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3129 SYRO-MALABARE (ÉGLISE). RAPPORTS AVEC LA MÉSOPOTAMIE 3130

furent approuvées par le Saint-Siège le 1 « Janvier 1885 ad sexennium et, définitivement, le 12 mars 1906. Hiernrchia carmetitana…. dans Analccta carmelitana…, t. xiv. 1939, p. 30 sq. ; The carmélite congrégation o Malabar, Trichinopolꝟ. 1932. p. 1-17.

La création d’un clergé régulier indigène était une mesure excellente et de nature à provoquer dans les communautés syro-malabares la constitution d’une élite, capable de résister à cet esprit de division qui avait toujours menacé la continuité de la vie catholique au Malabar : mais Mgr Baccinelli pensa en outre, très justement, que l’avenir de la chrétienté syromalabare ne serait jamais assuré tant que la formation du clergé séculier laisserait à désirer. Or, on l’a vii, les carmes, après les franciscains et les jésuites, avaient déjà fait d’appréciables efforts. Plusieurs séminaires avaient formé d’excellents piètres, à Cranganore, à Vaïpicota. à Vérapoly plus récemment ; toutefois, ces séminaires n’avaient jamais formé qu’une infime proportion du clergé : la plupart des cassanares parvenaient au sacerdoce après une formation rudimentaire chez un prêtre réputé pour son instruction ou malpàn (du syriaque malpànâ = maître, professeur) de qui il apprenait à lire le syriaque, un peu de liturgie pratique et de chant et des éléments, d’autant plus squelel tiques, de théologie dogmatique et morale, qu’il n’y avait de manuels imprimés, ni en syriaque, ni en malayalam. Il en résultait que les fidèles n’avaient guère d’instruction en dehors de celle qu’ils pouvaient retirer des missions prèchées par les carmes et leurs auxiliaires indigènes, tandis que la masse des prêtres et des diacres, ne trouvant pas dans une foi éclairée un principe ferme d’attitude personnelle, était facilement en proie aux suggestions d’un entraîneur quelconque. Mgr Baccinelli eut le courage de déclarer fermée la vingtaine de séminaires domestiques où avaient été initiés jusque là les clercs syro-malabarcs et constitua quatre séminaires, dont celui de Vérapoly pour les latins et trois pour les « syriens », Elturuth, Yazhaculam et Mannanam, établissant que personne ne pourrait plus être ordonné prêtre sans avoir suivi le cours complet d’un de ces séminaires. Le séminaire de Vérapoly ne tarda pas à devenir un séminaire mixte par l’agrégation de trois élèves latins et de cinq « syriens » de Mannanam, transféré peu après à Puthempally. Cette réforme, il est vrai, devint l’occasion du schisme de Mar Rokos, comme on le verra ci-dessous, col. 3133, mais c’est elle qui transforma définitivement l’Église syro-malabare et c’est à la clairvoyance autant qu’au courage de Mgr Baccinelli que celle-ci doit en première lpiiie son actuelle prospérité. Devenu séminaire central en 1886 pour tous les syro-malabares et pour le clergé latin indigène des diocèses de Vérapoly, Quilon et Mangalore. le séminaire de Puthempally avait, en 1922, plus de 120 élèves. Transféré à Alwaye en 1933, ce séminaire peut abriter 400 élèves, dont la majorité appartient aux rits orientaux.

Mgr Joseph-Antoine Mcllano (Léonard de Saint-Louis ) fit imprimer en malayalam par l’imprimerie des tertiaires, installée en 1869 à Coonamavu, transférée en 1880 à Vérapoly et en 1897 à Ernaculam, plusieurs livres utiles au clergé ; c’est aussi sous son gouvernement qu’un bréviaire fut imprimé pour le clergé séculier syro-malabare. Lorsque, en 1877, Mgr Mellano reçut un coadjuteur, qui devait prendre spécialement la charge des syro-malabares, c’est le supérieur du séminaire de Puthempally qui fut choisi, le P. Marcellin de Sainte-Thérèse (Antoine Berardi), auteur d’un grand nombre d’ouvrages pieux. Ses fonctions, comme tel, cessèrent en 1887, lorsque, par suite de l’organisation de la hiérarchie aux Indes, les syro-malabares furent retranchés de la juridiction de l’archevêque de Vérapoly ; cf. ci-dessous, col. 3139.

