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CANISIUS


Centuriateura. Ln 1571 parut le premier volume de ce grand ouvrage sur les altérations de La parole divine, Dr corruptclis uerbi Dei, volume dont l’objet apécial est sain) Jean-Baptiste. Divers empêchements retardi rent | a composition du second : la nomination du Bienheureux comme prédicateur de l’archiduc Ferdinand a [nspruck ; une mission auprès du duc de Bavière et autres princes dont il (ht chargé par Grégoire XIII au début de 1573 ; un voyage à Rome à la suite de cette mission, voyage d’une portée exceptionnelle pour l’avenir de l’Allemagne catholique, à cause des mesures déjà signalées que prit le pape après ses entretiens avec le cardinal Truchsesset Canisius. De retour à Inspruck, ce dernier partagea sa vie entre le travail de la prédication et celui de la composition. Mais en 157(>, il dut encore accompagner le cardinal Morone à la diète de Ratisbonne. L’empereur Maxi milieu étant mort le 14 octobre, l’assemblée fut dissoute, et le Bienheureux put se rendre à Ingolstadt, où, après un travail opiniâtre, il publia enfin, dans l’été de 1577, le second volume de son ouvrage, De Maria Yirçpne incomparàbili.

Il avait en projet un troisième volume, et même plusieurs autres, mais il dut s’arrêter devant une opposition formelle. L’obstacle ne vint pas de Rome, mais du P. Hoffée, dont les motifs sont nettement exprimés dans une lettre encore inédite du 21 janvier 1578 au P. Éverard Mercurian : la contention que le Bienheureux mettait au travail et les recherches énormes qu’entraînait la préparation de ses livres, remplis de références et de citations, créaient un gravesujet d’inquiétude pour sa santé ; le besoin qu’il avait d’aides et de reviseurs pour un travail qu’il relouchait indéfiniment et dont il n’était jamais satisfait, devenait un embarras sérieux pour le provincial ; les inconvénients seraient encore plus grands dans le volume que projetait Canisius, où il s’agirait de l’Église et du pape, matière grave et difficile ; Userait plus utile d’employer le Père au ministère actif et à des publications de propagande en langue allemande qu’à ces grands ouvrages doctrinaux en langue latine. Canisius fut relevé du mandat qui lui avait été confié pa-- Pie Y, et fut pris par Hoffée pour compagnon dans ses visites et dans l’administration de la province, jusqu’au moment où il partit pour sa dernière étape. En 1580, le nonce Bonoinio, évêque de Verceil, visita les cantons catholiques de la Suisse ; il demanda et obtint la fondation d’un collège à Fribourg. Le Bienheureux fut désigné pour exécuter ce projet

7° Canisius en Suisse ; vieillesse et mort, 1581-1597.

— Arrivé à Fribourg le 10 décembre 1580, Canisius fut présenté par le nonce aux magistrats « comme une relique, un objet sacré » qu’ils devaient garder avec soin, « sûrs d’avoir en lui un apôtre, un docteur, un père tout dévoué’. » Et telle fut la réalité. Après avoir passé à un autre, en I582, le soin du gouvernement, le vieil athlète se consacra désormais à une vie toute de dévouement apostolique. Pendant huit ans, il prêcha encore en allemand, les dimanches et fêtes, dans la cathédrale de Saint-Nicolas. Dans le courant de la semaine, toute sorte d’ouvrés se succédaient : le catéchisme aux enfants, l’instruction des pauvres et des ouvriers, la visite des prisonniers et des malades, etc. En I581 et L582, il fonda sous le vocable de la T. S. deux congrégations d’hommes et île femu.es, qui furent

affiliées.< la Prima primaria de Home. Y. Aiei. s., l..

Le Bienheureux Canisius, Paris, !  ! « ;.">, p. 331, note sur la premier.’institution des congrégations de la T. S. Vierge "t la pari qu’v a prise Canisius. L’appui des autorités ecclésiastiques et civiles lui permit de reformer des abus invétérés et de fonder, en 1587, des écoles pour le peuple. Non seulement il y eut préserva. ion totale île l’hérésie, mais ce fut dans le canton de fribourg comme une renaissance du catholicisme.

