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TERTULLIEN. ÉCRITS

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chrétiens remplissent villes, îles, châteaux, municipes, conseils, etc., ne laissant aux idolâtres que leurs temples, il commet une exagération manifeste. Ses railleries contre les dieux païens sont, de leur côté, un des lieux communs de l’apologétique. Mais sa plaidoirie est solidement construite et fortement organisée ; elle aurait été capable de faire impression sur des esprits loyaux, si elle avait été lue par ses destinataires. L’éclat du style, la puissance de la langue en font un des plus beaux monuments de la littérature chrétienne latine. L’Apologétique a été maintes fois éditée, traduite et commentée. Contentons-nous de rappeler ici les éditions de J.-E.-B. Mayor et A. Souter, Cambridge, 1917 ; de J. Waltzing et A. Severijns, Paris, 1929 ; de F.-G. Glover, New-York, 1931 ; de J. Martin, Bonn, 1933. Parmi les problèmes nombreux qu’elle soulève, il faut rappeler celui de ses relations avec l’Octavius de Minucius Félix. Les ressemblances entre les deux ouvrages sont assez grandes pour qu’il soit permis d’affirmer la dépendance de l’un à l’égard de l’autre. Mais, parmi les critiques, les uns affirment la priorité de l’Octavius, tandis que d’autres soutiennent celle de l’Apologétique. Peut-être la question est-elle insoluble dans l’état actuel de nos connaissances.

5. De lestimonio animæ, P. L., t. i, col. 608-618 ; vers 197-200. — Tertullien reprend, pour le développer en six chapitres, un argument énoncé en passant dans l’Apologétique, c. xvii, celui qui est tiré du témoignage rendu au vrai Dieu par l’âme naturellement chrétienne. L’apologiste ne paraît d’ailleurs pas tirer de l’argument tout le parti possible et ses démonstrations semblent plutôt froides. Édition critique de YV.-A.-J. Scholte, Amsterdam, 1934.

6. Despectaculis, P. L., t.i, col. 627-662 ; vers 200.— L’auteur y condamne fortement, au nom des exigences de la morale chrétienne, tous les spectacles, aussi bien ceux du cirque que ceux de l’amphithéâtre. Il les déclare à la fois immoraux et entachés de paganisme. Édition critique de A. Boulenger, Paris, 1933.

7. De prsescriplione hæreticorum, P. L., t. ii, col. 1260 ; vers 200. — Quelle méthode faut-il employer pour combattre les hérétiques ? Tertullien s’efforce de répondre à la question en développant un argument général, susceptible d’être utilisé contre toutes les sectes. Les hérétiques, dit-il, prétendent corriger la règle de foi par les Écritures ; mais ils n’ont pas le droit d’agir ainsi, car les Écritures n’appartiennent qu’aux Églises fondées par les apôtres ou dérivées de celles-ci. Seules ces Églises peuvent, en vertu d’une possession ininterrompue, ou prescription, utiliser les Écritures ; et lorsque les hérétiques se présentent, elles ont le moyen de leur opposer cette prescription. La thèse exposée par Tertullien n’est pas nouvelle, car avant lui saint Irénée avait déjà développé l’argument de l’apostolicité des Églises authentiques. Mais le rhéteur carthaginois lui donne une forme originale en l’exposant selon les principes les plus certains du droit. Aussi son ouvrage présente-t-il une importance considérable pour l’histoire des controverses. Éditions critiques de P. de Labriolle, Paris, 1 907, et de J. Martin, Bonn, 1 930.

8. De oratione, P. L., t. i, col. 1149-1196 ; entre 200 et 206. — Excellent petit traité qui, après une explication détaillée du Pater, rappelle les dispositions, surtout morales, que l’on doit apporter à la prière et les effets bienfaisants qu’elle produit. Édition critique de R.-W. Muncey, Londres, 1926.

