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SYRIENNE (ÉGLISE). LITURGIE

monachorum. Bedjan les a édites à Paris en 1898, et G. Cardahi a donné aussi une édition du second, à Rome également, en 1898. Voir ici art. Bar-Hebræus, t. ii, col. 404 sq., et J. Riccioti, dans Codificazione canonica orientale, fasc. 8, p. 128 sq. Le texte syriaque du Nomocanon a été publié par Bedjan, Paris, 1898 ; (Au cours de l’art., quand nous citons simplement Bedjan, c’est à cette édition du Nomocanon que nous renvoyons.) Dès 1838, Maï a publié la traduction latine faite par Al. Assémani, dans Script. veter. nova collectio, t. x b, Rome, 1838.

Depuis Barhebræus, l’Église jacobite a tenu plusieurs synodes qui se sont occupés le plus souvent de l’élection du patriarche ou bien encore de certaines résolutions purement disciplinaires. D’après la revue Al-Hikmat, 1930, p. 385-392, 512, le synode qui a précédé l’assemblée de 1930 est celui de Hetakh (1523). Les actes du synode de 1930 sont les seuls publiés à notre connaissance. Cf. texte dans ladite revue, année 1930, p. 513-555. Les séances ont eu lieu du Il au 25 octobre 1930, v. s. (24 octobre-8 novembre 1930, n. v.). Ses principales décisions portent sur la création d’un séminaire, d’un nouveau diocèse, l’unification de la liturgie, et l’impression des livres liturgiques après approbation du patriarche, la censure préalable des écrits traitant des questions religieuses, la révision des règles monastiques. Ce concile autorise les Églises des deux Amériques à suivre le calendrier local (grégorien), excepté pour la fête de Pâques ; il interdit aux moines de desservir les paroisses, et réglemente les institutions laïques pour la gestion des fondations pieuses (Majlis Milli). Ces mêmes institutions auront une certaine part dans l’élection du patriarche, elles donneront les avis des laïques et des prêtres à l’évêque du diocèse avant son entrée au synode électoral et recueilleront sous l’autorité du vicaire patriarcal les avis du clergé et des fidèles pour l’élection du nouvel évêque du diocèse. Elles auront à s’occuper, avec l’évêque du diocèse, de la nomination et de la mutation des curés et des diacres destinés au diocèse ainsi que des gérants des biens des églises. Loc. cit., p. 525.

Le dernier synode en date s’est réuni à Homs, en 1932, pour l’élection du patriarche actuel. Ses actes n’ont pas été publiés ; on a pu savoir qu’il a introduit quelques changements dans les circonscriptions ecclésiastiques et transféré le siège patriarcal à Homs.

Chez les syriens catholiques. — Ceux-ci ont réuni les lois générales de l’Église édictées par les souverains pontifes ou les conciles œcuméniques et aussi les coutumes de leur rite dans le concile tenu en 1888 au séminaire de Charfé. Le texte latin a été édité en 1896 par les soins de la S. Congrégation de la Propagande, à Rome, sous ce titre : Synodus Sciarfensis Syrorum in monte Libano celebrata anno MDCCCLXXXVIII. Il comprend 19 chapitres et traite de tout le droit de l’Église syriaque catholique. Beaucoup de questions ont été réglées suivant les décisions du concile de Trente et les Pères du synode se sont inspirés du texte du concile libanais de 1736.

Commencé le 22 juillet 1888, ce concile provincial se termina, après neuf séances, le 13 octobre de la même année, au temps du patriarche syriaque Ignace Georges Schelhot. Mgr Louis Piavi, délégué apostolique en Syrie présida les séances au nom de Léon XIII et, le 28 mars 1896, une approbation in forma communi fut donnée aux actes du concile : cf. Décret de la S. Congrégation de la Propagande pro negotiis ritus orientalis : « Quo majus Ecclesiæ syriacæ » du 28 mars 1896.

