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TRENTE. LE CONCILE DE PIE IV, XXII* SESSION


les charges et revenus d’une église ruinée et irréparable ; les autres églises endommagées seront réparées ; 8. L'évêque visitera chaque année les monastères en commende dans lesquels n’est pas en vigueur l’observance régulière ainsi que les bénéfices curiaux et non curiaux, séculiers et réguliers ; 9. Les collecteurs d’aumônes seront supprimés quant à la fonction et quant au nom ; les Ordinaires sont chargés de publier les indulgences et autres grâces spirituelles et deux membres du chapitre seront désignés pour recevoir les aumônes. Tr. fr. du texte dans Michel, p. 420-424.

4° Autour de la xxiie session (17 septembre 1562). — L’opposition étant désarmée par l’attitude de Philippe II et la paix étant scellée entre Mantoue et Simonetta, le concile pouvait travailler rapidement. Mais les trente et un évêques qui avaient envoyé une adresse à Pie IV concernant le principe de la résidence attendaient toujours une réponse qui ne leur fut remise que le 19 juillet. Le pape les louait d’avoir plaidé selon leur conscience le droit divin ; mais il ne s’engageait pas et, une fois de plus, Visconti les engagea à laisser tomber cette controverse inutile et dangereuse. Les légats s’employèrent donc à faire avancer les discussions pour préparer le décret de la messe et celui sur la réforme. Au décret De sacrificio missee devait être annexé un décret sur les abus dans la célébration des saints mystères.

1. Préparation du décret De sacrificio missæ.

Une première délibération avait eu lieu en 1551-1552, voir col. 1445, et Messe, t. x, col. 1113-1118. La discussion reprise en juillet 1562, ne fut close que le 13 septembre, deux jours avant la xxii° session. Voir le développement des délibérations à Messe, col. 1118-1126.

2. Délibérations sur les abus.

Dans l’intervalle des délibérations dogmatiques, la commission de sept prélats nommés pour s’occuper des abus relatifs à la messe poursuivit sa tâche. Du 24 juillet au 17 septembre le décret fut préparé. Voir Messe, col. 1126-1127.

3. La question de l’usage du calice.

Cette question avait été reprise par les Impériaux dès le 19 juillet et le pape désirait que le concile satisfit sur ce point l’empereur. L'évêque de Funfkirchen et l’archevêque de Prague insistèrent également à plusieurs reprises. Le 22 août, Mantoue soumit la proposition à l’assemblée, plaida la cause de l’empereur et fit lire un projet de décret sur lequel les Pères auraient à donner leur avis pour le 28. L'évêque de Funfkirchen sollicitait la concession pour tout l’empire. Mais jusqu’où s'étendait l’empire ? Il précisa qu’il s’agissait des pays de langue allemande, en y enclavant les États héréditaires. Aussitôt les Espagnols réclamèrent une exception pour la Germanie inférieure, où régnait leur maître. Le concile était d’autant plus embarrassé que les Impériaux menaçaient de se retirer si l’on ne concluait pas rapidement. La discussion, tiraillée en tous sens, se prolongea du 28 août au 6 septembre. Voir les détails de la controverse dans Conc. Trid.. t. viii, p. 786, 899-906 ; cf. Pastor, t. xv, p. 247, 252. Laynez, qui parla le 6 septembre, fut le seul qui fit avancer quelque peu la question, sans toutefois fixer la majorité. Conc. Trid., i. v i 1 1, p. 878-898. En conclusion « le son long exposé, il déclara intangible le décret du concile de Constance, cf. Denz.-Hannw.. n. 626, qui Interdisait l’usage du calice, précisément parce que les Bohémiens l’avaient proclamé de droit divin. Ils avaient abusé de la concession que leur en avait faite le concile de Ilàle, n’avaient pas tenu leurs promesses et rempli les conditions posées à l’octroi du privilège. L’orateur apporta des faits précis qui iinpressionnei eut le concile. Les DOUX des Pères sont i un curieux monument des dispositions et des manières de voir qui divisaient alors l'Église enseignante, depuis un siècle et pins

