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    1. SYRIENNE (ÉGLISE)##


SYRIENNE (ÉGLISE). DOGMATIQUE

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vais ange. Cf. Commentaire sur les évangiles, op. cit., p. 11. 126-127.

3. Effets de la rédemption.

Philoxène les énumère dans son ouvrage De incarnatione, éd. cit., p. 180 :

Quia Ipsum factum est bomo, facti sumus filii Patrls ejus et tratres ejus Qliationis… Quapropter quicumque baptizatur et Spiritum acciplt, tit filins atque lianes Dei et Patris cum Christo. N’aturam ergo huinanam redemit ot nnovavit Cbristus… Omnes enim per eum Justificati sumus, omnes mundati sumus, omnes sanctifleati sumus, omnes facti sumus liberi ex servis, redempti ex captivis, subditi ex rebellibus. paciflei ex iratis, propinqui ex longinquis, amici ex inimicis, dilectores ex osoribus et familiares ex extraneis. Omnes exaltati sumus, omnes gloriflcati sumus, omnes facti sumus ex passibilibus impassibiles, ex mortalibus immortales, ex corruptibilibus incorruptibiles ex tenenis caîlestes, ex corporalibus spiiitales, ex peccatoribus ju>ti… Etenim, nobis omnibus, si volumus, ea qua ? perdiderat Adamus, caput generis nostri, reddita sunt. Omnes facti sumus filii per Filium qui factus est homo ; omnes deificati sumus perunum Deuminbumanatum.

Le théopaschitisme et le trisagion.

Voir ici art. :

Monophysisme, t. x, col. 2237-2240.

Le péché originel.

Voir art. Péché originel,

t. xii, col. 422-428, on y trouve exposée la pensée de Sévère d’Antioche et du pseudo-Denys. L’énumération des effets de la rédemption d’après Philoxène de Mabboug, que nous venons de citer, montre quelle privation le péché actuel d’Adam a causée dans les âmes de ses descendants. Les écrivains jacobites n’ont pas donné à cet état de défection dans l’homme le nom de péché originel ; mais ils ont dit équivalemment que le péché de nos premiers parents a été la cause de ce désastre et de l’état d’inimitié avec Dieu et qu’il a fallu la venue et la mort du Christ pour nous réconcilier avec Dieu. Philoxène dit positivement que le Christ nous a donné par le baptême une nouvelle porte, par laquelle nous entrons et devenons des hommes nouveaux. On reçoit le Saint-Esprit dans le baptême et on devient fils de Dieu. Il va même jusqu’à comparer notre nouvelle naissance par le baptême avec la naissance du Verbe au sein de la vierge Marie. Cf. De Trinitate et de incarnatione, cité plus haut, p. 36, 92, 103. Dans le même ouvrage, il dit que notre existence est pareille à l’existence d’Adam, non pas telle qu’il l’a reçue des mains du Créateur, mais telle qu’il l’a eue après son péché, avec toutes les faiblesses et l’inclination vers le péché. Mais tout ce que nous avons perdu, nous l’avons recouvré par le Christ. Op. cit., p. 166-168, 180.

Jacques de Saroug en parlant de notre rédemption par le Christ, affirme que le péché d’Adam, le chef de la race humaine, a entraîné une sentence de mort sur toute sa descendance ; le Christ pour nous racheter a pris sur lui l’exécution de cette condamnation, en subissant la mort pour nous. Cf. J.-B. Abbellos, De vita et scriplis S. Jacobi Sarugi, Louvain, 1867, p. 124125. Georges des Arabes et Moïse Bar Képha ont enseigné à plusieurs reprises que la chute d’Adam a atteint toute sa descendance. Cf. R. II. Connolly et H. W. Codrington, Two commentaries on the jacobite liturgie by George, bishop of the arab Tribes, and Moses Bar Kepha, Londres, 1913, p. 19, 52. Le premier a vu dans le geste de la génuflexion un symbole de notre chute, le relèvement représentant notre résurrection par la résurrection du Christ.

