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VAZQUEZ. MÉTHODK

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op. cit., t. ii, p. 480-482. Vazquez réfute Suarez sous la mention anonyme peu flatteuse de recenliores quidam theologi. Suarez lui répond en le citant, sans le nommer, sous le titre peu aimable de quidam ; mais après la mort de Vazquez, il le combat en le nommant. Il n’y a pas à chercher sous ces discussions de l’envie ou de l’aversion, pas plus que sous les divergences qui opposèrent saint Augustin et saint Jérôme, saint Thomas et saint Bonaventure. Les deux théologiens s’estimaient beaucoup ; mais leur génie original et leur attachement à ce que chacun considérait comme la vérité les portait à une certaine intolérance intellectuelle, dont l’histoire de la théologie offre de nombreux exemples.

II. Œuvres.

Œuvres imprimées.

Elles forment 10 volumes in-folio, publiées en première édition à Alcala, de 1598 à 1617.

Commentariorum et disputationum in 7 am partem S. Thomse tomus I, 1598 : q. i-xxvi, de Deo et prsedestinatione. — In 7 a, D partem tomus II, 1598 : q. xxviilxv, de Trinitate, creatione et angelis. — In 7 am -7/ æ tomus I, 1604 : q. i-lxxxix, de actibus humanis et de peccato originali. — In 7° » >-77* tomus II, 1605 : q. xc-cxiv, de legibus, de gratia, de merito. — In 777 am partem tomus I, 1609 : q. i-xxvi, de unione hypostalica, contra adoptionem et servilulem Christi, de eultu adorationis. — In 777 am partem tomus II, 1611 : q. xxvii-xxxi et q. lxx-lxxi, de beata virgine Maria, de sacramentis in génère, de baptismo. — 7n ///a.m partem tomus III, 1613 : q. lxxiii-lxxxiii, de eucharistia ut særamento et sacriflcio. — In III &m partem tomus IV, 1615 : q. lxxxiv-xciii (sic), de pcenilentia tum virtute tum særamento ; on y ajouta le traité inachevé De matrimonio et sponsalibus ainsi que le De excommunicatione, œuvre de jeunesse. A ces huit volumes de commentaires, il faut ajouter : Paraphrasis et compendiosa explicatio ad nonnullas Pauli epistolas, 1612, et Opuscula moralia, 1617. Ce dernier volume comprend quelques questions choisies de la II 3 — II æ : de eleemosyna, de scandalo, de restitutione, de pignoribus et hypolhecis, de testamentis, de beneflciis, de redditibus ecelesiasticis.

Avant de commencer la publication de ses commentaires, Vazquez avait publié le De cultu adorationis, Alcala, 1594, in-4°. Toutes les questions traitées dans cet ouvrage ont été insérées dans le commentaire In 777 am partem, t. i (disp. LXXX, LXXXIX, XCIII-CXIII).

Comme on le voit, outre le De cultu adorationis, seuls les trois premiers volumes parurent du vivant de l’auteur. Les autres furent édités après sa mort, tels qu’il les avait laissés en manuscrit, sans retouches. Tous les traités étaient achevés, sauf le De mysteriis mise Christi, le 73e matrimonio et le De excommunicatione. Chacun de ces volumes fut réédité plusieurs fois, à Alcala, Ingolstadt, Venise, etc. (voir Sommervogel).

En 1617, le licencié Murcia de la Llama publia à Madrid : Patris Gabrielis Vazquez S, J. disputationes metaphysiese ex variis locis suorum operum ; ce sont des disputationes extraites littéralement des commentaires théologiques, réunies pour servir de livre de texte aux élèves de philosophie.

Œuvres inédites.

Sommervogel et Rivière (voir bibliographie) citent les suivantes : 1. Discurso acerca de las fuerzas (discours sur les forces), traité théologique et canonique pour la défense du pape.

