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TOLÈDE (CONCILES DE). CONFESSIONS DE FOI


d’une essence, d’une vertu, d’une puissance unique et d’une unique nature ; substance de la divinité, en laquelle on discerne les personnes inséparables, mais sans distinction possible dans l’essence, discrétion inseparabilitcr personis, indiscretam essentialiter substantiam deilatis, créatrice de toute créature. Le Père (est) inengendré, incréé, source et origine de toute la divinité ; le Fils est engendré, non créé, par le Père, sans commencement, en dehors du temps et avant toute créature. Le Père n’a jamais existé sans le Fils et jamais le Fils sans le Père. Et cependant le Fils est Dieu, de Dieu le Père ; et le Père n’est pas Dieu de Dieu le Fils : Père du Fils, il n’est pas Dieu du Fils (c’est-à-dire tirant sa divinité du Fils, Pater Filii, non Deus de Filio). Ce Fils du Père et Dieu par le Père est en tout coégal au Père, vrai Dieu de vrai Dieu. Le Saint-Esprit n’est ni engendré, ni créé ; mais il procède du Père et du Fils, Esprit de l’un et de l’autre. Et (les trois) sont substantiellement un, parce que seul il (l’Esprit) procède de l’un et de l’autre. Dans cette Trinité, l’unité de la substance est telle qu’elle exclut la pluralité et conserve l’égalité (des personnes) ; elle n’est pas moindre en chacune qu’elle n’est en toutes, et elle n’est pas plus grande en toutes qu’en chacune.

De ces trois personnes de la divinité, nous confessons que, pour la rédemption du genre humain et pour payer la dette des fautes, dette que nous avons contractée tant originellement par la désobéissance d’Adam que par notre libre arbitre, seul le Fils est sorti de sa (vie) mystérieuse et secrète (près) du Père et s’est uni un homme, hominem assumpsisse, sans péché, (conçu) de la sainte (et) toujours vierge Marie ; et le même Fils de Dieu le Père est devenu le Fils de l’homme, Dieu parfait et homme parfait, en sorte que rHomme-Dieu était un Christ en deux natures mais un en sa personne. Ainsi un quatrième ne s’ajoute pas à la Trinité, ce qui aurait eu lieu si le Christ avait été constitué en deux personnes. Par là, le Fils, inséparable du Père et du Saint-Esprit, en est distinct par sa personne et, de l’homme qu’il a pris, (il est distinct) par sa nature. De môme, avec ce même homme, il est un par la personne et, avec le Père et l’Esprit-Saint, il est un par la nature. Et Notre-Seigneur Jésus-Christ étant, comme nous l’avons dit, de deux natures et d’une seule personne, dans la forme de sa divinité, est l’égal du Père ; dans sa forme d’esclave, est inférieur au Père… Toute la Trinité a coopéré à la formation de l’homme pris par le Fils, car les œuvres de la Trinité sont inséparables ; seul cependant (le Fils) a uni cet homme à sa personne en ce qu’elle a de singulier et non dans l’unité de la nature divine ; il l’a élevé à ce qui est propre au Fils et non à ce qui est commun à la Trinité…

Ainsi donc, ce Seigneur Jésus-Christ, envoyé par le Père, prenant ce qu’il n’était pas, sans abandonner ce qu’il était, inviolable en ce qui lui est propre, mais mortel dans ce qu’il tient de nous, est venu en ce monde pour sauver les pécheurs. ..

Le reste-dvi symbole est une paraphrase des articles concernant la mort, la résurrection du Sauveur, notre propre résurrection avec le jugement qui en sera la suite et dans lequel le Christ donnera aux justes leur récompense, aux impies leur peine. Est mentionnée aussi l’Église catholique, corps du Christ, sine macula in opère, aine, ruga in fuie, appelée à régner sans fin aVeC son chef. La profession de foi se termine par la conclusion dont le Quicumque a fourni un pn mier spécimen : « Telle est la foi qui purifie lis cœurs, qui exthpe les hérésies ; c’est en cette foi que toute l’Église est dé)a placée dans 1< royaume céleste et c’est de cette fol qu’elle tire tout’sa glofn dans le siècle présent ; et il n’y a pas de s : iiut < n une autre foi. »

Bn comparant cette profession de foi avec éellé du IV concile, on constatera qu’elle en est un heureux développement. Lés mêmes Idées maîtresse » s’y retrouvent, aveè les mêmes formules essentielles. Toutefols, aux formules initiale s. la thëolOgii ::déjà, ajouté il explications qui. pour demeufeT dans la ligne strictement dogmatique, n’en constituent pas moins un progrès doctrinal marqué. Les rapport’du Père au Fils, du Fils au Père, du Saint-F.sprit aux deux premières p< r onnes préTudrnl à la doctrine des relation’, qu’on trouvera exprimée plu nettement élans h-symbole élu p concile.

