Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/808

Cette page n’a pas encore été corrigée

SYRO-MAI i ; i ; i KCLISE). GOUVERNEMENT DES JÉSUITES

; i is

à Valpicota, comme administrateur de L’archidiocèse d’Angamalé à la première nouvelle de la mort de Mar Abraham, En même temps qu’il prônait cette mesure de caractère transitoire, bientôt rapportée d’ailleurs sous la pression de son conseil, il avait dû proposer à Lisbonne une nomination définitive. Son point de vue nous est connu par une lettre qu’il écrivit, ie l ! » décembre 1597, au patriarche titulaire de Jérusalem, Fabio Biondi, qui avait été collecteur apostolique au Portugal. Subsidium ad Bullarium patronatus Portugalliæ, Alappe, 1903, p. 12 sq. Rompant avec la pratique constante de rivalise romaine, il proposait avec insistance qu’au lieu de laisser nommer un prélat syrien par le patriarche d’Alexandrie (sic) ou celui de Babylone, déclaré hérétique et nestorien comme l’eu Mar Abraham, le pape nommât un latin, de préférence un jésuite, en le constituant sufiragant « le Goa, comme l'évêque voisin de Cochin. I.a proposition a de quoi surprendre et il faut qu’on ait eu bien peur à Home de voir se perpétuer aux Indes l’hérésie nestorienne, alors qu’on avait pu apprécier en Curie la sincère orthodoxie d’un Sulâqâ, d’un Mar Élie et d’un Mar Joseph. Alexis de Mcnczes axait eu. il est vrai, un précurseur dans la personne d’un jésuite maronite, le vénérable Abraham Georges, qui avait écrit au général de la Compagnie, le 15 décembre 1593, en suggérant qu*on donnât aux chrétiens de Saint-Thomas un pasteur sincèrement catholique, choisi en dehors du rit chaldéen. par exemple un prêtre originaire de Syrie, proposant nommément un certain Moïse, maronite comme lui et qu’il connaissait personnellement. A. Rabbath, Deux lettres du vénérable Père Abraham di Giorgio, dans Documents inédits pour servir à l’histoire du christianisme en Orient, t. ii, p. 320. Abraham Georges avait été sage en remarquant qu’il ne fallait choisir ni un jésuite, ni un portugais ; mais comment faire pour échapper aux obligations du padroado, dès là qu’on ne choisissait pas un mésopotamien ? Le F. Hoz avait pour lui qu'à était connu déjà des chrétiens de Saint-Thomas et avait une grande pratique de leurs affaires, maniant également leurs deux langues, syriaque et malayalam. Il avait, en outre, cet avantage que, né en Catalogne, il appartenait par sa naissance aux domaines de Philippe III. qui régnait pour lors simultanément sur l’Espagne et le Portugal. Aussi François Hoz fut-il préconisé au consistoire du 20 décembre 1599, sur relation du cardinal Gesualdo. Acta consistorialia, Acta Camer. 13, fol. 133 v°, avec cette particularité que le siège, jusqu’alors métropolitain, était réduit au rang de simple évêché, sulïragant de Goa : Referente cardinale Gesualdo providil (Summus Pontijex) Ecclesiæ Angamalensi vacanti per obilum Mar Abraham, de persona Francisci (/<os ajouté audessus de la ligne l. luiti/æ dicta Ecclesia rx metropolitana reducia in episcopatum, et conslitula sufjraganea métropolitaine Ecclesia Goanæ. La feuille de proposition du cardinal Gesualdo nous est parvenue dans un groupe de pièces diverses réunies par le cardinal Santoro et conservées aux Archives vaticanes, Archiv. Consist. Acta miscellanea 53, fol. 277. Voici comment le diocèse y est défini :

Angamalensis civitas est in Indus orientalibus in regno Coccini, cujus n est gentilis, amicus tamen et tributarius n- ;  ; is Portugallise, qui ch itatem regiam Coccini possidet. In dicta civil. île Angamalensi est ecclesia archiepiscopalis, qua babel archidiaconatum, et per archidiaconum exerceri eonsuevil jurisdictio archiepiscopalis. Adest seminarium, quod regitur a patribus societatis Jesu, et in eo aluntui quinquaginta vel sexaginta ex christianis descendentibus ab cis, qui a s. Thoma apostolo ad veram (Idem conversi fuerant, et instruuntur in litteris humanioribus, ac latina el caldc. i '>îr ; lingua, neenon in casibus conscientiæ in Qdei catholics rudimentis, el in ritibus ecclesiasticis, jamque e dicté seminario plures exierunt satia bene Instructi, ri.ni

