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THALASSIUS — THANNER (MATTHIAS)


Maxime avec le prêtre et higoumène du monastère romain de Sainte-Lucie de Renatis dit aussi des Arméniens, que nous trouvons à la n c session du Concile du Latran de 649 (Marsi, t. x, col. 903, 910). Cette opinion pourrait s’expliquer par l’ignorance de la Ai^yKjctç <|>u/G><peXY)ç chez les auteurs cités.

Les quatre centuries sont adressées à un prêtre Paul. Les initiales des pensées forment un acrostiche continu qui n’est autre que l’envoi. Les maximes sont remarquables de concision et presque uniformément composées de deux membres sensiblement égaux. Elles ne suivent pas d’ordre déterminé. L’auteur insiste surtout sur la purification qui prélude à l’apathie : rectification du concupiscible par la charité, de l’irascible par la tempérance (èyy.pireia.). Il n’en mentionne pas moins, à de nombreuses reprises, la deuxième phase de la vie spirituelle : prière pure et contemplation dont il connaît les degrés. Rien de neuf ; tout au plus un mémento fidèle des leitmotiv de la spiritualité monastique byzantine, qu’il s’agisse des étapes de. l’ascension spirituelle, de l’anthropologie ascétique et de tous les concepts fondamentaux. L’inspiration générale rattache la doctrine des Centuries à Maxime en de multiples passages, à Évagre, directement ou indirectement, en d’autres. On trouvera de nombreux exemples de ces dépendances dans l’étude de M. Viller, Aux sources de la spiritualité de saint Maxime, dans Revue d’ascétique et de mystique, t. xi, 1930, passim et surtout p. 262, 266, notes 199, 210. Chaque centurie s’achève sur des pensées de contenu dogmatique : incarnation, Dieu, Trinité. À juger par ce qui regarde l’incarnation, la compilation paraît antérieure à la crise monothélite dont il n’est pas soufflé mot. Sur la théologie des attributs divins et de la Trinité, l’auteur appartient à la ligne Denys-Maxime. Pour la procession du Saint-Esprit, pas la moindre mention d’un rôle du Fils. Thalassius (iv, 92, 94, 99) en reste strictement à la notion d’àpx^ et de 7rpo60Xeùç. Malgré l’absence de toute préoccupation polémique, le Stà toû Tloù est entièrement absent.

Édition princeps des Centuries par Fronton du Duc, Biblioth. Pair. gr. lat., t. ii, Paris, 1624, col. 1179 sq., reproduite par Gallandi, Vetcrum Patr. bibl., t. xiii, 1779, p. 323, puis par Migne, toc. cit. Ce texte appellerait quelques corrections, par exemple ïSca au lieu de Zia (n, 99), k(tzimç pour yvaxTcioç (iv, 61). Le Libellus ad l’heodosium imperatorem publié par Migne, t. xci, col. 1472, au compte de Thalassius appartient à un homonyme du Ve siècle (430), lecteur et moine ; cf. Fabricius, Bibliolheca grec, t. x, 1737, p. 167-168 (2° éd., t. xi, p. 112-114, P. G., t. xci, col. 14261427) ; A. Ehrhard dans K. Krumbacher, Geschiclite der byz. Literatur, 2e éd., 1897, p. 147.

J. GOUILLARD.

    1. THALOFER Valentin##


THALOFER Valentin, théologien allemand (1825-1891).— Né à Unterroth, près d’Ulm (Wurtemberg), le 21 janvier 1825, il prit le doctorat en théologie à Munich, par une thèse sur les sacrifices non sanglants du mosaïsme (1848), enseigna les sciences bibliques au lycée de Dillingen de 1850 à 1863 et devint à cette dernière date recteur du Georgianum de Munich et professeur de théologie pastorale à l’université. En 1876 il fut nommé doyen du chapitre cathédral d’Eichstàtt et finalement prévôt ; il enseignait en même temps la liturgie au séminaire de la ville ; il mourut le 17 septembre 1891, laissant le souvenir d’un bon prêtre en même temps que d’un professeur consciencieux. Directeur de VAugsburger Pastoralblalt (1860-1863), il fut aussi à la tête de la Bibliothèque des Pères dite de Kemplen, de 1869 à 1888, et donna à cette publication une vigoureuse impulsion. Voir ici Pères, t.xii, col. 1213. Son œuvre personnelle est principalement d’ordre exégétique (surtout une Erklàrung der Psalmen, 1857, nombreuses éditions, dont une encore en 1923), mais il faut citer : Die Opferlehre des Hebràer briefes und die katholische Lehre vom h. Messopjer, Dillingen, 1855, ouvrage repris et augmenté sous le titre Das Opfer des A. und S. Blindes, mit besonderer Rùcksichl auj den Hebrâerbriej und die katholische Messopferlehre exegetisch-dogmutisih gewûrdigt, Ratisbonne, 1870 ; son Handbuch der kalholisrhen Liturgie, Fribourg-en-B., 1883, complété par A. Schmid, 1893, 2e éd. par Eisenhofer, en 1912, est demeuré classique et a exercé une heureuse influence dans le sens du renouveau liturgique. On cite également ses Beitràge zur Geschichte des A/lermyslicismus und insbesondere des Irvingianismus im Bislhum Augsburg, Ratisbonne, 1857.

