueberlief., p. 535.

Cet ouvrage n’a aucun rapport avec la Doctrine <£Addai éditée par Philipps, Londres, 1876, ni avec la Didæhe. t. met, .n (ail remarquer que dans un autre ms… 14173. cette pièce est citée sous le nom de » canons