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CANON DES LIVRES SAINTS - CANONS DES APOTRES

publiée par Clément VIII, qui n’eat pai parfaite el laquelle on s laissé des butes. Le décret tut voû dans le sens indiqué par M 1, Gasser. Le concile du Vatican s’est donc borné à renouveler la définition de Trente. Il a cependant expressément défini l’inspiration des Livres saints et indiqué la nature de cette inspiration. Voir Inspiration.

2° li.nis son encyclique Providentitsimva Detu du 18 novembre 1893, Léon XIII ne s’est pas content de rappeler la doctrine définie par les conciles de Trente et du Vatican sur la canonicité et l’inspiration des Livres saints ; il a encore affirmé que l’autorité complète de la sainte I. eriture ne peut être démontrée nisi ex vivo et proprio magisterio Ecclesise, et justifié l’autorité- infaillible du magistère ecclésiastique. Il a aussi affirmé l’inspiration de tous les livres sacrés et canoniques, rems par l’Église et une inspiration égale en tous. Le souverain pontife a ainsi repoussé comme contraire à l’enseignement unanime des saints Pères toute opinion qui admettrait un degré inférieur d’inspiration pour les livres deutérocanoniques : professi unanimes (Paires el doclores) libros eos et integros et per partes a divino œque esse af/Jatu. Voir Inspiration.

En dehors des ouvrages spéciaux déjà indiqués pour l’histoire du canon de l’Ancien et du Nouveau Testament, on pourra consulter les introductions générales qui traitent toutes du can n des Livres saints. Sur les questions théologiques relatives à la canonicité, on lira les traités De locis theologicis qui tes exposent. Nous ajoutons ici des ouvrages qui embrassent dans leur contenu le canon des deux Testaments : J. Cosin, A scholastical history of the canon of the Holy Scriptures, in-4° Londres, 1657, 1672, 1083 ; H. Hody, De Bibliorum textibus originalibus, etc., infol. Oxford, 1704 ; J. Bianchini, Vindicte canonicarum > turarum Vulgatx lutiuæ editionis, in-fol., Rome, 1740 ; J. S. Semler Abhandlungen von freyer Untersuchtmg des Canons, 4 in-8 Halle, 1771-1776 ; 2’édit., 1776 ; C. F. Schmid, Historia antiqua et vindicatio canonis eacri V. S. que Testamenti, in-8 Leipzig, 1775 ; A. Alexander, Canon of the 0. and JV. T. ascertained, in-12, Princeton, 1826 ; Londres, 1826, 1831 ; J.-B. Malou, La lecture de ta sainte Bible en langue vulgaire, in-8-, Louvain, 1816, t. il, p. 1-201 ; Vieusse, La Bible mutilée parles protestants, in-8-, Toulouse, 1847 ; G. A. Credner, Zur Geschichte des Kanons, in-8 #, Halle, 1847 ; Gaussen, Le canon des suinter Écritures au double point de vue de la science et de la foi, 2 in-8°, Lausanne, 1860 ; S. Davidson, The canon of the Bible, its formation, history and fluctuations, in-8°, Londres, 1877 ; 3e édit., 1880 ; E. Preusclien, Analcrta. hurzere Texte zur Geschichte der alten Kirche und des Kanons, in-12, Fribourg-en-Brisgau et Leipzig, 1893, p. 127-171 ; Guidi, /( canone biblico délia Chiesa copta, dans la Bévue biblique, 1901, t. x, p. 161-174. Toutes les encyclopédies, catholiques et prolestantes, contiennent des articles assez développés sur le canon biblique. Voir enfin. Dictionnaire apologétique de la foi catholique, in-’r. Paris, 1909, t. i, col. 435-455. Pour une bibliographie plus complète, U. Ghevalier, Répertoire. Topo-bibliographie, col. 566-568.

E. Mangenot.


3. CANONS DES APÔTRES. En dehors des Constitutions apostoliques, de la Didascalie et de la Didachè (voir ces mots), on a attribué aux apôtres, sous le nom et sous la forme de canons proprement dits : I. 81 (ou 85) canons conservés en grec ; II. 127 canons dont une faible partie seulement est conservée en grec, et qui ont servi à constituer l’Octateuque de Clément ; III. 27 (ou 30) canone » apostolici tirés, selon une version, du livre de la doctrine de l’apôtre Addaï ; IV. Diverses petites ordonnances dont nous donnerons l’énumération.

