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THÉODORE LE TARENNESIOTE 298

Cozza-Luzi. dans Mai’, Nova Patrum bibliolheca, t. vin a, Rome, 1871, 277 numéros, pour lesquels manque toute division en livres. Cette masse imposante de près de six cents lettres nous donne-t-elle toute la correspondance de Théodore ? On ne saurait le dire. En tout état de cause, cet ensemble constitue une source des plus importantes pour la connaissance d’une époque fort troublée de l’histoire byzantine, une grande partie des lettres ayant trait à la controverse mœchianiste et au second iconoclasme. Il ne s’agit pas seulement des arguments divers mis en œuvre, de part et d’autre, dans ces deux conjonctures ; bien des détails historiques inédits s’y rencontrent qui jettent un jour très abondant sur beaucoup de points. Un autre intérêt de cette correspondance est de nous révéler l’âme de Théodore, la façon dont il réagit personnellement aux misères qui l’accablent, la charité avec laquelle il sait encourager et fortifier dans leurs épreuves ceux qui, comme lui, sont persécutés. Il y a là, dit Ehrhard, de vraies perles de l’épistolographie byzantine. On y voit éclater aussi les deux sentiments qui ont été les ressorts de toute l’activité du Studite : l’amour passionné pour l’indépendance de l’Église qui le dresse contre tout ce qui a apparence de césaro-papisme et par ailleurs son désir ardent de l’harmonie entre l’Orient et l’Occident, sous l’égide de Rome. Nous avons signalé ci-dessus, col. 290 et 292, les lettres adressées par Théodore au Siège apostolique. Plût à Dieu qu’ils eussent été nombreux sur le Bosphore, ceux qu’inspiraient de telles pensées ! Les événements n’auraient pas pris la tournure que l’on sait.

4° Com/tositions poétiques. — K. Krumbacher a attiré l’attention sur le talent poétique de Théodore et fait remarquer qu’il est l’un des maîtres de l’épigrammatique byzantine. Entre Georges Pisidès (voir son art., t. xii, col. 2130 sq.) et les poètes du xe siècle. Théodore est presque le seul poète qui compte. Tout spécialement il a rendu vie à ce genre de l’épigramme dont ont rafl’olé les Byzantins et dont V Anthologie nous est un si précieux témoin. On trouvera dans P. G., col. 1780-1812 une série de petits poèmes lambiques, généralement de 10 à 12 vers, qui décrivent, dans le genre un peu précieux qui reste de règle, la vie monastique, chacun des officiers du couvent se trouvant caractérisé par une courte pièce, depuis l’higoumène jusqu’au cellerier et au portier ; de ces compositions plusieurs se rapportent aux saintes images ; on y retrouve, ramasser en quelques vers bien frappés, la doctrine de l’auteur sur la question. I.a dernière épi gramme du recueil, n. 12 1, a été composée en l’honneur de notre Studite par l’un de ses admirateurs.

Oui re ces Ïambes ont éi é publiées aussi par l’itra, Analecta sacra, i. i. in7<>. p. 336-380, des poésies ecclésiastiques, spécialement des hymnes en l’honneur des patriarches Paul, Euthyme, Éphrem, Les > canons ». sorles de séquences, se trouveront dans P. G., col. I7°)7 l7xo. Toutefois le Canon victorialis qui célèbre le triomphe des saintes images paraît bien avoir été

compose-après 844 ; il ne saurai ! donc èlre l’œuvre de Théodore le Studite, en dépit de son litre : lIoî-/)jxa toO àylou [IaTpoc. 0eo8<bpou toû Y.-’iuHi-’, ^.

I.’î.i m s. Le rassemblement des ouvres de Théodore, commencé par Baronluf, qui dans les Annale » eccle-I i donné lion nombre <ie lettres. a été continué par sirmond (au t. < des Opéra omnla publié en 1096 par J. « le l.i Daune). Les mauristes eu préparaient une édition qui n’a pas vu le jour. A. Mal avait annoncé son Intention de compléter te, travaux antérieurs et il a fourni en effet des pièces Importantes aux t. (1849) et vi (1853) de la Nova Patrum bibliolheca. Ce travail d’édition s été continué par J. Cozza au i. vin de ii même collection (1871 1 et pal Cozza Luzl au t. i iixss). D’autres publications ultérieures ont complété ou oorrigi œllet-ci. De ci chef le rassemblement fait dans P, G., i. m i. est fort Incomplet.

Les catéchèses.

Pendant longtemps la Petite catéchèse

n’a été connue que dans la traduction latine du chanoine J. Livinejus († 1599), publiée à Anvers en 1602 et qui est passée dans les diverses Bibliothecte Patrum, puis dans P. G., op. cit., col. 509-688. Cozza-Luzi l’a donnée au complet en grec dans Nova Pat. biblioth., t. ix a, assez médiocrement d’ailleurs ; sensiblement à la même date le moine Zacharie la publiait à Hermupolis (Syrie) ; en 1891 enfin l’abbé Auvray en donnait une édition critique : Theodori Studitm parva catechesis, Paris, avec une introduction sur la vie et l’œuvre de Théodore par A. Tougard.

