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TIMOTHÉE Ie’. DOCTRINE


ment, éd. Braun, p. 35, trad., p. 22. L’exposé de Timothée sur la Trinité dans les lettres xxxiv, xxxv, p. 197-207 sq., trad., p. 131 sq., 141 sq., correspond à ce qui se trouve dans la controverse avec le calife, Woodbrooke Studies, t. ii, p. 22-26.

Les lettres xxxiii, xxxiv, xxxv traitent ex professo de christologie. Le P. Jugie en a réuni les principaux éléments, avec d’assez longues citations, dans un article spécial : De christologia Timothei I, p. 208-211. Timothée pense comme tous les nestoriens sur les points fondamentaux, enseignant que l’union de Dieu et de l’homme en Jésus est une « union de complaisance » ; il repousse, en conséquence, les expressions de « Mère de Dieu » et « Dieu a souffert », mais il emploie un certain nombre de formules d’apparence catholique, rejetées par les nestoriens rigides, par exemple : Caro Verbum fuit per unionem ; Jésus Deus est secundum naturam ; per unionem nomina transferuntur ad naturas : Deus homo, homo Deus fit et dicitur, etc. Jugie, p. 211. Bien qu’il soit respectueux, en général, des opinions de Théodore de Mopsueste et de Babaï, il arrive à Timothée de s’en séparer ; c’est ainsi qu’il exclut, contre Théodore, l’existence de la concupiscence en Jésus, lettre xxxiv, p. 176, trad., p. 120, tandis qu’il admet, contre Babaï, que Jésus eut, dès le sein de Marie et avant de parler, libre arbitre et scknee, celle-ci d’ailleurs capable de progrès, ibid., p. 201, trad., p. 137 ; cf. Jugie, p. 211, n. 6-7. L’expression Christus homo servus, qu’emploient Théodore, Nestorius et Narsaï, lui répugne ; pour accommoder son sentiment aux paroles de ces illustres théologiens, Timothée distingue entre la nature humaine du Christ considérée en soi et l’hypostasc du Fils, lesquelles diffèrent comme l’universel et le singulier. L’appellation de serviteur se rapporte à la nature commune, non pas à l’hypostase de l’humanité de Notre-Seigneur. Lorsqu’il s’agit de cette hypostase de l’humanité, l’Écriture parle de « similitude de serviteur > ; elle n’est pas qualifiée directement de serviteur. Lettres xxxiv-xxxvi, passim, p. 156-264, trad., p. 106183. À quoi le P. Jugie fait observer que Théodore et Nestorius ignoraient la distinction, proposée par Babaï, entre la nature universelle et l’hypostase concrète et Individuelle. Op. cit., p. 210, n. 1.

Quand il s’agit de volonté et d’opération, Timothée parle comme s’il était monothélite ; il est monénergiste. En Jésus, il n’y a qu’une opération en dehors de ci’qui se rapporte à la nature ou à l’hypostase, nulle part il n’y a en lui de dualité. Mais il s’agit d’un accord de deux êtres voulants, dont l’un est subordonné à l’autre, comme l’instrument de musique au musicien. Jugie, p. 216-218.

Sur le motif de l’incarnation, Timothée professe l’opinion de la rénovation universelle, commun.’chez Us disciples de Théodore. Le monde est comme créé n deux temps : Adam, étant mortel, était logique-Otent soumi à la corruption et au péché ; le Christ est venu pour renouveler l’univers et le sauver de la servitude. Jugie, p. 222.

I. ; i l< ttre n est un traité sur l’âme ; on y trouve nombre d’enseignements intéressants, du point de vue philosophique autant que du point de vue théologique. Y parlant des anges, Timothée dit qui eeux-ci, créés dans ce monde ei avec ce monde, acquièrent leurs connaissances par la considération de l’univen. i’. 1 1 iq, , trad., p. 27 sq. L’âme est décrite suivant les principe s d< ta philosophie arl itotélicii nnc : subi innée Incorporelle et intelligible, subsistante et immort’I 1. qui se manifi t’par son activité, vivifiant le corps et

le guidant i : il lonnelll ment. liée an corps de telle façon qu ans l’un ou l’autre il n’y a pas d’Iiouim, acquérant toutes se connaissance ! an moyen des sens, de

