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    1. THÉODORE DE MOPSUESTE##


THÉODORE DE MOPSUESTE. ŒUVRES

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la paix de l'Église. Plus tard, pour dégager sa mémoire, ses défenseurs feront état des relations qu’il put avoir avec les docteurs les plus réputés de l’Orient. Facundus parle de ses bons rapports avec Théophile d’Alexandrie, op. cit., VIII, 5, col. 725 D ; avec Grégoire de Nazianze, ibid., VII, 7, col. 709 A. Qu’il ait connu ce dernier, c’est chose assurée, mais la lettre signalée comme lui ayant été adressée par le Théologien était, en fait, destinée à un autre Théodore, évêque de Tyane. Cf. Ve concile, act. v, dans Mansi, Concil., t. ix, col. 255. En tout état de cause il est certain que Théodore eut de bonnes relations avec saint Cyrille, qui en 412 avait remplacé Théophile sur le siège d’Alexandrie ; il lui dédia, en effet, son commentaire sur Job. Il n’empêche que, sitôt déclenchée l’affaire nestorienne, le nom de Théodore de Mopsueste fut jeté dans la mêlée théologique. Dès 431, à Éphèse, on avait condamné, mais sans prononcer son nom, une formule de foi que certains disaient provenir de lui. Mansi, Concil., t. iv, col. 1341 ; cf. Aclio Charisii, dans A. C. O., t. i, vol. 1. Peu après l’acte d’union de 433, qui aurait dû amener l’apaisement, Théodore est dénoncé comme l’un des pères du nestorianisme. Cf. art. Nestorius, col. 130. Le concile de Chalcédoine évita de le mettre en cause et entendit sans aucune manifestation d’hostilité les éloges qui étaient décernés à son action et à sa doctrine par la célèbre lettre d’Ibas. Mais, à partir de la fin du ve siècle, on discuta bruyamment sa personne et son œuvre littéraire. Les attaques vinrent d’abord du camp monophysite qui inscrivit parmi ses griefs contre Chalcédoine le fait que le « concile maudit » avait écouté sans sourciller les éloges donnés à Théodore par Ibas. Bientôt, pour retirer cette arme aux antichalcédoniens, les orthodoxes feront chorus avec les monophysites. Dans l’affaire des Trois-Chapitres, c’est surtout l'évêque de Mopsueste qui est compromis. C’est lui qui fournit à Justinien d’abord, au pape Vigile ensuite, la plus ample matière à condamnation. Ses écrits sont condamnés ; finalement, en dépit des efforts du pape Vigile, sa personne même est vouée à l’anathème. Sur tout ceci, voir l’art. Trois-Chapitres. C’est en Afrique seulement que son œuvre et sa mémoire trouvaient des défenseurs et ceci n’a pas été sans influence sur la conservation d’une partie de ses travaux. Il est juste d’ajouter que, dans le temps même où Théodore devenait la bête noire de l'Église d’empire, il commençait dans l'Église orientale, c’est-à-dire dans l'Église de l’Empire perse (si improprement appelée l'Église nestorienne), sa prodigieuse carrière. Bien vite il était promu au titre d’Interprète par excellence de l'Écriture (meja&kenat) et, faut-il ajouter, de théologien irréfragable, de la doctrine duquel il était interdit de s'écarter. Voir Nestorienne (Église), t. xi, col. 290. Et ceci encore explique que c’est dans cette Église que se retrouvent les renseignements les plus abondants sur l’activité littéraire du grand évêque de Mopsueste, que se découvrent peu à peu les textes les plus importants et les plus caractéristiques de son œuvre théologique.

II. ÉCRITS. - À la suite des condamnations qui l’ont frappée, l'œuvre littéraire de Théodore a partiellement disparu dans son texte original. À l’exception de quelques ouvrais conservés au complet, il n’en subsiste guère que des fragments sur l’authenticité desquels on n’est pas toujours au clair. Quelques traductions latines ou syriaques en restituent des parties Importantes, il convient donc d’abord de dresser le catalogue exact de l'œuvre entière que l’on fera suivre

d’un essai de datation ; de préciser ensuite ce qui nous île cette >UCCesslon, et sous quelle forme cela

nous est parvenu.

