Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/100

Cette page n’a pas encore été corrigée
1509
1510
CANISIUS


la préparation de décréta dogmatiques, el dani

régations particulières du 23 avnl ei du 8 mai, émit deux rotes but des ai Li< li i relatif nents

de pénitence et de mariage. Epis t., t. i, p. 684, S. Merkle, Concilii Tridenlini diariorum part prima, Fribi en-Brisgau, 1901, p. 632, 644, 646, 649. Du reste, semblée de Bologne fui bientôt dissoute, el saint Ignace lit venir le Bienheureux à Rome ; il voulait mettre lui-même la dernière main à la formation d’un sujet si in, cieui pour l’avenir de son ordre en Allemagne. Cinq mois après, en mars 1548, il l’envoya enseigner la rhétorique à Messine ; mais dès l’année suivante, il le rappelait, recevait à Rome sa profession solennelle, le | septembre 1549, el comblait enfin ses plus cherdésirs en lui assignant définitivement l’Allemagne comme champ d’apostolat ; il devait se rendre à l’université d’Ingolstadt. Canisius partit, encouragé par la bénédiction du vicaire de Jésus-Christ et portant en son Ame. comme l’attestent ses notes intimes, la terne’conviction d’une grande œuvre à accomplir. Sur le désir de saint Ignace et pour pouvoir se présenter sans désavantage devant les champions humanistes de la Réforme, il subit à Bologne, avec ses deux compagnon-, Salmeron et Le Jay, l’épreuve du doctorat en théologie. Epist., t. i, p. 53, 685.

2° Apostolat de Canisius en Allemagne, 1519-1580. — Ces trente années marquent le point culminant dans la vie du Bienheureux ; elles comprennent tout le temps qu’il passa en Allemagne depuis son arrivée à Ingolstadt, en novembre 1549, jusqu’à son départ pour la Suisse, à la fin de 1580. Années pleines, où Canisius apparaît tour à tour, ou même à la fois, éducateur de la jeunesse. prédicateur et missionnaire, organisateur et soutien de son ordre, conseiller et directeur de princes, champion du catholicisme dans les diètes de l’Empire, nonce des papes, puhliciste. Mais dans cette vie si variée, une idée domine, qui en fit l’âme et l’unité : opposer à la prétendue réforme des novateurs un mouvement de vraie et salutaire réforme religieuse, pour consolider la foi catholique dans les territoires restés fidèles à Borne, et faire de ces contrées un rempart contre le protestantisme qui menaçait d’envahir l’Allemagne entière. Aussi protestants et catholiques ont-ils souvent caractérisé l’œuvre de Canisius en lui donnant le nom de Contreréforme.

L’œuvre était urgente. Quelques années plus tard, dans une lettre au cardinal Truchsess, Canisius émettait cette pensée, en parlant de l’Autriche et de la Bavière : si ces deux pays les plus importants, sinon les seuls où le catholicisme subsiste encore, tombent au pouvoir des hérétiques, c’en est fait de l’Église d’Allemagne. Epist., t. I, p. 596. Et que de sujets île crainte il éprouvait en voyant le terrible contrecoup que la prédication du nouvel Évangile avait eu dans ces pays ! Pour avoir un tableau vivant de l’anarchie morale et religieuse qui régnait dans les centres où s’exerça l’action du Bienheureux, il suffit de parcourir les nombreuses lettres que d’Ingolstadt, de Venue, de Prague, de Cracovie. d’Augsbourg et autres lieux, il écrivit aux généraux de son ordre ou à ces grands cardinaux, Othon Truchsess et Stanislas Hosius, dont il fut le zélé collaborateur et l’intime confident. Banles universités et les écoles, une jeunesse licencieuse el -ans goût pour l’étude ; des maitres imprégnés souvent de luthéranisme ou laissant libre carrière a la dillusion des livres hérétiques. Bans le peuple, la négligence des pratiques les plus vitales du catholicisme, le mépris pour l’autorité des pasteurs et

de l’Église et. comme conséquence, une ignorance profonde il des tendances anticatholiques qui se traduisaient par des demandes impérieuses, comme celle de la communion sous les deux espèces. Dans le clergé, plus de discipline ni de respect pour la lui du célibal ecclésiastique, l’ignorance atteignant la aussi des pro ibles, la rai faisanl que

jp di pai’"’"'

par des prétn - hi n tiqui -’catholiques, menacés par li tirs ennemis pr<

t peu soub nus par la uobl le leurs pro]