9. De baptismo, P. L., t. i, col. 1197-1224 ; vers 200206. — Ce traité est consacré à l’exposé des différents problèmes que soulève le sacrement de baptême : il parle successivement de la matière et des rites du baptême, de l’onction et de l’imposition des mains, de la nécessité et de l’unité du baptême, du ministre, du temps, du lieu de son administration. Avant de le

rédiger en latin, Tertullien avait déjà écrit en grec un ouvrage sur le même sujet. Éditions critiques de G. Rauschen, Bonn, 1916 ; ’j.-G.-Ph.Borlefîs, Leyde, 1931 ; A. d’Alès, Rome, 1933. Ces deux dernières éditions utilisent un manuscrit de Troyes, récemment découvert.

10. De patientia, P. L., 1. 1, col. 1249-1274 ; vers 200206. — Tertullien définit la patience : la disposition où doit être le chrétien de tout souffrir et de tout endurer pour Dieu. Il parle de cette vertu d’autant plus volontiers qu’il reconnaît ne pas la posséder lui-même et qu’il en sent le prix comme les malades celui de la santé.

11. De pœnilentia, P. L., t. ii, col. 979-1030 ; vers 200-206. — Cet ouvrage est des plus importants. Il traite d’abord de la vertu de pénitence ; puis de la pénitence qui prépare à la réception du baptême ; et finalement de la pénitence que l’Église offre une seule fois au baptisé coupable et repentant. Éditions critiques de P. de Labriolle, Paris, 1906, et de J.-G.-Ph. Borleffs, Leyde, 1932.

12. De cullu feminarum, P. L., t. i, col. 1304-1334 ; vers 200-206. — Tertullien consacre les deux livres de ce traité à parler de la toilette des femmes et à combattre les diverses formes de la coquetterie. Éditions critiques de J. Marra, Turin, 1927 ; W. Kok, Amsterdam, 1934.

13. Ad uxorem libri duo, P. L., t. i, col. 1274-1304 ; vers 200-206. — Tertullien s’adresse à sa femme pour lui recommander de ne jamais se remarier s’il vient à mourir. Il rappelle à cette occasion ses idées sur le mariage chrétien qui est indissoluble ; et, tout en acceptant les secondes noces, il ne cache pas qu’il les regarde comme une concession fâcheuse aux faiblesses humaines.

14. Adversus Hermogenem, P. L., t.n, col. 197-238. — Le peintre Hermogène était un gnostique, dualiste comme Marcion et il opposait Dieu à la matière éternelle. Tertullien réfute ses enseignements en rappelant que le monde a commencé, que Dieu en est le créateur et que la matière n’est pas mauvaise.

15. Adversus Judœos, P. L., t. ii, col. 597-642 ; vers 200-206. — Contre les Juifs, Tertullien démontre que la loi ancienne de la justice et de la vengeance doit céder la place à la nouvelle loi de l’amour qui a été prédite par les prophètes. Il semble bien que les six derniers chapitres sont un extrait du troisième livre Contre Marcion, transposés ici par un copiste postérieur.

16. De censu animse ; vers 200-205. — Cet ouvrage est perdu. Tertullien le cite à plusieurs reprises, Adv. Marc., ii, 9 ; De anima, i ; ni ; xxi ; xxii ; xxiv. Il l’avait écrit contre Hermogène, après le livre conservé qui réfutait déjà cet hérétique.

17. De fato ; vers 200-205. — Ouvrage perdu, connu par le De anima, xx. Il est possible que l’Ambrosiaster, dans la question 115 des Quæsliones Veteris et Novi Testamenti, l’ait utilisé et que nous ayons ainsi un moyen de connaître son contenu.

18. Adversus apelleiacos, ouvrage perdu, cité De carne Christi, xui ; vers 200-206. — Tertullien y réfutait les opinions du marcionite Apelle, dont Eusèbe nous a conservé le souvenir.

19. De paradiso ; vers 200-206. — Ouvrage perdu, cité De anima, lv, et Adv. Marc., v, 12.

20. De spe fldelium ; vers 205-206. — Ouvrage perdu cité Adv. Marc, iii, 24. Les livres De spe fidelium et De paradiso avaient été transcrits dans le manuscrit d’Agobard. Les pages qui les renfermaient ont depuis longtemps disparu.

Période semi-montaniste.

21. De virginibus velandis,

P. L., t. ii, col. 888-914 ; vers 206. — Un écrit sur le même sujet avait été rédigé en grec. Tertullien