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3057 SYRIENNE ÉGLISE). THÉOLOGIE SACRAMENTAIRE

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peut distribuer la communion à ses sœurs et aux enfants de moins de cinq ans. Ibid., p. 98 ; Jacques d’Édesse. Resol. 20 ; Jean de Telia. Resol. 33 ; Bibl. orient. A. ni b, p. 850. Si le ministre ordinaire n’est pas présent, les fidèles îles deux sexes peuvent se donner la communion en prenant la parcelle directement ; cf. Bedjan. p. -13 sq. Ils peinent également porter la communion à un malade en eas de nécessité et déposer les sain tes espèces dans la bouche du malade ou dans sa main.

Pour porter la communion à la maison d’un malade, on met les saintes espèces dans un ciboire et, à défaut, dans un papier ou un linge propre ou une feuille de vigne ou un morceau de pain. On aura soin, après la communion de brûler le papier ou le linge et de manger la feuille de vigne ou le pain. Les saintes espèces seront portées sur l’épaule et non dans les besaces. Cf. Bedjan, p. 43 sq. ; Jean de Telia, Resol. 8 ; Jacques d’Édesse, Resol. 3, 9, 10-17.

Plusieurs dispositions sont requises chez le sujet. D’abord il doit avoir une conscience pure, être sans péché sinon, il doit se confesser au préalable. Cf. ici l’art. Absolution. 1. 1, col. 207 sq. Nemini licet accipere corpus Christi, nisi punis sit, nocle oraverit et confessus fuerit, disent les n. 80, 87 et 98 des canons pénitentiels des syriens ; cf. Denzinger, t. i, p. 485 sq. On doit écarter de la sainte table la femme publique (Jacques d’Édesse, can. 97). l’énergumène, le blasphémateur, celui qui a été trouvé en fornication, l’hérétique. Les prêtres ou diacres qui donnent la communion aux hérétiques seront déposés ; cf. Bedjan, p. 38, 41. On doit refuser la communion à la femme qui s’est mariée avec un infidèle. Si elle menace de passer à l’infidélité, on peut la lui administrer, toutefois après lui avoir imposé l’obligation de donner une aumône. Ibid., p. 40 sq. ; Jacques d’Édesse, can. 96.

Un certain respect est requis chez les communiants. Il leur est interdit d’avoir un entrelien avec un païen ou un juif. Can. 125 des Perses, Xau, p. 98. Doivent s’abstenir de la communion : la femme qui a ses règles, l’homme qui a eu une pollution nocturne, les époux après le devoir conjugal, non pour cause d’impureté mais par révérence due aux mystères (cf. Jacques d’Édesse, Resol. 5, 79 ; Jean de Telia. Resol. 32), le lépreux, la femme en couches, tant qu’elle n’est pas devenue pure ; certains voulaient interdire pour un temps la communion à celle qui aurait mis au monde une fille, même après sa purification. Jacques d’Édesse et Barhebrœus ne sont pas de leur avis : cf. Bedjan. p. 38-40. On trouvera dans Denzinger, t. i, p. 66 sq., d’autres cas résolus par les canonistes et les théologiens jacobites. Le jeûne absolu est exigé de ceux qui désirent communier. Il est interdit de boire et de manger quoi que ce soit avant la communion, nisi ob causam urgentem infirmitatis vel periculum mortis. Si quelqu’un par inadvertance a pris poium profanum le jour d’une grande fête et qu’il demande à être admis à la sainte Table, le prêtre peut l’y admettre s’il accepte d’accomplir la pénitence qu’il lui imposera. Jacques d’Édesse. can. (M : Bedjan, op. cit.. p. 39. Jean de Telia, lui permet de communier s’il a bu de l’eau avant le matin pourvu que sa conscience soit tranquille. Resol. 9. Le jeûne était exigé même des nouveaux-nés : cf. Bedjan, p. 39. Jean de Telia, Resol. 9, 17, 18. 21. et Jacques d’Édesse, Resol. 6, 12. 93, autorisent à donner la communion en viatique même à ceux qui onl déjà mangé. D’après Jacques d’Édesse (can. 95. Bedjan, p. 39), il n’est pas permis, dans la journée où l’on a communié, de prendre un bain, de se raser la tête, de cracher ou de subir une saignée. On peut le faire avant de recevoir la sainte communion ; cf. Denzinger, t, 1, p. 71 et 480 (can. 1 1 16 1 : Jacques d’Édesse. Resol., 95, citée par Barhebneus, Komocanon, éd. Bedjan, p. 39.

