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TRENTE. LE CONCILE A BOLOGNE, VIII^X* SESSIONS


pourvoira les églises de vicaires idoines, leur assignant une portion suffisante des revenus ; 6. Quelles unions de bénéfices peuvent être considérées comme licites ?

7. Les bénéfices unis feront l’objet d’une visite de l’Ordinaire, la charge d'âme sera exercée par des vicaires même perpétuels avec un revenu suffisant ;

8. Réparation des églises et soin des âmes ; 9. Obligation de consacrer les sujets promus aux églises majeures ; 10. Les chapitres sede vacante ne pourront, avant un an, accorder de lettres dimissoriales ; 11. Les facultés pour être promus aux ordres par un évêque autre que l'évêque propre ne seront délivrées que pour de justes causes ; 12. Cette faculté ne vaut que pour une année ; 13. Aucune promotion ne doit être faite sans examen préalable et approbation de l’Ordinaire ; 14. Quelles causes civiles des religieux exempts peuvent être portées au tribunal épiscopal ? 15. Les Ordinaires auront soin que les hôpitaux et œuvres pies, même dirigés par des exempts, soient fidèlement et consciencieusement administrés. Texte latin, Conc. Trid., t. v, p. 997 ; tr. fr. dans Michel, p. 232-236.

Transfert du concile à Bologne.

l.La VIIIe session (Il mars 1547). — La tension entre Paul III,

vieillard usé de près de quatre-vingts ans, et CharlesQuint se manifestait de plus en plus et s’orientait vers une rupture. Les partisans des Habsbourg entretenaient le désarroi dans le concile ; on parlait de suspension, de transfert, de congé. Les évêquss se plaignaient de la rigueur de l’hiver. On soupçonnait del Monte souffrant d’avoir demandé et obtenu un successeur. Une épidémie de taches pestilentielles, survenue lors de la vii « session, acheva d'ébranler les imaginations. Plusieurs Pères demandèrent leur congé. Sur l’avis des médecins, le légat premier-président pria les Pères d’exprimer leur sentiment en toute liberté (9 mars). Les Espagnols déclarèrent ne pas vouloir quitter Trente. Le Il mars se tint une session extraordinaire, qui compte pour la viii 1 du concile et del Monte fit présenter un décret prorogeant à Bologne la session déjà fixée au 21 avril. Conc. Trid., t. v, p. 1025. Pour que le transfert fût canoniquement valable, il fallait les deux tiers des voix. Or, sur cinquante présents, en dehors des légats, trente-sept seulement acceptaient le transfert sans réserve. Après s'être consulté avec Cervini, del Monte fit lire le bref du 22 février 1515 autorisant les légats à prononcer le transfert de Irur propre autorité. Ceux-ci en avertirent Farnèse et le li ndi main cinquante-cinq Pères se mettaient en route, quatorze d< m< nrant à Trente.

Ce transfert, auquel, après des hésitations, Paul III se rallia, eut le don d’exciter la colère de CharlesQuint. Pour l’instant, il se contenta d’enjoindre aux évoques ses sujets de ne pas s'éloigner de Trente. Les quelques Français restèrent en route à Ferrare. D’autres hésitèrent. Arrivés à Bologne (22 et 26 mars), les légats groupaient un peu plus de trente évêques, auxquels vinrent se joindre les évêques de Fiesole et de Porto. Les efforts tentés, d’une part par Paul III, d’autre part par les légats pour en amener d’autres, demeurèrent sans grand résultat. L’ambassadeur de Charles-Quint, Diego Hurtado de Mendoza, se présenta devant le pape, lui apportant une protestation juridique de l’empereur contre l’assemblée de Bologne avec l, i menace à peine déguisée d’un concile national ; promettant néanmoins, au nom de Charles-Quint, que les evèqucs de Trente viendraient à Bologne d’où les Pères devraient retourner tous ensemble à leur an( ienne résidence.

