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WITZEL (GEORGES) — WODEHAM (ADAM DE)


de l’Église ancienne, que Witzel voit réalisées dans la communauté primitive de Jérusalem. En même temps il s’efforce de faciliter l’enseignement catéchistique : Catechismus Ecclesise, Lehr und Handelunge des heiligen Christentums, 1535, précédé d’un Epilome der Historien beider Testamente, une des premières tentatives de faire pénétrer l’histoire biblique dans l’enseignement religieux de la jeunesse. En dehors de différentes éditions allemandes le catéchisme parut aussi en latin : Catechismus major ; on y peut rattacher des Qusestiones catechisticse, Mayence, 1540 ; Catechisticum examen christiani pueri, 1541 ; Catechismus. Instructio puerorum, 1542. Par ces publications, Witzel voulait rivaliser avec le catéchisme de Luther. De même soumet-il à la critique la plus pénétrante la traduction de la Bible du novateur : Annotationes in die Wittenberger neue Dolmetschung, 1536, reprises dans Annotaten in M. Luthers deutschen Psalter, 1555, et dans les Annotaten à Mathieu, Marc et Luc, 1555. Lui-même s’exerce à donner quelques traductions bibliques, d’ailleurs assez mal venues, parce que serrant le texte de trop près : explications des sept psaumes de la pénitence, 1534, du psaume cxx, 1535, des cantiques du Nouveau Testament, 1537. Du même ordre, des traductions de textes liturgiques : hymnes, séquences et proses, 1545, 1546 ; canon de la messe (1545) ; plus tard, dans la Vesperlina psalmodia, les cinquante psaumes que l’Église chante à vêpres ; liturgie du baptême, litanies, messes, prières des processions, etc.

Les différents colloques auxquels il prit une part plus ou moins active ont mis aussi en mouvement sa plume : Wahrer Bericht von den Akten der Leipzischen und Speierischen Collocutio ; Epistcl und Evangelien von der Rômischen Kaysers Oberkail, Ingolstadt, 1548, où est défendu avec beaucoup de verve le droit de l’empereur de dirimer les questions religieuses, comme il l’avait fait dans l’Intérim d’Augsbourg. A la défense du même acte impérial il consacre un volumineux écrit en mars 1549 et différents avis où il accentue l’idée qu’il faut prendre à l’endroit de la secte luthérienne des mesures de rigueur.

Mais il n’avait pas renoncé pour autant à son réformisme catholique ; on voit celui-ci s’exprimer encore dans le plus célèbre de ses écrits, la Via regia, rédigé en 1564, et donc au lendemain de la clôture du concile de Trente, à l’instigation de l’empereur Maximilien. Paru d’abord dans les Wolflii prælectiones memorabiles, t. ii, 1600, p. 353 sq., il fut publié ensuite à deux reprises par Conring de Halmstadt en 1650 et 1659, de même que dans la collection De pace et concordia Ecclesiæ restituenda opuscula atiquot clarissimorum virorum, Brunswick, 1650. C’est encore le même esprit que dans la Methodus, ci-dessus ; mais avec cette différence que la critique de certaines pratiques et de certaines idées catholiques se fait plus incisive, tandis que l’auteur ne cache pas son adhésion à divers articles de la confession d’Augsbourg. « Pour ce qui est de la messe, de l’ordination, de la hiérarchie, des vœux de religion, il admet tout ce qu’admet l’Église catholique, mais en même temps il accentue plus ferme que jamais le besoin de réformes dans toutes ces institutions. Il ne vitupère plus contre la « secte » luthérienne, mais il regrette sa séparation de l’Église une, sainte et catholique, et il recommande les plut larges concessions pour la regagner. Il se sent en opposition aiguë avec la tendance qui vient de remporter la victoire à Trente. La réunion des églises n’est pat possible sans une réforme profonde du catholicisme » (Kawerau). An fait.ee qui avilit triomphé à Trente’était la doctrine qui n’admettait aucune compromis sion, la tendance qui donnail ; m catholicisme des arêtes de plus en plus vives. Wit/el se sentait abso

lument étranger à cet état d’esprit, de plus en plus isolé dans ce monde de la Contre-Réformation, auquel les jésuites donnaient le ton.