Allgemeine deutache Biographie, t. xxxvii, p. 646-648 ; Kirchenlexikon, t. xi, col. 1451-1453 ; monographie de A. Schmid, V. Thalojcr, eine Lebenskizze, Kumpten, 1892 ; Buchberger, Lexikon fur Théologie, t. x, col. 19-20.

É. Amann.
    1. THANNER Matthias##


THANNER Matthias, écrivain ascétique allemand et docteur en l’un et l’autre droit, se fit chartreux à Fribourg-en-Brisgau vers 1595 et remplit l’office de vicaire dans les chartreuses autrichiennes de Grennitz et Aggspach. Le chapitre général de 1648, en notifiant sa mort à l’ordre, déclara qu’il y avait vécu louablement plus de cinquante-deux ans. Dom M. Thanner a beaucoup écrit en latin et en allemand et la plupart de ses ouvrages approuvés pour être imprimés restèrent néanmoins inédits à cause des frais d’impression.

1. Yen. Calharinæ de Geweswiler, priorissæ Subtiliensis seu Unterlindensis, Ord. S. P. Dominici, Colmarise in Alsatia, De vitis primarum sororum monaslerii sui. Dom Matthias compléta cet ouvrage par l’appendice suivant : Appendix de vitis aliquot aliarum pietate prœstantium ejusdem ordinis virginume diversis mss codd. collecta, Molsheim, 1625, in-8°. M. Thanner avait traduit ce recueil en allemand et, au commencement du xviiie siècle, le bénédictin dom Bernard Pez promit d’imprimer (ou de réimprimer) cette traduction. Quoi qu’il en soit de cette promesse, le même dom Pez a publié l’ouvrage de la vénérable Mère C. de Geweswiler et plusieurs des Vies comprises dans l’appendice dans le t. vine de sa Bibliotheca asceiica imprimée à Ratisbonne. (Fleurs dominicaines ou les Mystiques d’Unterlinden à Colmar, par le vicomte de Bussierre, Paris, 1864, in-12, x-288 p. ; Fiori Domenicani ossia le Mistiche, etc., Florence, 1888, in-8°, 276 p.). — 2. Vita et doctrina beatæ Calharinæ Adornæ Genuensis, seraphicæ amatricis Dei. Ejusdem duo insignes traclatus : Dialogus et de purgatorio. Ex italico latine…, Fribourgen-Brisgau, 1626, in-8°, 4Il p. Les bollandistes ont loué cette traduction et, dans leurs notes sur sainte Catherine de Gênes, l’ont citée plusieurs fois. Cf. Acta sanctorum, 15 septembre, Comment, ad Acta S. Calharinæ, n. 12, et pass. — 3. Vita et inslitutiones B. Catharinæ, Bononiensis virginis… ordinis S. Claræ, ex italica R. D. Christophori Mansueli de Monleclaro in lalinum conversa… Accessit concio Christophori Verrucchini capuc. de ejusdem B. Calharinæ excellentiis, Fribourg-en-Brisgau, 1628, in-8°, 274-186 p. — 4. Vallis humilitatis, seu vera et profunda humilitas nova methodo explicaia et sanctorum exemplis illuslrata, Fribourg-en-Brisgau, 1631 et 1639, in-8° ; Cologne, 1644, in-8°, 959 p. ; trad. allemande : Das Thaï der Demulh, durch Erkantniss seiner selbsten erklâret. Darinnen vorgestellet wird die weisse Thorheit und die ihorrichle Weisskeit, Dillingen, 1736, in-8°. — 5. Spirituales tractatus devotissimæ ac illuminatissimæ virginis Baptistæ Vernaciæ, Genuensis, canonicæ regularis : I. De vita spiriluali ; II. De cognitione Dei, a F. M. T… ex italico in lalinum vcrsi, Molsheim, 1628, in-8°.

Ouvrages inédits : Appendix de superbia qu’il avait préparé pour une édition in-4° de son « Vallis humili-