Six autres synodes ont été tenus à Charfé pour l’élection de patriarches ; cf. P. de Tarrazi, La Perle ou histoire du monastère de Charfé, manuscrit arabe coté 16-12, cité par I. Armalet, Catalogue des manuscrits de Charfet, Jounieh, 1937, p. 486. Un de ces synodes eut lieu du 1er décembre 1853 au 14 janvier 1854. Convoqué et présidé par le P. Planchet, délégué apostolique, il s’occupa d’élire le patriarche et édicta quelques lois. Après une longue introduction sur l’histoire de la nation syrienne et une exhortation du patriarche à l’adresse des nouveaux convertis, il contient cinq parties : 1. de la foi ; 2. des sacrements, en huit chapitres ; 3. de la hiérarchie, en trois chapitres ; 4. des églises et des rites jeûnes et fêtes, en trois chapitres ; 5. des moines réguliers, du séminaire commun et des écoles particulières, en trois chapitres. Une copie de ces actes fut envoyée à la Congrégation de la Propagande pour être soumise à l’examen avant son approbation. Aucune suite ne lui fut donnée ; cf. Échos d’Orient, t. xiv, 1911, p. 293 sq. On peut trouver une copie de ce synode dans les mss arabes de Charfé, 4-17 ; cf. Armalet, op. cit., p. 342. On y trouvera aussi les actes d’un autre synode tenu à Alep en 1866.

Il n’est pas nécessaire de rappeler que tous les actes portés par le Saint-Siège, soit par des lettres des souverains pontifes, soit par des actes du Saint-Office, de la Propagande ou de la Sacrée Congrégation orientale, qui s’adressent à toutes les Églises orientales obligent aussi l’Église syriaque catholique.

V. La liturgie. — Un exposé succinct sur la formation de la liturgie syrienne a été fait à l’art. Orientale (Messe), t. xi, col. 1434 sq. Il suffit d’ajouter quelques remarques sur les livres liturgiques, l’office divin, l’année liturgique et la musique sacrée.

Les livres liturgiques sont écrits en majorité en langue syriaque. Dès le début, la liturgie syrienne a été célébrée en syriaque dans les montagnes et en grec dans les grands centres. Après la conquête arabe, le clergé s’est vu obligé de dire en arabe les parties auxquelles les fidèles devaient prendre part, là où le peuple ne comprenait plus que cette langue. Dans les milieux où le turc était prédominant, il a remplacé l’arabe. Les parties principales se récitent toujours en syriaque. Les catholiques ne se servent que du syriaque et de l’arabe.

1. Jacobites. — Les livres liturgiques des jacobites sont pour la plupart manuscrits. Le missel n’a pas été imprimé. Chaque prêtre en Syrie et en Mésopotamie copie lui-même son missel et choisit, selon sa dévotion, un certain nombre d’anaphores ; on trouve de très grandes variantes d’une copie à l’autre. C’est pourquoi au synode de 1930, tenu au monastère de Mar Mattaï, il a été décidé de reviser les livres liturgiques, en vue d’une publication unifiant les textes liturgiques pour toute l’Église jacobite. Il est certain que l’impression cristallisera les formules liturgiques. Jusqu’à présent, aucune suite n’a été donnée à cette décision. Cependant, aidés par les anglicans, les jacobites avaient imprimé leur bréviaire à Deir-Zaafaran ; la seconde édition a paru en 1890 et une autre en 1913. Le rituel est manuscrit dans certaines Églises jacobites de Syrie et de Mésopotamie. D’autres Églises emploient le rituel édité, pour la seconde fois, en 1900 aux Indes, par les soins du moine malabare Mathieu Dkounati (imprimerie de Mar Julius à l’école de Famfakoudo). Voici le contenu de ce rituel : le baptême suivi immédiatement de la confirmation (qui complète l’initiation chrétienne) ; la bénédiction des premières noces ; la prière des fiançailles ; prière sur les habits des nouveaux mariés ; bénédiction des secondes noces ; prières sur la mère et l’enfant 40 jours après l’enfantement ; rite du Candil (de la lampe) ; les funérailles (services funèbres) variant d’une catégorie de personnes à une autre, on a inséré dans ce rituel trois services, les plus nécessaires au desservant dans son