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WIMPINA (CONRAD) — WION (ARNOLD DE


ser avec ses collègues brandebourgeois, Mensing, Redorfer et Elgersma, une réfutation adressée à l’électeur de Brandebourg sous le titre : Instruction chrétienne contre la Confession de M. Luther.

Il était trop en vue pour ne pas être invité à travailler à la réfutation de la Confession d’Augsbourg, en 1530. De fait, il fut du nombre des théologiens catholiques appelés à cette œuvre. II devait mourir, peu après, dans sa patrie, à Amorbach, le 17 mai 1531, au couvent des bénédictins du lieu, et parmi les membres de sa famille. Ce théologien, au style souvent difficile, est cependant un bon témoin de l’état de la théologie catholique avant le concile de Trente.

Sources.

La plupart des ouvrages de Wimpina ont

été édités en un seul volume in-fol., par le dominicain Jean Host, à Cologne, en 1531, sous le titre Farrago Miscellaneorum C. Wimpinæ, avec un supplément intitulé : Orationum sive sermonum liber unus. On a vu que l’Anacephalæosis avait été publiée à Francfort-s.-Oder, en 1528.

Littérature.

Pas de biographie proprement dite en

dehors des articles d’encyclopédies ; voir surtout G. Kawerau, dans la Protest. Realencyclopœdie, t. xxi. On trouve des indications précieuses dans Nie. Paulus, Johann Tetzel, Mayence, 1899 ; Die deutsche Dominikaner, Fribourg-en-Brisgau, 1903. Voir aussi Enders, Luthersbriefwechsel, notice, t. i, p. 134, n. 4, qui fait naître Wimpina en 1460, et non en 1465, date du reste douteuse.

L. Cristiani.


WINCHELSEA (Robert de). — Né vers 1240, à Winchelsea (Sussex), il vint à Paris pour ses études es arts, et fut même recteur de l’université en 1267. Chanoine de Lincoln (vers 1278), archidiacre d’Essex et chanoine de Saint-Paul (vers 1283). on le trouve étudiant en théologie, puis régentant à Oxford en 1287-1289, son inceptio se plaçant en 1288. Cette même année il devint chancelier d’Oxford. En 1293, le 13 février, il est élu archevêque de Cantorbéry. Il mourut à Oxford le Il mai 1313.

Outre ses lettres et ses constitutions, dont le Registre se trouve édité par R. Graham, on possède de lui ses interventions scolaires, conservées dans le ms. d’Assise 158 (fol. 94 ; 340 ; 342v° ; 65) ; mais surtout une importante série de neuf Questions disputées en 1288-1289 (conservées dans Assise 158, fol. 155 sq. ; Oxford Magdalen Coll. 217, fol. 341-367 ; Balliol Coll. 63, fol. 112-132) ; des fragments en ont été édités par A. Little. On a encore une question De unitate formée (Assise 196, fol. 58 sq.). Il avait également soutenu des Quodlibets maintenant perdus.

Tout, Richard o/ Winchelsea, dans Diction, oj National Biographu ; R. Graham, W’inchelsey’s Register (Canterb. and York Society) ; A. Little-F. Pelster, Oxford theology and theologians, 1934, p. 103, 122 sq., 137-145, 377.

P. Glorieux.


WION (Arnold de), né à Douai le 13 mai 1554, prit l’habit monastique à l’abbaye bénédictine d’Ardenburg, près de Bruges ; mais par suite des troubles religieux des Pays-Bas. il dut passer en Italie, où il fut reçu, en 1577, dans la congrégation de Sainte-Justine de Padoue, dépendante de celle du Mont-Cassin. Il a dû mourir dans les premières années du JCVne siècle. Outre une Vita sancti tierardi et un Miliologe d> l’ordre de Saint-Benoît, qui a été réédité par (loin Ménard en 1629, il n composé, à la gloire do son ordre, le l.ir/num vltæ, iimamrntum ri drrtis Ecclr siæ, 2 vol. in-l". Venise, 1595, description bio-bibliographique des personnages illustres de l’ordre bénédictin. On y trouve en particulier, afl I. 1 1. rangés dans l’ordre alphabétique de leurs sièges, les évoques en provenance de l’ordre.

