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CANON DES LIVRES SAINTS

1576 col. 205. Le canon de Muratori mentionne la Sagesse comme un livre canonique, quoiqu’il ne soit pas de Salomon. Saint Irénée, Cont. hser., v, 35, n. 1, P. G., t. vii, col. 1219, cite Barucli, iv, 36 ; v, 9, sous le nom de Jérémie ; iv, 38, n. 3, col. 1108, Sap., vi, 20 ; iv, 26, n.l, col. 1053, Dan., xiii, 56 ; v, 5, n. 2, col. 1 135, Dan., xiv, 3, 4, 24. Clément d’Alexandrie, Strom., I, 21, P. G., t. viii, col. 852, mentionne I Mach., Bel et le dragon, Tobie, iv, 19, col. 1328 sq., il analyse des fragments d’Esther et de Judith ; il, 23, col. 1089, il cite Tob., iv, 16 ; ii, 7, col. 969, Judith, vin, 27 ; vi, 11, t. ix, col. 313, des passages de la Sagesse ; v, 14, P. G., t. ix, col. 145, Il Mach., i, 10. L’Ecclésiastique est citée presque à chaque page du Pédagogue, 1. IL Baruch, ni, 16, 19, est rapporté. Psed., II, 3, P. G., t. viii, col. 436. Origène défend les fragments de Daniel, Tobie et Judith contre les objections de Jules Africain. Epist. ad A fric, 3, 13, P. G., t. xi, col. 53, 80. Il cite comme Écriture tous les deutérocanoniques : Judith, Lib. de orat., 13, 29, P. G., t. xi, col. 452, 532 ; Tobie, ibid., 11, 14, 31, col. 448, 461, 553 ; Esther, xiii, 8 ; xiv, 3, ibid., k, col. 461 ; Susanne, In Lev., homil. i, P. G., t. xii, col. 405 ; Eccli., viii, 6, In 1er., homil. xvi, n. 6, P. G., t. xiii, col. 448 ; Sap., vii, 25, 26, Cont. Celsum, m, 72, P. G., t. xi, col. 1018 ; I Mach., ii, 24, In epist. ad Rom., viii, P. G., t. xiv, col. 1158 ; II Mach., Exhort. ad martyr., 22-27, P. G., t. xi, col. 589. Cependant, In Ps. I, P. G., t. xii, col. 1084, Origène, dressant un catalogue des livres de l’Ancien Testament, n’énumère que ceux de la Bible hébraïque. Saint Denys d’Alexandrie cite Tobie, l’Ecclésiastique, la Sagesse et Baruch. De natura, P. G., t. x, col. 10, 1257, 1268 ; Cont. Paulum Samot., 6, 9, 10, édit. Simon de Magistris, Borne, 1796, p. 245, 266, 274 ; Epist., x, ibid., p. 169. En Afrique, Tertullien cite tous les deutérocanoniques. sauf Tobie et les fragments d’Esther : I Mach., Adv. judseos, 4, P. L., t. ii, col. 606 ; Sap., i, 1, Adv. Valentin. , 2, ibid., col. 544 ; Eccli., xv, 18, Adv. Marcion., i, 16, ibid., col. 265 ; Baruch, vi, 3-5, Scorpiac., 8, ibid., col. 137 ; Susanne, De corona, 4, ibid., col. 81 ; Bel et le dragon, De idolol., 18, P. L., t. i, col. 688 ; Judith, De monogamia, 17, P. L., t. ii, col. 952 ; Adv. Marcion. , i, 7, ibid., col. 253. Saint Cyprien fait de même, sauf pour Judith. On a relevé dans ses œuvres vingt-deux citations de la Sagesse et trente-deux de l’Ecclésiatique, deux de Baruch, trois de Susanne, sept de Tobie, quatre de I Mach. et sept de II Mach. Saint Hippoly te a commenté l’histoire de Susanne, P. G., t. x, col. 689-697 ; il cite Sap., ii, 12, Demonst. adv. Jud., ibid., col. 793 ; Baruch, iii, 36-38, Cont. Noetum, 2, 5, ibid., col. 805, 809 ; I Mach., il, 33, Frag. in Dan., 32, ! />(</., col. 661 ; I Mach., i, 58 ; II Mach., vi, 7, De Christo et Anlichristo, ibid., col. 769. Saint Méthode de Tyr cite comme Écriture Baruch, Susanne, Judith, l’Ecclésiastique et la Sagesse, Serm.de S. Deipara, ! ’. G., t. xviii, col. 143 ; Conviv. decem virg., passim, ibid., col. 44, 52, 57, 93, 104, 120, 124, 144 ; Conviv. orat., 11, 2, ibid., col. 212. Saint Grégoire le Thaumaturge cite Baruch. De fid. capit., 12, P. G., l. x, col. 1133. Archélaus, Disp. cum Manete, 29, P. G., t. x, col. 1474, cite la Sagesse. Le canon biblique du Codex Claromontanus, que l’on rapporte au IIIe siècle, contient tous les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. E. Preuschen, Analecta, p. 142143. La vieille version latine les contenait aussi. Cassiodorc, lus/, div. litt., 14, P. L., t. i.xx, col. 1125. Ces livres étaient donc reçus dans toutes lis Églises.

