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TRADITION. PAPES ET CONCILES


ut manus Mis imponatur in pœnitentiam. Denz.-Bannw. , n. 46 ; Cavallera, Thésaurus, n. 125.

2° Saint Denys (259-268). — Dans sa lettre contre les trithéistes et les sabelliens, Denys invoque à deux reprises la croyance traditionnelle de l’Église. Il défend la « monarchie divine », qui est « l’enseignement très vénérable de l’Église de Dieu », et il conclut en affirmant que son exposé dogmatique sauvegarde à la fois et la trinité des personnes et tô aytov xrjpuyfxa tïjç u.ova.pyLaç. Denz.-Bannw., n. 48, 51 ; Cav., n. 513, 515.

3° Saint Jules I" (337-352). — Ce pape rappelle aux orientaux la coutume, ë80ç, de recourir au Siège de Rome en cas de difficulté. Et il déclare qu’une manière différente d’agir s’écarte de ce qui a été établi par saint Paul et transmis par les Pères. Epist. ad Antiochenos (341), Cav., n. 337.

4° Saint Damase (366-384). — Dans une première lettre, Damase affirme sa confiance en la foi chrétienne, « parce qu’elle est fondée sur la doctrine des apôtres », cette foi, qui ne se sépare en rien de l’enseignement des Pères, quæ a constitutis Patrum nulla ratione dissentit. Epist., i, ad Illyricos (vers 372). — Une seconde lettre, sur l’apollinariste Timothée, exhorte les destinataires à tenir « la foi reçue des apôtres », et surtout celle « qu’ont promulguée par écrit les Pères du concile de Nicée ». Celui qui se proclame chrétien doit tenir « l’enseignement qui vient des apôtres » (cf. Gal., i, 9). Epist., vu (vers 378), Cav., n. 126, a, b ; P. L., t. xiii, col. 349 B, 369 C.

5° Saint Sirice (384-397). — Sirice exige qu’il n’y ait qu’une foi et une tradition. « La discipline apostolique demande aux évêques catholiques une seule confession de foi. S’il n’y a qu’une foi, une seule tradition doit s’affirmer et, s’il n’y a qu’une tradition, toutes les Églises doivent accepter la même discipline. » Epist., x, ad gallos episc. (c’est le c. vi des actes du synode romain), c. iii, n. 9 ; cf. Epist., vi, n. 5 (après 384) : « Il n’y a qu’une foi, fondée sur la tradition, établissant la concorde parfaite de tous dans le Christ et dans les observances qui viennent des apôtres. » — C’est encore en s’appuyant sur Gal., i, 9, comme Damase, que Sirice rejette de l’Église les hérétiques qui proposaient des enseignements différents de ceux de la foi reçue. Epist., vii, n. 4, sur Jovinien (vers 390), Cav., n. 127, a, b, c ; P. L., t. xiii, col. 1188 A, 1166 B, 1171 A.

6° Saint Innocent I er (401-417). — Il loue les évêques africains du concile de Carthage d’avoir été fidèles à l’antique tradition de recourir au Siège romain, antiquæ traditionis exempta servantes ; tradition qu’il place ensuite au nombre des « institutions des Pères », s’inspirant d’une doctrine non humaine, mais divine. Epist., xxix (27 janv. 417), Cav., n. 341, b ; Denz.-Bannw. , n. 100. Dans sa lettre à Décentius, il invoque pareillement les instituta ecclesiastica ut sunt a beatis apostolis tradita et parle du scandale provoqué dans le peuple par l’abandon de « traditions apostoliques ». N. 1. Plus loin, n. 2, il rappelle que la pratique transmise à l’Église romaine par Pierre le prince des apôtres, pratique conservée jusqu’à ce jour, doit être fidèlement observée par tous. Epist., xxv (19 mars 416), Cav., n. 341, a ; Denz.-Bannw., n. 98. Voir également : Epist., xxx (24 janv. 417), où Innocent parle de la règle antique que tout l’univers conserve en union avec Home, n. 2 ; Epist., xxxvii.où il félicite Félix, évêque de Nocéra, de garder les observances anciennes, instituta majorum, et de recourir au pape en cas de doute, n. 1, Cavallera, n. 341, c, d.