i au mot Dunerulê (epiëcopiu) que l’auteur du Llgnum oitm fait mention de saint Malachie, un Irlandais d’abord moine de Bangor, puis archevêque d’Ar magh et qui, ayant démissionné vers 1 137, se contenta

du très modeste siège de Down, où il mourut le 2 novembre 1148. De l’activité littéraire de cet évêque Arnold de Wion sait seulement qu’il a écrit quelques opuscules, dont il n’a pu retrouver aucun « sinon une certaine prophétie relative aux souverains pontifes ; comme elle est brève, qu’elle n’a pas encore été imprimée, que beaucoup désirent la connaître, il l’ajoute » à la notice de Malachie. Suit une série de devises, toutes fort brèves et qui sont censées caractériser la personne ou le pontificat des papes depuis l’époque de Malachie jusqu’à la fin du monde. Il y a ainsi 1Il devises, à la dernière desquelles se rattache le petit développement qui suit : « Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siégera Pierre le Romain, qui paîtra ses ouailles en de multiples tribulations ; celles-ci passées, la cité aux sept collines sera détruite et le juge redoutable jugera son peuple. » Rien de plus bizarre que les diverses légendes attribuées aux papes successifs. En voici quelques-unes : n. 1, Ex castro Tiberis ; n. 9, Ex ansere custode ; n. 11, Sus in cribro ; n. 13, De schola exiel ; n. 46, Cubus de mixtione ; n. 56, De capra et albergo ; n. 72, Médium corpus pilarum. Et, pour prendre des exemples dans les derniers termes de la liste, à côté de devises qui présentent quelque sens : n. 102, Lumen in cœlo ; n. 103, Ignis ardens ; n. 106, Pastor angelicus, que d’autres qui constituent de véritables énigmes, ne seraient-ce que les trois dernières : n. 109, De medietate lunée (cf. n. 54, De modicitate lunœ) ; n. 110, De labore solis ; n. 111, De gloria olivee. Wion, d’ailleurs, en même temps que le texte de la prophétie, en donne une sorte de commentaire, juxtaposant à chacune des devises les noms des papes (et des antipapes), auxquels la devise est censée correspondre jusqu’à 1595. Le n. 1 est ainsi attribué à Célestin II (1113-1144), les n. 75-77 respectivement à Grégoire XIV (1590-1591), Innocent IX (1591) et Clément VIII (1592-1605). L’auteur prévient que ce travail d’adaptation et de commentaire n’est pas de lui, mais du dominicain Alphonse Ciacconius, l’auteur des Vilse et res gestee pontificum Romanorum et Romans Ecclesiee cardinatium. Des notes fort brèves justifient l’attribution à tel pape de telle devise. Après la date de 1595 on a été amené à prolonger indéfiniment le travail d’adaptation. C’est ainsi que l’on est arrivé aux indications relatives aux papes nos contemporains : n. 101, Crux de cruce (Pie IX) ; n. 102, Lumen in cœlo (Léon XIII) ; n. 103, Ignis ardens (Pie X) ; n. 101, Religio depopulata (Benoit XV) ; n. 105, Fides intrepida (Pie XI) ; n. 106, Pastor angelicus (Pie XII). Après quoi il ne reste plus jusqu’à Pierre le Romain que cinq termes.

Bien que l’authenticité de la prophétie ait été admise par bon nombre d’écrivains ecclésiastiques — on en trouvera rémunération exhaustive dans le livre de J. Maître — bien que la prédiction ait joui d’un vague crédit dans certains milieux romains, bien qu’elle continue, à chaque conclave, à retrouver un regain de célébrité, il serait bien hasardeux de lui accorder la moindre confiance. C’était, au xvii° siècle. le sentiment de Carrière. O. h". M., dans sa Chronologie des papes (1657) ; du bollandiste l’apebroch, Acta sanct.. Propyleum ad tornos Mail (I60.S), IP partie, app. I. éd. Palmé, p. 216*-217* ; du jésuite Cl. Ménestrier. dans sa Réfutation des prophéties faussement attribuées a saint Malachie. Paris. 1689. ("était, à la (in du xix" siècle, la conclusion d’A. Harnack dans un article de la Zeitschrift fur Kirchengesch., I. ni. 1879, p. 315321 ; d’A. Vacandard, dans la Reo. des quest. hist., nouv. série, t. viii, 1892, et l’on peut bien ajouter quc la massive défense de l’authenticité présentée par

.1. Maître constitue le meilleur réquisitoire contre celle

ci, tant y abondent les plus évidents paralogisme*.