— 2. Apologia pro jurisdictione ecclesiaslica adversus magistratus sœculares, in duas disputationes divisa. — 3. Censure de deux propositions à lui soumises par le P. Antonio Garces, sur la correction fraternelle et sur le mystère de la Trinité. — 4. Censure de 17 propositions. — 5. Dissertation sur une censure de 20 propo sitions de Molina. — 6. Dissertation sur les 15 propositions de saint Augustin présentées à la Congrégation de auxiliis par Clément VIII. — 7. -Mémorial des Pères de la Province de Tolède, du 24 novembre 1594, sur la question de auxiliis, présenté au tribunal de l’Inquisition, in defensionem PP. Societatis Jesu provinciæ Casteltanæ, signé par le P. Louis de Cuzman, recteur du collège d’Alcala, mais, comme le pense Rivière, rédigé par Vazquez. — 8. De correctione fraterna. — 9. Traité adressé au souverain pontife : Quæstio prima : utrum sit de fide hune numéro hominem, exempli causa Clemenlem VIII, esse verum papam. Qutestio secundo : utrum concilium générale légitime congregatum et procedens, sit infallibilis auctoritatis in rébus fidei et morum decernendis unie confirmationem Romani pontifleis. Il répond négativement à la première question et affirmativement à la seconde. — 10. Lettres diverses à Aquaviva, Hojeda, Miguel Vazquez.

Le P. Guillermo Antolin, Catàlogo de codices lalinos de la Real Riblioteca de El Escortai, t. n. p. 398, cite les traités inédits suivants : Tractatus de voto ; de juramento ; de ludo. Les archives de l’Université grégorienne possèdent un manuscrit contenant un commentaire de Vazquez In 7 am partem S. Thomse, q. viii-xxiii (Cod. 374 G. fol. 133r°-146v°). Voir sur ce manuscrit l’étude de Stegmiiller citée dans la bibliographie.


III. Méthode.

Vazquez est un des théologiens qui ont le plus contribué à réaliser la méthode prônée comme idéale par Vitoria et Melchior Cano. Il puise directement aux sources de la révélation et les exploite avec beaucoup de pénétration. Dans le prologue de son commentaire, il explique sa façon de procéder : Utriusque tum recentis tum veteris Scripturæ campos diu multumque lustravimus, poslea augustissima sanctæ Ecclesise décréta et concilia, uberrimos indubitatse veritatis ac fidei fontes omni diligentia atque attentione persolvimus ; denique sanctorum Palrum tam grsecorum quam latinorum monumenta, quorum auctoritate permulla in hoc opère ac persœpe confirmaturi necessario eramus, indefesso labore ac studio percurrimus.

Il professe une estime particulière pour saint Augustin et saint Thomas : Auclorilas Auguslini et sancti Thomse magni ponderis nobis merito esse débet, ut non sine magno fundamento et matura ratione in re prsecipue tam gravi ab eorum sententia unquam discedamus. In 7 am, disp. LV, n. 4. Il appelle saint Thomas gravissimum atque acutissimum nobis divinitus datum doctorem et qualifie sa méthode de divina methodus. Pour pouvoir le commenter en connaissance de cause, il a lu et relu la Somme et les autres œuvres du saint. Ibid., Ad Leclorem. Sans doute, l’estime pour saint Thomas n’oblige pas à le suivre aveuglément en tout, quand on voit qu’il affirme des choses moins fondées ou moins probables ; mais Vazquez n’approuve nullement ceux qui croient pouvoir triompher, chaque fois qu’ils peuvent contredire le saint docteur : ces critiques sont répréhensibles et ferment le chemin vers la vérité. Ibid., disp. III, n. 6, 7.

Vazquez possède un sens historique remarquable pour son époque. Il défend l’authenticité et l’autorité du concile de Francfort (794), malgré la défiance de nombreux théologiens. In 777 am, disp. CVII, n. 36. Il fut le premier à publier le texte du concile de Reims (1148) qui condamna la distinction réelle entre les relations et l’essence divine. 7n 7 am, disp. CXX, n. 9. Il inséra également dans son commentaire. (In 7 am -77° t. ii, in fine) le texte jusque-là inédit du concile de Diospolis contre Pelage. Il est vrai que, quand le volume parut, en 1605, le texte était imprimé depuis plusieurs aimées dans les Annales de Baronius.