Quand la maladie eut force le Bienheureux, en 1588,

a ne plut prêcher, il consacra le n I’cet apostolat de la plume qu il jugeait si fructueux ; toute une

appartiennent a cette époque. Des personnages, comme saint François de sales, recouraient Le

I’. Aquaviva le pria de mettre pai écrit tout < : qui expérience lui suggérerait de remarques utiles aux ouvneis de la Compagnie, pour leur propre sancti^ lion, la conversion des hérétiques et la bonne formation des élevés du Collège germanique ; de la un mémoire précieux, dont Janssens a résumé les grandes lignes, op. : il., t. v, p. 205 sq., ei qui sera publié intégralement danles EpittuUe ri acta. Il donna encore au prévôt du chapitre de Fribourg. vers 1589, d’excellente » observations sur la manière d’étudier la théologie, De ratione studiorum theologicorum qusedam notatione » . Voir Pachtler, liatto ttudiorum et institutiones scliolastiese Societatis Jesu per Cermaniam olim vigentes, Berlin, 1887, t. ii, p. 51 i. Ainsi fut féconde, comme tout le reste de sa vie, la vieillesse de Canisius. Après quatre mois de grandis souflrances, il mourut le 21 décembre 1597. A sa mémoire s’attacha une renommée de sainteté que les miracles obtenus par son intercession accréditèrent. Aussi des 1025 et les années suivantes, des procès se firent à Fribourg en vue de sa béatification, mais la cause ne fut introduite à Rome que beaucoup plus tard. Interrompue par la suppression de la Compagnie de Jésus et reprise sous Grégoire XVI. elle s., termina sous Pie IX qui. le ii juin 186L donna â ce grand serviteur de Dieu le titre de bienheureux fête se célèbre le 27 avril. Le troisième centenaire d mort, célébré en 1897 et consacré par une lettre encyclique de Léon XIII. a montré quels sentiments de vénération et de gratitude régnent au cceur des catholiques d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse pour celui que. dans cette encyclique du lr août 1897. Léon XIII a nommé alterum post Bonifacium Gennanix apostolum. Cf. Epist., t. ii, préf.. p. v.

I. Documents.

1’EpistuUr et acta, comprenant les œuvres autobiographiques de Canisius, ses lettres, rééditées eu inédites, et de riches citations de documents contemporains. — 2* Monumenta historica Soc. Jesu, en cours de publication à Madrid depuis 18’J4 ; on trouve des lettres et de précieux matériaux relatifs à Canisius dans presque tous les volumes parus. Voir les Ind au mot Canisius aa Kany s : Chronit - - du P. Potaneo,

t. i-vi, de 1491 à 1500 : Lilterse quadrimestres, t. l-iv, de 1516 à 1556 ; Epistol.v mi.rtr. t. i-v. de 1537 à 1556 ; Enistolæ P. Hieronymi JS’adal, t. i-m. de 13’iC. à 1577 ; Monumenta psedagogica ; Monumenta Ignatiana ; Epistote PP. Paschasii Broèti, Claudii Jaji, etc. p. 334-374, passim. — 3- Lettres nombreuses de Canisius ou relatives à Canisius dans les ouvrages suivants : J. Haiisen. Rheinische Akten tur GeschichU des Jesuitenordens, t548-1582, in-8-, Bonn, 1896 ; E. S. Cyprian, Tabularium Lcclesite Roman » SBCuli tri, in-i-, Francfort et Leipzig. : Stanislai Hosii S. H. E. cardinalis… et qu.x ad eum script* sunt epistolx, Cracovie, 1879, 1886, t. i. n. Peur les lettres minées dans divers livres, voir Sommervogel. Bibliothèque, t. II. col. 683 ; t viii, col. 198 images généraux Bit

Societatis Jesu, par les PP. Orlandini, Sacchini et P.ssinc. Home. lt’.lô, etc., part I-V ; J. Agricole, s J., Historia protrineU / « su Germanim Superioris, t. i, n ; K. Retffenberg. S..1.. Historia Soc. Jesu ad Rhenum inferioren G, « lT61. t. i : lier, S. J., Historia provinci i vienne,

1740, part, i : -t. Scamidt, s. J., Historia prwnneim

Bohemise, Pragu<. 1 T’i 7. part. 1 : Imago primi ssxuli t sq., 915 sq. ; M. Tan » - Suoiatai

apostolorum imitatrix, Prague, 1694, part 1n. Ouvrages spé< iaux, à consulter pour l’étude des di

périodes de la vie, 1e Canisius : L. Kimen..Y es v Orschichte

der Stadt ii, >in. Cologne, ts :  ; >. t. i ; C. Warrentrap, ffen Wied und scia Reformationsversuch in I

Leipzig. 1878 ; L. Delplace, s..1.. L’établissement de

.’., Jésus dans les Pays-Bas, in*, Brui t 3 I. N.

Mederer, Annales tngolstadiensis Academisr, Ingolstadt,

, , ! [ y - de l’université

dlngolstadt.i In-fl. Paris, 18J

oertitàt und ikre Gelehrten <t. ni de GeschichU der Wiener