ntle qæ l’àm de son eorps n’a pa’I'

connaissances actuelles. P. 35-75, trad., p. 21-47. En conséquence de cette doctrine, Timothée pense que les âmes des trépassés sont jusqu’à la fin du monde dans une sorte de sommeil, dans lequel leur raison et leur volonté n’agissent point, tout en subsistant en eux virtuellement. La mort est le silence de l’âme, le repos de ses facultés et de ses activités. Lettres ii, xiv, xxxvi, p. 50-56, 112-114, 262, trad., p. 32-35, 74 sq., 181. L’âme n’est créée par Dieu que quand l’embryon est suffisamment formé, quarante jours après la conception ; d’où la formule, identique à celle de Babaï, que le Verbe s’est uni immédiatement à la chair de l’embryon formé dans le sein de Marie, dès l’instant de l’annonciation, mais à l’âme quarante jours plus tard.

Timothée reconnaît la nécessité de la grâce pour commencer et parachever toute œuvre bonne : Deus est initium, médium et perfectio omnium præstanlium operum. Lettre vi, p. 85, trad., p. 55. Il enseigne la satisfaction vicaire, lettre xxxiv, p. 202 sq., trad., p. 138 sq., recommande la vénération des reliques des saints. Lettre xxxvi, p. 261-264, trad., p. 181-183.

Sur le baptême, Timothée a toute une lettre à Salomon, évêque de Hëdatâ, avec un appendice, p. 3-34, trad., p. 1-21. Il y enseigne le caractère ineffaçable du baptême, p. 16 sq., trad., p. 8 sq. Le baptême est invalide, non seulement s’il est administré par quelqu’un qui n’est pas chrétien, mais encore si celui qui l’administre n’est pas prêtre, ou si le prêtre qui l’administre a une foi défectueuse sur ce qu’il y a d’essentiel dans les mystères de la Trinité et de l’incarnation, comme serait de nier la divinité du Christ (Simon le Magicien, Mani, Marcion), ou sa divinité (Paul de Samosate, Photin, Marcel d’Ancyre), parce que, dans la bouche de tels hérétiques, la forme du baptême n’a plus son véritable sens. Ceux qui errent seulement sur le mode par lequel s’effectue l’union baptisent validement. P. 9-12, trad., p. 4-6.

La foi de Timothée sur l’eucharistie est correcte : » Nous croyons que le pain de froment, après la consécration, est le corps du Christ. » Lettre xxxiii, p. 175, trad., p. 119. Le sacrifice de la messe profite à tous, vivants et morts, mais nous saurons seulement à la résurrection des morts la mesure du profit obtenu. Un chapitre entier est consacré à cette question dans la lettre ii, p. 56-58, trad.. p. 35 sq. Le sacrifice de la messe obtient aux âmes dis trépassés une mitigation de leurs peines, mais non une expiation totale. Ibid., p. 57 sq., trad., p. 36.

L’Église nestorienne, après avoir professé l’indissolubilité du mariage, devint de plus en plus large en matière de divorce. Timothée admet cinq causes, en plus de l’adultère proprement dit, qui autorisent la rupture du lien conjugal : la fornication spirituelle par l’apostasie ou la pratique de la magie (q. xxxvi, 3°) ; la profession monastique des deux conjoints, avec consentement mutuel, ou une simple révolution commune aux deux époux de vouloir garder la chasteté (q. xxxvi, 1°) ; l’abandon de l’épouse par le mari, avec persistance dans cet abandon, après une invilat ion à mener la vie commune (q. xxx) ; l’absence d’un conjoint pendant trois ans oonsécutifs sans donner de nouvelles (q. xxix, xxxi, xxxii) ; une maladie grave cachée par un conjoint et découverte parl’uutri avant la consommation du mariage (q. xxxiv). J. I.abourt, op. cit., p. 61-70.

Sur la primauté pontificale, Timothée exprime une

théorie singulière, dans la lettit xxvi a Mâianzëkâ,

évéque de Nlnhte, p. 148*150, trad., p. 100102. I 1 a quatre patriarcats, comme il y a quatri Qeuvea para

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