Le dogme de l’incarnation est ici présenté, comme au IVe concile, par la formule de Vhomo assumptus. Il s’agit, de toute évidence, non d’un homme déjà constitué, mais de l’humanité que le Verbe s’est unie, à l’instant même où elle était conçue. Sur la formule homo assumptus, voir l’étude, publiée sous ce titre, par A. Gaude !, dans Rev. des se. rel. de Strasbourg, 1937, p. 64-90 ; 214-234, et 1938, p. 45-71 ; 201-217.

Avec insistance, le symbole rappelle que le Christ, Dieu et homme, se distingue des deux autres personnes divines par la personne et qu’en lui ce n’est pas la personne, mais la nature qui distingue Dieu et l’homme. On notera aussi un progrès doctrinal dans la distinction entre la cause efficiente de l’incarnation (la Trinité tout entière, l’action des trois personnes étant commune au Père, au Fils et au Saint-Esprit), et le principe formel de l’union hypostatique, la personne du Verbe qui seule s’est unie l’humanité en Jésus. La théologie scolastique aura à recueillir ces indications pour les systématiser.

5° Le VIP concile n’a pas de symbole ; mais Mansi annexe à ce concile deux symboles qu’il attribue à un concile de Tolède auquel on ne peut assigner de date certaine. Cf. Conc, t. x, col. 775-776. Une des deux professions de foi n’est d’ailleurs que la reproduction du symbole de Nicée. L’autre en est une paraphrase, dans laquelle on retrouve quelques-unes des formules signalées dans la profession de foi précédente, avec çà et là quelques expressions nouvelles.

Après la confession de foi aux trois personnes, on affirme que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont, non trois, mais « un seul Dieu, seul, mais non solitaire ». Pe>ur marquer que le Fils procède du Père et s’en distingue, tout en étant de la même substance, le symbole paraphrase le Deum de Deo, lumen de lumine de Nicée : Perfectum de perfecto, totum a Mo, plénum a pleno. Chose extraordinaire, la procession du Saint-Esprit a Pâtre et a Filio n’est pas indiquée, ce qui serait de’nature à jeter quelque doute sur l’attribution de ce symbole à un concile espagnol du vii c siècle. Mais, par contre, on lit des expressions auxquelles les conciles précédents nous ont habitués : tout ce que le Père a d’être est passé dans le Fils sans que, pour autant, le Pèr> ait abandonné de la plénitude’de sa divinité ; — le’Fils est descendu du ciel pour notre salut, sans pour autant cesser d’être présent dans le ciel ; — en naissant de l’Esprit-Saint et de la Vierge-, le Verbe f : >it chair n’a rien abandonné d>' ce qu’il était, n’a éprouvé aucun changement ; mais, demeurant Dieu, il est né homme, homme véritable, fait d’os, de chair, de sang, avec des sens et une âme. Il n’est pas question de Vhomo assumptus.

0° La profession de foi de Nicée-Constantinople est adoptée par plusieurs conciles qui s’en contentent : le VHP. cf. Mansi, t. x, col. 1210 ; le XIP, t. xi, ee.I 1027 ; le XIIP, ibid., col. 1002 ; le XV », t.xii, cOl. 10 ; le XVIP. ibid., col. 96. Trois conciles n’ont aucun profession de’foi, les IXe, Xe et XIV".

Le symbole du XI’concile.

Le XP concile a

laissé une longue profession de foi : des symboles élaborés élans les conciles de Tolède, elle est la plus Célèbre. On pe>ut la considérer comme reflétant l’en seignement eïu magistère infaillible’sur la Trinité et l’incarnation. C’. symbole a une’valeur dogmatique incontestable* Vote Symboli s, t. xiv, col. 2938-2939. Neeus en avons donné wvx iele’-c générait dans le même’article, col. 2933. Le texte latin el : ie>s Peu/ l’.annw.. n. 275-287. En voie-i le’résumé, quelques p.r r scntlels e-t un bief commentaire. Nou ii.ii eie.i is la numérotation d< Dchzinget.

î i i symbole eieimte par l’expoe général dp mystère ! ele-la Trinité (n. 275) On > r. trouvi plus p !, !

lière-nunt les formules du VI* concill Dans la sainte