que ce problème, qui nous semble aujourd’hui de peu

d’importance, passionnait, bouleversait même la chrétienté. Sur cent soixante-cinq Pères qui donnèrent leur avis, un certain nombre, de vingt à trente, pouvaient être considérés comme s’abstenant, soixante seulement se prononcèrent pour la concession et encore trente et un sous la réserve de laisser le pape juge en dernier ressort ; vingt-quatre étaient d’avis de retourner les pétitions à leurs auteurs ; quatorze, de les ajourner ; quarante-huit les repoussaient ; enfin dixiieuf admettaient celles de Bohême et de Hongrie seulement ». Richard, p. 719.

Ce résultat ne comportait qu’une conclusion : renvoyer l’affaire au pape. Pour consoler Draskoviè et l’ambassadeur de Thun, Mantoue présenta une formule de concession limitée ; mais, à la congrégation du 15 septembre, elle fut rejetée par 79 voix contre 69. On rédigea donc un décret de renvoi au pape, décret voté par 97 voix contre 37, 14 abstentions et une vingtaine d’absents.

4. La réforme.

Simonetta avait compulsé les projets de réforme soumis soit au bureau, soit au pape, les mémoires des Espagnols et des Portugais et celui de l’empereur. Cf. SuSta, p. 229. Il en tira un décret en quatorze chapitres qui portaient sur les questions les plus diverses : la vie cléricale, la gestion des diocèses, le service divin, les dispenses, la justice épiscopale, les œuvres pies et leur administration, etc. Les trois premiers chapitres furent abandonnés. Les onze autres furent examinés en congrégation générale le 1 er septembre. L’agitation habituelle pour empêcher la proclamation de la doctrine sous le prétexte de faire avancer la réforme, reprit alors de plus belle. Voir Richard, p. 724-728. Néanmoins la majorité tint bon et le 16 septembre la congrégation préparatoire adoptait rapidement, et par simple placet, le décret de réforme. Il offrait l’avantage d’ajouter quelques points aux règlements antérieurs, de compléter celui de la précédente session et entrait dans beaucoup de détails, ainsi qu’on peut en juger par une analyse même superficielle.

5. La XXTle session. — Elle s’ouvrit le jeudi 17 septembre, à sept heures, avec cent quatre-vingl-troi ; Pères, neuf ambassadeurs et trente-quatre théologiens. Le décret dogmatique souleva quelques réserves au sujet du can. 2 de la part de six évêques seulement. Cinq Pères formulèrent leurs réserves sur les chapitres de réforme. Quant au décret sur le calice, trente-quatre refusèrent leur placet et une dizaine apportèrent des restrictions.

a) Le décret dogmatique. — Il comporte un prologue et huit chapitres, un préambule aux canons et neuf canons. Le sens des chapitres et des canons, sinon toujours le texte complet, avec le commentaire approprié, a été donné à Messe, col. 1128-1139. Texte intégral dans Conc. Trid., t. viii, p. 959-963 ; avec tr. fr. dans Michel, p. 440-456.

b) Le décret « De observandis et vitandis in celebratione missse ». — Les passages importants et leur commentaire à Messe, col. 1139-11 11. Texte intégral dans Conc. Trid., p. 962-963 ; avec tr. fr. dans Michel, p. 456 159.

c) Le décret super petitione concessionis calicis », très bref, ne fait que reprendre les deux questions qui avalent été posées, pour en renvoyer la solution au pape. Texte d : ms Conc. Trid., p. 968 ; avec tr. fr. dans Michel, p. 465 166.

d) Le décret de réforme. — Il comprenait, avons nous dit, onze chapitres : 1. Le premier. Intitulé " règles

portées sur la vie et l’honnêteté des clercs », leur Lndl

que les vertus ; i pratiquer, les fautes a éviter, les dan « ers i) fuir, ainsi que les sanctions don ! les Ordinaucs doivent frapper les délinquant s ; 2. Quelles conditions sociales et <. i n < 1 1 1 ( 1 1..s, , ni requises elleI. 1rs candidat s