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THÉODORE LE STUDITE. ÉCRITS


saintes icônes. Pour ingénieuse qu’elle fût, cette tentative échoua. En une réunion préliminaire, les évoques et higoumènes iconodoules déclarèrent qu’il leur était impossible d’assister à un concile où figureraient des hérétiques. À cette intransigeance on reconnaît le caractère passionné de Théodore. Plus encore le retrouve-t-on dans cette affirmation du manifeste rédigé par les orthodoxes et qui est transmis dans la correspondance du Sludile : « S’il reste dans la pensée du basileus un point qui n’ait pas été résolu de manière pertinente par le patriarche (il s’agit de Nicéphore toujours déposé), il n’a qu’à le soumettre au jugement de l’ancienne Rome, selon que le déclare la tradition. » Epist., II, lxxxvi, col. 1332 A.

Michel, pour le moment du moins, n’était pas décidé à entrer dans cette voie. L’intransigeance de Théodore eut comme conséquence que le Stoudion ne put rouvrir ses portes. La communauté ne laissa pas néanmoins de se reconstituer en des asiles successifs, à Crescent, sur le golfe de Nicomédie, puis à Saint-Tryphon, puis dans l’île de Prinkipo. Ces changements de résidence él aient en relation avec la révolte de Thomas, qui s’était fait proclamer empereur en Anatolie et s’était posé en défenseur des saintes images. Il fallut plus de deux ans pour que Michel vînt à boul de ce concurrent et l’on comprend les suspicions dont ces événements chargèrent les iconodoules trop décides. Plusieurs d’entre eux l’apprirent à leurs dépens, lel Méthode de Khénnlaccos (le futur patriarche). Ici Euthyme, métropolite de Sardes. Théodore semble n’avoir éprouvé d’autre ennui que les changements de résidence imposés à sa communauté et à lui-même. Quand eut pris fin L’échauffourée de Thomas, il ne semble pas que le Sacré Palais se soit trop ému de l’active propagande en faveur de l’orthodoxie que continuait par écrit le vieil bigoumène, ni qu’il ail pris ombrage des multiples visites qui défilaient dans sa cellule de moine. Aussi bien c’était le moment où Michel s’efforçait d’obtenir, par l’intermédiaire de Louis le Pieux, une réconciliation avec Rome dans la question des saintes images. Cette curieuse tentative, on l’Église gallicane voulut se porter médiatrice entre l’iconoclasme fougueux de certains et les abus trop réels du culte des saintes images, se place eu 825. Pour le déiail voir L. Aniann. dans l’iicln Martin, Histoire <ie l’Église, t. vi. p. 236-240. Elle ne paraît pas avoii

laissé de I tares dans la correspondance du Sludile.

Quand il mourut. le 1 1 novembre <si>t>, Théodore n’avait pas entrevu encore l’aube de la victoire, qui I an Ici ail encore dix-huil ans. C’est a Prinkipo qu’il mourut, et a Prinkipo qu’il fut enterré ; voir sur ce point, qui est contesté, Van der Vorst dans Analecla bolland., 1913, p. 35 si|.’i" Discussions posthumes autour de Théodore. — Quand, après le règne de Théophile (829-842), liés dur aux iconophiles, la paix fut enfin rendue à l’Église byzantine, on 1 1 ansféi a jolennellemi ni au couvent du Stoudion, où la communauté avait pu rentrei. les reli de l héodore (26 Janvier 844). L’initial Ive de cette glorification posthume revenait au patriarche, Mé thnde, qui, en 843, avait été substitué a Jean II,

obstine dans l’einur iconoelasl e. le Sloudion néanmoins ne tard i pa tirer en lutte avec le titulaire de Constantinople. lie, de ses luttes pour l’ortho doxie, tii i de ses mari j i s et des ses confesseurs) le clan mis n’admettait aucune compromission

eux qui, a un moment ou à l’autn. avaient cédé aux pression îles. D’ailleurs le concile

de 843, présidi pai Méthode, s’était montré lui aussi

miséricorde à l’endroit de prélats Iconoclastes, tout au moins des récidiv Isl E (.i umel. op. I IL, n. 122, Poui comblei l< s vides fait s dans la hiérarchie pai leur déposition on m pourrait faire appel aux prétn - ou

