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VITAL DU FOLK


gantois, Vital du Four expose (q. viii, p. 317-321) la doctrine de la double species, l’une venant de l’objet, l’autre de Dieu, et dont le concours engendre la connaissance certaine. Le maître franciscain enseigne dans cette q. vin que Dieu est l’intellect agent : divinum lumen recte et complète ha bel ralionem inletlectus agentis, p. 319 ; Et sic lux increata qwe est Deus vidctur uyens intelleclus. p. 329, et affirme que son opinion concorde avec celle d’Avicenne, p. 321. Cf. Et. Gilson, Roger Marston : Un cas d’auguslinisme avicennisant, dans Arch. d’hist. doct. litt., t. viii, 1933, p. 41 n., 42.

g. De rerum principio. — Même ms. Todi 9~i, fol. 18 a22 a. Sept questions qui, sauf la q v, concernant la Providence divine, roulent sur le suprême principe des choses. Liste dans F. Delorme, L’Œuvre scol., p. 429. Ces sept questions ne constituent qu’une infime partie d’une compilation intitulée : De rerum principio, que Wadding a éditée sous le nom de Scot et qu’on s’accorde généralement aujourd’hui à attribuer à Vital du Four. Elle comprend, non seulement les 26 questions de l’imprimé, mais en outre 28 autres encore manuscrites dans le Vatic. Borgh., n. 192, fol. 130 r-145 v.

La compilation de Vital du Four doit donc être ainsi reconstituée : D’abord 26 questions imprimées. Les questions i-xv correspondent : 1. aux questions disputées reproduites par le Todi 95 sous les n. 1, 2, 3, 4, 6 et 7 ; 2. aux six questions De anima et potentiis (Todi 95, fol. 27c-516) ; 3. aux questions i, ii, iv De cognitione, incluses dans le même ms. (58 6-89 a) et attribuables au même Vital (voir plus haut).

Les questions xvi-xxrv traitant des problèmes du nombre, de l’unité numérique, du temps, de la durée, de l’instant, figurent dans le ms. 192, fol. 16-24. Dans ces neuf questions, on retrouve la manière ordinaire à Maître Vital, plagiat et compilation.

Quant aux deux dernières questions imprimées du De rerum principio, q. xxv et xxvi, elles ont été tirées par le docteur franciscain du Quodlibet X" III de Godefroy de Fontaines ; cf. P. Glorieux, Répertoire des mail, en théol… XIIIe s., t. l, n° 198, p. 397.

Ensuite 28 questions manuscrites. Elles ont été extraites par Vital, selon sa méthode ordinaire, des quodlibcts Y, VIII, XI. XII de Godefroy de Fontaines.

Dans cette compilation à laquelle mieux que le titre De rerum principio conviendrait celui de Questiones seleclæ Viialis a Furno, seules les quinze premières de l’imprimé avec leurs répondantes manuscrites du Todi 96 sont vraiment dignes de notre auteur. Cf. F. Delorme, Autour d’un apocryphe scoliste. Le De rerum principio et Godefroy de Fontaines, dans La France francise, t. vin. 1925, p. 279-295 ; Additions et corrections, Hist. litt. de la France, t. xxxvi, 1927, p. 648-649 ; G. Théry, Le De rerum principio et ta condamnation de, 127 7, dans Revue des sciences philosophiques et théologiques, 1924, p. 173-181 ; P. Glorieux, l’our en finir avec le De rerum principio, dans Arch. franc, hisl., t. xxxi, 1938. p. 185.

2. Œuvres exégétiques. — a) Spéculum morale loti us sacrtr Scriplunr. Ms. Oxford, Bodl. Laud., n. 265 ; éditions Lyon, .1. Moylin, 1513 (avec préface de P. M. Carbonell, archiviste du roi d’Aragon) ; 1568 ; Venise, Junta, 1594, 1600, 1603. Composé vers 1305, le Spéculum est une sorte « le dictionnaire de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les rubriques, ou mots souches, tels que Abslinenlia, Anima devota (en appendice : Mario). Astumptio, Benedictio, Confestio, Doetor. Ecclesia, Hipocrita, Luxuria, Mors, Prelatus,

l’rccatum.’l’enlalio. etc…, ne sont pas 1res nombreuses et tie se succèdent pas toujours selon l’ordre alphabétique.