Mais ses outrances n’en témoignent pas moins de la sincérité de ses convictions. Il a toujours rêvé d’une religion qui mettrait en pratique les enseignements de l’Évangile. Séduit au début par les promesses de l’évangélisme luthérien, il ne tarde pas à voir combien la réalité diffère de ces belles promesses. La réforme promise est un leurre ; au lieu de marquer un progrès moral, elle amène plutôt une déchéance. Witzel se retourne alors vers la catholicisme, mais sans rien sacrifier de ses aspirations réformistes. Parmi les réclamations que font valoir si bruyamment les réformateurs, il en est de fondées ; le catholicisme n’est pas un bloc intangible et il faudrait tenir compte de tant de gravamina qui s’accumulent depuis des siècles. Witzel le dit, il le dit avec force, au risque de rendre suspecte sa conversion. En fait il n’avait pas changé et ce qu’il voulait aux derniers jours de sa vie c’était le même idéal qui l’avait séduit dans sa jeunesse : une Église plus pure, plus belle, plus conforme à ce que prêchait l’Évangile. Mais c’étaient les hommes et les institutions qui changeaient autour de lui ; les deux « confessions » protestante et catholique s’opposaient de plus en plus comme deux blocs antagonistes. À vouloir les concilier Witzel, comme tant d’autres, perdrait sa peine, et détesté des uns, suspect aux autres, il serait finalement, en dépit d’une activité littéraire considérable, sans action sur le développement de l’une et l’autre religion.

1° Œuvres. — Une édition des œuvres de Witzel a commencé de paraître à Cologne, in-fo)., t. i, 1559, t. n et m, 1562. Il faut tenir compte aussi de la correspondance considérable échangée par celui-ci avec nombre de personnalités ; on trouve de ses lettres dans les Epistolarum libri IV, Leipzig, 1537, dans les Epistolæ miscellanew ad F. Nauseam, Bâle, 1550, dans les œuvres d’Érasme, de Cassander, dans les Illustrium et clarissimorum virorum epistolæ selectiores, Leyde, 1617, les Epistolæ Mosellani, etc., ad Pflugium, Leipzig, 1802, dans la correspondance de Beatus Rhenanus. Au dire de Kawerau, cette correspondance de Witzel, si on pouvait la rassembler, fournirait une contribution importante à l’histoire du réformisme catholique.

Travaux.

La plus ancienne biographie est dans Corn.

Loos Callidius, Germaniæ scriptorum catalogus, Mayence, 1582 ; à nommer aussi celle de Christophe lirowerus, S. J., dans Antiquitates Fuldenses, Anvers, 1612, p. 337 sq. ; celle de Th. James dans Brown, Appendix ad <>. Gratii fasciculum rerum expelendarum et fiigiendarum, Londres, 1690, p. 784 sq. ; Neander, De Georgio Wicelio ejusque in Ecclesia euangelica animo, Berlin, 1839 ; I. Dôllingcr, Die Reformation, 2’éd., Ratisbonne, 1848, t. i, p. 21 sp ; Hàss, Die Konvertiten seit der Reformation, t. i, 1866 ; l’ritgen. De Cassandri ejusque snciorum studiis irenicis. Munster-in-W. , 1865 ; et les articles de N. l’a u lus. dans le Xirchenlexikon, t. xii, col. 1726 sq. (outre cela de nombreux articles dans Der Kallwlik, 1877, 1891, 1802, 1894, 1900, 1902) ; de Tschackert, dans AUgemeine deutsche Biographie, t. xliii, p. 657 sq., de G. Kawerau. dans l’rotestantischr Realencgclopœdte, t. sxi, p. 399, dont nous nous sommes tout spécialement inspiré.

É. Amann.


WODEHAM (Adam de), frère mineur († 1358).

— D’autres l’appellent Godham et d’autres encore

Goddam. Il était écossais d’origine et docteur en théo

logie de l’université d’Oxford, il suivit peut être les leçons d’Occam, et certainement sa doctrine ; ce qui lui valu ! d’être appelé quelquefois : Adam / « Nomt iitilistr. Il donna des cours publics dans divers coude son ordre, et avec un. certain éclat. Il faut le compter parmi les principaux nomlnallstes de s, m

temps. D’après sou biographe. Jean Major, il aurait

commencé par écrire une Logique et une PhltoWOphlt,