De la Grande catéchèse, que La Baune connaissait déjà comme divisée en trois parties et dont Fabricius et Harles avaient fourni une description très complète (et. P. G., t. cit., col. 21-45), Cozza-Luzi, ibid., t. ix b, a donné 77 pièces ; A. Papadopoulos-Kérameus a publié Toû ôutou ©eoSuipou tgv Uto’jSitov [ieYaXïi x.<xt7))(ï]T ! XY), fleêXtov oij’ipov, Saint-Pétersbourg, 1904, qui comprend 124 sermons.

Les discours spirituels.

Le rassemblement a été lait

par Migne, t. cit., col. 688-901, qui a joint à neuf discours publiés par Mai, Nova Patr. bibl., t. v et vi, deux pièces fournies par les bollandistes (saint Platon, Acta sanct., avril, t. i ; saint Arsène, juillet, t. iv), une publiée par Fabricius {Bibl. (jreeca, t. xii) et une donnée par Gretzer (De crucc Christi, t. n).

Ascetica.

 La plus grande partie a été publiée par

A. Mai’, ibid., t. v, d’où elle est passée dans P. G.

Écrits polémiques.

La partie la plus importante a été

rassemblée par Sirmond (resp. J. de la Baune) : Les trois Antirrhétiques ; la Refutalio carminum iconomachorum ; les Problemata ; les Capilaseptem ; l’Epistola ad Pïatonem.

Correspondance.

Les 1. 1 et II ont été publiés d’abord

par.J. de la Baune ; Cozza-Luzi en a donné 277 autres au t. viii a de la Nova Patrum bibliotlieca. Une édition vraiment scientifique de cette correspondance serait bien désirable.

Compositions poétiques.

Les « Ïambes » avaient déjà

été publiés par Sirmond (reproduits dans P. G., col. 17801812) ; Pitra, au t. i des Analecta sacra (1876), consacres aux poètes sacrés de l’Église grecque, a donné, p. 336-380, un certain nombre de cantiques de Théodore. Les deux Canons » publiés dans P. G, col. 1757-1780, ont été empruntés l’un à Gretzer, op. cit., t. iii, l’autre à Baronius.

II. Travaux.

- 1° Notices littéraires. — Il y a toujours Intérêt a consulter les notices anciennes : Préface de Sirmond, au t. v des Œuvres complètes ; G. Cave, Jlist. litt., t. ii, p. 8 sq. ; Oudin, Comment., t. ii, p. SI sq. ; P. Ceillicr, llisl. gin, des auteurs ecclés., t. xviii (P" éd.), p. 489 sq. ; L. Allatius, Diatriba de Theodoris, dans Mai, Nova l’air. bibl., t. vi, p. 158 ; mais tout particulièrement la notice de Fabricius, complétée par Harles, Bibliotheca greeca, f. x, p. 134-474 (reproduite dans P. G., t. xcix, col. 9-50). Plus récente la notice de A. Ehrhard, dans Krumbacher, Gesch. der bgzant. Litteratur, p. 147-151, el de Krumbacher lui-même, ibid., p. 712-715.

Notices historiques.

Tous les historiens de l’iconn-Clasme

font une place plus ou moins considérable n l’Inodore, voir ari. Iconoclasme, t. vii, col. 594-595 ; ajouter aux travaux modernes, G. Ostrogorsky, Studien tur Gesch, des bgzant. Btlderstreites, Brestau, 1925. Pour la querelle « mœchianiste > se reporter a l’art. Méthode de Constantin oei.i., t. x, col. 1600, et compléter par les Indications fournies par Y. di’iimel. dans Les Régestes des actes du patriarcat de Constantiiwple, faSC. 2, 1936, note des p. 60-62. Pour un

exposé synthétique, voir É. Amann, dans Fllche-Martin, Histoire de l’Église, t. VI, p. 165-173 ; p. 229-216.

Il y a de nombreuses monographies sur Théodore ; citons

au moins : C. Thomas, Theodor von Studien and sein Zeilalter, OsnabrUck, 1892 ; A. Schneider, I)rr ht. TheodOT l’un

Studion, Munster, 1900 ; E. Marin, Saint Théodore

826), l’a ris, 1’.loi ;  ; drossu, Suint Théodore, si m temps, sa vie. sis irnnrrs fin russe), Kiev, 1907 ; A. -P. I InbmklousUij,

Saint Théodore, higoumine du Stoudion (en russe », 2 vol.,

Odessa, 1913-191 I.

Le P. Van der Vont, bollandlste, a donné plusieurs études de détail dans Analecta bollandiana, 1913, p. 27-62 ; 230-235 ; 139-447 ; 191 1, p. 31-52 ; elles oui été utilisées dans le présent article ; éludes de détail aussi dans Êchot d’Orient, 191 1, 1021. 1926. 1937.

I M.

17. THÉODORE LE TABÉNNÉSIOTE

(ive siècle) succéda a saint Pacôme dans le gouverne ment des communautés mon a si iques fondées par celui-ci, u témoignage de Gennade, Dr vir, III.. n. 8. P, L