7° Saint Zosime (417-418). — Sa lettre aux évêques africains est bien connue. Bile commence par déclarer que « la tradition des l’cres a accordé au Siège apos toiique une autorité telle que personne n’ose en discuter les jugements i. BptU., xii (21 mars 418), n. 1, enz.-Bannw., n. 109 ; Cav., n. 342. On trouve égale ment un appel aux statuta et aux décréta des Pères dans la lettre Multa contra (29 sept. 417) aux évêques de la province de Vienne. Cav., n. 128.

8° Saint Boni face (418-422). — Ses différentes lettres insistent sur la primauté d’enseignement et de gouvernement que la tradition reconnaît à l’Église de Rome. Pour n’être pas nouveau, cet enseignement s’affirme ici d’une manière plus expresse et marque l’aspect formel — le magistère — de la tradition. Cf. Epist., iv (419), à Rufus, n. 1 ; xiii (Il mars 422), au même, n. 1 ; xiv (Il mars 422) aux évêques de Thessalie, n. 1 ; xv (Il mars 422) à Rufus et aux autres évêques, n. 1 et surtout n. 6. En ce dernier passage, le pape invoque les exemples d’Athanase, de Pierre d’Alexandrie, de Mélèce, de Flavien, de Nectaire et des évêques orientaux sous Innocent I er. Cette accumulation de noms marque bien l’évolution déjà signalée, col. 1286 : la preuve patristique prend corps dans la preuve de tradition. Cav., n. 343, a, b, c, d ; P. L., t. xx, col. 760, 774, 777, 779. L’autorité du siège romain s’affirme, désormais, au nom de la tradition apostolique, avec toute la force désirable. Voir Infaillibilité du pape, t. vii, col. 1664 (que l’on complétera par ces indications).

9° Saint Célestin Ie’(422-432) et le Concile d’Éphèse (431). — C’est donc très naturellement que Célestin invoque l’autcrité apostolique pour conférer à Cyrille d’Alexandrie le pouvoir de régler, en un premier moment, l’affaire de Nestorius. Epist., xi (Il août 430), n. 1, P. L., t. l, col. 459, 463 B, et que le légat romain, Philippe, déclare à la sess. m du concile d’Éphèse, que « sans aucun doute possible et depuis toujours, il est reconnu que le bienheureux Pierre, prince et chef des apôtres, colonne de la foi et fondement de l’Église catholique, a reçu du Seigneur Jésus les clefs du royaume des cieux ; qu’il vit jusqu’aujourd’hui en la personne de ses successeurs et exerce par eux son jugement ». Denz.-Bannw., n. 112 ; Cav., n. 344 b. Déclaration reprise au concile du Vatican, Denz.-Bannw., n. 1824 ; Cav., n. 317. — Dans sa lettre du Il août 430 à Nestorius, Célestin invoque, pour engager l’évêque à rétracter son erreur, la foi traditionnelle de l’Église romaine et de l’Église d’Alexandrie, mais encore celle de la « sainte Église de la grande ville de Constantinople ». N. 1, P. L., t. L, col. 469. De son côté, après la condamnation, le concile porte la décision qu’ « il n’est permis à personne de proférer, ou écrire, ou composer une foi différente de celle qui a été définie par les saints Pères réunis à Nicée et assistés de l’Esprit-Saint ». Denz.-Bannw., n. 125 ; Cav., n. 215.

A la même époque, l’Occident était agité par les controverses pélagiennes. Célestin s’employa à les dirimer. Sous son nom nous est parvenu un recueil rassemblant les décisions des pontifes romains qui l’avaient précédé et celles du concile plénicr de Carthage. L’auteur de cet Indiculus de gratia Dei (Prosper ) déclare tout d’abord rechercher la pensée des chefs de l’Église romaine touchant l’hérésie cont raire au dogme de la grâce, puis vouloir y ajouter les décisions des conciles africains, décisions que le Siège apostolique a faites siennes en les approuvant. C. m. Ayant rappelé les déclarations d’Innocent I effet de Zosime, ainsi que les décrets du concile de Carthage, c. iv-x, l’auteur déclare que les rites employés universellement dans l’RgHlfi et qui nous viennent des apûtrcs dans le monde entier, doivent être considérés comme exprimant la foi à tenir : Legem credendi les stalnit tupplieandt Nouvelle forme de l’argument de tradition, qui y fait entrer la liturgie. Denz.-Mannw.. n. 129 I 12. Cav., n. 815. Quel que soit son auteur, l’Indiculus est du ve siècle et date des années qui suivirent la mort de Célestin. Voir l’art. Semi-Pélaoiens, t. t. col. 1829 1830.