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THANNER (MATTHIAS) — THÉANDRIQUE (OPÉRATION)


tatis ». — Sept traités mystiques de la vénérable Baptiste Vernacia traduits de l’italien en latin. — La vie de sainte Catherine de Ricci, dominicaine de Prato, trad. latine du texte italien du P. Guido. — La vie de sainte Marie-Madeleine de Pazzi par Vincent Puccini, trad. latine et trad. allemande. — La vie de la bienheureuse Osanna de Mantoue, trad. en latin et en allemand. — Trad. latine de La vie et la doctrine de la sœur Elisabeth von Eicken, dominicaine. — Trad. du latin en allemand de La vie et les révélations de sainte Gertrude. — Trad. allemande du Pré spirituel de Sophronius. — Méditations sur la passion, en allemand, composées par un anonyme, revues et corrigées par dom Thanner. — Vie de la bienheureuse Dorothée de Dantzick, tirée des mémoires de son confesseur, en latin et en allemand. — Un traité allemand Sur l’éternelle séparation de l’âme avec Dieu. — Un traité allemand Sur l’amour de Dieu envers les hommes. — Enfin un autre traité aussi en allemand Sur l’aveuglement des hommes dans les principales questions de la vie spirituelle.

Voir la préface du tome viii de la Bibliotheca ascetica du R. P. dom Bernard Pez.

S. Autore.

    1. THÉANDRIQUE (OPÉRATION)##


THÉANDRIQUE (OPÉRATION). — Cette expression a été employée pour désigner l’opération du Christ, considéré dans l’état de l’union de ses deux natures. Elle a pour auteur le pseudo-Denys : « Pour parler en bref, dit celui-ci, disons que le Christ n’était pas un homme, non certes qu’il n’ait pas été homme, mais parce que, né des hommes, il surpasse les autres hommes et que vraiment il a été fait homme au-dessus de l’homme, lui lui, d’ailleurs, Dieu n’accomplissait pas les choses divines comme Dieu et l’homme, les choses humaines comme homme, mais Jésus agissait comme Dieu incarné, nous présentant ainsi une sorte d’opération nouvelle, l’opération théandrique, àXK’àvSpcoOévfOÇ 0eoû, xoavy ; v -riva tyjv 0eav8piX7]v èvépYet-av T)u.ïv Tt£TCoXiTeuu.évoç. » Epist., iv, ad Gaium, P. G., t. iii, col. 1072.

L’expression ŒavSpixr) èvépyeia, de saveur monophysite, n’a cependant pas ici de signification bien déterminée. Prudence, sans doute, de la part de celui qui l’employa. Mais, à la suite des controverses monothélites, elle acquerra, au concile du Latran de 649, un sens catholique qui désormais lui donnera droit de cité dans la théologie orthodoxe. C’est cette évolution qu’il nous faut retracer. I. Avant Martin I er. II. Le concile de 649 et les doctrines théologiques postérieures.

I. Avant Mari in I er.

Les origines lointaines.


On sait comment saint Cyrille d’Alexandrie attaqua les doctrines nestoriennes. Les formules employées par lui n’étaient pas toutes très heureuses. Nous n’en retiendrons que deux qui ont trait au présent sujet et sous lesquelles devaient s’abriter plus tard les tenants du monénergisme.

La première concerne l’état du Christ dans l’union da ileux natures. Pensant recueillir d’Athanase une formule eu réalité apollinariste, Cyrille avait proclamé que, dans le Christ, après l’union des deux na turcs, il existait pûaçùm< ; TOÙ0£oùA6youæaapxa>pivY). I ormule bien ambiguë, dont, au siècle suivant, Léonce de Byzance pourra donner trois interprétations connues : celle des apollinaristes, affirmant qu’après l’union il n’y a plus en réalité qu’une nature par une de transformation réciproque, analogue à celle que suliii l’airain devenant statue ; celle des eut) chiens, admettant un changement dans la nature humaine, analogue à celui de l’eau liquide devenant glace ; enfin l’interprétation catholique Indiquant qu’à la nature du Verbe s’est ajoutée la nature hu malne.’. « /<// « triginla, contra Severum, c. xvii, P. (, .. i i kxxvi b, col. 1905 CD.