L’ordre suivi n’a rien non plus de logique. Ainsi, à la rubrique Doetor l’auteur traite de la puritas mentis et de Villuminatio Sancti Spiritus. À noter qu’il place ces deux qualités fort au-dessus de la doctrina et de Veruditio secularis, suivant en cela d’ailleurs l’enseignement de saint François d’Assise ennemi de la « vaine science ».

Dans une autre circonstance, sous le titre : Assumptio, on trouve énumérés les douze privilèges de la B. V. Marie ou bien, sous le vocable : Ecclesia, il est traité des trois murs de l’Église. Grâce à un grand nombre de citations empruntées aux exégètes antérieurs, l’auteur a fait de son dictionnaire une espèce de miroir moral de l’Écriture, d’où le titre. Vital s’attache au sens mystique de l’Ancien et du Nouveau Testament. Il use, aussi, volontiers de comparaisons empruntées aux sciences naturelles et médicales qu’il semble avoir étudiées durant son séjour à Montpellier. Cf. E. du Pin, Hist. des controv. en mat. ecclésiastiques traitées dans le XIVe s., p. 214, 215, Paris, 1691 ; Richard et Giraud, Bibl. sacrée, t. i, p. 367, Paris, 1822 ; S. Bonaventure, Op. omnia, t. vi, proleg. , xiii, Quaracchi, 1893 ; Ch. Langlois, Hisl. litt. de la France, t. xxxvi, fasc. 1, p. 300-301, Paris, 1923 ; voir aussi t. xxiv, p. 337, Paris, 1896.

b) Commentarii in Apocalypsim. — Mss. : Rome, Bibl. Vatic, latin 918, fol. 83-155 ; Bibl. Angelica, S. 8-19 ; Florence, Bibl. Laurent, n. 135, fol. 83r°-146r" ; Padoue, Bibl. Ant., n. 272 ; Budapest, Bibl. Univers., sine n°, fol. 151-157 ; Bordeaux, n. 65. Inc. : Omnes qui pie volunt vivere in Christo… Prwmittitur (autem) huic libre.. Édité par Jean de la Haye, sous le nom d’Alexandre de Halès, Expositio in Apocatypsim, Paris, in-f°, 1647 ; par Benoît Bonnelli, dans Supplem. oper. omnium S. Bonaventurse, t. ii, 5, 1035 sq., Trente, 1773 ; publié, enfin, à Venise, chez B. Junta, en 1600, sous le nom de Vital du Four, cet ouvrage avait paru, dès le xve siècle, sous le nom de Bonavenventure, avec ce titre : Glossa in Apocalypsim, Michel Mait taire, Leipzig, 1481, mais cet incunable est introuvable. Aujourd’hui, on s’accorde communément à revendiquer la paternité du commentaire pour Vital du Four. Une chose est certaine, c’est qu’il existe une similitude de plan et d’expression entre les Commentarii et le Spéculum ; cf. S. Bonaventure, Opéra, Quaracchi, t. vi, prol., xiii.

L’auteur attaque certains abus ecclésiastiques, mais n’a pas, comme l’a prétendu Dôllingcr, assimilé l’Église romaine à la grande prostituée de Babylone, ni dogmatisé contre le Saint-Siège. Cf. Dr. E. Michæl, Ignaz von Dôllingcr, Inspruck, 1892, p. 537 sq. ; V. Doucel. Maîtres franciscains de Paris. Suppl. au < Répert. des maîtres en théologie de Paris au Mil’s. de P. Glorieux », dans Arch. franc, hisl., t. XXVII, 1934, p. 557 ; A. G. Little, Initia operum lalinorum quar similis itl, MV, i attribuuntur. Manchester, 1904, p. I5X.

3. Sermons.

Ms. Pour la fêle de Noël 1311, cf. Toulouse, Bibl. munie, n. 329, fol. 31 sq. Wadding (Script, ord. Min., p. 331, Home. 165(1) cite également sans autres précisions : Scrmones m diebus solemnibus habitis et concionatoris commentarios anniversaria nolalione c.r qna précipite optima concionandi ratio in Quadragesima cruiliir ad reformamlos aiilicorum mores prwserlim ministrorum C.uriic Romaine Aucun exemplaire imprimé n’en est connu et c’est regrettable. Dans la préface an S/ieculum. édil. 1513. P. M. Carbonell, archiviste d’Aragon, déclare que » jamais sermons ne furent plus utiles aux âmes et à la religion chrétienne que ceux du cardinal Vital du Four ».

4. Œuvres polémiques. Ce sont les écrits relatifs à la polémique entre la communauté et les spirituels, et à la pauvreté du Christ et des apôtres :