aux clercs compromis dans l’iconoclasme. Cette clause ne rendait pas aisé le recrutement du nouvel épiscopat ; pour reformer les cadres de son Église, Méthode fut amené à faire des choix qui furent violemment critiqués. Voir art. Méthode de Constantinople, t. x, col. 1600 sq. Au Stoudion la vieille querelle faite jadis aux patriarches Taraise et Nicéphore se réveillait. Méthode crut pouvoir procéder par la manière forte. Une sentence synodale menaça d’anathème et de catathème (exécration) les Studites, s’ils refusaient d’anal hémaliser les écrits de Théodore contre les deux patriarches en question. Grumel, op. cit., n. 429, 432. Finalement la peine fut prononcée. Ibid., n. 434. Sur quoi les moines de la capitale se divisèrent, les uns se ralliant autour du patriarcat, les autres se groupant autour du Stoudion. Les choses, heureusement, finirent par s’arranger. Dans une pièce qu’il faisait paraître peu de temps avant sa mort (14 juin 847), le patriarche déclarait pardonner à tous ceux qui l’avaient offensé personnellement. Quant à ceux qui avaient méprisé l’autorité patriarcale, il recommandait de les réadmettre à la communion et à leur rang dans le clergé, s’ils analhématisaient les écrits de leur père Théodore contre Taraise et Nicéphore et revenaient sincèrement à l’Eglise. Grumel, op. cit., n. 436, où l’on trouvera la bibliographie de l’incident. Kn définitive, même après la mort de Théodore, l’esprit d’intransigeance qui durant sa vie avait mis l’higoumène en conflit avec les autorités de sou Église, produisait encore ses fruits amers. Mais cette rudesse de caractère, renforcée d’ailleurs par les méditations personnelles du saint, ne doit pas faire oublier les grands services rendus à l’Église par Théodore le Sludile. Ses biographes qui écrivent à une certaine distance des événements se sont efforcés de masquer les incidents pénibles de la vie de leur héros. Voir une courte dissertation sur le schisme des Studites, dans P. (L, I. cit., col. 1849-1 853. Nous pouvons faire comme eux et ne voir dans les saillies un peu vives de l’higoumène du Sloudion que la manifestation de son zèle pour la dignité et l’indépendance de l’Église.

II. Œuvre littéraire. - Elle est considérable ; le gros volume de la P. d. qui lui est consacré. I. xc.ix, est loin d’en donner une idée suffisante, de nombreux textes ayant clé publiés depuis. Avec A. Ehrhard ou peut répari il’les écrit s de la manièi c suivante :

1° Écrits ascétiques. Sous ce Min nous rangerons les ouvrages du Studite ordonnés à la formation religieuse de ses moines, dont il s’csl occupé avec un très grand zèle. Ces écrits oui été groupés de bonne heure et onl pendant longtemps été lus au Stoudion. Cf. Vita A. c. xxxvi sq.

I. Les deux séries de catéchèses. a) Sous le tilrede Petite catéchèse ont été rassemblées les conférences spirituelles que l’abbé adressait plusieurs fois par

semaine à sa communauté. Elles semblent n’avoir pas été rédigées entièrement, Ce que nous avons est un résumé recueilli sans iloule par les auditeurs. Yan der Vorst s’est efforcé de prouver que cet ensemble dale de la fin de la vie de l’héndoie (821 826). Cf. Anal, bolland., PHI. p. 31 52. Les diverses solennités de l’année liturgique, comme aussi les diverses circons tances soii ordinaires, soit extraordinaires de la vie du couvent fournissent a l’higoumène matière à réflexion sur lis principales vertus et les principaux devoirs île l’état monastique. Les scetlca de sain i Basile y sont mi, amplement ; i contribution, mais aussi l’Écriture et plus encore, peut être l’expérience personnelle de l’auteur. Longtemps connues seulement dans une Ira. lui lion latine | P. ( »., col. $09 688) conférences sont, r maintenant dans leur

langin dnale : édlt. Vuvray-Tougard, Theodorl

Studitse parva l’ai is. ih’.ii.