sacros et presbyteratus ordines promoti. Prope civitatem sont ilice residentiæ seu loca, alterum fratrum prædicatorum, alterum tranciscanoram ; et tain seminarium, quam h ; ec duo loca regularium sumptibus régis Portugalliæ sustentantur. tpsa Angamalensis ecclesia hactenus habuil prælatos caldœos (sic) schismaticos, qui varios errores præsertim uestorianos sequuti sont : hos autem <'i præflcere consuevit patriarcha Syrise. In ea cultus divinus lingua et ritu calduci (sic) persolvitur. Sub dicta ecclesia tanins est mimeras christianorum, qui juxta antiquam traditionem descondunt, sicut i dicliun est, ab eis qui ad Christ i lidein a sancto Thoma apostolo conversi fuerant ut sint plus quam ducenti mille, et 1ère ad lion mille ascendunt. Intel - quos prælatorum et malorum ministroram culpa aonnulli et errores mon tamen gentilitatis) vigent, quibus expellendis opéra datur, et jam illis purgat i reperiuntur libri eorum, qua in re promovendus prsecipue elaboravit. Ampla est ejus diœcesis, el magnam regni Coccini partem complectitur.

Nihil aliud de statu luijiis ecclesia' ad pnosens haberi potuit ; in libris Caméra non reperitur taxata, quia non est solita provideri per banc sanctam Sedem.

Le statut du diocèse, réorganisé suivant les principes qui avaient prévalu pour la création des diocèses latins des Indes, fît l’objet de la bulle In supremo rnilitantis, du 4 août 1600, Corpo diplomatico porluguez, t.xii, Lisbonne, 1902, p. 80-82. Le roi de Portugal devait assurer au nouvel évêque un subside annuel de 500 cruzados, correspondant â 375 ducats de caméra, mais recevait en échange le droit de présentation résultant du padroado. A peine les lettres relatives à l'élection du P. Roz arrivées aux Indes, celui-ci fut consacré à Goa le 25 janvier 1601. A. Jann. Die kalhol. Missionen, etc., p. 169 sq. Les chrétiens de Saint-Thomas avaient toujours eu pour chef un métropolite. Il ne pouvait pas leur être indifférent que leur nouveau pasteur fût un simple évêque : la réduction du titre rendait trop manifeste la sujétion au siège de Goa, c’est-à-dire, après tout, aux Portugais. Les chrétiens de Saint-Thomas froissés dans leurs traditions d’indépendance, se tournèrent naturellement, comme au temps de la visite, vers les princes locaux ; le nouvel évêque, encore que les jésuites eussent depuis 1599 ouvert une petite résidence à Angamalé, crut prudent de vivre habituellement à Cranganore, où il y avait une garnison portugaise. Mais cette ville appartenait au diocèse latin de Cochin, et l'évêque protesta. Paul V eut le mérite de savoir supprimer sans hésiter les deux difficultés qui entravaient le ministère de François Roz : le 22 décembre 1608, il rendait à Angamalé son titre archiépiscopal et, deux ans plus tard, il confirmait le démembrement de l'évèché de Cochin, par attribution de la juridiction sur Cranganore à l’archevêque d’Angamalé. Bullar, patron., t. ii, p. 8-17. Les archevêques d’Angamalé devaient assister aux synodes provinciaux de Goa, mais ne subissaient plus aucun contrôle de la part de ce siè^e.

Ces mesures pouvaient donner aux fidèles une satisfaction de prestige, elles ne contentaient pas l’archidiacre. Celui-ci, en effet, avait, par tradition immémoriale, un rôle que n’avait aucun personnage dans les autres éparchies fies syriens orientaux. Aux Indes, le métropolite était un étranger ; il ne pouvait gouverner sans un homme de confiance Indigène, entre les mains de qui, nécessairement, passaient toutes les affaires. Mais François Ho/ conversait en syriaque et en malayalam. il connaissait depuis de nombreuses années les affaires de l 'archidiocese : il laissa de côté (.eorges de Christo. qu’il ne croyait pas. au Surplus, d’une foi irréprochable ; el celui ci en cnniul un v io lent ressentiment. L’orage n'éclata toutefois qu’en 1018, lorsque l’archidiacre fui parti pour Goa, où il accompagnait, pour le défendre devant les commissaires de l’Inquisition, le P. De' Nobili, que l’on avaii accusé d’hérésie, cf. art. Malabares (Rites), t. ix, col. 1713. L’archevêque, sans avoir averti (.eorges, lui