Tour désigner l’opération du Verbe Incarné, Cyrille

avait employé aussi une formule peu heureuse. C’est à propos de la résurrection de la fille de Jaïre : « Quand le Christ la ressuscita, il dit : « Fille, lève-toi », et il lui prit la main. Il lui rendit ainsi la vie, comme Dieu, par son commandement tout-puissant, comme homme, par le contact de sa chair sainte. Il montre par là la similitude et l’unité de l’opération de l’un et de l’autre, pioev te xal auyyevî) &’àp.(poïv STuSeîxviiat, ttjv évépysiav. » In Joannem (vi, 54), t. IV, P. G., t. lxxiii, col. 577 CD. Dans la pensée de Cyrille, il ne saurait être question d’unité numérique et spécifique entre l’opéiation du Verbe-Dieu et l’opération du Verbe fait homme, interprétation formellement exclue par Cyrille lui-même, Thésaurus, assert. 32, P. G., t. lxxv, col. 453 BC. Chaque opération garde son caractère propre, comme chaque nature son activité propre, tout comme le charbon rendu incandescent par le feu ne doit cependant pas être identifié avec le feu. Scholia de incarnalione Unigeniti, 9, De carbone, ibid., col. 1377 D-1380 B. L’expression piav évépysiav devrait donc être entendue dans le sens d’union plutôt que dans le sens d’unité.

2° La doctrine catholique de la dualité d’opérations dans le Verbe incarné. — La doctrine scripturairc sur ce point a été exposée à l’art. Jésus-Christ, t. viii, col. 1 160 sq. Tant que l’hérésie monothélite ne s’affirme pas, les Pères se contentent de rappeler qu’en Jésus-Christ coexistent les deux natures douées d’activité. Il suffira de renvoyer ici à saint Athanase, Cont. arianos, orat. iii, 31-34 ; 56-57 ; Ad Serapionem, epist. iv, n. 14 ; De incarnalione ci contra arianos, n. 21, P. G., t. xxvi, col. 389-396 ; 440-444 ; 656-657 A ; 1021 C ; à saint Grégoire de Nazianze, Oral., xxx, n. 12 ; xxxviii, n. 15, P. G., t. xxxvi, col. 117 C-120 B ; 328 ; à saint Jean Chrysostome, Contra anomœos de consubstantiali, hom. vil, n. 6, P. G., t. xlviii, col. 765-766 ; De vidua duo obola conjerenlc, dans Diekamp, Doctrina Patriim, c. xv, 1, p. 91-92.

Mais les exagérations monophysites s’abritant sous l’autorité de Cyrille d’Alexandrie devaient amener l’Église à foimuler une doctrine plus explicite sur la dualité de natures et, partant, d’opérations dans le Christ. Celle précision fut apportée par le tome de Léon qui tout d’abord rappelle la dualité des natures, l’une et l’autre s’unissant sans changement : Celui qui est vrai Dieu est aussi vrai homme ; et il n’y a en cette unité aucun mensonge, car elle est formée du rapprochement de l’humilité de l’homme et de la grandeur de Dieu. Dieu n’a pas été changé par sa miséricorde ; ainsi l’humanité n’a pas été absorbée par la majesté divine. » Voir le texte complet à l’art. Hypostatique (Union), t. vii, col. 480. Le document pontifical va plus loin encore et affirme expressément la dualité des opérations dans le Christ : Chacune des deux natures fait, en union avec l’autre, ce qui lui est propre : ainsi le Verbe opère ce qui est du Verbe, et la chair exécute ce cpii est de la chair ». /(L, ibid. Le concile de Chalcédoinc fut plus réservé dans s ; i profession de foi. Sans parler explicitement des opérations, il affirma simplement qu’il faut confesser un seul et incine Christ Jésus, lils unique, que nous reconnaissons Être <’ii deux natures. s ; ms qu’il y ail confusion, ni transformation, ni division, ni séparation entre elles : car la différence des deux natures n’est nullement supprimée par leur union ; toul au contraire, les Mttributs de chaque nature sont sauvegardés et subsistent

en une seule personne et en une seule h postasc… »

Voir le lexte complet à l’art, Chalcédoinb (Concile de), t. ii, col. 2195. L’affirmation des deux opérations est ici bien adoucie et l’on se contente d’affirmer la persistance des propriétés, ffCi>Ço(l£v7)C. 8è u£XAOV ttjÇ UMt /jtoç èxoiTépaç poatuc, les évêques d’Illyrie et de Palestine ayant considérée que la formule de Léon