États, beaucoup de timidité et d’indécision ; de là une politique louvoyante, tonte de compromis et de i

ins, qui tournait finalement à des

novateurs..Même attitude, ou à ; d in

princes ecclésiastiques, ti m< nt lél

toujours gênés dans leui par l’élément

hétérodoxe de leurs diocèses et la résistance qu’ils trouvaient dans leur clergé,

Voir le résumé des lettredu Bienheureux danpréfaces des Epistulæ, t. I. p. xxxv : t. il, p. xx ; t. ni. p. xix. Cf..lanssens, L’Allemagne et la Réforme, trad. E. Paris, t. iv, p. 101 sq.

Sans s’effrayer de ces difficultés multiples, mais fort de la mission qu’il avait rec ne. Cani-ius se mit a l’œuvre

une confiance sans lorries, et il poursuivit l’i i prise avec une énergie de 1er ; il la pour-uivit surtout avec une intelligence parfaite des circonstances où il vécut et des moyens à prendre. C’est là ce qui mérite de fixer l’attention, beaucoup plus que les détails de sa laborieuse carrii re.

3 u Action.> « / la jeunesse ; réforme des universités, fondation de collèges et de séminaires. — Parmi les moyens propres à consolider ou réveiller la foi des catholiques, Canisius mettait au premier rang la bonne éducation de la jeunesse, tantum facit » " l « i et eatholica educatio. Par là. il entendait la double formation du cœur et de l’esprit, la vertu et la science, vital sinceritos cum sancta éruditions conjuncta. Epist., t. i, p. 326 ; t. il, p. 130. Bans ses lettres au P. Lefèvre, il se plaint de l’insuffisance des études à l’université de Cologne. Les circonstances le servaient à souhait, en lui donnant Ingolstadt pour premier théâtre de son apostolat ; car. en demandant des jésuites à saint Ignace, le duc de Bavière. Guillaume IV. avait eu principalement en vue la réforme de l’instruction publique dans ses États. Tant qu’avait vécu Jean Eck, le grand antagoniste de Luther, l’université d Ingolstadt était restée le boulevard du catholicisme et de l’ancienne formation en Allemagne ; après sa mort, arrivée en 1543, la décadence avait été rapide, pour les études comme pour la discipline. La campagne faite par les novateurs contre la scolastique avait eu pour conséquence l’affaiblissement des études théologiques, alors même qu’elles étaient plus nécessaires que jamais : collapsa nimirvm th, ologise. studia. qux nunc florere polisi : rtneeat.

Et il suffit de lire une lettre que le Bienheureux adressa, le 30 avril 1551, a un professeur de CoK [ pour voir que dans ces éludes il faisait a la scolastique sa bonne place : non omissa eliam illa theologim parte, quam scholasticam appellamus, et hoc tempore m sariam ducimus, ne alioquin hsereticorum sophitmata, g use passim occurrunt, non satis a nobis discerna repellique possint. Epist., t. i. p. 336, 366.

Canisius passa un peu plus de trois ana Ingolstadt, du 13 novembre 1549a la fin de février 1552. Il enseigna la théologie, prêcha en ville et à l’université, fut recteur du 18 octobre au 24 avril 1551, et remplit pendant plusieurs mois les fonctions de pro-cbancelier. Toute son influence tendit a relever les études. <n

même temps que la discipline et la piété, afin d.

parer à l’Église d’Allemagne une génération de pn dignes de ce nom. Voir les tlonumenta Ingolstad Canisii, danEpist., t. i. p. 686 sq. Quand il partit, l’ouvre de la reforme n’était que commencée, mais elle -e poursuivi) sous sa direction et avec - ration.

Les conseils qu’il donna, en particulier une note qu’il rédigea sur la fin de 1555, servirent dans la rédaction des nouveaux statuts de l’université, qui se fit en 1563.