DICT. Dl. THI :.iiL. CA.THOL.

5. La communion fréquente.

Dans l’Église primitive, tous ceux qui assistaient à la liturgie eucharistique participaient aux saints mystères, sinon ils en étaient indignes et devaient se séparer des fidèles en quittant l’assemblée avec les païens, les catéchumènes, les indignes et les pénitents. On trouve la trace de cette pratique dans les avertissements de Jean de Telia († 538). Il écrit à ses clercs : « On ordonnera à tout le peuple de venir fidèlement à l’Église au moment de la messe. Si les troupes des anges viennent en l’honneur du roi céleste dans l’endroit où il est immolé par les mains des prêtres fidèles, combien plus ne convient-il pas de s’y réunir à ceux pour lesquels on offre ce sacrifice, afin qu’ils reçoivent aussi la rémission de leurs fautes et le pardon de leurs péchés. Il n’est pas beau qu’au moment où la voix des prêtres sépare ceux qui ne sont pas dignes parce qu’ils n’ont pas reçu le signe (du baptême), les fils de l’Église se séparent eux-mêmes, sortent et se placent ainsi avec les païens qui ne sont pas dignes de voir et de connaître les mystères de Dieu. » Avert. 18. Barhebrœus résumant ce précepte dans son Nomocanon dit en terminant : « Qu’ils ne se séparent pas et ne placent pas leur sort avec ceux qui ne communient pas. » Cf. Bedjan, p. 42 ; Nau, p. 27. Actuellement la communion est rare, aussi la vie spirituelle a-t-elle beaucoup baissé.

Le patriarche Ignace Élie III a écrit une lettre pastorale à l’occasion du grand carême de 1930 ; elle se termine par une exhortation à ses fidèles de s’approcher le plus souvent possible des deux sacrements de la confession et de la communion. Cf. revue Al-HikmatA. iv, 1930, p. 68.

La pénitence.

Plusieurs questions ont déjà été

traitées à propos de ce sacrement aux mots Absolution, t. 1, col. 207-210, 244-252, et Confession, t. iii, col. 929 sq.

Nous rappelons que, dans le rituel jacobite des Indes, il est parlé de l’examen de conscience, de la confession, du repentir et de la satisfaction comme partie intégrante de la pénitence et nous en avons traduit une formule d’absolution qui est presque calquée sur l’absolution latine. Ci-dessus, col. 3025.

Barhebræus dit qu’il faut avoir la contrition des fautes anciennes avec le regret actuel de tous les péchés, et le ferme propos de ne plus y retomber. Le candélabre, base XI, c. v, 4. Il parle également de la nécessité de la pénitence après le baptême qui ne peut être reçu qu’une fois. La pénitence, au contraire, peut être souvent reçue ; cf. tout le c. v. La partie 5 du même chapitre est consacrée à la confession qu’il appelle : la grande cause de rémission des péchés. Le secret de la confession est strictement exigé et observé. Cf. les rubriques au début des ordines de la pénitence, ici, t. 1, col. 208, et Denzinger, t. 1, p. 440-443 (trois rubriques) et p. 485, où, selon les canons pénitentiels : Sacerdos qui conjessionem alicujus divulgaverit, sacerdotio excidat. Can. 51.

Barhebra’us rappelle que seuls les évêques et les prêtres ont pouvoir de pardonner les péchés. Le candélabre, base XI, c. v, 5, section 3.

Les jacobites exigent comme les catholiques une confession sincère et détaillée : voici comment le patriarche jacobite Jean X Bar Schouchan († 1073), critique les Arméniens : « Pour l’affaire de la confession, ils n’en usent pas de la manière qui convient ; mais ils ont écrit tous les péchés qui ont été faits dans le monde et ceux qui n’ont pas été faits et lorsqu’un homme veut confesser ses péchés et recevoir sa pénitence, le prêtre s’assied et lui lit tout ce qui a été fait cl lout ce qui n’a pas été fait par lui, el même les choses dont il n’a jamais entendu parler, et qui ne se sont jamais présentées à son esprit. Ainsi la mauvaise

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