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TESTAMENT (ANCIEN)


lecture de l’Ancien Testament, un voile s’épaissit sur l’intelligence des Juifs. » II Cor., iii, 14.

L’épître aux Hébreux emploie dix-sept fois le terme SiocGrjxY) et dans le même sens que les épîtres proprement pauliniennes. C’est surtout le sens d’économie qui est au premier plan ; celle à laquelle se sont rattachés les convertis du judaïsme est une 81a0Y)X7) véa, Heb..xii, 24, une BLtxê^y.r, alôvioç, xiii, 20, qui garantit à ceux qui s’y rallient l’héritage éternel, ix, 15 ; aussi bien obtiennent-ils par elle la rémission des transgressions commises sous la première SiaOrjxY). Ibid. Elle lui est donc bien supérieure, vii, 22. Elle avait été dès longtemps annoncée et caractérisée par Jérémie. Heb., viii, 6-13. De cette nouvelle disposition, de cette nouvelle économie de salut, Jésus est le « répondant » , ëyYuoç, vii, 22, celui qui fournit toute garantie à ceux qui l’acceptent ; il en est aussi le médiateur, vm, 6 ; ix, 15 ; xii, 24, entendons celui qui l’a manifestée aux hommes de la part de Dieu, seul qualifié pour transformer la primitive économie de salut. Et, de même qu’au Sinaï la première 81a6ï)X7), pour autant qu’elle comportait une manière de pacte entre Dieu et Israël, a été scellée par un rite sacrificiel, Ex., xxiv, 8, de même la nouvelle a pris vigueur par la mort sanglante de Jésus. Heb., ix, 15 sq. Le sang versé au Calvaire est donc nommé à bon droit le « sang de l’alliance, du testament » , Heb., x, 29 ; bien plus coupable, dès lors, que le transgresseur de la Loi est celui qui tient pour profane ce sang de la Sia0r ( xY) nouvelle. Ibid. Jouant un peu sur le sens du mol 81.oc0r, xrj, « disposition ultime prise par un homme » d’une part, et d’autre part « économie de salut » , l’auteur, en un pasoù l’enchaînement des idées et la cohérence des iiiKi^cs laissent quelque peu à désirer, insiste sur le fait que la mort du testateur est la condition sine qua non pour qu’un testament soit exécutoire. Tout ceci pour conclure que la mort du Christ a donné pleine vigueur à cette SiaôrjXTf] qu’il est venu instaurer. Heb., ix, l(i sq.

A cette idée que le sang du Christ scelle la nouvelle alliance, la nouvelle économie, se rattachent fort étroitemenl les paroles de Jésus lors de la dernière Cène que rapporte saint Paul, I Cor., xi, 25 : - Cette coupe est la nouvelle SiaÔYjXT) dans mon sang » , formule toute voisine de celle que fournil saint Luc, XXII, 20. Les deux autres synoptiques l’explicitent quelque peu : C’est mon s.niu. (le s ; ing) de la SuxoWjxT), répandu pour beaucoup. Marc., xiv, 24 ; Matth., xxvi, 28. L’allusion, en tout étal de cause, est très claire au texte de l’Exode, xxiv, * : < (Moïse) prit le sang (des victimes) et en aspergea le peuple en disanl : « (/est le sang de la 81a0Tjx7] que Jahvé a conclue avec vous sur toutes ces paroles. El l’épithète de « nouvelle » attribuée à cette SwcOtjxt) renvoie, de toute évidence, à la prophétie de Jérémie sur la substitution a l’ancienne économie

d’une économie ivelle. Ainsi la oWHpa] dont parle

au dernier souper, n’est pas son testament « au sens |uridique du mot. quand nous parlons de » disions testamentaires ; il s’agit bien plutôt d’une fondation, d’une institution, d’un arrangement des réalil es salvi flques, qui se sulist il ne à l’ordre de choses ancien, qui réglera désormais les rapports entre l’humanité et Dieu. De cet ordre nouveau la mort sanglante de.((’sus est l’inauguration <-t le calice de la Cène, indéfiniment offerl aux croyants, en sera le mémorial.

En dehors de ces textes de l’institution de l’euchfl risiie. le mol de SiaOrjx 1° ; ne se retrouve qu’une fois dans la Synopse, Luc., i. 72 : I lieu s’est souvenu de

laOVjxr) sainte (sens d’alliance conjugué avec celui chante Zacharie dans le Benedicluê.