I. Les 81 (ou 85) canons GRECS. — Sous le titre de Kavfjve ; tûiv &yî<>>v dwroffT<$Xu)v ou Kav&vcc oi).s-, vôv âyt’ov à-0TTi)(rtv… sont conservés en grec EM 85) canons, sanctionnés par le concile Quinisexte en 692 : » I-e saint concile décide que les 85 canons, reçus et confirmés par les saints et bienheureux Pères axant nous, qui nous ont été transmis sous le nom des saints et vénérables apôtres doivent demeurer à jamais fermes et immuables. » Mansi, Concil., t. xi, col. 910. l’ar

contre le décret attribué au pape’lare apo cryphe le livre qui l’intitule : i Canons des apôtre /’. /.., t. iix, col. 178. Cette mention ne se trouve d’ailleurs que dans quelque ! manuscrit blablement été ajouté » ! par tiormisd Hefele,

//, toiredet concile, trad. franc., Paris, 1869, 1. 1, p. 611.

1 » Nombre et contenu. — Leur nombre qui souvent de 81 Hardouin. Mansi, etc. est. pie

encore, de 85 (Beveridge, Lagarde et tous les manuscrits grecs du Nomocanonl ; il varie d’ailleurs de 17 à 85, comme l’a montré l’itra, /ui hitt. et mon., t. i. p. 13. Ces divergences entre les textes ou les manuscrits iirecs ne tiennent pas d’ailleurs aux matières, mais seulement à leur division ; elles ont donc peu d’importance. Toutes nos références viseront l’édition de llardonin, divisée en 81 carions ; Acta conciiioruni, Paris, 1715, t. i, col. 9-32. Cette collection traite, sans aucun ordre, des principales matières ecclésiastiques : des ordinations et des empêchements canoniques (can. 1, 2. 20, 21. 00. 07. 76-79, 81) ; de la sainte eucharistie et des oblations (3, i. 8, 9) ; du mariage des r (5, 10-18, 25) ; de la Pâque (7) ; de la simonie 29) ; de la hiérarchie ecclésiastique (32-40, 54, 55) ; des rapports avec les hérétiques et les juifs il.’15. 03. 0’J, 70) ; du baptême (48, 49) ; des livres apocryphes (50) ; des livres canoniques (84). Les autres canons spécifient principalement divers délits et les peines : excommunication ou déposition, qui en sont la suite. Il y a aussi quelques doublets.

Signalons enfin qu’un même manuscrit peut donner plusieurs divisions toutes différentes : par exemple le ms. de Paris, Coislin 211, dans UI1, < première pièce, fol. 53, cite sous le titre de canon 81 des apôtres les canons 83 et 84 de Hardouin, tandis que dans une seconde pièce, fol. G0-66, il annonce 85 canons et n’en numérote en marge que 81 ; le même manuscrit donne encore plus loin, fol. 281, un résumé de ces canons. Les matières sont du moins les mêmes dans tous les manuscrits grecs que nous avons vus, à l’exception du seul ms. de Paris, n. 1614, du xvie siècle, qui renferme seulement, fol. 32-37. quarante-six canons. Nous avons constaté que les extraits des Constitutions apostoliques conservés dans ce manuscrit, cf. II. Umont. Inventaire sommaire des mss. grecs, Paris. 1888, t. ii, p. 107. sont une transcription des citations faites par Anastase le Sinaïte. Il est donc possible que la pièce précédente ait une origine analogue et nous devons nous garder de lui attribuer trop grande importance.

2 J Époque. — Jean le Scolastiquc, patriarche de Constantinople (f577), inséra tous les canons dea apôtres dans sa collection, publiée par Jus tel et Voel dans la Bibliotheca juris canonici en 1661. Sévère, patriarche d’Antioche, cita vers 520 les canons 21-23 sous le titre de : i BwmiÇei ; qui furent adressées par les apôtres aux nations par le moven de Clément. » E. Y. Brooks, Select lethrs of Severua of Antioch, t. i b, syrioc text, Londres, 1904, p. 103-464. Voir le compte rendu que nous avons donné’de cet ou dans la Revue de l’Orient chrétien, juillet I’.' 29t. Enfin, Denys le Petit, vers l’an 500, donna une double traduction latine des 49 premiers canons [dans -.i seconde traduction, il divisa le 3° en deux et ainsi des’.'. » il en lit 50’et les inséra dans sa collection sous le titre : luripiunt eccletiosticm régulas sonctorum apostolorum, prolata per Clementeni, Ecclesise romans : pontificem, que ex gra-cis exemplaribus in ordinem primo ponuntur ; guibus quamplurimi quidem consensum non prmbuere facile » ), et tamen postea qusedam ittuta pontificum ex ipsi iftus adsumpta

eue videntur. Hardouin, t. 1, col. 31-38 ; C. 11. Turner, Ecclesim occidentalU monumenta juris antiquUsitna, Oxford, 1899, fisc. I. p. 8. On n’a pas encore n auparavant de citation explicite en leur laveur ; aussi,