2. La IX* session (21 avril 1517) el les travaux du

concile. — Le jeudi 21 avril 1547, les l’eres se réunis ii —y compris les légats et les officiera du concile,

mbléc était de quarante-cinq membres -- pour

tenu la ix « session. On y lut simplement un décret de

DtCT. DE Tlll'." !.. CATIIOL.

prorogation de la session pour le 2 juin suivant, jeudi dans l’octave de la Pentecôte. Puis le concile se remit au travail.

Travail de théologiens. Le 26 avril, del Monte proposa dix erreurs des luthériens sur les trois derniers sacrements : quatre sur l’ordre, deux sur l’extrêmeonction, quatre sur le mariage. Les théologiens les discutèrent du 29 avril au 7 mai. Le 9 mai, le même cardinal-président présenta aux Pères sept canons sur l’eucharistie, tirésdes dernières délibérations de Trente. Cervini annonçait un huitième canon touchant la communion sous une seule espèce. L’examen commença le 12 devant vingt-neuf Pères. Après examen des avis, le 17, Cervini arrêta le 29 une nouvelle rédaction, à laquelle Bonucci, général des servites, fit une réserve. Cette réserve fut écartée le 31 ; puis on laissa dormir l’esquisse dans les archives. Diaire de Massanlli, Conc. Trid., t. i, p. 629-044.

3. La Xe session (2 juin 1547) : continuation des travaux. — Session quelque peu agitée : les légats y proposèrent la prorogation au 15 septembre : « L’assemblée reprendrait son programme en partie double. L’eucharistie est terminée ; si le concile ne voulait pas aborder la communion sous les deux espèces et les mariages clandestins, il pourrait passer à la pénitence. Pour la réforme, il restait les abns sur la résidence, ceux qui venaient des princes et de la pluralité des bénéfices. »

Le 5 juin, del Monte soumettait aux prélats une minute de huit canons sur la pénitence ; il l’avait discutée avec les trois jésuites présents, Salmeron, Laynez et Le Jay, et avec le dominicain Pierre-Paul d’Arezzo. Il fit approuver le choix de sept commissaires pour la réforme ; et, pendant que, du 10 au 15 juin, le concile s’occupait des premiers articles, les commissaires signalaient une foule d’abus sur les sacrements et abordaient la question du cumul des charges d'âmes.

Le 15 juin, en présentant les dernières observations sur la pénitence, Cervini apportait un article de plus : la confession orale est-elle obligatoire de droit divin ? Il en résulta une discussion prolongée devant les prélats théologiens et même en congrégation générale. Le 19 juin, un autre débat s’engagea sur le point de savoir si le désir de se confesser au plus tôt assurait la contrition suffisante pour la rémission des péchés. Le même jour, le bureau fit remettre aux théologiens mineurs quatre doutes sur le purgatoire et sept sur les indulgences. Les discussions s’engagèrent à ce sujet le 23 et se poursuivirent de longues heures. Les jours suivants, Cervini et Massarclli complétaient la pénitence par trois nouveaux chapitres, en tout dix, qui firent l’objet d’une double délibération des théologiens majeurs et mineurs. Les légats leur soumirent aussi deux autres cas : Le confesseur absout-il ou déclare-t-il absous ? Quelle est la nature de la vraie contrition ? Le Il juillet, l’accord était fait entre tous. Tous ces détails dans le Diaire de Massarclli. Conc. Trid., t. i, I>. 1, 11-672.

Malgré les chaleurs le travail se poursuivait, quoiqu’au ralenti. Les canonistes furent appelés à discuter sur los abus des sacrements et Massarclli nous les présente au 20 juillet occupés au baptême et à la confirmation. Les événements de dehors, qui menaçaient l’existence même du concile, ne suspendirent p : > travaux. Nous passons sur ces événements qui déterminèrent, le 14 septembre, la prorogation sine die du concile.

Avant de se séparer définitivement, les Pères firent encore de bonne besogne. L’archevêque di Matera déposait, le 26 Juillet, on pr emè u rapport nu la pluralité des bénéfices incompatibles. On projetai ! aussi un plan de groupement des abus mu les vu n-ments. Le

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