L’exposé des événements de cette période a été complètement renouvelé dans les dernières années par la publication de deux études abondamment documentées d’après les

sources, celle du I’. Karl YVerth, lias Schisma der Thomas-Christen unter Erzbischof Garzia, Limbourg-sur-Lahn, 1937, et celle du P. Ambroise de Sainte-Thérèse, Hierarchia carmelitana, sér. IV, De preesulibus missionis Malabaricee, a) Ecclesia Verapolitana, dans Analecta ordinis carmelitarum discalceatorum, t. xi, 1936, p. 188-205 ; t.xii, lies ?, p. 12-32, 217-231 ; t. XIII, 1938, p. 17-37, 1 12-168, 209-247, 283-303 ; t. xiv, 1939, p. 27-36. La première étude déviait être complétée par le dépouillement des archives de la Compagnie de Jésus ; cf. G. Hofmann, dans Ortentedia clirist. prr., I. iv, 1938, p. 317 sq., la deuxième a utilisé également les archives de la Propagande et celles de Poulie.

Il reste des détails a recueillir dans les publications anciennes, comme celles d’Ancjuetil Un Perron, Zend-Avesta, t. i « i, Paris, 1771, p. clvi-cxci ou du P. Paulin de Saint-Barthélémy, India orientalis christiana, Rome, 1794, p. 60-91, 267-269 ; cf. G. Barone, Vila, precur’sori ed opère del P. Paolino da S. Iiartolomeo (Filippo Werdin), Naples, 1888, aveo l’indication d’un certain nombre de manuscrits de ce religieux. Sur les missions, si importantes, du P. Sebastiani, en plus de sa vie par le P. Eustache de Sainte-Marie, Jstoria délia vila, virlù, donie fatti illaslri del Vert. Monsignor Fr. Gioscppe di S. Marin de’Sebastiani…, Home, 1719, on peut consulter Prima spedizione ail’Indie orientali del P. F. Giuseppe di S. Maria…, Home, 1066, p. 90-167 ; Seconda spedizione ail’Indie orientali di Monsignor Sebastiani. .., Home, 1672, p. 60-137 ; Vincent Marie de Sainte-Catherine de Sienne (compagnon du P. Sebastiani dans son premier voyage), // uiaggio ail’Indie orientali, p. 131-215. Joseph de Sainte-Marie Sebastiani a publié a Rome en 1669 une vie du P. Donati, Brève racconto délia oita, rnissioni, e morte gloriosa del Ven. P. M. F. Donati… Cette biographie contient une traduction des lettres adressées par l’archidiacre au Saint-Siège, mais aucun détail intéressant sur le ministère du P. Donati chez les « syriens ».

V. Relations avec la Mésopotamie et schismes.

— Jusqu’à l’arrivée des Portugais à la fin du xve siècle, les chrétientés de l’Inde n’eurent de relations hiérarchiques régulières qu’avec le catholicosat de Séleucie-Ctésiphon, comme il devait résulter logiquement de la situation géographique de leur pays. Les relations entre l’embouchure des grands fleuves mésopotamiens et la pointe méridionale de l’Hindoustan étaient relativement faciles. Les seuls risques habituels étaient ceux que comporte normalement toute navigation sur une mer tempétueuse ; parfois cependant les compétitions politiques des riverains du golfe Persique interrompaient le trafic, mais pas pour longtemps, car tous avaient intérêt à ce que continuât le commerce des épices. Il semble donc certain que, tenue en tutelle comme elle le fut pendant tant de siècles par le catholicosat de Séleucie, l’Église des Indes n’en fut pas moins pourvue d’une succession ininterrompue d’évêques et de prêtres. Au fait, nous n’en avons aucune documentation positive, puisque, comme il a déjà été dit, la plupart des manuscrits des Églises mésopotamiennes périrent au xiii° siècle et à peu près tous ceux des Indes au cours des autodafés prescrits à Diamper. Il est notable que la souscription de l’unique manuscrit syro-malabare médiéval qui nous soit connu contienne le nom du métropolite contemporain de Yahballâhâ III, col. 3094 ; combien de renseignements sur la hiérarchie devaient conserver les manuscrits liturgiques, auxquels François Roz fut chargé de faire un sort !

Le document conservé dans le Vadc. syr. 204, col. :  ; ii ! 17, nous inslruit sur la manière dont les chrétiens de l’Inde obtenaient comme métropolites ou évfiques des moines mésopotamiens consacrés à leur intention par le catbolicos, avec interdiction de consacrer eux-mêmes des évoques choisis dans le clergé local. Les Portugais, en prétendant empêcher le trafic des épices sur la ligne ' > : muz-Bassorah, interrompirent ipso facto, dès leur arrivée, le renouvi Qement de la