i" Recensement ri datation des œuvres de i héodore. —

1. 1rs cataloguée. — Deux historiens nestoriens ont

essayé de dresser le catalogue des écrits de Théodore : l’auteur anonyme de la Chronique de Séert, publiée en arabe avec traduction française par Mgr Dib, dans P. O., t. v, p. 289-291 (cette chronique est difficile à dater, ixe -xme s.) ; et Ébedjésu, métropolite de Tsoba (Nisibe), en 1318, texte dans J.-S. Assemani, Bibliotheca orientalis, t. ni a, p. 30 sq. Ces deux catalogues se recouvrent à peu près, celui de la Chronique de Séert étant plus embrouillé que l’autre ; pour plus de clarté nous distinguerons œuvres exégétiques et œuvres proprement théologiques. Nous donnons les numéros successifs d'Ébedjésu, en faisant suivre entre parenthèses et précédés d’une S les indications de la Chronique de Séert.

a) Œuvres exégétiques. — Ébedjésu signale des commentaires : sur la Genèse (S : Pentateuque) ; sur les Psaumes (S : David) ; sur les douze petits prophètes (S : idem) ; sur les livres de Samuel (S : Samuel et Cédron ?) ; sur Job (S : idem, mais à une autre place) ; sur l’Ecclésiaste (S : idem) ; sur Isaïe (omis par S) ; sur Ézéchiel, Jérémie et Daniel (S : idem et dans le même ordre) ; sur saint Matthieu (S : idem, mais ajoute saint Marc) ; sur Luc et Jean (S : idem) ; sur les Actes (S : idem) ; sur les épîtres paulines, dans l’ordre suivant : Rom., I et II Cor., Gal., Eph., Philipp., Col., I et IIThess., I et II Tim., Tit., PhD., Hebr. (S donne le même ordre, sauf pour la fin, où, par un lapsus évident, il écrit, après les deux aux Thessaloniciens : deux à Philémon et Hébreux, une à Timothée). — Les commentaires sur la Genèse (Commentum de creatura ?), les Psaumes, Job, Matthieu, Luc, Jean, les Actes et l'épître aux Hébreux sont signalés dans les actes du Ve concile, sess. iv. Mansi, Concil., t. ix, col. 202 sq.

b) Œuvres théologiques. — Ici il est plus difficile de faire converger les deux listes d'Ébedjésu et de la Chronique, les titres grecs ayant pu être rendus différemment de part et d’autre. Voici la liste d’Ebedjésu avec les titres qui nous paraissent y correspondre dans S : De sacramentis ou De mysteriis (S : explication de la messe) ; De fide (S : explication du symbole de Nicée) ; De sacerdolio (S : Du sacerdoce) ; De Spiritu sancto (S : De l’Esprit saint) ; De incarnationc advenus apollinarislas et anomœos (S : sur l’humanité de Notre-Seigneur) ; Adversus Eunomium (S : réfutation d’Eunome) ; Adversus asserentes peccatum in natura inststere (S : réfutation de ceux qui prétendent que le péché est inné dans la nature) ; Adversus magiam (S : réfutation des mages) ; Ad monachos (pas dans S) ; De obscura locutionc (pas dans.S') ; De perfeclione operum (S : sur la parfaite direction'?) ; Adversus nllegoricos libri quinque (S : contre ceux qui ne voient dans la lecture des Livres que le côté parabolique) ; Pro Basilio (pas dans S) ; De assumente et assumpto (S : réfutation d’Apollinaire) ; Liber margaritarum (S : des lettres appelées « perles » ; un livre dans lequel il réfutait tout innovateur, qu’il remplit d’excellentes choses, il l’appela le « livre des perles) ; De legislatione (rien dans.S qui puisse correspondre). S signale de plus une Explication de la doctrine d’Arius et une Lettre adressée à un renégat ; s’agirait-il de VEpistola <id Theodorum lapsum, ci-dessus col. 2 (">, mise par erreur au compte de Théodore au lieu de l'être à celui de Chrysostome, ou de la Responsio Theodon lapai ? — De ces divers ouvrages le ° concile signale ; Ylntrr pretatio symboli niceent ad baptlzandos, qui correspond certainement air Dr ftde ; le De incarnattone ; on Contra Apolltnarem et eynuetatlas, qu’il y a toul lieu d’iden

lifici avec le Dr rissunirnle ri MSUmptO. Si le Coinmm liiin de erraluru rr’cst pas rur commentaire exégétique sur la Genèse, ne pourrait-on l’identifier à ['Adversus magiam ?

2. Identification des ouvrage » signalée. Pour les commentaires de l'Écriture, il ne saurait y avoir de