Cependant quelques écrivains ecclésiastiques de cette époque citent des apocryphes de l’Ancien Testament. Ainsi l’Épltre de Barnabe, iv, 3 ; xvi, 5, Funk, Patres aposlolici, t. i, p. 46, 86, cite Ilénoch comme prophète ou comme Écriture ; et XII, 1, p. 74, IV Esd., iv, 33 ; V, 5. Le Pasteur, Vis., ii, 3, 4, p. 428, cite le livre inconnu Eldad et Modal. Saint Justin, Dial. cum. Tryph., 120, P. G., t. vi, col. 756, fait allusion à l’Ascension

d’Isaïe. Tertullien, De cidtu fem., I. 3, P. L., t. i, col. 1307, tout en pensant lui-même que le livre d’Hénoch était prophétique, reconnaît que ni les juifs ni les chrétiens ne le recevaient au canon. Clément d’Alexandrie, Eclog. ex Script., 2, 53, P. G., t. ix, col. 700, 723, se sert des prophéties d’Hénoch, et cite IV Esd., v, 35, sous le nom d’Esdras le prophète. Strom., iv, 16, P. G., t. viii, col. 1200. Origène, In Joa., ii, 25, P. G., t. Xiv, col. 168-169, parle de ces livres comme d’écrits qui ne sont pas admis de tout le monde. Ils n’ont donc jamais été reçus universellement dans les églises ni lus publiquement dans les offices liturgiques et ils ont ainsi à juste titre été exclus du canon biblique. Si quelques particuliers les ont crus inspirés, c’est par une fausse application du critérium de la canonicité, fondé sur la prophétie. Ces écrits, se présentant comme livres prophétiques, ont pu être confondus un moment et par quelques-uns avec les livres inspirés. Ils n’ont pas eu en leur faveur l’usage public et constant des Églises, véritable indice de la canonicité.

2e période, hésitation et doutes relativement aux deutérocanoniques du IV au xvie siècle. — 1° Le début de cette période, qui correspond à l’époque la plus florissante de la littérature patristique et qui comprend le ive siècle et la première moitié du Ve, est d’une importance capitale dans l’histoire du canon de l’Ancien Testament. Tandis que la tradition chrétienne est très explicite en faveur du canon complet de l’Ancien Testament, ainsi qu’il résulte de l’usage liturgique, des monuments archéologiques, voir t. i, col. 2005, des témoignages des Pères, des manuscrits grecs, des versions et des décisions officielles de l’Église, il s’élève, en Orient d’abord, en Occident ensuite, des doutes sérieux relativement aux deutérocanoniques. C’est saint Athanase qui, le premier, dans sa xxxix* lettre festale (de 367), dresse un canon biblique, dans lequel il distingue nettement deux catégories de livres sacrés. En effet, en outre des apocryphes, œuvres des hérétiques, il admet les vingt-deux livres canoniques de l’Ancien Testament, qu’il appelle les sources du salut, en rattachant Baruch à Jérémie, puis des livres non canoniques, mais que les Pères ont désignés comme lecture aux néophytes qui veulent s’instruire dans la doctrine de piété. Ces derniers sont la Sagesse, l’Ecclésiastique, Esther, Judith, Tobie, la Doctrine des apôtres et le Pasteur. P. G., t. xxvi. col. 1176. La désignation des Pères, dont parle saint Athanase, est vraisemblablement celle qui résulte de la pratique de l’Église d’Alexandrie qui, au rapport d’Origène, In Num., homil. xxvii, 1, P. G., t. XII, col. 780, faisait lire aux catéchumènes Esther, Judith, Tobie et la Sagesse, parce qu’ils sont clairs et édifiants. D’autre part, saint Athanase cite la Sagesse, l’Ecclésiastique, Tobie et Judith comme Ecriture. Orat. cont. gentes, 9, 11, 17, 44, P. G., t. xxv, col. 20, 24, 25, 36, 88 ; Orat. cont. arian., ii, 4, 35, 79, P. G., t. xxvi, col. 721 ; Apol. cont. arian., 11, 66, P. G., t. xxv, col. 268, 365 ; Epist. ad episc. Aigypti, 3, iliiil., col. 544 ; Fragment, in Cant., P. G., t. XXVII, col. 1352. Cf. Zahn, Athanasius und der Bibelkanon, Leipzig, 1901. Saint Cyrille de Jérusalem ne permet la lecture que des 22 livres canoniques de l’Ancien Testament, les seuls qui soient lus à l’église. Cat., IV, 33, 35, 36, P. G., t. xxxiii, col. 496 sq. Cependant il cite la Sagesse et l’Ecclésiastique. Cat., ix, 2 ; XII, 5, col. 640, 7 : i-2 ; vi, 4 ; xi, col. 544, 716 ; Cat. myst., 5, 17, col. 1121. Saint Grégoire de Na/.ianze et saint Amphiloque, Ciinn., i, 12 ; Iambi ad Seleucum, P. G., t. XXXVII, col. 472, 1593, ne nomment que les 22 livres de la Bible hébraïque. Saint Grégoire cite toutefois la Sagesse et l’Ecclésiastique. Orat., ii, 50 ; IV, Pi ; vu. I ; XXVIII, 2 ; XXXI, 29, P. G., t. XXXV, col. 459, 541, 737 ; t. XXXVI, col. 33, 36. 93, 165. Saint Kpiphane parle quatre fois du canon de l’Ancien Testament et il se borne au ^.mon