Denys Bar Salibi commentant les saints évangiles dit en substance : Comme l’existence de l’homme commence par la naissance, se continue par la vie et se termine par la mort, le Christ a voulu la sanctifier en prenant ces trois chemins : la naissance, la vie et la mort, ut auferret maledictionem transgressionis mandati ; cf. éd. et trad. Sedlaèck, p. 10. Plus loin il affirme que, par sa transgression de l’ordre du Seigneur, Adam

a fermé le ciel pour lui et pour sa postérité… et que le Christ notre Rédempteur est venu nous restituer ce que nous avons perdu. Ibid., p. 119. Commentant le c. iv de saint Matthieu, il dit entre autres : Dimicavit cum eo (Adamo) diabolus et cadere fecit eum et [actus est causa condemnationis posterilati suœ… Et quemadmodum culpa Adami nos omnes reos fecit, ila et Victoria Christi omnes nos justificavit. Ibid., p. 126.

Quelle a été la nature du péché de nos premiers parents’.’Barhebræus dans Le candélabre…, consacre la base X II, à expliquer la création telle qu’elle a été révélée dans la Genèse. Il ajoute que le péché d’Adam et d’Eve a été le péché de la chair.

L’ecclésiologie.

Le symbole de Nicée-Constantinople

reçu par les jacobites syriens et récité dans leur liturgie proclame les quatre notes de l’Église : elle est une, sainte, catholique et apostolique. Bar Salibi dans son Exposition de la liturgie explique ces affirmations du symbole. Trad. Labourt, p. 59. Mais ses explications restent bien vagues. Comme on est loin des premières données sur l’unité de l’Église, sur son apostolicité et sa catholicité ! Au concile tenu à Antioche vers 340, les Pères envoient une lettre à Alexandre, patriarche de la Nouvelle Rome (Byzance). Elle a été reçue par l’Église jacobite de Syrie. Les Pères s’adressent à Alexandre en ces termes : « Comme l’Église universelle ne forme qu’un corps, quand bien même les lieux de (ses assemblées) seraient divers comme les membres de tout le corps, il s’ensuit que (nous) ferons connaître aussi à ta charité tout ce qui a été agité et fait par moi et par nos saints frères coreligionnaires et camarades, afin que toi aussi, comme étant du même avis, tu parles de la même manière et que tu confirmes les (règlements) ecclésiastiques que nous avons établis et faits sainement et légalement. » Trad. du texte syriaque par F. Nau, dans Rev. Or. chrét., t. xiv, 1909, p. 13 sq. On comprend d’après ces données que les Pères du concile considèrent que l’Église se trouve à travers le monde unie par un lien spirituel qui la hiérarchise comme le corps est composé de plusieurs membres. Zacharie le Scholastique expliquant au futur Sévère d’Antioche les vérités de la foi lui donne en ces termes les notes de l’Église : « Après avoir conquis toute la terre au moyen de ses apôtres, il abolit les oracles de la magie païenne et les sacrifices des démons, établit une seule Église catholique sur toute la terre. » Vie de Sévère par Zacharie le Scolaslique, P. O., t. ii, p. 51.

Les chalcédoniens sont considérés par les jacobites comme hérétiques ; d’après ces derniers ils ont renouvelé la doctrine de Nestorius en proclamant l’existence de deux natures dans le Christ. Les évêques jacobites exilés à Alexandrie, dans leurs prescriptions écrites entre 532-538, les considèrent comme hérétiques. Cf. Rev. Or. chrét., t. xiv, 1909, p. 41, n. 74 ; voir aussi d’autres préceptes rédigés en 535, p. 114 sq. On a vu plus haut comment Jean de Telia, dans son avertissement i aux clercs, leur demande de s’éloigner de toute hérésie condamnée par l’Église, tout particulièrement de celle du concile de Chalcédoine et de la lettre de Léon, et les exhorte à éviter leurs partisans et à souffrir pour la vérité toutes les vexations jusqu’à la mort. Bar Salibi a été cité à propos de son explication du Symbole et de sa condamnation des hérétiques, entre autres Eutychès et les chalcédoniens. Dans leurs professions de foi, les patriarches et les évêques jacobites condamnent comme hérétiques le pape Léon et son tome. Sévère le qualifie de blasphémateur comme on va le voir. Il n’y a plus aucun doute, l’Église de Rome pour eux est hérétique. Cependant les Pères de l’Église syriaque et leurs écrivains reconnaissent que Pierre a reçu la primauté sur les apôtres et qu’il a été le premier évêque de Rome.