Lue idée analogue s’exprime dans le deuxième (lis ((nus <le l’ierre aux I licrosol viiiil c s. Ait., m. 25 : Ils

sont les fils des prophètes et de la 81a9r)X7] que Dieu a établie (StiŒTo) avec les patriarches. Le diacre Etienne parle de même de la SiaO/jx ?) TTEpi.Top.Yic, du « précepte de la circoncision » , signe de l’économie de salut établie au temps d’Abraham. Act., vii, 8.

C’est chargé de ces sens divers, s’impliquant d’ailleurs plus ou moins les uns les autres, que le mot StaôrjxT), bientôt transposé en testamentam, passera dans la littérature ecclésiastique. L’Épître de Barnabe qui spécule essentiellement sur la substitution d’une économie nouvelle de salut à l’économie ancienne, emploie le mot dans le même sens qu’avait fait l’épître aux Hébreux ; cf. iv, 6 ; vi, 19 ; ix, 6 ; xiii, 1, 6 ; xiv, 1 sq.

Mais l’avenir était réservé au sens plus restreint déjà mis en circulation par Paul, II Cor., iii, 14 : « livres où est contenue l’expression de l’économie providentielle. » C’est dans ce sens que Méliton de Sardes parle des livres de l’Ancien Testament : Ta tîjç mxXouâç 81xQ-r, xr£ (31.6Xîa (dans Eusèbe, H. E.. IV, xxvi, 14) et que Terlullien oppose à Yinstrumentiim marcionite Vinstrumentum vel, quod magis usui est, lestamentum qui sert de norme à l’Église chrétienne. Adv. Marc, iv, 1. Voir ici l’art. Marcion, t. ix, col. 2012 sq.

IL L’Ancien Testament. — Nous nous contenterons de renvoyer ici aux différents articles soit de ce dictionnaire, soit de celui de la Bible qui traitent des diverses questions intéressant de près ou de loin la théologie et qui peuvent se poser à propos de l’Ancien Testament.

Son contenu.

Quels sont les livres qu’il faut regarder

comme faisant aulhentiquement partie de l’Ancien Testament ? La liste n’en est pas établie de la même manière ni dans l’antiquité, ni aujourd’hui. C’est la question du Canon de l’Ancien Testament, définitivement réglée par le concile de Trente ; voir t. ii, col. 1509-1582.

2° Son texte. La plupart des livres de l’Ancien Testament ont été rédigés en hébreu, y compris un certain nombre dont l’original hébreu a disparu ou ne s’est conservé qu’imparfaitement. Ce dernier cas est celui de l’EcclésiasI ique, voir t. IV, col. 2028-2031 ; le 1 er livre des Machabées, rédigé lui aussi en hébreu (ou peu ! être en araméen), ne s’est pas conservé dans sa langue originale, voir t. in. col. I 499 ; il en est de même pour le livre de Tohic. voir son article ; pour celui de Judith, voir t. viii, col. 1718 ; pour celui de Baruch, voir t. ii, col. 439. et pour les parties dent érocanoniques de Daniel, voir t. iv. col. 57. La partie centrale du livre de Daniel, n. l-vii, est rédigée en araméen. Voir t. iv, col. 56.

Ont été rédiges en grec les écrits ou parties d’écrits qui suivent : la Sagesse, voir I. xiv, col. 530 ; le IL’livre des Machabées. voir t. IX. col. 1 199 1500 ; les parties dent érocanoniques d’Est lier, voir I. v. col. 851.

La question de la teneur originale du livre de Job est extrêmement compliquée. Voir t. vin. col. 1483.

On ne peut traiter utilement ici l’histoire du texte grec de l’Ancien Testament. Voir l’art. Versions m la Sainte Écri ruRB. Pour l’histoire du texte hébreu, se reporter a l’étude d’E. Mangenot, art. Texte de l’Ancien Testament, du Dictionn. dr la lUbte. t. v, col. 2102-21 13. Au concile de Trente, il fut un Instanl question de préciser quel texte hébraïque l’Eglise reconnaîtrai ! comme authentique. Lors des discussions préparatoires a la IV* session, l’idée avait été (’luise que, en dehors de la correction de la Vulgate

latine, fussent prises des mesures pour l’établissement

d’un texte hébreu et d’un texte grec corrects. Ainsi

opinait, dès le 1° mars 1546, l’archevêque d’Aix : quia i orrectio veteris l estamenti est principaliletconsideranda

Circa liebnium et Nooi I estiinienti cirai <ir : vriiin… Itlco

deputandi tunt docti m hebrmo, m græco… Bt bonum